Petits poèmes bancals abandonnés aux nappes
242 pages
Français

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Petits poèmes bancals abandonnés aux nappes , livre ebook

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Description

Des instantanés, des impressions, des vies qui passent, anodines et extraordinaires.
De l'amour, bien sûr, toujours et encore. Des ruptures aussi, des chagrins et des rires, des larmes et le temps qui laisse sur mes mains ses traces... la vie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 mai 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414073535
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-07351-1

© Edilivre, 2017
Dédicaces


À Mes amours
Mes amants
Mes amis (ies)
J’ai écrit comme on mange : par nécessité.
Depuis toujours, j’ai écrit.
Écriture salvatrice, écriture refuge d’enfant, écriture où déposer les chagrins, les ruptures et les émerveillements.
Écriture envie de disparaître et écriture joie d’exister.
Aux tables bancales des bistrots, sur les coins de nappes, sur les pages de garde des livres, iconoclaste, j’écris.
L’âge n’y a rien changé et ma plume a toujours 20,30 ou 40 ans avec si peu d’expérience en plus et tellement peu de sagesse.
Pourquoi alors essayer de faire éditer ce recueil sans queue ni tête, avec des poèmes qui n’en sont pas, des textes – témoignages, des impressions et des instantanés, dus aussi au regard photographique ?
Pour oser essayer enfin, à 70 ans passés ; pour dire à mes petits-fils que tout est possible, même tard dans la vie ; pour leur dire aussi que l’âge c’est dans la tête même quand le corps pourtant renâcle ; pour dire aux femmes que, oui c’est normal de rester femme jusqu’au bout, jusqu’à la fin et qu’il n’y a de sale que dans les regards outrés des bien-pensants.
Je revendique mon statut de femme encore et toujours sexuée et j’en témoigne, discrètement, à mots doux qui pourtant se disent sans fards.
Pour ne pas tomber du fil ténu où je « funambulais », j’ai écrit.
Ce n’était pas assez.
J’ai peint : le rouge des colères, l’ocre des dunes, les bleus des « boubous », les verts d’un peu de sérénité, parfois.
J’ai marché.
J’ai marché à m’en user les semelles, les pieds, le dos et à fatiguer les chemins !
J’ai marché là où ne s’aventurent que les fous et les inconscients.
Ce n’était pas encore assez.
On ne guérit jamais de certaines blessures.
Elles restent plaies à peine cicatrisées.
Côtoyer jour après jour, là tout près, vieillies mais si belles, les œuvres d’art laissées par la nature, les rendent supportables.
Je ne conçois ni lieux, ni choses, ni nature, qui ne soient, d’une manière ou d’une autre, reliés à l’humain et à sa fragilité.
À chaque fois ou presque, cette nature si humaine se rappelle à moi dans les endroits les plus inattendus.
Petits poèmes bancals abandonnés aux nappes -1-
Quand nous ne serons plus amants,
laisse-moi être :
la gardienne des rouilles et des verrous,
la brume autour des étangs,
le souffle des éoliennes,
les feuilles d’ocre voletant dans le vent d’Est,
l’ancre bleue d’un bateau gisant,
la clef perdue des serrures et
la rosée matinale sur tes barbelés,
la tasse ébréchée sur un établi ravagé,
la danseuse éperdue de voiliers étranges,
l’escarpin fleuri, au hasard jeté,
et l’encre des mots que je t’avais offerts.
Petits poèmes bancals abandonnés aux nappes -2-
Un étang,
une cabane,
un bleu reflété
et comme une brume douce et fine,
le souvenir d’un café partagé
et de ta main sur mon genou.
Désir
Tes doigts sillonnent ma peau,
va et vient, vent de tendresse,
du cou à l’épaule,
et du sein à la cuisse.
Je brûle,
j’attends,
je piaffe !
Patient,
tu explores sous la lumière
un peu crue du jour.
J’effleure à mon tour
le sillon tendre de tes reins
et c’est toi qui attends,
souffle suspendu.
N’attends plus :
je veux d’un navire qui explore
mes plus jolies criques,
d’un capitaine qui m’envoie
en haut du mât de vigie,
d’un voilier qui me fait tanguer
bord sur bord
et qu’ensemble nous atteignions le port.
Enlacés et frileux soudain,
sous le drap chiffonné,
nous rêvons d’aborder
là où d’autres ne sont jamais allés.
Attendre le Soleil
La lune s’est accrochée aux réverbères
pour attendre le soleil,
le laisser l’éclairer,
un peu, encore.
Elle a patienté, placide et heureuse,
s’est réchauffée à ses rayons dorés,
à sa chaleur éblouissante.
Superbe et léonin dans le ciel si bleu,
il l’ignorait, dédaigneux.
Elle a décidé,
qu’il était temps pour elle de s’en aller,
de regagner sa ténèbre glacée,
qu’elle ne pouvait éternellement l’attendre,
attendre sa chaude présence,
et pensa que,
là-bas, lointains,
gravitaient d’autres soleils.
De la musique et des mots
De la musique,
des livres,
du silence et des mots,
ma main le long de ton dos,
ta voix, tes gestes,
l’odeur de ta peau,
les échos d’un passé
qui s’étire.
Il n’y aura plus l’œil noir
de l’écran qui attire,
vers ces autres,
illusoires.
Il n’y aura plus
que tes lèvres appuyées,
et la chaleur exaltée
de nos corps enlacés,
tellement loin
de ces bouts de vies emmêlées.
Je fais ce rêve
où tu me dis « je t’aime »,
à cet âge où la résignation feutre le désir.
Je t’ai perdu dans un miroir terni,
où je me perdais aussi.
Pour un peu
je passais de l’autre côté,
absorbée,
engloutie et éteinte,
engluée dans ces voix multiples
qui se disent,
et ne disent rien.
Je tends une main
pour tirer vers le haut et
c’est moi qui m’épuise.
Au réveil,
j’ôte ces chaînes,
et je tourne le dos
au miroir d’infortune,
auquel je demande sans fin :
« dis-moi qui est la plus belle » ?
J’avance enfin vers nous,
et notre maison,
où il n’y aura plus que
de la musique,
des livres,
du silence et
nos mots.
Elle du Sud
Raconte-moi « Elle » du Sud,
tes hommes discrets aux lèvres closes,
aux tissus de ciel bleu drapés aux épaules,
les théières minuscules noircies sur les braises,
et les longs silences que rythment les prières
et les chuchotements du sable.
Raconte-moi, « Elle » du Sud,
les fillettes écartelées, là-bas loin de la ville,
raconte-moi leurs cris effroyables,
tandis que des vieilles si fières, chantonnent au son de l’Imzad.
Dis-moi les femmes si belles,
et leurs voix aigües qui découvrent leurs dents d’ivoire,
dis-moi leurs bras de bronze cerclés d’argent,
et leurs yeux aux larmes de khôl,
dis-moi ces femmes effrayées des hommes
qui les veulent absentes,
sous le voile obscur de leurs désirs scellés.
Parle-moi de leurs mains qui protègent leurs visages,
les nuits où se repoussent les coups,
et les jours où pour leur liberté,
elles traversent les grands sables,
assoiffées d’eau et d’amour.
Mais, raconte-moi aussi « Elle » du Sud,
le « melhafa » discrètement retenu par ton soupirant,
les doux mots échangés à l’ombre de la dune,
la grande, la haute, la si belle.
Dis-moi, le baiser volé,
l’oreille mordillée,
les caresses enfin osées.
Dis-moi « Elle »
dis-moi l’amour,
celui que tu attends,
celui qui enfin efface
les souvenirs honteux,
et renvoie la rage au désert.
Naître rien
Née à peine, déjà je m’excuse d’être là.
Je tends les bras vers vous, ignorée.
Je ne suis jamais assez ce que vous attendez de moi.
Je me suis faite toute petite,
fine à passer entre les gouttes,
légère comme une brume,
silencieuse comme une voie perdue,
discrète comme un oiseau de passage,
funambule sur un fil tendu si haut
que je ne vous voyais plus,
absente à n’être plus rien.
J’ai tendu mon cœur posé sur la paume de la main,
et d’un geste de dédain distrait,
vous l’avez fait tomber.
Partir
6 ans, partir,
15 ans, partir,
20 ans, partir,
Une pause : la vie, les enfants…
Le rêve : partir.
La Vie,
la Mort omniprésente.
Elle fauche à tour de bras
mes amours.
Partir,
quand je pars,
à peine arrivée,
déjà repartir.
Aujourd’hui me faut-il repartir encore ?
Mais ce vent qui me pousse,
ces senteurs qui m’attirent,
ces voix qui me parlent :
« Ne t’arrête pas, jamais ! »
D’autres me disent :
« N’en as-tu pas assez ?
Repose-toi donc un peu.
Que cherches-tu ailleurs,
que tu n’as pas trouvé ici ?
Qu’y espères-tu de mieux ?
Qu’y espères-tu de plus ?
Reviens à la simplicité,
au rythme des jours,
sans illusion sur toi-même.
Reviens parmi nous,
obscurs, banals,
sans destins exceptionnels.
Prends ta place, assieds-toi. »
Cœur nomade je fus,
cœur nomade, je reste,
mais il est peut-être temps
d’être un cœur tranquille,
pour lequel le voyage n’est pas une fuite
et dont je n’attends plus rien,
que de l’émerveillement.
Nomade
Assis sur le tapis
dans cette chambre étroite,
tu prépares le thé.
Une théière chauffée à la flamme et
posée sur le plateau de cuivre :
nous voilà dans ton désert.
Dans tes yeux que des vents de sables voilent,
défilent des dunes dorées,
des cieux d’outremer,
des soleils éclatants,
des millions d’étoiles,
les pieds nus et les cris joyeux de tes enfants restés là-bas.
J’entends ton cœur qui chante :
« un jour, un jour je rentrerai chez moi,
vers mes femmes d’ébène aux bracelets qui tintent ».
Nous demeurons silencieux,
ta tristesse me touche
et nous buvons ce thé,
âpre comme la vie,
doux comme l’amour
et suave comme la mort.
Nomade, tu reprendras ta route et moi, je n’aurai fait que passer.
Ne me lâchez pas
Amis ne me lâchez pas,
ne coupez pas le cordage qui me retient ancrée.
Tu étais mon havre,
tu étais mon port,
tu me retenais,
tu me disais que
tout était bien ainsi.
Depuis que ton âme a quitté notre abri,
je roule, de tribord sur bâbord, je tangue.
Les voiles en ciseaux
je suis en fuite permanente
sous des vents rageurs qui me veulent épave.
Mon vieux rafiot tient bon,
pour toi, et rien que pour toi :
je sais que tu me voulais heureuse.
Je le serai encore,
je te le promets.
À C.
Chaos
Me défaire, des oripeaux inutiles,
de ces vagues qui m’enlisent dans les sables,
des brumes obscures des désirs inavoués
dans ma tête en charpie.
Il s’y trouvent des manteaux écarlates
et des jupes plissées bleues,
des tabliers de satin noir,
des draps soulevés sur mes jambes d’enfant,
des mains interdites,
et des briques chauffées sur le poêle.
Il s’y trouvent des rêves de navires fous,
des mers démontées,
et des horizons où se bercent des coquelico

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