Sérail
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Sérail , livre ebook

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Description

Sérail ou l'amour qui, tout autant, lutte contre la fuite du temps et lui fait soudainement prendre tout son sens... "Sérail" ou une passion qui se joue dans la suspension, dans l'attente, dans les réminiscences, pour un poète qui, sous l'emprise de l'amante, part en quête de sa présence, des traces et des signes qu'elle laisse derrière elle, dans l'espace ou dans la mémoire... "Sérail", œuvre aux notes de jasmin, animée par un verbe amoureux tantôt secret, tantôt limpide, aux accents courtois ou sensuels, qui met des mots sur une discrète adoration et esquisse les contours d'une femme-djinn toujours insaisissable. Au fil de ce recueil, Alex Caire effleure plus ses sentiments qu'il ne les déclare, privilégiant l'impression fugace et la réaction subite du cœur à l'analyse des tremblements de l'esprit... De là notre sentiment d'entrer sur le terrain des confidences, des murmures, dans ses zones où les sons s'étouffent, où règne le non-dit, où l'ambiance est propice au retirement en soi... Une atmosphère propre aux sérails, véhiculée par des poèmes aux touches arabisantes et orientales.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 octobre 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342014853
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sérail
Alex Caire
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Sérail
 
 
 
À Sabina Di Fatta qui a contribué par son dévouement et par sa fraîcheur poétique inédite à doter Sérail de ce bel éclat visuel.
 
Alex Caire
Genève, 5 février 2010
 
 
 
 
« Qui sait se mettre en harmonie avec le pivot céleste en se montrant toujours conforme, en étant perpétuellement fluctuant, parviendra au terme naturel de son existence. C’est en oubliant les années qui passent et le sens de toutes choses que l’on arrive à se fixer dans l’illimité et à en faire son logis. »
 
Tchouang Tse
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Mon élue, la nuit et le temps
 
 
 
 
Voyage
 
 
 
Mon élue décline toutes les nuits des pans de sa beauté, obstacle entre elle et le temps.
 
Impassible à son effet, elle évolue, portant son parfum visible, dans des chemins pavés de désir et bordés d’indifférence.
 
Et quand elle sent ma présence, ses lèvres esquissent un sourire qui scinde la nuit d’un rayon de lumière qui me rappelle son voyage en moi et l’approche de l’aurore de nos corps apaisés.
 
Et quand le sommeil lui résiste, l’insomnie vient jeter sur son corps élancé un voilage d’inquiétude où se perdent des mots de possession et des prières d’amour, quand elle s’avise de retenir la nuit et séquestrer les moments où l’obscurité se réfugie dans les premières lueurs de l’aube, espérant rattraper le temps qui passe hors de son univers imprenable, chargé de senteurs de vie.
 
 
 
 
Interrogation
 
 
 
Mon élue accueille la première rosée de l’aurore naissante par un rayonnement fait d’espoir enfantin qui hésite un moment avant de couvrir son visage. Elle s’interroge sur la fuite du temps et la confusion de la vie entre espoir, réalité et mirage.
 
Plongée dans un silence scindé par le doux rayon bleu de ses yeux, elle observe tranquillement l’écoulement de la lumière au flanc de notre lit, assaillie par une interrogation :
 
L’instant proche nous offre-t-il un bref moment d’amour ou s’arrache-t-il de nos vies qui tanguent entre espoir et attente ?
 
Notre rencontre avec le temps couronne-t-elle un trop-plein d’amour ou précède-t-elle l’éclipse de la jeunesse de nos cœurs entamés ?
 
 
 
 
Destin
 
 
 
Mon élue brusque dans son départ de moi et vers moi des saisons conçues par le Créateur pour elle. Elle y voyage involontairement soumise à sa volonté impétueuse qui ne connaît ni calme ni répit.
 
Elle force le temps court de ma vie avec elle, tyrannique tel un destin aveugle auquel rien ni personne ne résiste ; sinon un départ d’elle ou un oubli qui s’égare, me conduisant irrémédiablement vers elle.
 
 
 
 
Portrait
 
 
 
Mon élue voile à peine l’insolence de sa beauté constante, troublante de pudeur et de volupté. D’une grâce antique, palpitante, sa peau renvoie à un passé lointain de monarque abandonnée à elle-même, en exil. Un passé chargé de senteurs intimes, de fruits désirés et de breuvages oubliés. Sa féminité fragmente le désir de se l’approprier, pour mieux déguster chaque pli, chaque endroit touché par cet enchantement qui appelle la découverte dans son insoutenable retenue. Ses cheveux ébène donnent naissance à mille nuits sans lune. Absents, ses yeux cachent leur douceur, inaccessibles. Son sein gauche jalouse l’insolence de son sein droit qui lui rend bien la politesse.
 
La chair de ses hanches consacre sa beauté racée, intemporelle. Ses chevilles touchent à peine le satin de son lit quand ses orteils appellent un baiser interdit. Son charme irrésolu se passe de tout alphabet humain.
 
 
 
 
Opaline
 
 
 
Avant que tes pas ne s’arrêtent sur mon chemin, mon navire errait dans un océan infini. Une mer privée de lumière où régnait la nuit dans toute la splendeur de son arrogance.
 
Tu es venue imposer ta présence fugitive, l’éclat de ton sourire enfantin, ce culte du départ qui te hante, qui signifie blessure qui ne se dilue jamais avec le temps.
 
Pour que mon voyage commence en toi, pour te retrouver. Pour que le temps devienne cristal, qu’il puisse enfin te devancer, te retenir, contenir la brusquerie de tes pas.
 
Mon navire trouvait refuge dans ton regard, ce don imprévisible qui rendait à l’océan sa couleur et à la brise sa fraîcheur.
 
Même le matin n’osait dévoiler sa lumière avant d’emprunter ton silence et flirter avec la rosée qui scelle tes paupières et couvre tes joues d’un voile de mystère étonné.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Jadis
 
 
 
 
Nomade
 
 
 
Tu voyages dans ma mémoire,
Ton nouveau monde.
 
 
Sans bagages,
Sans laisser d’adresse,
Sans traces.
 
À part ton parfum
Qui donne enfin
Un sens à mes moments.
 
Un sens au temps.
 
Ton sourire…
 
Point final
Où s’arrêtent, étonnées,
Toutes mes virgules.
 
Le frémissement
De tes silences.
 
Ta façon de décliner
Ta beauté farouche.
 
Unique expression
De révolte et de grâce.

Et ton voyage,
Ton voyage
Qui se poursuit en moi,
 
Sans adresse,
Sans référence.
 
Question
Qui restera
Sans réponse.
 
 
 
Intime conjugaison
 
 
 
Je te sentais
Venir de loin
 
 
Ton regard
Qui accroche
Un autre motif
À mon présent.
 
 
Ta voix,
Partie en éclats
De soufre,
De nonchalance,
 
 
Arrime
Une note future
À une âme
Sans voie.
 
 
Tu viens de briser
La dernière victoire
Du verbe partir,
 
 
Ses brûlures
Encore conjuguées
À un passé
Omniprésent
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Tu débarques
Dans un univers
Qui ignorait
Jusque-là
Qu’il y aurait
Un sens
Au verbe aimer,
Autre qu’un passé simple,
Esseulé,
 
Des instants chers,
 
Loin des bonheurs fantômes,
Loin des solitudes meublées.
 
 
Tu débarques
Dans un univers
Qui ignorait jusque-là
Que la nuit
Peut changer de royaume,
Changer de nom
 
 
Et que
L’océan des chagrins
Peut enfin
Retrouver son fond.
 
 
 
 
Transit
 
 
 
Déshabille-moi
 
Lève les voiles
Sur ce corps qui s’émeut
À tes côtés
 
Sors de ta réserve,
        Tiret sans intérêt,
        Coincé
        Entre toi
        Et même
 
Et touche ce bonheur
Qui gît
Dans la grâce
De tes cernes
 
 
La douceur
De cet instant,
 
Cet infini
Qui se dégage de nos soupirs,
 
De mon passé
Qui ne t’a jamais connue.
 
 
 
 
 
 
 
Avant qu’il ne soit… tard
Avant que ton navire
Dérive autre part
Que dans mon océan
 
Avant que nos émotions
Tombent
Dans le conditionnel
Présent
 
Avant que maintenant
Devienne vécu
 
Et que l’amour
Ne se répande
Dans nos veines, comme avant.
 
 
 
 
Traces
 
 
 
S’évadant
Au petit matin,
 
Fuyant la lumière
D’une aurore inconnue,
 
Shahrazade
Perd dans sa hâte
De fuir l’amour d’un poète
Désemparé,
 
 
Sa voile pourpre
Qui cachait
Du commun des passants
Son regard inquisiteur
De fauve blessé.
 
 
 
 
Décidée
D’interdire son cœur énigme
À toute émotion téméraire,
 
 
Elle le laisse
Égaré,
Sans repères,
 
Entre grains de rousseur
Et taches de beauté
 
Illusions de douceur
Dans un corps agité
 
Entre un passé amer
Et les larmes d’un bonheur
Que ses yeux fiers
Retenaient.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Egyptium
 
 
 
 
Noffert
 
 
 
De ton regard,
Naît le soleil.
 
De ton souffle,
Coule mon être.
 
Dictait mon ancêtre,
Enivré par son empreinte
Sur des barbares devenus,
 
Par revirement de fortune,
Et déboires de l’Histoire,
 
Bâtisseurs d’absurde,
Et seigneurs d’apocalypse.
 
 
Impassible à l’appel
Du néant,
Et cultures de l’éphémère,
 
Je greffe ton nom,
Je greffe ton nom,
Frêle bouquet d’espoir,
 
 
Aux côtés de celle
Dont le regard signifiait le soleil,
Et le rire l’éternité.
 
 
 
Triangle
 
 
 
Avant de brader
Son honneur
Dans le lit d’Hérode,
 
Et poursuivre jusqu’au bout
Son inéluctable chemin
De bassesse et de trahison,
 
Salomé
Bascule dans ma destinée
Consumée par la soif
D’un avenir
Envahi par le passé.
 
 
Elle glisse entre mes bras,
L’espace d’une nuit
Épuisée par une aurore indécise,
Habite mon désir,
Culbute mes pensées.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Salomé se dilue dans l’océan
Monochrome
De ses émotions assujetties
À ses manques,
À ses illusions,
Son cortège d’égarements
Physiques
Et sonores.
 
 
Elle va à l’encontre
D’un orgasme bâclé
Par sa fuite perpétuelle
Devenue sa seconde nature,
 
 
Déserte son monarque
Aigri par l’essoufflement
De ses amours androgynes,
 
Exile son corps
Dans l’ombre
D’un vaurien maladroit
Que le temps finira
Par épuiser sa misérable passion
Pour une courtisane
Qui échoue en catin.
 
 
 
 
Aménophis IV
 
 
 
Entends-tu
Mon appel
Qui retentit en toi ?
 
 
Hymne
Qui remonte
À tes lèvres
Le sel du passé.
 
 
Prière abandonnée
Dans mon ancien temple.
 
 
Sens-tu
Le murmure furtif
Du temps ?
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Depuis quand
La lumière
T’est-elle apparue
Si proche,
Si claire ?
 
Me vois-tu
Dans l’ailleurs ?
Dans la nuit ?
 
Me vois-tu
Dans l’aurore ?
Dans l’infini ?
 
 
 
 
Égyptien
 
 
 
Avec la patience
D’un Sphinx,
Je t’attendrai,
 
 
La force
D’un Ramsès
Je te prendrai.
 
Pour que la femme
Te revienne enfin.
 
Avant que
Tu ne deviennes libre,
Abandonnée à toi-même,
Asexuée.
 
 
 
Dans ton passé,
Je surgirai,
Chassant tous tes comparses.
 
Ces Hittites
Qui parasitent
Autour de tes dentel

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