Les fables de Georges Guigou
68 pages
Français

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Les fables de Georges Guigou , livre ebook

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Description

Recueil de fables dont certaines ont déjà été publiées dans « Contes et fables de Provence ou d’ailleurs » de Georges Guigou aux éditions du Net et d’autres plus récentes, plus spécialement destiné aux jeunes lecteurs.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 février 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312086583
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les fables de Georges Guigou
Georges Guigou
Les fables de Georges Guigou
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2021
ISBN : 978-2-312-08658-3
L E MERLE ET LA JEUNE ABEILLE
Une abeille esseulée butinait goulûment
une rose vermeille, aux lèvres flamboyantes,
qui s’offrait au soleil sur un rosier grimpant.
Survint un merle noir, on était au printemps,
qui s’assit tout près d’elle, affolée et tremblante,
car elle savait bien que les merles gourmands
sont friands des lombrics, des insectes rampants,
pourquoi pas d’une abeille, élégante et pubère.
Enhardie elle dit : « Ayez pitié de moi,
je suis encor jeunette et ne suis qu’ouvrière
payée à peine au SMIC , ne me dévorez pas
vous trouverez ailleurs de quoi vous satisfaire. »
Le merle fut surpris qu’elle tint ces propos :
« Y a des jours comme ça, tu as beaucoup de pot,
aujourd’hui, trois avril, c’est mon anniversaire,
je vais en profiter pour te faire un cadeau,
emporte ton pollen, vas rejoindre ta Reine
et dis lui de ma part que tu as de la veine. »
L’hiver s’alanguissait, un hiver rigoureux,
plus rien à grignoter, on était en décembre,
quand accoudée à la fenêtre de sa chambre
l’abeille emmitouflée écarquilla ses yeux,
grelottant amaigri au bord de la fontaine
son merle se mourrait en respirant à peine
« c’est bien toi ? mon cher merle, as-tu besoin de moi ?
je te vois moribond, dis moi ce qui t’amène. »
D’une voix étouffée le merle dit tout bas :
« Je n’ai plus rien mangé depuis quelques semaines
pour comble de malheur j’ai attrapé, en plus,
ce virus pernicieux : le corona virus. »
« Je n’oublie pas qu’un jour, lui répondit l’abeille,
en me laissant la vie vous m’avez épargnée
par pitié, je suppose, alors que vous pouviez
ne faire, sans férir, de moi qu’une bouchée.
Aujourd’hui, c’est normal, je vous rends la pareille,
à seule condition, bien sûr, de respecter
la distanciation physique ou bien sociale.
tous les jours, à midi, je vous déposerai
des petits pots de miel et j’y ajouterai,
pour contrer le covid, de la gelée royale. »
Le merle en profita pendant au moins un mois
puis regagna, guéri, sa cache dans les bois,
tandis que la rumeur en fit une morale :
« On a souvent besoin d’un plus petit que soi »
L E LAPIN ET LE RENARD
Sortant de sa tanière, un dimanche matin,
il tomba nez à nez avec un beau lapin,
le renard étonné d’une telle présence
s’adressa au lapin : « Tu as beaucoup de chance,
hier au soir, entre amis avant d’aller au lit,
de campagnols, souris, on s’est rempli la panse,
j’ai été barbouillé et j’ai même vomi,
ça arrive souvent de faire ainsi la fête.
N’aie pas peur, assieds toi et faisons la causette,
dis moi es tu marié et as tu des enfants ? »
« Non, Monsieur le Renard, c’est machinalement
que nous faisons la chose et laissons aux lapines
la responsabilité d’élever les enfants,
on ne se marie pas, on est coquins, coquines. »
« Si je te comprends bien, tu as la belle vie,
il est temps de parler un peu de politique,
moi, j’ai voté Le Pen, toi, j’en suis sûr, Macron
et pourtant tous les deux aimons la république,
on verra bien, un jour, qui des deux a raison.
Je te trouve mignon, de surcroît sympathique,
je t’invite au resto à quelques lieux d’ici,
demain au déjeuner sur les coups de midi,
c’est un bon restaurant : “au bœuf à quatre pattes” » ;
Arrivé en avance à midi moins le quart
le lapin renifla une odeur délicate,
celle qu’il préférait parmi les aromates
celle de thym brûlé. Pourvu que le renard
ne soit pas en retard, il arriva à l’heure,
en client avisé il commanda, narquois,
une côte de bœuf grillée au feu de bois
et parfumée au thym, s’agissait t-il d’un leurre ?
en tout cas le lapin dut faire ventre plat
tandis que le renard des deux parts s’empiffra.
Le lapin dépité eut une idée géniale,
l’inviter à son tour, courtois, s’il le veut bien,
dans un resto classé Michelin trois étoiles,
excellent restaurant, oui, mais végétarien,
des végétaux choisis afin qu’on se régale
même cuits, servis froids, assaisonnés d’un rien.
Le renard tout penaud en fut pour sa fringale,
pour tout dire en un mot n’a rien mangé du tout.
« La cigogne en son temps m’a déjà fait le coup.
Nous avons fait match nul, tu l’as eu ta vengeance,
le plus rusé des deux n’est pas celui qu’on croit,
le plus frustré des deux n’est pas celui qu’on pense,
la vengeance est un plat qui se déguste froid. »
Inspiré de « La cigogne et le renard » de La Fontaine
L A CHENILLE ET LA SAUTERELLE
à Maxine mon arrière petite fille
Par un jour de printemps
mâchonnant quelques brindilles,
une petite chenille
cheminait lentement,
quand tout à coup près d’elle,
après un vol impétueux,
vint atterrir une sauterelle.
La regardant d’un air dédaigneux,
celle-ci lui dit : « comment t’appelles tu, ma fille » ?
« mon prénom est Chenille »
« un bien joli prénom qu’on t’a donné
pour une bête ridicule,
avec tes pattes minuscules
n’es-tu pas lasse de ramper,
regarde un peu les miennes
qui me permettent d’être aérienne ».
La chenille la regardait :
« Je vous envie, répondit-elle,
je vous trouve si belle
que je voudrais vous ressembler,
pour cela je vais m’employer
à changer d’apparence,
je vais tenter une expérience
et je vous donne rendez-vous
au même endroit dans cinq semaines,
puis-je compter sur vous » ?
La sauterelle sourit, hautaine,
et lui promit d’être là.
Cinq semaines plus tard elle arriva
mais la chenille était absente
certainement dévorée par un moineau,
elle allait repartir, indifférente,
quand une voix qui venait du haut
d’un cerisier en fleurs lui proféra ces mots :
« coucou, hello fifille !
oui, c’est moi la chenille
et je suis maintenant un joli papillon,
tu vois j’ai gardé mes petites pattes,
je ne fais pas de bonds
mais j’ai des ailes, ça t’épate,
de toutes les couleurs
et je vole de fleur en fleur,
essaye de sauter que je t’embrasse ».
La sauterelle fit, en vain, des efforts,
alors, vexée, dépitée, tête basse,
décampa sur le champ et saute encor.
Moralité :
N’imite pas la sauterelle
qui se croyait si forte et si belle,
ne te moque jamais
d’une personne laide ou handicapée
et méfie toi des apparences,
elles peuvent cacher
un cœur généreux, une belle intelligence,
surtout n’oublie pas comme conclusion :
le corps d’une chenille cache un beau papillon.
L E LISERON ET LA PERVENCHE
Dans ce jardin où mille fleurs
de toutes les couleurs
se querellent entre elles
pour connaître laquelle
pourra être élue comme Reine
grâce au suffrage des oiseaux
réunis à huis clos
derrière la fontaine,
tandis qu’un jeune liseron
enroulé autour d’une branche,
tombé en pâmoison
pour la jolie pervenche
lui susurrait quelques mots tendres
le verdict tomba sans attendre
et il donna raison
au fringant liseron,
la pervenche fut élue Reine,
si les autres fleurs du jardin
dissimulèrent à grand peine
leur désarroi et leur chagrin
elles honorèrent leur Reine,
même si ce fut sans entrain,
en applaudissant des deux mains.
L’ ESCARGOT ET LA LIMACE
Ayant jeté un œil à travers le feuillage
« Quel beau temps aujourd’hui ! » s’exclama l’escargot
en regardant le ciel rempli de gros nuages
« il pleut et va pleuvoir à tire-larigot,
je m’en vais faire un tour pour voir ce qu’il se passe
dans ce petit jardin où j’aime bien flâner,
sans une goutte d’eau après tant de journées
ce soleil printanier a du laisser des traces
et faire éclore, enfin, une rose au rosier,
j’adore son par

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