Poésie de l Oubangui
148 pages
Français

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Poésie de l'Oubangui , livre ebook

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Description

Dans ce recueil sont joints des textes français et des textes sängö témoins du biculturalisme du Centrafrique.

Les textes français sont composés de vers à rimes prenant ainsi leurs sources dans la tradition classique occidentale, alors que les textes sängö à vers libres expriment la liberté dont les locuteurs de cette langue sont porteurs.

C’est ainsi que les styles s’entrechoquent sur les thèmes les plus variés de la vie quotidienne centrafricaine.

Le lecteur de ce recueil retrouvera sans doute dans ce style une expression du dadaïsme, parce que limpide et aéré à l'excès par rapport à une poésie habituellement hermétique de nos jours. En effet, nous dirons sans hésiter que Honoré Douba excelle dans ce genre d’expression poétique qu’on peut qualifier de « poésie pour enfant ».

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 février 2017
Nombre de lectures 8
EAN13 9782334191418
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-19139-5

© Edilivre, 2017
Préfaces
Quelle ne peut-être l’émotion d’un professeur quand il s’agit de rédiger la préface du recueil des poèmes réalisé par son élève !
Cette émotion est grande !
Surtout quand, dans ce recueil sont joints et des textes sängö côte à côte des textes français.
Les textes français sont composés de vers à times prenant ainsi leurs sources dans la tradition classique occidentale, alors que les textes sängö à vers libres exprimant la liberté dont les locuteurs de cette langue sont porteurs.
C’est ainsi que les styles s’entrechoquent sur les thèmes les plus variés de la vie quotidienne centrafricaine : la femme, l’amour de la nature, l’argent, la mort, les souvenirs d’enfance, la recherche de son identité, etc…
Cette poésie fraîche et jeune, il faut le dire, se cherche encore et elle ne tardera pas à confirmer déjà une poésie centrafricaine qu’elle est.
C’est pourquoi nous invitons le lecteur à s’imprégner des premiers pas de Monsieur Douba dans cette marche difficile
Madame Michèle-Clotilde OUANDET
Professeur des Sciences de l’Education à l’ENS
Bangui, 1985
Regard sur le jeune poète Honoré DOUBA
Voici une voix parmi tant d’autres qui a décidé de se faire entendre. Elle n’est pas encore parvenue à l’oreille des habitués du langage des muses, mais est à même de les séduire.
Le jeune poète Honoré DOUBA n’est bien sûr pas à ses débuts mais fait preuve d’une humilité en déposant sa lyre aux pieds des Anciens, comme il le dira lui-même :
« Comme toi, BOILEAU, »
« De la source, je bois l’eau. »
« Comme toi, SENGHOR, »
« J’ai sonné des cors. »
« Comme toi, LABOU TANSI, »
« Je me suis affranchi. »
« Comme toi, MBAO BEN SEBA, »
« Dans les pages, je m’ébats. »
Comme toi, KOTA GUENEYORA, »
« Ma gloire, il y aura… »
Le lecteur de ce recueil retrouvera sans doute dans ce style une expression de dadaïsme, parce que limpide et aéré à excès par rapport à une poésie habituellement hermétique de nos jours. En effet, nous dirons sans hésiter que Honoré DOUBA excelle dans ce genre d’expression poétique qu’on peut qualifier de « poésie pour enfant ».
A la manière du chansonnier Pierre KAWELE GBIAKOTA qui casse le rythme de sa chanson avec l’harmonie musicale, l’auteur exprime tout volontiers son originalité en rompant avec les règles austères de la versification française. Ses rimes sont choquantes et apparaissent de manière incidentielle dans des vers courts et impairs qu’on peut assimiler à un jeu de mnémotechnie, très avantageux pour les élèves du fondamental I et rendent, quelques fois obscur, le sens de certaines poèmes.
Malgré la prédominance d’expression familière, l’inspiration et la beauté transparaissent élégamment dans certaines compositions telles que dans : « LE FLEAU »
« Sourds, muets, les dieux sont implorés
Par les sinistrés en larme.
Ignorant, sans accuser,
Le tam-tam, dans ce vacarme,
Demeure persistant quand même. »,
Ou encore, cette quatrième strophe de « FEMME, TU ME MANQUES » :
« Je tangue semblable à une épave en mer
En quête d’affection dans ce paradis divers.
Mais femme, comme la tienne m’est effacée,
Celle-là me demeure à jamais cachée. »
Quant aux thèmes, rien n’épargne à la poésie de l’auteur, qu’il s’agisse de la vie intime de sa famille, des animaux ou des éléments de la nature. Tous ceux ou celles qui veulent s’initier à comprendre le langage des muses trouveront du plaisir à savourer ces poèmes.
A force de fréquenter la source et de s’abreuver de la sagesse des Anciens, Honoré DOUBA aura assez de force pour s’affranchir des difficultés du verbe qui tiennent encore sa plume captive dans l’étendue des pages. Il pourra alors mieux sonner le cor, et, sa gloire sera certaine.
Enock KOTA GUENEYORA
Poète
Bangui, mars 1996
Dédicace






A tous les enfants,
A toutes les mamans,
De par le monde,
A la ronde.
Qui es-tu ?
Etoile du crépuscule,
Surgissant dès les premières lueurs de la nuit,
Tu as l’air crapule.
Vivant quelques moments, tu éblouis,
Avant de disparaître
Sur la colline à la crête noirâtre.
Qui es-tu ? D’où viens-tu ?
Tu te places ni au sud, ni à l’ouest.
Que veux-tu ? Où vas-tu ?
De ma balustrade, je te trouve leste ;
Car chaque soir, je t’admire jalousement
Parmi tant de perles du vaste firmament.
Serais-tu la première créature ?
Pourtant tu restes muette à mes louanges
Pour ainsi faire la beauté de la nature.
Etoile du crépuscule,
Si seulement tu m’invitais dans ta loge,
J’y arriverais sur les rotules
Tu t’éloignes, ta lueur change de teint.
Me laissant inquiet sur ton voyage,
Devant mes yeux plus avides, tu t’éteins.
Rêveur, mon esprit se charge.
Adieu, beauté éphémère de la vie,
Plutôt à la prochaine nuit.
Le marigot
Suivant ce lit tortueux,
Je te chante, marigot,
Et ton cours sinueux.
Tu m’attires comme un aimant
Par l’ombre de ta verdure
Qui te suit à ta bordure.
N’est-ce pas toi mon parent ?
Car tu me procures du poisson,
Tendre aliment sans poison.
Marigot plein de caïmans,
Si méchants quelques fois,
Ta nappe me fige, tremblant.
Ton calme adorable
Te rend si appréciable
Et parfois plus redoutable.
D’une beauté toujours nouvelle,
Marigot, patrimoine naturel,
Emporte mes bonnes nouvelles
Au lointain éternel.
Paysan Centrafricain
Voilà de jolis champs
Qui, hier, étaient brousses
Où ont retenti des chants
Dans des branches en gousses.
La terre a gémi sous la dure pioche
Qui n’épargne rien,
Effaçant les saisons sèches
Du lendemain qui vient.
Paysan centrafricain,
Digne citoyen au « yaka »,
Plus d’inquiétude pour ton vital pain
Car le combat est mené avec la « daba ».
Le combat, oui ! Mais pas la guerre.
La fin semble se prolonger
Car l’ennemi ne lâche guère
Néanmoins, il a les pieds bougés.
L’espoir n’est pas à perdre,
Parce qu’épaulé par de sages cadres,
Tu as les ultimes conseils à prendre
Dans d’authentique expérience.
La victoire est assurée par la bataille,
Te libérant donc du joug de la misère
Par l’unité, la dignité et le travail,
Cette trinité vraie qui défie les serres.
Le fléau
Quel vent impétueux
En ce temps orageux !
Les branches, en cassant, se créent des ailes ;
Bruissant, confuses, fuyant les poubelles
Du grand village en désarroi.
Sourds, muets, les dieux sont implorés
Par les sinistrés en larme.
Ignorant, sans accuser,
Le tam-tam, dans ce vacarme,
Demeure persistant quand même.
Chèvres, à a débandade,
Franchissant les palissades,
Oublient les chiens aboyant,
Cachés derrière les flamboyants
Décimés par l’ouragan.
Colère divine
S’abattant, impitoyable,
Précédant la famine,
Restera inoubliable
Pour les générations futures.
Ces cinq couleurs
Bleu, blanc, vert, jaune, rouge !
De mon cœur tu es sorti.
Concrétisant une patrie.
Bleu, blanc, vert, jaune, rouge !
Tu es symbole sans partie
Avec une étoile pour ton parti.
Bleu, blanc, vert, jaune, rouge !
De mon cœur tu es sorti.
Devinez-moi
Tourne, roule,
Roule, tourne.
Ayant la forme d’une boule.
Tourne, roule
Comme la roue qui tourne,
Et la pierre qui roule.
Tourne, roule,
Roule, tourne.
Tu es la terre.
Crie, crache,
Crache, crie
Dans cette brousse sèche.
Crie, crache,
Comme le tonnerre qui crie,
Et le volcan qui crache.
Crie, crache,
Crache, crie
Tu es le fusil.
Brille, brûle,
Brûle, brille
Suspendu à une grille.
Brille, brûle,
Comme l’or qui brille
Et le feu qui brûle.
Brille, brûle,
Brûle, brille
Tu es le soleil.
Souffle, siffle,
Siffle, souffle
En parcourant des gouffres.
Souffle, siffle
Comme le bébé qui souffle
Et le serpent qui siffle.
Souffle, siffle,
Siffle, souffle
Tu es le vent.
Change, mange,
Mange, change
Sans procéder aux échanges.
Change, mange
Comme le ciel qui change
Et le lézard qui mange.
Change, mange,
Mange, change,
Tu es le caméléon.
Tousse, pousse,
Pousse, tousse
N’étant pas un mousse.
Tousse, pousse
Comme un vieux qui tousse
Et...

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