Les Fleurs Noires
273 pages
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Les Fleurs Noires , livre ebook

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Description

Les Fleurs Noires forment un roman poétique. Les poèmes lus dans l’ordre racontent une histoire, celle de l’Amour. La poésie structure la pensée. Elle est l’architecture de l’âme et de l’esprit. La poésie donne du plaisir.


Chaque instant est vécu de l’intérieur du cœur, dans les épreuves de bonheur que la vie offre. Et que l’on cueille comme des fleurs, une fois que le temps passe et s’envole, alors que les pétales, eux, tombent à terre. Il est possible de ressentir les émotions et les sensations qui construisent les sentiments, durs mais ineffables. Depuis l’éveil des sens, à l’envolée des passions, opposant l’Amour frêle et frelaté, facile, à celui qui est davantage vrai et pur. Mais fort et fragile à la fois.


Et chaque fleur de la vie montre que l’Amour, dans les évènements, s’exprime selon plusieurs visages, de l’enfance à la vie de famille et même... après.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 septembre 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414586684
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-58668-4

© Edilivre, 2022

Dédicace

À toutes celles et ceux qui croient encore en l’Amour.
Après tant d’années
Je marchais sur les chemins de mon enfance, les cailloux roulaient sous mes chaussures de compétition. Elles n’avaient plus rien à voir avec les godillots de cuir que l’on se passait de génération en génération, ni avec les sabots de mon père. Le soleil éclairait mes pas et la moindre fourmi que je voyais encore courir et, se faufiler entre les petites pierres et se réfugier dans un creux de terre. Je me faufilais aussi entre les branches et les ronces du passage comme pour chercher un abri à ce monde qui allait bien trop vite, d’une irascible soif de technologie. Alors que l’eau de la rivière s’écoule toujours et le friselis me chante des souvenirs des temps passés, je continuais d’avancer comme le temps s’écrasait sous mes pieds.
Tiens, voilà Margaux, ma femme, qui revient !
Bien agréable de regarder sa robe à fleurs flotter au vent, comme si le zéphyr du printemps revenait chatouiller mes narines d’un brin d’herbe que Margaux m’avait passé sous le nez à notre première rencontre. Je la revois alors comme au premier jour sous un soleil de plomb qui passe au-dessus de mes épaules dans un parfum de fraises des bois, dont j’en avais ramassé une poignée.
— Tu es bien rêveur, me dit-elle.
C’était bien à cause des moutons et des brebis, qui ne parcourent plus ces champs et ces prairies, que mon âme se perdait dans les méandres du paysage. Un tableau sans personnages, une peinture sans couleurs, un ciel sans nuages, mais ce grand soleil bien toujours au-dessus de nous à contempler ce que nous sommes.
— J’aime bien tes yeux, me dit-elle, ils n’ont pas changé.
On ne pourrait pas en dire autant des hommes, car les siècles sont comme des vagues qui font des ravages, elles apportent de nouvelles choses sur le sable avec leur îlot de misères. Je lui prenais la main comme pour essayer de refermer sur nous notre passé qui se grave sur le marbre, comme une promesse de ne jamais se séparer. Quelques gouttes de pluie reviennent me chagriner et se parsèment sur les feuilles comme sur ma joue, mariant ainsi le vert au rouge, sur ce fond bleu orangé que l’horizon au lointain accouchait.
— Que deviennent nos enfants ? s’exclame-t-elle.
On leur a appris à vivre, à réfléchir, à raisonner, à faire la part des choses et à écouter. Dans ce monde où il y a à boire et à manger, ils ne prendront que ce qu’ils jugent de bon pour eux dans le respect des autres. Avec quelques règles bien savantes : « si on a des mains et des pieds avec une tête bien faite, c’est pour s’en servir », car nous avons cette chance et il nous appartient de « gagner notre pain à la sueur de notre front ». Comme il est important de boire un grand verre d’eau tiède avant d’aller au lit, de se laver les pieds après l’effort et de prendre plusieurs grandes inspirations avant de s’endormir. Prendre soin du repos comme prendre le temps de marcher. Car après l’effort, on dort mieux, comme un bébé.
— Regarde ce rossignol ! crie-t-elle sans se douter qu’elle effraierait ce gentil rouge-gorge.
Te voilà bien expressive face à la nature dont tu confonds encore les oiseaux. D’une si jolie plume qui frémit sur la branche, il rase les myosotis et les pâquerettes blanc doré lors de son envol. Comme les anges qui dormaient et se morfondent au fond de mon être, je cherchais à revenir dans mon berceau natal. Bien qu’en nous voyant arriver, il reparte vers son nid qui est l’aboutissement d’une vie et le point de départ d’un nouveau monde.
— Je préfère la ville, affirme-t-elle dans la provocation en plissant ses yeux.
La ville et ses usines, la ville et ses rues étroites où même l’air n’arrive plus à circuler, la ville et ses lumières, des éclairages qui masquent les étoiles, je comprends. Mais alors pourquoi préfères-tu ce confort : eau, électricité, fumée, pots d’échappement et étalage de viandes sur les marchés, si la sécurité d’esprit rime avec un entourage de solitude ? Une indifférence marquée qui se propage plus vite que la poussière, que l’on ne prend plus le soin de balayer, dans les quartiers, les maisons et les recoins des halls d’immeubles jusqu’au sommier de ton lit. Pas une lettre qui ne tombe dans le damier de boîtes sans te demander des comptes, une facture, un peu d’argent. Puisque l’écriture tend à disparaître de nos mains au profit du court message électronique. Un message envoyé en un éclair, un coup de tonnerre portable pour un coup de foudre de passage, rien de sûr, rien de fiable et encore moins de durable. En inspirant de la brise un air bleu qui descend dans mes poumons, ma poitrine se gonfle et se détend alors que j’arrive sur des sentiers argileux, ou plus rien ne pousse sauf quelques pierres et rochers.
— Regarde ce corbeau à l’horizon.
— Ah quelle horreur ! Il est suspendu à un arbre ! s’indigne Margaux écœurée au point de prendre ses poings à son menton en cherchant dans mes bras un peu de réconfort, une protection.
Fini les pantins de paille des campagnes qui arboraient les champs de fleurs de leurs casseroles et vieilles chemises imitant l’homme. Ils ont migré, pour ceux qui en rigolent, dans un exode rural vers des contrées incomparables où ils prennent vie dans les papiers et les ennuis. Ces épouvantables épouvantails qui restaient plantés comme des piquets, droits comme des « i » dans les jardins d’Éden et potagers, sont aujourd’hui invisibles et palpables dès qu’il s’agit de vivre. Alors oui, ce corbeau est mort et se balance au bout d’une corde dans le bruit cynique et coupant d’un sifflet. Entre ce petit tilleul et ce grand chêne au loin. Des familles qui, depuis mes tendres années, ont vu passer la Première et la Seconde Guerre mondiale. Dans les cloches d’un rassemblement, sous le tintement religieux municipal qui aurait fait peur, fait fuir et fait mourir plus d’un bourgeon, plus d’une graine de ces villages et vallons.
— Mais c’est horrible ce que tu dis, et c’est la vie qui avance aussi, ajoute-t-elle.
J’arrive enfin à ce rocher, dur et qui s’écaille, aux reflets de paille, d’ardoise et de jasmin. Pris au milieu de nulle part comme posé là sur le haut de la montagne qui domine les cours d’eau, elle qui est la source. Mes doigts effleurent la rugosité pierreuse et ressentent la chaleur qui s’en émane. Puis je tends le bras vers ces monts éloignés, qui me paraissent à portée de main, d’un geste je dessine l’horizon et les maisons, les églises puis les arbres et les troupeaux, animaux qui peuplaient bien ces domaines majestueux. Un papillon fait des cercles sur les ombelles de campanules, les crocus et plantains avant de survoler à l’ombre les vesses-de-loup. Ces champignons bulle de poussière qui se gonflent à bloc et dont personne ne veut. Il n’y a rien d’horrible, mais que la vie qui se pose dans la quiétude d’une balade arrosée par les rayons du soleil.
— Pourquoi tu restes assis sur ce rocher sans répondre ? m’interroge-t-elle intriguée.
Parce que j’ai envie que tu viennes me rejoindre et t’asseoir près de moi, comme ce lézard qui se dorait avant que je ne lui vole sa place. Regarde les murs de la vieille maison en ruine derrière nous, bien des scènes de vie se sont déroulées entre le puits, le four à pain, le petit jardin de légumes et l’escalier qui mène à la passerelle de l’entrée. Une partie s’est écroulée, et les ronces et les orties, les lierres et les mousses ont fait leur travail. Mais il reste encore les mangeoires et les vieilles pommes de pin qui s’ouvraient par l’humidité, à mesure que la pluie remplissait les cuves et les tonneaux.
— Mais il n’y avait pas d’électricité, ni d’eau, ni rien, c’était la misère ! exècre-t-elle.
Non, bien au contraire, la tranquillité, le fugace et l’immortel des souvenirs semaient au quotidien dans les cœurs et la mémoire le miel de nos amours. Celui qui est récolté par les abeilles de l’aurore des matins jusqu’au crépuscule des soirs. À veiller que les vaches soient bien rentrées et couchées sous la voûte céleste ou dans l’étable à demi éclairée par les faisceaux de lune. Plus un chien ne bouge, plus une chauve-souris ne virevolte, même les renards de leur pelage roux ne rôdent plus près des fermes, la nuit noire pleine et dense immobilisait toutes choses. Puis vient la Voie lactée, parsemée de constellations, de révérences à la terre des hommes, pour ceux qui penchent encore leur tête vers le très haut. Un instant, un aparté dans la vivacité des feux du jour et les brûlures qu’ils laissent encore parcourir sur la peau. Alors, sans le téléphone portable, sans l’électricité et le confort moderne, il y avait tout de même de la vie, plus lente et réfléchie, plus sincère et vraie.
— Ben moi je repars, je ne veux pas rester à l’état végétatif comme toi, salut ! balance-t-elle.
Pars, cours, va-t’en aussi loin de la nature que tu peux. Tu auras toujours besoin d’oxygène pour respirer, d’eau fraîche, claire et potable pour te désaltérer comme les fruits que porte la sérénité pour te garder en bonne santé.
— Non, mais j’ai un truc à acheter, rétorque-t-elle.
Va, achète, amasse encore et encore, le temps ne s’achète pas, comme il ne s’accumule pas, il s’écoule et passe et ne revient pas. Alors, pars, cours et perds le temps de t’ennuyer avec moi.
Bien après
Si je venais à mourir ou si jamais si,
Une brise légère et fine m’emporte au paradis,
Je ne voudrais pas qu’il ne reste que des « on-dit »
Sur ces écrits qui profanent toutes mes facéties
Si jamais si je n’ai le temps d’écrire pour elle
Toutes mes histoires, ci et ça, appelées « Amour »,
Ce ne serait que par la force des choses toujou

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