Turquoise

Michel Parrat

Description

Ce recueil plonge au cœur d’un voyage – véritable odyssée – effectué durant quelques semaines dans les îles du Dodécanèse.

Écrit en prose poétique, il dépeint des instants d’émotions suscités par les beautés naturelles, archéologiques, historiques ou culturelles de l’île de Rhodes, de Halki et de Symi.

Il parle de ces rencontres fortuites ou non faites au hasard du chemin qui ont laissé, chacune, leur empreinte indélébile.

Chaque texte est illustré de photographies prises par l’auteur.

Sujets

• Poetry
• Poésie
• Littérature

Informations

• Publié par: Edilivre
• Date de parution: 20 septembre 2019
• Nombre de lectures: 2
• EAN13: 9782414372973
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 3 Mo

Extrait

Couverture
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ISBN numérique : 978-2-414-37333-8
 
© Edilivre, 2019
Du même auteur
 
Du même auteur :
Le matin du druide ou le conte de la lune 1984
(Forme et Langage)
Paroles d’étoiles (poésie) 1993
(Imprimerie Benet)
L’étoile bleue (roman fiction) 2016
(Edilivre)
Le miroir désert (poésie) 2017
(Edilivre)
La dévoilée (odes mythologiques florales) 2018
(Les Plumes d’Ocris)
L’inaccompli (rimes, mythologie et paroles d’arbres) 2019
(Edilivre)
Dédicace
 
À toutes celles et ceux rencontrés ou qui m’ont accompagné au cours de ce voyage.
« Rien ne sèche plus vite qu’une larme »
(Apollonios de Rhodes)
Turquoise

Écumeuse agitée dès le premier regard
Rocheuse et dénudée dans la pudeur du jour
Boisée et parfumée du haut de ses montagnes
Sommeillant dans la pierre chaude de ses cités,
Ventée et tourmentée sur sa côte égéenne
Aplanie de galets sur ses rives d’ouest
Embrasée de lumière dans un ciel pur serein
Puis calme et apaisante dans la torpeur du soir,
Happée par le regard des humbles l’habitant
Fleurie de l’invisible beauté d’une Déesse
Perçue dans le bonheur de vivre ses mystères
Bénie par son divin calme des monastères,
Figée dans le sourire des îles l’entourant
Bercée par les couleurs vives de leurs maisons
Joyeuse dans le son lointain d’un bouzouki
Tragique sur la scène antique d’un théâtre,
Ouverte sur l’Orient au cœur de ses mosquées
Protégée par l’armure haute de ses murailles
Fraîche dans les jardins cachés de ses palais
Endormie dans la nuit au chant de ses grillons,
Élue par le soleil séjour de plénitude
Courtisée par les vagues baisant ses pieds humides
Emportée dans le cœur de voyageurs lointains
Conservée dans l’esprit de ceux qui l’ont comprise,
Elle est Rhodes, turquoise sertie entre deux mers
Au présent enrichi de son passé glorieux
Perle ultime des îles empreintes d’occident
Au regard détourné vers l’Orient caressant.
(Rhodes)
 

 

(Émeraude)
Suspendue au balcon du ciel face à la mer
Une table déserte appelle l’horizon
D’une baie inondée de larmes de soleil
Perlant sur les falaises mouchetées d’oliviers.
Des haies de lauriers roses courtisées par des pins
Abritent des regards et du vent embaumé
D’herbes aromatiques déployant leurs essences
Jusque dans le fumet s’exhalant des cuisines.
Pour ce premier repas depuis ma longue absence
Je répondis présent à l’appel de ces chaises
M’invitant à m’assoir pour partager l’instant
De convivialité à l’heure de midi.
Mon esprit s’envola retrouver la magie
Oubliée de cette île qui m’avait adopté
Je savourai des yeux, unique, ce spectacle
Dans la chaleur d’octobre et ses couleurs pastels.
Mon corps rassasié de ces saveurs perdues
Je partis satisfaire mon besoin de plonger
Dans la clarté des eaux limpides et agitées
Pour noyer dans les vagues des souvenirs amers.
Et je fus exaucé couché sur les galets
Caressé par le souffle léger de l’infini
Bercé par la musique des remous déferlant
Ouvert à ce bonheur reçu comme un cadeau.
(Une taverne dominant la baie de Tsambika)
 
Je trainais dans la nuit une mélancolie.
Mes pas me conduisaient sur la digue assombrie
Assourdie du fracas des vagues se brisant
Aux pieds de trois moulins aux ailes assoupies.
De leur gloire déchue des armatures en bois
Grimaçaient vers le ciel leurs membres amputés
Une douce lueur se glissait lentement
Sur les pierres taillées de leurs corps arrondis.
Je m’assis sur un banc face à ce voile noir
Se mouvant au lointain à l’appel des Sirènes
Baignant leur chevelure sous un rayon de lune
Pleine me révélant sa beauté d’équinoxe.
...