Légende dantesque
103 pages
Français

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Légende dantesque , livre ebook

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Description

Une traversée de l'enfer, de l'obscur, un transvers, un précipité de nuit, une trouée d'éclairs en huit chants, 618 vers décasyllabiques aux rimes croisées ; tel fut le livre d'un poète précoce qui traversa la Grande Guerre et le premier génocide du XX° siècle : Légende dantesque de Yeghiché Tcharents, un livre contre la Terreur d'un poète à la recherche du Pays-Naïri.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2010
Nombre de lectures 34
EAN13 9782296710030
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ԴԱՆԹԵԱԿԱՆ ԱՌԱՍՊԵԼ

LÉGENDE DANTESQUE
Collection Lettres arméniennes
dirigée par Serge Venturini
avec l’aide et le soutien de
Emmanuelle Moysan et Élisabeth Monradian

L ettres arméniennes est une collection ouverte aux richesses littéraires et culturelles de l’Arménie d’hier et d’aujourd’hui où, depuis le V e siècle, le livre est devenu passeur des savoirs et des connaissances : enluminures, littérature, poésie, récits, traductions, etc. Elle apporte un nouvel éclairage sur ce pays qui apparaît à la fois si lointain et si proche…
La collection Lettres arméniennes propose au lecteur francophone des traductions littéraires, ainsi que des ouvrages concernant l’Arménie, sa civilisation et sa culture.
1. ― Hovik Vardoumian (trad. Elisabeth Mouradian, préface de Serge Venturini), L’Immortel et autres nouvelles , Paris, 2009, ISBN 978-2-296-10160-9
ԵՂԻՇԵ ՉԱՐԵՆՑ
YÉGHICHÉ TCHARENTS


ԴԱՆԹԵԱԿԱՆ ԱՌԱՍՊԵԼ
LÉGENDE DANTESQUE
( 1915 - 1916 )

Présentation, traduction, postface et notes de Serge Venturini
avec l’aide d’Élisabeth Mouradian

Édition bilingue arménien-français
Serge Venturini a publié :

• « D’aurorales clartés »
Éditions Gutenberg XXI e siècle, 1971-1995, Paris 2000

• « Éclats d’une poétique du devenir humain » (Livre I)
Éditions L ’ Harmattan, Paris 2000

• « Le sens de la terre » suivi de « L’Effeuillée, Aphrodite »
Éditions Didro, Paris 2004

• « Odes arméniennes » de Sayat-Nova
(traduction avec Élisabeth Mouradian)
Éditions L’Harmattan, Paris 2007

• « Éclats d’une poétique du posthumain » (Livre II)
Éditions L’Harmattan, Paris 2007

• « Fulguriances et autres figures » (1980-2007)
Postface de Philippe Tancelin
Éditions L’Harmattan, Paris 2008

• « Éclats d’une poétique du transhumain » (Livre III)
Éditions L’Harmattan, Paris 2009

• « Éclats d’une poétique du devenir » (Livre IV)
(Journal du transvisible 2007-2009)
Éditions L’Harmattan, Paris 2010

• « Avant tout et en dépit de tout » (Livre dédié à Marina Tsvétaïéva)
Éditions L Harmattan, Paris 2010

À paraître :

• « Éclats d’une poétique de l’inaccompli » (Livre V)

• « Éclats d’une poétique de l’approche de l’inconnaissable »
(Livre VI)
au
dissident chinois
Liu Xiaobo,
prix Nobel de la pai
emprisonné
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13174-3
EAN : 9782296131743

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Liminaire Au lecteur non averti


Haute est mon âme, haute est la station de mon âme , {1}
Solide comme le mont Ararat, forte, terrible.
Vers l’avenir, Yéghiché Tcharents


Y éghiché (Élisé {2} ) Soghomonian, dit Tcharents, est né le 13 mars 1897 à Kars, province arménienne de la Russie tsariste et il est mort, le 27 novembre 1937, dans la prison d’Erevan. De 1908 à 1912, il fait ses études secondaires an collège de Kars, aujourd’hui en Turquie. À Tiflis, en mars 1912, dans l’almanach « Patani » (« Adolescent ») est publié son premier poème : « Les fleurs se penchent doucement sous la berceuse du vent… » ; encore signé Yéghiché Soghomonian. En 1914, à Kars, paraît son premier recueil de poèmes : « Trois chants pour une jeune fille pâle et triste » (Erek erg tkhradaluk aghjkan), puis, en 1915, à Tiflis paraît son poème : « La patrie aux yeux bleus » (Kaputachia Haverenik).
Son nom fait partie de la division des volontaires n°7, d’abord comme auxiliaire sanitaire, puis comme soldat. Le 30 septembre 1915, son régiment se met en marche vers le lien des combats. Selon différents témoignages, la division arrive sans livrer bataille jusqu’à Van. Mais vers le village d’Angr, en face du mont Artos, commencent de rudes assauts. Les volontaires libèrent Narek et Aghtamar. D’accablantes batailles durent jusqu’en novembre autour de Vostan. Le 25 décembre 1915, ils livrent la bataille de Souldouz. Cependant la nuit, le groupe n° 2, dont Tcharents fait partie, est massacré par les Kurdes. Tcharents demeure en vie, car il avait pris du retard, sur le chemin du retour vers sa base. « Tant de fais ai-je été, par hasard sauvé, je me croyais perdu, fini, quand tout à coup… » , dit Tcharents dans un poème (« Le mur des Communards »). ― Tcharents, l’homme qui a plus de sept vies…
Dès lors, il commence à écrire son poème : « Légende dantesque » qui sera publié en 1916, à Tiflis, dans la rubrique « Turquie-Iran, le front », avec ces mots en exergue : « À mes amis martyrs, Mihran Margarian, Stéphan Razarian et Achot Miliontchian qui tombèrent dans un sacro-saint combat pour la douce Patrie Sacrée ».
En 1916, Yéghiché Tcharents part pour Moscou suivre des cours de littérature à l’Université Chaniavski. Jamais il ne pourra oublier la ville de Kars, ville de sa jeunesse, et les conséquences terribles du génocide qu’il traversa comme un enfer sur terre.
« Emblématique et légendaire figure de la littérature arménienne », Tcharents « le mythique » est, en effet, une personnalité fort complexe, et il fut certes un poète précoce et un aventurier espiègle, mais s’il incarne désormais, par sa vie et par son œuvre, les profonds bouleversements du XX e siècle, gardons-nous des pièges de l’hagiographie et des leurres du mythe Tcharents. Après avoir vécu la Grande guerre, vu les ravages du premier génocide du XX e siècle, puis subi la guerre civile et les combats frontaliers, la révolution bolchévique, avec ensuite la famine parmi les rescapés du génocide, ainsi que la brutale mise en place d’un système totalitaire, il endure jusqu’à sa mort, l’implacable Terreur contre les opposants et l’idéologisation massive de la cidture soviétique.
Pourtant, il participa malgré tout, même désabusé, surtout vers la fin de sa vie, à la tentative de construire un état indépendant, et ce malgré les tensions politiques et sociales, afin de moderniser une société demeurée archaïque : celle de l’Arménie soviétique.

Il tenta enfin de faire vivre, non sans audace et témérité, la nation arménienne à l’époque du soviétisme. ― Une âme et un esprit, solides… donc. Cette période historique fut une brève parenthèse de soixante-douze ans, dans le long et tragique destin de ce peuple légendaire. Taxé de « nationaliste », de « trotskiste » et de « terroriste », il disparut comme l’une des innombrables victimes sacrificielles d’un système totalitaire où régnaient la peur et la barbarie au quotidien. Tcharents est, et demeurera, irrécupérable, au-delà des poncifs et des lieux communs. Son œuvre poétique, dégagée des essais de récupération politique, folklorique et même régionale, apparaît au regard de l’histoire de la littérature, comme une profonde, exigeante et passionnée méditation sur le destin de l’homme et de ce pays du Caucase, son doux pays : ― l’Arménie.

Le texte de la présente traduction a été établi à partir des deux livres suivants : le livre d’Anahit Tcharents, fille du poète, Եղիշե Չարեևց . Աետիպ եւ չհավաքված երկեր , « Yéghiché Tcharents : œuvres inédites », Éditions de l’Académie des Sciences de l’Arménie soviétique, Erevan, 1983, et celui de Yéghiché Tcharents, « Poèmes et vers », Եղիշե Չար

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