Sarantaméron
150 pages
Français

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Sarantaméron , livre ebook

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Description

Sarantaméron, quarante jours ! Ce livre réunit cent vingt textes regroupés en trois lots : il s'agit de fables, de pensées, de flâneries littéraires, de textes engagés, de compositions dictées par le moi lyrique appelées initialement dictées en délire, etc. Le mot y occupe une place centrale. Mon souhait était d’écrire l'aventure des mots qui se présentent, s'assemblent et se parlent, s'interpellant selon des affinités sonores et sémantiques bien à eux. À celles et ceux qui s'aventurent dans ces pages, le voyage est garanti. Ce livre est une expédition encyclopédique ainsi qu'un festival littéraire.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 août 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414473069
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue du Président Wilson - 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-47305-2

© Edilivre, 2020
Dédicace
À Frank Wilhelm
Mot de l’auteur
Qu’est-ce que cet ouvrage ? C’est un festival : festival de mots, d’idées, de couleurs, d’œuvres d’art, de fables, de délires, de phrases nouvelles, d’impressions, de pensées,… Venez voir et découvrez cette création qui vous attend ! Flânez à travers ces pages comme à travers une galerie, vous arrêtant là où bon vous semble, et prenez part à ce rendez-vous littéraire auquel je vous invite de bon cœur ! Voici une encyclopédie poétique dictée par le moi lyrique de l’auteur, un ouvrage que la vie m’a permis de faire. Son titre Sarantaméron signifie « quarante jours » et renvoie aux trois lots d’à chaque fois quarante textes. Il est dès lors possible de répartir les textes sur quarante jours en lisant chaque jour trois textes, les choisissant librement. Je vous souhaite une agréable lecture.
I. 1 e  lot
1. Geppetto et la fée bleue
La baleine pousse une gerbe d’eau dans l’espace océanique et le rêve s’installe immanquablement. Geppetto est assis dans son atelier. Il lit l’histoire de Jonas dans la Bible et repense à son propre séjour dans le ventre de la baleine, ou plutôt du requin blanc à en croire Carlo Lorenzini, alias Collodi. Peut-être qu’il s’agit de la créature dont parle Herman Melville et que ce dernier a appelée Moby Dick. Le voisin de Geppetto passe devant la fenêtre et lui demande ce que devient Pinocchio, sa marionnette. Geppetto sourit, comme il a la bonhomie infuse. Secrètement, dans son for intérieur, il se demande qui sont les véritables marionnettes dans ce monde, puis il dit : « Pinocchio va bien ! Il fait sa vie ! Le ciel veille sur lui dans les cheveux bleu foncé de sa fée. » Ah ! les cheveux bleu foncé de la fée du petit. Pinocchio les avait évoqués d’innombrables fois. Cette fée devait être irrésistible. Aujourd’hui, elle ferait penser au rêve bleu et à l’histoire d’Aladin. Sait-on qui a inséré cette histoire fabuleuse dans les Mille et Une Nuits  ? Un Français, Antoine Galland, en a fait une traduction et l’a ajoutée au célèbre recueil, mais on parle d’un chrétien maronite, Hanna Dyâb, qui en serait l’auteur. L’auteur. Qui c’est qui tient les fils de la narration ? Qui sait comment et où les histoires naissent ? Geppetto voit le ciel bleu à travers la fenêtre. Il pense qu’il aurait fait la même erreur qu’Icare, qu’il aurait voulu s’approcher de l’astre brillant, plonger davantage dans le bleu irradié du ciel et se perdre. Mais est-ce une erreur que de vouloir rejoindre les hauteurs et se dissoudre dans le bonheur ? Une brise légère passe par l’embrasure de la fenêtre et Geppetto a la sensation que les cheveux bleus de la fée lui touchent le visage. Son cœur se met à battre et il est tout content. Soudain une pensée lui traverse l’esprit. Il faut qu’il taille une copine à Pinocchio. Nul doute, la fée l’a frôlé de son aile. Quoique, voici que Pinocchio est devenu un petit humain : il doit bien trouver sa petite amie humaine et lui cueillir un bouquet de myosotis.
2. L’épopée du porc-épic
Le porc-épic est affligé de n’être pas épique dans le sens de l’épopée. Il se rend auprès de Zeus et s’en ouvre à lui, lui disant son désarroi. Le roi de l’Olympe éclate de rire. Déjà qu’il y avait l’histoire des langoustes qui voulaient changer de nom parce que le leur rimait trop avec mangouste, cette nouvelle histoire l’emporte encore en drôlerie. Le porc-épic n’est pas content de la réaction et dit : « Je vois, vous êtes un incapable. » L’atmosphère change d’un coup. Sans hésiter un instant, Zeus foudroie l’impertinent aux enfers, chez son frère. Arrivé au sombre séjour, le porc-épic rencontre beaucoup de héros des grandes épopées qui lui disent d’oublier son idée et de rentrer chez lui, que l’épopée n’est pas une chose désirable. Notre héros ne comprend pas et demande à voir le patron des lieux. On l’amène devant le trône d’Hadès. Celui-ci écoute et essaie de comprendre. Il récapitule en ces mots : « Si j’ai bien saisi ton propos, tu te plains de ton épithète et voudrais que celle-ci soit plus épique dans le sens de l’épopée. Mais dis-moi, le mot porc ne te dérange-t-il pas ? » En posant cette question, le roi des enfers s’esclaffe et met le porc-épic en colère. Celui-ci dit : « D’accord, au moins je ne ressemble pas à un chien. Quand vous riez ainsi, on croirait entendre le vieux Cerbère aboyer. » Chapeau bas pour la réplique, qui agit en piqûre et déplaît fortement à son destinataire. Celui-ci expédie son visiteur, par un des volcans, tout droit dans les océans. Enfin le voici arrivé dans l’élément salé, l’endroit des odyssées et donc de l’épopée. Le porc-épic se rend auprès de Poséidon et s’adresse à sa majesté. Poséidon est de mauvaise humeur, voit l’animal et lui enjoint de ne plus faire de vagues. Vexé, le porc-épic dit : « Vous êtes aussi stupide que vos frères. Décidément, vous vous ressemblez comme les dents de votre trident minable. Votre fourchette n’est que de l’arnaque. » Poséidon ouvre grand les yeux et lui répond : « Tu serviras de pâture à mes requins, pauvre fou ! » Il n’y a pas d’épopée sans bataille, le porc-épic le sait. Il se met en boule, lance les épines en dards et réussit à dégoûter les squales, qui s’éloignent. Les oursins applaudissent. Poséidon en est furieux et renvoie l’intrus importun chez lui. De retour à la maison, le porc-épic raconte toutes les péripéties qui, depuis lors, font son épopée.
3. À Borges (Jorge Luis)
Je vois un château et, dans ce château, au milieu d’une grande salle rectangulaire, un pupitre joliment sculpté sur lequel repose un livre. Dans ce livre, il y a un château et, dans ce château, au milieu d’une grande salle rectangulaire, il y a un pupitre joliment sculpté sur lequel repose un livre. Dans ce livre, il y a un château et, dans ce château, au milieu d’une grande salle rectangulaire, il y a un pupitre joliment sculpté sur lequel repose un livre, et ainsi de suite…, jusqu’au livre dans lequel il y a un château où il manque au milieu de la grande salle rectangulaire un pupitre joliment sculpté sur lequel repose un livre. Quelqu’un a dû cambrioler ce château à la salle vide qui se trouve dans un livre qui repose sur un pupitre joliment sculpté au milieu d’une grande salle rectangulaire à l’intérieur d’un château qui se trouve dans un livre qui repose sur un pupitre joliment sculpté au milieu d’une grande salle rectangulaire d’un château et ainsi de suite…, jusqu’au château initial dans lequel il y a, au milieu d’une grande salle rectangulaire, un pupitre joliment sculpté sur lequel repose un livre. Mais ce château initial que je vois là, serait-il à son tour dans un livre qui reposerait sur un pupitre joliment sculpté au milieu d’une grande salle d’un autre château, en amont, dont j’ignore l’existence, étant dans un aval insurmontable ? Toutes ces considérations sont bien bizarres. Faut-il que je consulte un psychologue ? Mais que me dirait-il, si jamais il me disait quelque chose ? Peut-être qu’il me dirait de retourner dans le château apparemment vide mais qui ne l’est pas en vérité. Livré à moi-même et à mes doutes, me voici qui repars de ce château initial où, cette fois-ci, je tombe sur quelqu’un qui est en train de lire le livre dans lequel se trouve un château etc. Je suis intrigué et demande à cet inconnu s’il est lui aussi, en parcourant ce livre de fond en comble, tombé sur un dernier château dans lequel la grande salle rectangulaire était vide. Il me regarde d’un air mystérieux et me dit qu’il n’y a pas de dernier château, que ce château apparemment vide ne l’est aucunement et qu’il faut que je regarde bien, que tout dépend de moi et que si mon attente a été déçue une première fois, c’est que cette même attente avait été décevante, que finalement et à mon insu, c’est moi le voleur. Je le remercie et pense reporter l’affaire à un autre jour, histoire de me reposer.
4. Fable
La Fontaine ramasse et sème. Voici une fable qu’il aurait sans doute ramassée et mise en vers. Je disais donc que la faisane était en train de lire un livre dont vous saurez le titre à la fin. Le faisan arrive et lui dit, sans grande introduction : « Faisons l’amour ! », ce à quoi la faisane, d’un œil amusé, lui répond : « Faisons, faisons… mais faites d’abord et rapportez-moi en signe de votre dévouement l’œil du lynx ! » Le faisan, n’y comprenant rien mais se disant qu’il lui faut donner suite à la requête et rapporter l’objet convoité, se met en route sans tarder. Il n’a pas lu l’histoire des Argonautes ni ne connaît Lyncée. Il s’en va tout droit chez le lynx de la vallée et, imbu de sa personne, il lui sort le discours suivant : « Cher lynx, donne-moi ton œil, j’en ai besoin ! Je te le rendrai plus tard, je te le promets. » Le lynx regarde son visiteur d’un air ahuri. Il n’a jamais vu autant de bêtise. L’animal lui dit : « Approche-toi, je t’en prie. Pour atteindre l’œil, tu dois passer par l’estomac et monter de là jusqu’à la tête. Tu verras alors si j’ai un œil de verre ! » À ces mots, le lynx sort ses griffes et le faisan, comme par miracle, comprend que le double langage existe. Il saute en arrière et arrive, en battant fortement des ailes, à se dégager des pattes de l’adversaire et à échapper de justesse à la mort. Il a lui-même failli perdre un œil dans cette affaire. Le voilà qui rentre, fort amoché par l’aventure. Tout meurtri, il retourne chez sa dame qui le voit arriver de loin. Elle lui dit : « J’adore l’ouvrage Le Roman bourgeois de La Furetière. Je viens tout juste de le finir. », puis elle se met à soigner les blessures de son mari comme si de rien était. Quelle est désormais la morale de l’histoir

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