Ma mère, en prose et en vers
252 pages
Français

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Ma mère, en prose et en vers , livre ebook

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Description

« Éduquer des enfants en tant que mère célibataire dans un pays appauvri, sans aide de l’État, sans que ces enfants se sentent victimes du système, faire en sorte qu’ils n’évoluent pas selon leurs lois ni celles des caïds, figures paternelles de leur quartier populaire. Leur insuffler la rage de vivre pour que la perte de l’espoir d’un meilleur devenir ne fasse pas d’eux des aigris, les encourager à prendre goût à la lecture et aux études, les aider à se projeter vers des rêves inconnus de leur réalité. Faire tout ce travail titanesque sans se défaire de son humour, de sa féminité, tel a été le combat de cette merveilleuse femme : ma mère. C’est aussi le combat et, plus tard, une joie que partagent des millions de passeuses de valeurs qui méritent nos tributs de respect, d’amour, d’équité... »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 29 août 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414362196
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0105€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-36220-2

© Edilivre, 2019
Dédicace
À toi, chère lectrice, mère, consciente ou pas, de ton rôle de bâtisseuse de rêves et de passeuse de valeurs.
À toi, qui ne te laisseras happer ni par la brutalité de tes déceptions, ni par ton manque de moyens et d’expérience face à l’arrogance des flots de vicissitudes et de défis…
À toi, colonne sculptée,
Et socle de nos sociétés…



À
Gabélita Moïse
Cécile Paul
Cécile Feugarol
Élizabeth Vadeleux
Ces femmes valeureuses, qui m’ont regardé avec les yeux de manman…



Ton père
Et ta mère,
Tu honoreras
afin que,
dans le pays que l’Éternel, ton Dieu te donne,
tes jours se prolongent.
Livre de l’Exode XX : 12



L’amour d’une mère !
Même lorsque celle-ci nous est dérobée,
c’est comme la mer dont les vagues,
toujours nous reviennent
et dansent avec nos souvenirs.
En guise de préface
Mon ami, tu m’as fait part de ton projet d’écriture, et je t’en félicite. Je ne doute pas que tu mettras toute ton énergie et toute ta verve à l’écrire. Mais j’ai des préoccupations, et je veux t’en faire part :
Est-ce que par ce texte les femmes se sentiront fières d’être femmes et mères ? Beaucoup de femmes avortent parce qu’elles se sentent seules, parce qu’elles n’ont pas la force de tenir bon. Par conséquent, trouveront-elles des raisons les incitant à ne pas avorter ?
En lisant ce texte est-ce que les femmes se rappelleront qu’elles sont une source de vie ? Elles auraient de cette manière plus d’entrain pour prendre soin des fruits qu’elles ont portés.
Grâce à ce texte, les gars respecteront-ils les femmes ? Les valoriseront-elles ?
Est-ce qu’ils apprendront à soutenir les femmes, sachant qu’elles sont leur moitié ? Sauront-ils qu’ils sont incomplets sans la femme ?
Est-ce que cet ouvrage tentera de faire ressentir aux enfants l’importance de leur mère, en particulier, les mères célibataires, pour les respecter, les aimer, les servir, et les honorer de leur vivant ?
Est-ce qu’à travers ces textes, les mères célibataires qui sont pour la plupart, livrées à elles-mêmes, trouveront en toi, issu d’une famille monoparentale, plus de perspectives pour éduquer leurs enfants avec droiture, pour qu’ils grandissent avec amour, et que demain nous ayons une société meilleure ?
Je ne doute pas que, grâce à ce texte, la gente masculine laissera pour peu sa bassesse, bénira le nom de Dieu pour le don de la femme, cette merveilleuse créature que le Créateur a mise à ses côtés.
À travers ce miroir de ta mère, est-ce que tu montreras comment, avec l’aide de la Providence, cette femme au cœur d’or a su trouver l’énergie nécessaire pour t’éduquer dans la bonne voie ?
Tu parleras de tout l’amour qu’elle t’a donné, et comment cet amour t’a transformé en un être merveilleux.
Tu devras faire ressentir aux femmes comment l’amour maternel peut faire d’un homme un être spécial.
Tu parleras du poids de l’éducation que tu as reçue de cette mère adorable et tu montreras que la personne que tu es aujourd’hui est construite à partir de la toile que cette femme extraordinaire a tissée.
Écrire un livre pour ta mère, écrire l’histoire de ta mère, c’est bien. Elle en serait tellement fière. Malheureusement elle n’est plus là. Elle nous a devancés et du coup, ne pourra pas se délecter de cet hommage combien mérité. Alors, donne-toi l’objectif d’écrire ce livre pour encourager les autres mères, battantes et courageuses comme ta manman, aimantes et laborieuses comme elle, clémentes et compatissantes comme elle l’a été à l’endroit de ses enfants ainsi, tu accorderas à ton héroïne l’ultime honneur de vivre dans la mémoire de tous, en particulier nous autres, mères célibataires.
Merci pour cette vitrine que tu nous offres.
Claudine Charlotin
Avant-propos
Si la nature peut se montrer bienveillante face à certains défauts chez certaines espèces d’êtres vivants, une mère célibataire, en revanche, outre son devoir impérieux d’assurer au quotidien la survie et le bien-être de ses enfants n’a curieusement pas le droit d’avoir des moutards cacochymes. Non ! Cela donnerait peut-être lieu à un autre chef d’accusation au jugement comparable à celui tenu par La Fontaine dans “ Les animaux malades de la peste” . Car, pour un même défaut, l’enfant bien est plutôt capricieux, alors que l’Autre est tout bonnement du genre… cochon… !
Nous ne dédouanons personne de ses responsabilités, mais ce qui est à souligner ce n’est pas tant cette situation pour le moins critique, c’est l’idée qu’on en fait qui effraie. Privé de certains besoins les plus basiques, et faute de repères dans son entourage immédiat, l’enfant de mère célibataire est beaucoup plus vulnérable et donc beaucoup plus exposé à l’influence des jeunes voués à l’alcool, à la drogue, à la prostitution bref à la délinquance et dans le contexte actuel… est en proie à la promiscuité, à la prostitution, à la délinquance ; et dans le contexte actuel, à la radicalisation puisqu’il est en quête d’un bouc émissaire pour s’excuser de ses déboires ou d’une panacée pour pallier à ses maux, d’un sens à ses interrogations sans l’ombre d’une réponse, un exutoire, une soupape. Il veut se créer un nom, avoir une certaine reconnaissance. Et cette quête de soi, il le fait par tâtonnement. Il se croit justicier, mandaté par une voix divine ou un certain idéal vers toutes les voies où des cris de désespoir se font entendre. Il fait feu de tout bois. Vivre dans la précarité à côté d’une mère célibataire est-elle une fatalité ? Ne peut-elle pas s’ouvrir sur d’autres issues que la colère ou l’aigreur ?
Nous disons oui pour une nouvelle alternative. Un lendemain meilleur est possible. Un autre horizon, plus productif, beaucoup plus prometteur est au bout du tunnel ! Toutefois, ce devenir est-il là quelque part à nous attendre ou nous armerons-nous de courage pour le construire, quitte à fabriquer nos propres matériaux, à perdre ou plutôt, investir de nos heures de sommeil pour nous pencher sur un livre ?
La famille monoparentale qui connaît certaines vicissitudes ne doit pas se voiler la face pour oublier qu’elle n’est pas inscrite sur la liste selecte des favoris. Ses objectifs ne doivent pas pour autant se construire sur une possible acceptation voire résignation. Et au fond d’elle-même, est-ce que la mère célibataire n’intériorise pas à la longue cet a priori ? Est-ce qu’elle n’a pas cet autre poids, la pensée qu’elle n’a pas droit à l’erreur ? Le fait qu’elle ait été contrainte directement ou indirectement de faire face à cette charge de tous les instants ne constitue-t-il pas un ferment pour la galvaniser ?
En me faisant l’honneur d’ouvrir ces pages, il revient à chacun de vous de penser à l’un des cadeaux les plus enviables que la vie nous offre : le sourire d’une mère !
Le sourire d’une mère qui devra toujours être chanté en prose comme en vers…
Le coût d’un poème 1
Manman,
De ton sein à ton esprit
Jusqu’à la fin tu me nourris.
Et pour me replonger
dans mon passé…
dans mon passé,
passé en toi
et dresser un monument
par des mots nus, m’man,
Pour nos rêves, nos valeurs et nos maux
que de nuits trépignées
et de regards embués !
Pour toi aussi,
Haïti,
Pour chaque poème, une larme.
* *       *
 
 
 
Le blues !
Mère avait toutes les raisons de l’aimer.
Elle
qui luttait seule,
pour elle
et surtout pour nous
avec,
par-dessus tout,
dans un tumultueux présent
le lot de notre futur.
Mais elle !
Elle
a préféré,
manman,
elle a préféré
la Ranchera,
et sa vie en fut marquée !
 
 
 
«  Degajew fè yon pitit pouw k jwen la CAF… 2  ! » tel était le conseil qu’avait reçu Ruth, une amie de longue date que j’avais retrouvée en Martinique en 2010 alors que je bénéficiais d’une bourse d’études de la France. Son entourage n’avait trouvé rien de plus productif et efficace pour pallier au problème récurrent de son manque de ressources. Engendrer et enfanter si on ne peut pas trouver du travail ou si on ne veut pas travailler est-ce une stratégie de vie ? Comprendrai-je, en ces propos, que partout où palpite une âme haïtienne, qu’on devra toujours entendre résonner l’écho de notre proverbe : «  pitit se richès  » ? Non, encore heureux que dans ce département français ultramarin, ces enfants d’Haïti soient reconnus comme d’honnêtes et courageux travailleurs.
De toute évidence, les enfants représentent la pérennité d’une nation ou de l’humanité. On voit bien le contraste dans les sociétés où il y moins de jeunes. L’écho se fait sentir dans tous les domaines. À titre d’exemple, vouloir renouveler une classe politique avec les mêmes congénères, les mêmes têtes datant de six, sept ou huit décennies relève plutôt du recyclage d’un système ou d’un régime, mais c’est bien loin d’être du renouvellement. Dans la même veine, d’aucuns pensent que c’est la conjonction du vieillissement de la population allemande et le besoin croissant de manœuvres qui a poussé la chancelière allemande Angela Merkel à ouvrir ses frontières aux migrants. Certains analystes politiques pensent que c’est une forme de solidarité intéressée.
La nature veut qu’une graine de maïs pousse et s’épanouisse sur un tas de fumier. Mais que gagnerait-on à inverser cette logique ? Oui, je veux croire que les enfants représentent aussi une bénédiction de Dieu. La procréation peut être considérée comme un partage de son pouvoir, une continuation de l’œuvre créatrice. Un enfant, qu’il soit le fruit d’un amour de toujours, fruit d’une nuit, ou fruit d’un tour tout court représente le nec plus ultra de tout ce qui pourrait nous arriver de beau, de précieux, d’agréable, de merveilleux. L’enfant nous transforme dans la mesure où il

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