Locati
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Locati , livre ebook

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Description

Le fil conducteur ? Un petit-neveu et deux petites-nièces. Célédonio Villar Garcia a volé des instants de leurs enfances et les a conservés précieusement.

Ce passé est exprimé avec amour. Il l'a vécu, silencieusement. Il s'en est également nourri, tant qu’il le pouvait. Pas autant qu'il l'aurait désiré, mais il a fait de son mieux.

Il en parle avec ses mots aux images abstraites, ses mots à lui, avec ses termes dépouillés de toute émotion vive.

Tant pis pour les mots qui se sont tus lorsqu'ils devaient parler. Le silence est sa propre absence parmi les siens.

Il dirait que ses silences laissent à la pensée le rôle essentiel, que les pierres apparentes en laissent libre l'écoulement, que l'indifférence ne vient jamais troubler. Et que tout cela porte un nom : AMOUR.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334240826
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-24080-2

© Edilivre, 2017
Lavant propre eau
Comment d’une nuit peut jaillir la lumière.
Ce n’est plus la nuit mais pas encore le jour.
Et cette lumière, entre chien et loup, est bien celle
qui guide le troupeau de moutons. Les moutons
qui, un jour de printemps, abandonnent leur laine
aux abats de cervelle.
La maille à l’endroit de la vérité. La maille à l’envers
de l’imaginaire. Les aiguilles à tricoter font du passé
un champ d’ail dont les bulbes sont utilisés
comme médicament.
Le fil conducteur ?
Un petit-neveu et deux petites-nièces.
J’ai volé des instants de leur enfance.
Je les ai conservés précieusement.
C’est en fait la croyance que l’amour et l’imagination
sont les liens qui unissent la commémoration du passé
au présent déjà caduc,
que l’acte d’écrire est le seul moyen
de dérober quelques secondes au temps qui passe.
Ce passé est exprimé avec amour.
Je l’ai vécu,
silencieusement la plupart des jours, sans rien dire.
Je m’en suis également nourri.
Tant que je le pouvais.
Pas autant qu’ils l’auraient désiré, sans doute,
mais j’ai fait de mon mieux.


Aujourd’hui, je regarde le passé de l’intérieur et en parle
avec mes mots aux images abstraites, mes mots à moi,
avec mes termes dépouillés de toute émotion vive.
Dans l’émotion, je me sens vulnérable, fragile, faible.
Je n’aime pas les secousses qu’elle provoque en moi,
qui peux faire trembler les choses.
Je suis un sensible avec le caractère d’une abstraction.
Un solitaire bénévole.
J’aurais aimé être un anachorète.
Seul au monde.
Aurais-je été moins malheureux ? Peut-être.
Plus heureux ? Peut-être pas.
Vivre avec la crainte de voir disparaître un être aimé,
engendre en moi un sentiment insupportable.
Dans ces moments-là, je voudrais fuir ces pensées
qui rendent mon « état des lieux » friable, tenu,
entretenu par une forme d’angoisse
qui me contraint à vivre dans un certain état,
une sorte de dépendance
vis-à-vis de ceux que j’aime.
Une espèce d’impuissance.
Adieu ermite.
Maintenant il me faut vivre avec les astreintes
de mon existence, avec les contraintes de l’amour,
bonnes et mauvaises,
avec les devoirs de l’amour partagé,
vivre avec leur existence, faire avec mon monde à moi,
qui n’est plus tout à fait à moi, qui s’agrandit sans rien
me demander, qui m’envahit inéluctablement,
qui demeure une source vitale, une nécessité absolue.


Les lignes qui suivent ont été inspirées
par trois personnages, de sexe opposé,
de même sexe, très divers
et pourtant que tout rapproche, que j’ai classé
simplement par ordre de naissance.
Il manque dans cette liste beaucoup de jours.
Je m’en excuse
mais il ne s’agit pas d’un travail répertorié.
Je n’ai fait aucune recherche en ce sens,
ce n’était pas mon but,
et il faudrait beaucoup d’autres lignes pour cela.
Beaucoup d’autres.
J’ai relevé des souvenirs au hasard de mes pensées.
J’ai choisi
ceux qui répondaient le plus justement à l’idée
que je me fais de l’instant présent, avec l’imagination
totalement libre.
Si l’inspiration travestit la forme,
elle ne trahit jamais le fond, et je compte davantage
sur les images abstraites
que sur ma propre perception réelle,
pour séduire mes trois Muses,
à qui je dédie, sans que quiconque le sache, cet ouvrage
en toute humilité, n’espérant qu’éveiller en leur cœur l’envie
de se souvenir de moi comme j’essaie moi-même
de me souvenir d’eux.
Sans vraiment être rassasié.


Dans cette absence de tout bruit, l’époque déterminée
n’acquiert que plus de relief et d’importance.
L’oreille entend le mot « TEMPS » sculpter l’horloge :
Cet artiste impalpable qui me transforme et qui sans me
demander mon avis, modèle et façonne mon être tout entier.
Chaque minute résonne interminablement…
Le bruit de la vie qui s’effrite, qui tombe en cascade.
Comme un gave pyrénéen, limpide est la pensée
de l’automne, des regrets, des remords,
la saison des recueillements. C’est ainsi.
Tant pis pour les mots qui se sont tus
lorsqu’ils devaient parler.
Le silence est ma propre absence parmi les miens.
Je ne peux courir plus vite que le galop
de ma propre nature.
J’ai besoin d’une certaine déréliction.
Je ne peux m’efforcer qu’à mieux faire voir l’intérieur
de moi-même, sans effusion explosive, sans emphase,
sans effet décoratif.
Je dirais que mes silences laissent à la pensée
le rôle essentiel, que les pierres apparentes
en laissent libre l’écoulement,
que l’indifférence ne vient jamais troubler.
Et que tout cela porte un nom :
AMOUR.
Un trop duction
Des souvenirs sentent la cire des meubles anciens,
le bois vermoulu des capricornes rassasiés.
Accroupissez-vous pour trouver le tiroir,
celui qui demande un réel effort de concentration.
Ouvrez-le pour sentir l’odeur des camions abandonnés
sur le terrain de la petite enfance en pleine construction,
la créativité d’un garçonnet, architecte bambin
aux plans inachevés, des engins de chantier
sans aucune traînée de boue, des tracteurs agricoles
sans nulle trace de bouse.
Si vous fouillez encore, par curiosité, vous trouverez
des poupées disparues dans un trou de vrillette.
Mais n’allez pas plus loin. Plus loin
se dresse « L’épouvantail, un corbeau sur l’épaule ».
Ne les touchez pas.
Ne les effrayez pas.
Ils dorment dans l’amour, un autre amour,
une autre enfance devenue adulte.
Des maraudeurs dépouillent la mémoire,
appauvrissent le souvenir.
Je n’y peux rien, la richesse du passé s’estompe,
le présent, plus glouton que jamais,
englouti des pans entiers de moi-même.
Le présent, c’est une colonie de termites
qui vous dévorent de l’intérieur.
 
 
Le cœur fragilisé peut à tout instant s’effondrer
comme un organe mort.
Il faut soigner les souvenirs qui restent, avec minutie,
ne pas les déranger, ne pas les changer de place,
ne pas les dépoussiérer surtout, la poussière contient
les odeurs du passé.
En ce qui me concerne, elle est belle à voir
sur les rares photos où Sophie m’apparaît
quand elle était petite encore, celles, encore plus rares
où nous apparaissons tous les deux,
les rares fois où j’ai consenti à me faire photographier.
Rares sont les moments
où je ne le regrette pas aujourd’hui.
Sa mère aussi.
Mais c’est la mère histoire.
La même histoire.
Ne touchez pas l’épouvantail,
ne faites pas fuir le corbeau.
Ils veillent ma mémoire.
Une mémoire féconde de vrillettes.
Quand l’une d’elles
sort repue d’un morceau de moi-même,
c’est un trou de mémoire creusé dans ma cervelle.
Par contre faites du bruit.
Le bruit les dérange, pour elles, c’est un coupe-faim.
Elles attendent.
 
 
Qu’elles attendent que je reconstitue
avec la sciure restante les pages d’un livre futur.
Plus tard.
Pas maintenant.
Maintenant un pied de vers avec un pied-de-biche
déloge la césure à la brisure du verre.
Ne nous blessons pas.
Attendons que l’instant propice
veuille prêter son gant de velours.
Attendons.
Les poupées disparues.
Elles ne sont pas abandonnées.
Les bras des petites filles qui les couvraient
avec la tendresse de l’enfance
sont devenus trop grands,
ils ne peuvent plus prétendre
au trône de l’imagination infantile.
Dans ce royaume, ils sont devenus géants,
immensément démesurés.
Ils risqueraient de les blesser.
Les poupées ont deux jours dans la vie :
le temps de l’enfance,
le jour de l’oubli.
Elles cotisent, durant leur brève existence,
pour la retraite d’autres poupées,
d’autres poupées disparues avant elles, pour la leur.
Elles s’entraident.
Elles sont riches.
 
 
Leur richesse, ce sont les larmes des petites filles,
à condition
qu’elles demeurent éphémères sur les joues,
qu’elles ne durent jamais longtemps,
sinon elles tombent dans la pauvreté des souvenirs.
Dans ces souvenirs-là, elles n’ont plus leur place.
Là, elles courent un grave danger,
le danger de transmettre à l’éternité
les cendres d’une enfance malheureuse,
d’une enfance brûlée par la bêtise des adultes.
Les poupées dégagent
l’odeur du temps passé à humer le bonheur.
Si plus tard, vous les trouvez au fond d’une malle,
c’est qu’elles ont été heureuses,
autant que les petites filles
qui les ont mises-là.
Ne les réveillez pas.
Elles rêvent d’amour.
Cherchez plutôt un miroir à main.
Toutes les poupées ont un miroir à leur format.
Prenez-le délicatement.
Fermez les yeux.
Regardez-le.
Vous verrez peut-être votre propre enfance.
 
 
Si vous êtes un garçon,
vous découvrirez vos jeux de garçon.
Dans ce miroir,
les passeurs d’images ne sont pas sectaires.
Alors si aujourd’hui est un jour de relâche,
profitez de ce moment et, ne vous inquiétez pas
si votre descendance est un néant,
absente de toute progéniture, ce n’est pas grave,
il existe toujours un bout de famille
qui pourra nouer le présent au passé.
Pour peu que vous ayez aimé leurs enfants,
ils ont su vous le rendre.
N’en doutez pas.
Dans ce miroir je vois trois visages :
Deux filles et un garçon.
Dans un verre, un doux breuvage :
75 % d’orange, 25 % de citron.
Deux petites-nièces et un petit-neveu
enjambent le mur du diapason.
 
 
L ’
O mbre
R ègne
E n
N ous.
Z euzère
O bscur.
 
 
Le vague à l’âme : c’est la lanche. 1
Le vent : un écoute-s’il-pleut. 2
Un papillon aux ailes blanches
Tachetées de noir et de bleu.
Le langage des nourrissons
Est un idiome universel
Puisque les mers sur l’horizon
Viennent mettre leur grain de sel.
Comment parle-t-on aux bébés ?
Que leur répondre s’ils vous parlent !
Le gendarme de Saint-Tropez
Vient de partir à Monté-Carle.
Un être de plus dans ma ville
Qui n’a jamais connu de loi
Est apparut un mois d’avril
Ave

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