Poings de ruptures
192 pages
Français

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Poings de ruptures , livre ebook

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Description

Poings de ruptures revient sur la vie d'un homme ponctuée de bonheur, de rires et d'espérances mais aussi de désillusions, de regrets et de peurs. C'est le témoignage d'un homme qui se recroqueville, qui se révolte, qui s'éteint mais qui cherche encore la résilience en se pardonnant ses erreurs.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 avril 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414335053
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Jean Luc Bailloeuil
Poings de ruptures
2
Le pot au lait
Une jeune fille aux cheveux défaits Nous livrait, chaque matin, le pot au lait Elle pédalait à fond, ses cheveux blonds au vent Courbée sur son guidon de fer blanc
Je la voyais, secrètement, chaque jour Je l’attendais, timidement, comme toujours Pour l’apercevoir, caché, derrière le rideau Déposer, sans presque ralentir, le pot
La jeune fille prenait possession de mes nuits Je ne rêvais que d’elle et j’apprenais l’envie Quand son visage s’estompait jusqu’au matin suivant Où je scrutais l’horizon pour la deviner au loin sur son vélo blanc
Cela faisait sourire mes parents Qui me taquinaient de me voir impatient Ils me disaient de ne pas être aussi timide D’ouvrir la porte pour dire bonjour à cette petite intrépide
Alors, sa tignasse de feu apparut au détour du chemin Pleine de vie, son pot encore à la main Mon courage fragile me poussa sur le perron Et balbutiai un salut plein d’appréhension
Elle parut surprise de me voir Ses yeux bleus s’accrochaient à mon regard Ses mèches flottaient comme le blé sous le vent Je la trouvais, si belle, du haut de mes douze ans
Elle me dit, alors, « Vas-tu rester perché là ? » « Pourrais-tu m’aider au lieu de te cacher cette fois ? » Je ne savais plus quoi dire, quoi faire Puis, je tendis la main vers le pot de fer
3
Elle me remercia et me glissa un mot « Demain matin, si tu veux, je viendrai plus tôt, Nous aurons plus de temps ainsi, Pour se parler, si tu en as envie ? »
Et, elle se remit à pédaler, en m’offrant un sourire Disparaissant de ce jour qui sera mon plus beau souvenir Les pots au lait ont continué les lendemains On a, ensemble, appris à grandir et on s’est même pris par la main…
4
Dis moi papa
Dis moi, papa, c’est quoi l’amour ? Oh, quelle question, tu es bien curieux Bah oui, à l’école, on m’a traité d’amoureux Parce qu’une fille m’a souri dans la cour
Dis moi, alors, c’est quoi amoureux ? Papa, je ne vais pas avoir de problèmes hein ? Non, l’amour ça n’est pas ce qui te mettra au coin C’est plus compliqué, en tout cas, que tes tables de deux
L’amour, je ne sais pas si je saurais te l’expliquer C’est un sentiment unique qui appartient à chacun et à tout le monde Moi, par exemple, je t’aime et tu m’aimes aussi même si parfois je gronde C’est un peu pareil que les autres papas de notre quartier
Mais, Pff, je ne suis pas une fille moi Ça n’a rien à voir avec ce que tu me dis Moi, je veux savoir ce qu’ils ont voulu dire cet après-midi Quand ils ont tourné autour de moi en criant il est amoureux celui-là
Écoute alors mon petit garçon L’amour, c’est de la magie C’est ce que le monde a créé de plus joli Et, c’est ce qui fait que nous osons
L’amour, c’est quand tu penses à l’autre nuit et jour Quand respirer loin de l’autre te rend triste Quand ses mains te manquent et tes doigts se crispent Sur sa photo que tu porteras toujours
Quand tu ne feras que rêver d’elle Quand ses sourires dans la cour de récré Deviendront les premiers besoins de ta journée Alors, tu auras, peut-être, une idée de ce qui fait que c’est elle
5
Elle, à qui tu prendras la main Tu seras fier d’être à ses côtés Tu lui porteras son cartable d’écolier Et, tu seras toujours pressé de te lever le matin
Tu as compris ce que j’ai dit, fiston Tu apprendras, tout seul de toute façon, avec ton cœur Tu reconnaîtras ça quand viendra l’heure Laisse ricaner les autres et dis toi que, si cette fille te sourit, elle a bien raison.
6
A la minute
A la minute où mes yeux furent éblouis par le soleil de ton sourire J’ai su que tu bouleverserais ma vie Que mon cœur me supplierait de ne pas te laisser partir Cette sensation que tu étais celle que j avais cherchée toute ma vie
À l instant où tu m’as dit bonjour Tu n’as pas imaginé ce que j’ai pu ressentir Ta main serrant la mienne qui voulait la retenir pour toujours Telle l’électricité rechargeant mon âme en devenir
J’ai déclaré ma passion à ton regard si bleu J’ai déclaré ma flamme à tes cheveux noirs Je nous voyais déjà ensemble devenir vieux Nos baisers écrivaient si bien notre histoire
A ce moment, notre amour se peignait en couleurs On voulait copier notre passé dans le futur de nos dix enfants Quand tes ongles griffaient mes épaules de bonheur Quand je me brûlais de la chaleur de tes hanches, nos bouches s’unissant
Plus tard, j’ai compris que tu souffrais Que je ne pourrais plus caresser ta peau Que des larmes de douleurs nous écartaient Tu m’as alors dit adieu au bord du chemin de tous nos maux
Aujourd’hui, nos rêves se sont éteints Je continue, seul, à imaginer te passer cette bague à ton doigt Je ne sais pas si tu penses encore à mes mains Si tu te souviens de notre première fois
7
Demain, je comprendrais, peut être, mes erreurs Mais je garderai gravé à jamais Mes reproches de ne pas te l’avoir dit assez, peut-être par peur Que je pleurs le souvenir de ta beauté et je crie désormais
Que de cette minute, d’hier et d’aujourd’hui Que le bleu de ton regard illuminera mes nuits noires Et, demain encore pour la femme de ma vie Agenouillé devant ta main tendue d’espoir Je ne cesserai jamais de t’aimer.
8
La fenêtre entr’ouverte
Je te regardais étendue sur le lit Juste couverte d’un drap de soie Tu t’étais endormie dans mes bras Un peu plus tôt, dans l’après-midi
Je ne pouvais m’assoupir Tant je ne voulais que t’admirer Tant je voulais me souvenir de ta beauté Et, moi, qui ne savais pas comment te le dire
La fenêtre était entr’ouverte sur l’été Un filet de vent faisait vivre tes cheveux Tu bougeais un petit peu Sans doute pour mieux rêver
Tu étais magnifique avec ce drap blanc Je t’imaginais me dire oui dans la même couleur Ton sourire m’aurait conduit vers l’autel du bonheur Dans une chapelle où je t’aurais offert un anneau d’argent
Ton sommeil se terminait Tu te mis à tendre les bras vers le ciel Le drap tomba, et, mon Dieu, que tu étais belle Et, tu me dis un peu surprise, « Qu’est-ce que tu fais ? »
Je répondis que je t’attendais Que je me reposais de voir dormir mon amour En souhaitant avidement ton retour Pour pouvoir encore t’embrasser
Je replaçai ce voile sur ton cœur Tes yeux me dirent « Embrasse moi » Ce que je fis de toute ma foi Et, je m’endormis sans peur
9
Le berceau
Je te regarde dormir dans ton berceau Tu as l’air si libéré et apaisé Comme moi, tu dors sur le dos Mais, dans ton nid, je me sentirais prisonnier
Ta poitrine se soulève et tes mains s’agitent Tu dois te demander qui est cet étranger ? Se penchant sur toi, le cœur battant si vite Alors, même, que je ne sais pas si tu peux déjà penser
Ta mère se repose dans la chambre à côté Comme toi, elle dort sur le dos Elle a l’air si libéré et apaisé Comme toi, maman fait une pause dodo
Elle me dit que je ne suis pas un étranger pour toi Qu’on saura se reconnaître dans nos yeux Que tu reconnaîtras le son de ma voix Et comprendre que ton berceau, on l’a construit à deux
Je te regarde dormir dans ton petit écrin J’ai envie de te réveiller pour tant de choses à te dire Ta mère me poussera à attendre d’autres lendemains Impatient de te lire des histoires et de notre histoire à écrire.
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