Ratiocinations
152 pages
Français

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Ratiocinations , livre ebook

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Description

Un recueil de poèmes tous inspirés des épreuves que j’ai eu à affronter à un moment ou un autre de ma vie. Des poèmes ayant pu avoir parfois un rôle thérapeutique suite aux diverses et multiples périodes où j’ai frôlé la dépression. Grâce à la poésie, j’ai pu échapper souvent au pire, me remettre des affres et misères qu’on me faisait subir et me rétablir des douleurs ressenties et des souffrances endurées.

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Informations

Publié par
Date de parution 02 octobre 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414334995
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Mohamed Khoukhchani
Ratiocinations
Quand l’écriture poétique devient un moyen thérapeutique
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Préface
Il y a deux âges pour la poésie, celui des effluves de la jeunesse, quand la poésie vous mène, comme le navire qui vogue au souffle du vent sur le voile. Arrive que le vent de l’inspiration cesse de souffler et on cesse de faire de la poésie. On s’investit ailleurs comme Arthur Rimbaud. L’autre âge est celui de la maturité, après avoir blanchi sous le harnais. Ce n’est pas le vent de la poésie qui vous mène, mais c’est la monture, dont on tient les rênes, qui vous porte. On vient à la poésie comme à un sanctuaire, avec recueillement, riche de l’expérience de la vie, mais aussi avec la fin des illusions. Comme Thomas Hardy. Mohamed Khoukhchani est de la deuxième catégorie. C’est au faite (avec e) d’un parcours riche et mouvementé, mais l’un ne va pas sans l’autre, qu’il se laisse conter par sa muse, mais c’est une muse trempée dans la sagesse. Ainsi lit-on avec plaisir ces vers, qui empruntent autant à Verlaine qu’à Rimbaud : « Il pleut des guisarmes, Emanant des torpilleurs, Des fleurs en larmes, Dans ce pré de laideurs. (…) Puis, tout rentre dans l’ordre ».
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Sagesse stoïcienne qui, peut-être, porte la marque de ce géant de la pensée, dont Khoukhchani avait potassé les écrits dans sa vie de militant, Antoni Gramsci : Il faut être pessimiste dans la réflexion, mais optimiste dans l’action. Car il faut le dire, Khoukhchani a, dès sa tendre jeunesse, épousé l’universel qui avait brisé les cloisons entre les riches et les pauvres, les dominants et les dominés, les développés et les sous-développés, pour une communion du genre humain, où l’attrait de la justice va de pair avec la raison, où l’universel l’emporte sur le spécifique ou l’identitaire. La poésie est certainement sensation, sensibilité, mais aussi agencement des mots et des images. Le rapport à la langue, avec son génie, ses jeux de mots, leur musicalité, ses allitérations, est inhérent à la poésie. Khoukhchani paie le tribut dû au génie de la langue française, comme on lit dans ce beau poème :
« En attendant ma muse Je m’amuse. Tant que je suis fort, J’use du temps mort, Avant qu’il ne m’use… » Notre poète est aussi un épicurien qui tient à cueillir le jour. Epicurien et non hédoniste. Il tient à tirer profit de chaque moment de la vie, de ses facettes. Sur les beaux rivages de la Méditerranée à la plage Tizra. Avec le plaisir des sens. Tous les sens. Face à la nature et ses mystères renouvelés, pour paraphraser Paul Valéry. Il y a bien sûr un non-dit dans ce beau recueil. Peut-on sentir dans la langue de l’Autre ? On peut peut-être emprunter la langue de l’Autre pour penser. La langue développée vous donne les outils nécessaires à la réflexion
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qui peuvent manquer à la langue identitaire. La langue identitaire se satisfait de l’affect, des croyances, mais bute au seuil de la pensée. On doit, inexorablement, changer de public ou répondre aux exigences du niveau ou à son diktat. Le vôtre, celui que vous soumettez à la critique, ne pourra pas vous suivre, surtout si vous le mettez à nu. On se fait un public de rechange, restreint. D’ailleurs le cercle de la pensée a toujours été restreint. Mais exprimer les états de l’âme dans une langue que la sienne, n’est-ce pas là une gageure incertaine ? On se coupe de son public naturel. On s’exile. C’était certainement une question légitime, à l’orée de l’indépendance, mais la langue française, a pris racine dans notre terre. Elle meuble notre espace culturel. Elle n’est plus étrangère, et on peut tout autant « pleurer, gémir… » comme dirait Alfred de Vigny, dans la langue française. Khoukhchani médite, exulte, s’extasie, s’émerveille, dans la langue de Molière. Il fait honneur à la langue française devenue sa langue d’adoption par l’intimité qu’il a avec elle, dans son parcours de journaliste engagé, et certainement dans ce beau recueil. Il brise un tabou dans ces « ratiocinations » ? Savez-vous l’origine du mot « ratiocination » ? C’est, lit-on dans le Robert, argument vain. La composition de ces poèmes ne fut pas un vain exercice, et la lecture de ces vers, fort agréable, qui invitent à la réflexion, n’est pas vaine non plus. Hassan Aourid Rabat le 10 septembre 2018
Hassan Aourid Politologue et écrivain E-mail : aouridhassan@hotmail.com Mobile : + 212 6 61 11 13 60
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À toi ma mère qui as bien voulu te séparer de ton petit bout de chou pour le confier tôt à l’école publique…
Le temps
Le temps n’a plus à demeurer longtemps beau Désormais le ciel opte pour son costume gris. La haute mer fait beaucoup peur aux paquebots. Le grand froid prend d’assaut les pauvres sans abris.
Les plages s’ennuient à en mourir d’être désertes Les mers et océans écument de colère De n’avoir plus à voir garçons et fillettes Bien briller sur leurs côtes telle des lumières.
L’automne règle notre vie saine et monotone Au rythme lent de ce temps lourd et étouffant. Il emboite le pas aux joyeux jours vacants Plaisant aux étrangers et aux autochtones.
Les quatre saisons se suivent et se succèdent Tant au Maroc qu’au Québec ou en Suède. À chacune de ces saisons suffit sa peine. Résister à leurs charmes demeure une chose vaine.
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Addiction poétique
Es-tu devenu addict de la poésie ? Pour certains, c’est une hérésie ; Selon d’autres, c’est la thérapie Vous évitant de demeurer impie.
Serait-ce un éloge ou un reproche ? Cela importe peu pour tout poète En quête d’une nouvelle approche Pour ne pas tomber aux oubliettes.
Cette addiction serait-elle nuisible ? Pas du tout, elle est plutôt paisible. De jolis mots scandant la musique Ceci est l’œuvre de l’artisan poétique.
Le poème ne peut être une drogue. Étant considéré comme un bohème Ciseleur de mots, tailleur de noèmes Le poète vaut mieux que l’idéologue.
AL QODS en péril ?
La faute n’est pas seulement à Trump Si les Palestiniens se sentent trahis. Il n’y a pas là de quoi être trop ébahi. Ceux qui ont des doutes se trompent.
À qui est la faute aussi, à votre avis ? C’est la faute d’abord aux États frères Qui, étant désunis, ne savent que faire Face à cette question de mort ou de vie.
Al Qods comme capitale de la Palestine Demeure le souhait facile à atteindre, Pourvu qu’on agisse bien sans geindre, Et que cessent vite les luttes intestines.
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Amour apocalyptique
Le soleil s’éclipse Ses rayons s’assombrissent La lune perd sa brillance Pas de place à la clémence Les étoiles trépassent Elles n’ont plus de place dans l’espace La lumière rend l’âme Le monde regorge de quidams infâmes L’obscurité couvre l’univers La vie n’est propice qu’aux pervers Rien n’est perceptible Tout devient pénible L’humanité voit son âge raccourcir Le temps cesse de radoucir Le jour et la nuit se confondent A trop attendre les ardeurs se morfondent Les mois et les années rétrécissent On dirait le début de l’apocalypse Les gens éprouvent tous des déboires La terre devenue simple boule noire Elle ne ressemble à rien d’autre de pareil Ne tourne ni autour du soleil Ni autour d’elle-même
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