Thèmes et Poèmes
104 pages
Français

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Thèmes et Poèmes , livre ebook

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Description

Cet ouvrage comporte trente compositions basées sur des thèmes radicalement différents.

Il s'agit de versifications écrites, pour la plupart, en alexandrins ; en vers à six pieds, iambiques pour les autres.


K. M.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 juillet 2015
Nombre de lectures 1
EAN13 9782332940087
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-94006-3

© Edilivre, 2015
La retouche est un art qui redonne de la vie
À vos plus beaux atours, comme aux anciens habits…
Mais le modèle unique : Le grand art de créer,
Fait de vous Femme unique… Vous habille à rêve r !
À TAMARA, ADORABLE ÉPOUSE ET CRÉATRICE DE MODE DE GÉNIE…
MARIAN
Couloir de la mort
Voir la clarté du jour à travers des grillages,
Ou bien un pan de ciel au-delà des barreaux,
Lorsque les yeux ne suivent que la course des nuages
Au fond d’une cellule fermée comme un tombeau.
Le cliquetis des clefs, tout au long de couloirs
Malodorants et sombres, inhibés de sueur ;
La pesanteur de l’air rappelle les mouroirs
Où les gens, peu à peu, s’étiolaient dans la peur.
Au plafond vert-de-gris, des lampes grillagées
Plaquent de la lumière en de ténus halos :
Une clarté diffuse sur un fond orangé
Qui incise les ténèbres en de menus lambeaux.
Dans la nuit angoissante, les pensées vagabondent.
L’âme des prisonniers se trouve confrontée
À la pleine solitude, aux affres de ce monde.
Tandis que la vision de leurs actes passés
Parvient à insuffler en leur cœur le remords.
C’est alors qu’intervient la peine véritable :
La cuirasse d’un truand est comme un mauvais sort ;
Quand elle tombe, elle rend l’homme beaucoup plus vulnérable.
Combien d’ouvrages écrits au sein d’une geôle
Et combien de secrets révélés par la plume
D’un tueur repenti, dans un tout nouveau rôle,
Livrant un livre flamme que sa conscience allume.
Lorsque au petit matin, une courte promenade
Dans la petite cour éclaboussée de bleu
Efface, un bref instant, quelque pensée maussade,
Un bref éclat de paix miroite dans ses yeux…
Mais les chaînes se tendent, l’entrave est bien réelle :
Le couloir de la mort attend son locataire.
Et chaque jour qui passe et chaque nuit nouvelle
L’approchent de la fin, le traînent vers son enfer.
Un coupable puni représente un devoir ;
Mais le spectre de l’erreur embarrasse les consciences.
Une justice fiable : faut-il vraiment y croire ?
Lorsque, sans certitude, elle bafoue l’innocence.
Le glaive de la justice est émoussé parfois ;
Et sa balance penche selon les circonstances.
Les femmes et les hommes d’un jury restent rois ;
Mais parfois, bien pressés d’accepter les sentences.
« Selon que vous serez puissant ou misérable »,
Cette maxime suffit : Qui l’a bien définie,
Desservie par des êtres parfois durs et instables,
Elle épargne le prince ; condamne le petit.
Et lorsque ce dernier, incarcéré à tort
Abasourdi, blessé, frappé par le malheur
Hurle son innocence du tréfonds de son corps
Il connaît son futur, fait d’angoisse et de peur.
Nous appelons barbares bien des peuples d’antan,
Car ils ne connaissaient que la loi du talion :
Justice expéditive, de tortures et de sang,
Et des lois décidées sans rime ni raison.
Mais un homme peut partir de manière détournée,
Mourir de solitude ou même de chagrin.
Lorsqu’il est innocent sans pouvoir le prouver,
Il ne peut espérer qu’une aide du destin.
Certains États sur terre, bien que civilisés,
Appliquent la mise à mort, à l’instar des anciens.
Il reste, malgré tout, qu’en toute honnêteté,
Ils agissent en barbares et non comme des humains.
FIN
La demoiselle
La vieille dame démêle ses cheveux argentés,
Regarde son image, doublement reflétée
Par la psyché antique et la glace miroir.
Elle ressent et savoure la quiétude du soir…
Par la croisée ouverte, pénètrent des parfums,
Des fragrances subtiles exhalées du jardin,
Où, dans la balancelle, elle aime reposer,
Parcourir quelques pages ; et parfois méditer…
Elle se caresse les joues de ses longs doigts raidis
Effaçant quelques larmes de profonde nostalgie ;
Se souvient du baron : si beau, si raffiné ! Le seul homme, dans ce monde, qu’elle ait jamais aimé.
Elle était belle alors, fraîche comme la rose,
Les galants l’adulaient, lui offraient toutes choses,
Tous les présents qu’un homme fait à sa dulcinée ;
Jusqu’à ce jour béni où elle connût l’Aimé…
Et, fugitivement, apparaît son visage.
De leur folle rencontre elle revoit les images
Et de pensées joyeuses en souvenirs amers
Elle repeint sa vie, à présent solitaire.
L’illusion du bonheur, les rêves dépassés,
Auxquels elle crut jadis, et qui l’ont dévastée…
Un courant d’air fugace effleure son épaule.
Frissonnante, elle remonte sur les bras une étole,
Dont la fourrure chaude, en caressant sa peau
Distille la douceur et un peu de repos
À son âme blessée par l’ancienne turpitude ;
Apaise, incidemment, son immense solitude…
Près du lit baldaquin, un secrétaire empire,
Présente un cadre en bois : son plus beau souvenir ;
Le baron l’accompagne et la serre tendrement :
Unique photographie de leurs derniers instants…
De charmants gazouillis en rebord de balcon,
Dans les herbes le chant entêtant d’un grillon
Et les stridulations soutenues des cigales
Honorent la venue de la nuit estivale.
La demoiselle songe à la fuite du temps,
Aux heures qui s’égrènent inéluctablement ;
Et cette nuit sans fin, aux autres nuits pareilles,
La verra, allongée, appeler le sommeil,
En rêvant à cet homme qui l’a abandonnée,
Ne lui laissant aucun petit être à aimer.
Elle s’endormira, les yeux mouillés de larmes
Jusqu’à ce que l’aurore vienne rompre le charme…
* * *
En ce matin radieux, la vieille demoiselle
À demi allongée dans cette balancelle
Ressasse les pensées des affres de la nuit
Puis se saisit du cadre, le contemple et sourit.
FIN
La pensée
En ce lieu, où dans l’urne, le bilan déposé
Fait que tout un chacun s’en trouve soulagé,
En ce lieu-là se trouve la justice profonde,
Car y posent petits et puissants de ce monde ;
Et puis quand la nature incite à y courir,
C’est tout de même là qu’avec un grand soupir
On laisse aller nos corps à la plus simple joie ;
Lorsque bien assuré sur le bidet de bois
On se soulage enfin, les pensées libérées,
Car que faire, sur un trône, sinon que méditer.
Les pensées intrinsèques, profondément ancrées,
Sont le propre de l’homme, développent ses idées,
Il est juste d’attendre que celles-ci soient mûres,
De les évaluer afin d’en être sûr.
Ainsi le philosophe, à l’instar du savant
Prodigue ses réflexions à un monde déviant.
Il n’en est pas moins vrai ; c’est un réel constat :
Pour empêcher les guerres cela ne suffit pas.
Notre planète engendre bon nombre de tyrans,
Chefs d’état, hommes de loi et autres bien-pensants,
Dont les motivations plus ou moins concevables
N’impliquent pas toujours des pensées avouables.
Mais, bien évidemment, les classes populaires
Ont l’esprit investi par bien d’autres critères…
* * *
Le curé réfléchit à son prochain sermon :
Comment donc libérer les hommes du démon ;
Que faire pour que ses ouailles viennent tous à confesse
Et se rendent à l’église, le dimanche, pour la messe…
L’avocat imagine des plaidoyers si beaux
Qu’il deviendra, très vite, un ténor du barreau :
Sa probité sera en tout point reconnue
Car il ne choisira que les causes perdues…
L’écrivain revisite les pages de son roman
Que l’agence voudrait éditer dans les temps ;
Et déjà se projette dans ses futurs écrits
Dont il a le prologue et le titre à l’esprit…
Combien de lois pondues par les grands décideurs,
Ont vu leurs éclosions, dans l’antre du penseur :
Petits décrets, d’abord, en lente gestation
Qui naquirent, un matin, après mûres réflexions…
Le comédien ressasse tirades et réparties
Pensant aux diatribes marquantes de sa vie.
Les applaudissements, aux rappels de rideau,
Lui ravissent le cœur, rendent son monde beau…
* * *
Sans conteste, chacun a matière à penser
Dans le calme d’un box : dans son intimité.
Ni la raison sociale, ni le sexe, ni l’âge
N’empêcheront jamais que la tête voyage…
N’ayant rien d’autre à faire, la mémoire vagabonde,
Médite tant soit peu sur la folie du monde ;
De ce monde où les grands sont égaux aux petits
En ce lieu où ils sont également assis…
FIN
Sacrifice
Sans bruit, le traîneau glisse, sur la toundra glacée.
À peine le chuintement inaudible des patins
Et le bruit des sabots, par la neige, étouffé,
Rompt la profondeur du silence sibérien.
Sous la lune d’hiver, la taïga est miroir,
Reflète la lumière spectrale venue des cieux.
L’attelage, sans effort, s’achemine dans le soir
Sur l’immense désert blanc, habité par les dieux.
Magdalena, vêtue d’une épaisse fourrure,
Bien droite sur son siège, contemple l’horizon.
Elle connaît le trajet, menant d’une main sûre
Les chevaux qui répondent à l’appel de leur nom.
Le temps même, superbe, semble aider à sa fuite
Alors que sa maison est détruite depuis peu ;
Et que, dans son esprit, l’avenir est sans suite ;
Sa famille décimée et sa datcha en feu.
Elle se sauve, en effet, devant la barbarie
Du sabre des tartares et du knout qui lacère ;
Ses parents massacrés de même que son mari
Puis les torches lancées sur la maison du père.
Elle revoit les guerriers traversant la Volga,
Et elle, dans l’appentis, préparant l’attelage
...

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