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Description
« Couché et déchiré, arraché et rompu... tu n’es que l’ombre de toi-même ! Et tu n’as que les heures à tronçonner le temps, en coupes, en crêtes succombées, en arceaux saccagés, où... nous tisserons les nids, les chants de nos mésanges, les sentes pour les grives dans les herbes couchées. Inventerons les dunes en coeur d’amants, en corps d’amande, enfouies sous sables éparpillés. »
Sujets
Informations
Publié par | Société des écrivains |
Date de parution | 21 décembre 2012 |
Nombre de lectures | 0 |
EAN13 | 9782748397574 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0041€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Ode au fil des Landes
Anne Fruchon
Société des écrivains
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Ode au fil des Landes
Le livre est ponctué de photos réalisées par l'auteur, la plupart de ses créations textiles.
À ma fille Tess,
aux amis et proches qui ont été là dans ce parcours landais : à Bernadette, Anne et Xavier, Evelyne, Brigitte, Nadeth et Alex, Agnès, Pierrot et Nadine, Jocelyne et Pierre-Jean, Gaston et Béatrice.
À ceux qui ont encouragé ma nécessité d’écrire : Monika, Jean-Pierre Fr., Denise, Françoise, Daniel, Monique, Erna, Yaya, Eva.
Et à tous les inconnus croisés au hasard des rencontres, amoureux des Landes, qui se sont penchés sur ma poésie avec bienveillance !
« Les choses qui s’écroulent sont une sorte d’épreuve mais aussi une sorte de guérison. »
Pema Chödrön.
« Ne priez pas pour être protégés des dangers mais pour pouvoir les affronter. »
Rabindranath Tagore.
Leyre
Coule, coule, Leyre* douce dans les veines des bois !
À tes rives sommes venus déposer nos fardeaux
trouver le monde beau, mettre nos cœurs au chaud.
Auprès de ta lenteur de sable ensemencé
reposent enfin nos hâtes et s’ouvrent les saisons.
Un livre de prières, de fables aux mains d’enfant
est resté sur ta berge, prêt à nous emporter,
prêt à nous élever.
Léger, ourlé de mer et fier comme l’oiseau,
il attend que nos yeux décillés et ouverts
viennent dans le silence ouvrir ses pages claires,
une à une, feuille à feuille, au secret de ses mots.
Chante, chante, Leyre lente dans nos âmes, à mi-voix !
Tu as déjà tracé au creux de tes eaux bleues
des chemins, des mystères, des empreintes éblouies,
des sillons de tendresse, des guirlandes dorées
échappées de tes rives,
tout autour de nos pas prisonniers, enchantés.
Ton murmure frémit dans la chair de nos vies,
éveille sans faire de bruit, à l’épaule des nuits,
le si léger poème du ruisseau-mélodie.
Auprès de ta lumière j’ai caché mon bonheur,
n’oublie pas, garde-nous dans ton tablier vert
où nichent les mésanges et les martins-pêcheurs,
où se fondent les rêves en un nid de douceur.
La chanson de l’ajonc
À saute-mouton,
croque-mitaine, croque-mouton,
tondue, la laine, fait le dos rond !
Dans la bourdaine * et les ajoncs,
file la laine à tes yeux ronds,
dans la bourdaine et les ajoncs,
vaguent les peines, plus de bourdon !
Bruyère
Tu me souris,
piques, piques…,
de tes feuilles menues,
petits traits qui découpent les cils
du sable,
petits épis magiques,
piques à trois, piques à quatre,
en angles ou en étoiles,
cheveux verts qui chatouillent !
Tu me souris,
dans l’été qui attise
le rire de mes corolles
roses…
Suis-je rose, suis-je mauve,
penchée soudain
sous le dos d’un capucin*?
Suis-je clochette-nid,
ou clignement de ciel ?
Suis-je fleur de forêt
mêlée d’ancienne gemme*,
rosée sur le chant de ta main ?
Suis-je, sans bruit,
comme vivent les fables,
à peine,
au plein air de ton champ,
redevenue bruyère
au...