Un rendez-vous inévitable
108 pages
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Un rendez-vous inévitable , livre ebook

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Description


« Cet appel d’un soir d’été a été d’une violence absolue, mais a eu le mérite de me faire poser un genou, puis les deux à terre. »


Le chemin à parcourir pour laisser derrière soi les évènements douloureux et se reconstruire n’est pas toujours aussi académique que ce que l’on veut bien l’expliquer. Parfois, comme la marée, les flux et reflux se suivent. Certaines interrogations auxquelles on pensait avoir trouvé des réponses réapparaissent, cherchant une dernière confirmation avant de disparaître. Cependant, de façon imperceptible mais certaine, la progression se fait.


Donner du sens aux épreuves de sa vie était une nécessité pour l’auteure, le raconter et le partager, une évidence. À travers des citations, de magnifiques photos et surtout des réflexions, Cécile Andreu partage ici le précieux fil d’Ariane auquel elle s’est accrochée pour renaître.


Laissez filer les pages entre vos mains, fiez-vous à vos intuitions et devenez l’alchimiste de votre vie !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 mars 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782383514329
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
 
 
 
 
 
 
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
« Je connus une seconde naissance quand mon âme et mon corps s’aimèrent et s’épousèrent. »
Khalil Gibran
Remerciements
Avant toute chose, je veux dire ma gratitude à ceux qui m’ont soutenue, accompagnée, supportée durant ces mois de réflexion et de mutation.
Mes premiers mots vont à mes quatre fils.
Dès le premier jour et durant les mois qui ont suivi, ils ont fait preuve d’abnégation et de patience pour me soutenir. Les douleurs que je ne masquais plus, les épreuves qu’ils voyaient se succéder, le constat des réactions autour de moi, le partage de nos points de vue sur la vie, les discussions jusque tard dans la nuit… tous ces instants que ces mois nous ont offerts ont profondément transformé notre relation. Nous avons tissé un lien que nous n’aurions jamais eu sans ce douloureux passage. Je suis admirative de la façon dont ils ont, non seulement accepté, mais accompagné et soutenu avec bienveillance cette évolution, pour ne pas dire cette transmutation. Je leur porte évidemment un amour inconditionnel, pétri d’admiration et de gratitude.
Mon cœur et mes remerciements se tournent ensuite vers Nico. Une rencontre inattendue deux mois après le premier coup de tonnerre qui a secoué ma vie. Il fait partie des premiers cadeaux que ce séisme m’a offerts. Une de ces premières pierres que la vie a délicatement posée sous mes pieds et sur laquelle j’ai pu m’appuyer pour avancer. Il ne m’a plus jamais lâché. Il est de ces personnes qui changent votre rapport à l’amitié et à la vie.
Merci aussi à Paulina, Olivia et Laura tellement différentes et pourtant tellement semblables. Elles ont en commun la sensibilité, l’écoute et l’intelligence de cœur, qualités rares qui me touchent particulièrement. Elles aussi, à leur façon, ont été là tout au long de ce parcours.
Merci enfin à Emmanuelle, qui m’a conseillé et encouragé avec enthousiasme et générosité lorsque j’ai décidé de me lancer dans cette nouvelle aventure qu’est l’écriture.
Une fois toutes les feuilles tombées et l’hiver passé, viens le printemps. Alors, de nouvelles feuilles apparaissent sur les branches.
Ma deuxième naissance a été la plus douloureuse.
La première, de façon assez normale, je ne m’en souviens pas. Elle ne fait pas partie de mes souvenirs, ou en tout cas, pas de mes souvenirs conscients. Rien dont je puisse vous faire un récit empreint d’émotions ou de ressentis. Peut-être faudrait-il que je demande à ma maman de me raconter cette première rencontre avec le monde. Ce serait alors comme écouter une histoire qui ne m’appartient pas vraiment, mais que je pourrai légitimement m’approprier et considérer comme le point de départ de mon existence. Je sais que ce serait une très jolie histoire pleine de douceur et d’amour, car j’ai la chance d’avoir choisi une famille formidable pour venir au monde.
Des parents aimants, présents et attentifs. Une fratrie joyeuse et unie : trois frères et une sœur. Une enfance, une adolescence tout comme une vie de femme, d’épouse et de mère heureuse, sans heurts ni vagues significatives.
Pas de maladies sérieuses, une vie professionnelle riche et intéressante, une vie familiale joyeuse, et quatre fils formidables. Bien sûr, quelques petits cailloux sur la route de temps à autre, mais pas de difficulté particulière.
Je sais que durant toutes ces années, plusieurs fois, l’idée que tout ce bonheur et cette vie parfaite allaient se payer un jour m’a effleuré l’esprit. J’avais conscience qu’il était injuste, voire même indécent, d’avoir une vie sans accrocs ou épreuves majeures alors que d’autres autour de moi semblaient livrer des combats au quotidien. C’était comme si j’anticipais que ce trop-plein de bonheur devrait un jour être contrebalancé par des peines et de la souffrance. J’avais alors cette crainte que la vie ne pouvait pas réserver à certains uniquement joie et bonheur et garder pour les autres larmes et difficultés. De temps à autre, revenait planer au-dessus de moi cette appréhension qu’un jour, le temps des comptes vienne pour rétablir cet équilibre.
Les années se sont succédé sans que jamais je n’aie eu de raisons de m’interroger sur moi et sur ma vie. Un quotidien très chargé où, lancée à pleine vitesse, je n’ai jamais eu le temps de faire d’arrêts sur image… ou plutôt je n’ai jamais pris le temps de le faire. Pourquoi s’interroger ou remettre en question un équilibre parfait et une vie idéale ?
J’avais alors cette image de « Wonder Woman » qui, sans faillir et avec le sourire, gérait de front sa vie professionnelle et sa vie personnelle.
Celle qui était toujours là et à qui l’on pouvait tout demander puisqu’elle avait des réponses et des solutions pour tout. Celle qui était capable de tout entendre à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. Celle qui ne flanchait jamais et menait de front son rôle de manager, de maman, de femme, d’amie, de fille, de sœur… d’infirmière, de confidente et de temps à autre de magicienne pour résoudre les problèmes. J’étais celle qui allait toujours bien, indestructible et capable de gérer les pires emmerdes avec sérénité.
Je dois avouer que, si cette image flattait mon ego, je ressentais profondément et sincèrement cette facilité à dépêtrer ce qui semblait inextricable ou insupportable aux autres. Une impression d’invulnérabilité soutenue et aiguisée par la certitude que les autres comptaient sur moi. Il me semblait si simple, en ne prenant que peu de mon temps, d’être toujours disponible pour aider. Comment résister à ce bonheur facile d’adoucir le quotidien des autres ? Je prenais plaisir à anticiper leurs besoins, quels qu’en soient les domaines.
Ce dont je n’avais pas conscience, c’est que personne ne s’inquiétait jamais de savoir si moi j’allais bien. J’ai réalisé bien plus tard que la simple question « Comment vas-tu ? » ne m’était quasiment jamais posée. Je renvoyais une telle impression de bien-être permanent, et de solidité, que personne ne s’en préoccupait. J’allais forcément bien.
Et puis un jour, sans prévenir, une explosion, un séisme rapidement suivit par des répliques et un tsunami qui emporte tout sur son passage. Cette belle image d’Épinal et cette vie que beaucoup enviaient se sont fissurées de part en part et ont volé en éclat.
Je ne vous raconterai pas l’histoire dans tous ses détails, car elle appartient aussi à mes enfants et à mon entourage proche. Je laisserai donc un voile sur les aspects les plus noirs et affligeants de cette chute vertigineuse. Ce qui est important, ce ne sont pas les détails, mais la profondeur de l’abysse dans laquelle ceux-ci m’ont fait tomber. Mais, comme l’a écrit Khalil Gibran, « Plus profondément le chagrin creusera votre être, plus vous pourrez contenir de joie ».
Ce qu’il est juste utile de savoir pour comprendre la raison d’être de ce livre, c’est que, du jour au lendemain, ma vie s’est arrêtée brusquement. Je me suis fait percuter de plein fouet. J’ai pris un mur à pleine vitesse. J’avais tellement foi en cette vie que, confiante j’avais fermé les yeux. Je n’ai rien vu venir, et pourtant je sais maintenant que c’était un rendez-vous inévitable.

Tard, un soir d’été alors que je commençais à peine mes vacances, un simple appel a fait imploser ma vie. En une fraction de seconde, elle fut soufflée de l’intérieur et réduite à néant. Vous voyez l’image de ces immeubles que l’on dynamite et qui s’effondrent sur eux-mêmes en ne laissant à la place qu’un tas de ruines ? Eh bien, c’est ce que j’ai ressenti.
Ce fut la première déflagration d’une longue série.
La première secousse a emporté mon mariage et ma vie de famille, avec ce qu’elle comportait de projets d’avenir.
Non, je ne verrais pas courir mes petits-enfants dans notre maison de campagne. Non, il n’y aurait plus de Noëls, d’anniversaires en famille, ni de grandes tablées où les éclats de rire ponctuent les repas. Il n’y aurait pas non plus de week-ends, de vacances tous ensemble ou d’occasions de vivre ces moments qui crées des souvenirs. À l’heure où mes enfants devenaient indépendants, je pouvais oublier tous mes projets d’une nouvelle vie à deux. Je ne vieillirais pas avec l’homme que j’aimais depuis si longtemps.

Mais ce n’était que la première secousse. De nombreuses autres ont rapidement suivi. Mon frère aîné m’avait pourtant prévenu.
Alors que nous prenions un verre ensemble un soir, il m’avait gentiment dit de faire attention à moi. Avec douceur, il m’avait prévenu que ces instants de douleurs allaient ouvrir une faille dont certains malheureusement profiteraient. Il m’avait averti que, comme un jeu de domino, d’autres morceaux de ma vie risquaient de tomber les uns après les autres dans cette crevasse qui venait de s’ouvrir.
Malheureusement, je n’ai pas eu longtemps à attendre.
En peu de temps, ceux que je pensais être des amis se sont éloignés. Rares sont ceux qui ont supporté ce chagrin que je ne parvenais pas à contenir et dont l’intensité ne faiblissait pas. Pour d’autres, il a été difficilement acceptable de voir ce couple et cette famille qui semblaient tellement idylliques voler en éclat. « Eux qui semblaient tellement unis et fusionnels ». Si notre famille qui paraissait si parfaite avait implosé, c’était la preuve que l’impensable était envisageable pour tous. Une idée insupportable qui conduit, dans un mécanisme de survie, à repousser loin des yeux tout ce qui peut y faire penser.
Je me suis donc retrouvée, rapidement, quasiment seule face à moi-même et à mes enfants.

Je n’avais évidemment pas anticipé le reste, non p

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