Une voix à part

Ahmed Laoufi

Description

Une voix à part, entre murmure et écho lointain. Elle se nourrit de l’obscurité entre deux étoiles. Une voix, un aveu.

Prophète sans religion. Sans dessein, sans vision claire. Cherchez-le. Il est peut-être derrière une porte, derrière un mur. Il crie. Il se révolte. Contre qui ? Contre quoi ? Le sait-il lui-même ?! Il se veut jusqu’au bout un autodidacte de la vie. Et à fortiori un autodidacte de la poésie.

Sujets

• Religion
• Littérature
• Poésie
• Poetry

Informations

• Publié par: Edilivre
• Date de parution: 17 septembre 2020
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782414451661
• Langue: Français

Extrait

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ISBN numérique : 978-2-414-45165-4

© Edilivre, 2020
Du même auteur, chez le même éditeur :
Mes silences, mes doutes
Esprit Libellule
A mes petits enfants
Anissa, Liyana,
Inès et Yassine
« L’homme est à l’image d’une étincelle
se séparant de son feu.
Si elle tombe sur une terre lisse,
elle te montrera son extinction.
Si elle rencontre les brindilles
tu verras son embrasement. »
Al Maâri
La vérité d’un visage
On remue ciel et terre
Quand la réponse
Est là sous nos yeux.
Elle attend patiemment
Dans la vérité d’un visage.
Atome dérobé à la poussière d’étoiles,
Un grain de plus dans ses dunes de sable.
On se blottira l’un contre l’autre
Comme dans un nid à la lueur
D’une aube nouvelle.
L’esprit s’égare dans un frôlement,
Une expression, une histoire dont
Tu te fais conteuse, repoussant le glaive
De celui qui te couvre de louanges.
L’infime se confond avec l’intime
Sur tes lèvres frémissantes.
Et c’est ainsi qu’à la vanité des mots,
Tu opposes la féerie du silence.
Rêve en vase clos
Faits et gestes
du quotidien
se matérialisant dans le rêve
Doux sommeil
animé par
tes ombres chinoises
sur les écrans de ma pensée
Aube féconde
peinte
à la chaux de ton regard
Quelqu’un est à la manœuvre
des cordes vocales
Voix nue
distribuant les rôles
Me voici ventriloque
De songes prémonitoires
Le rire efface le visage
lui donnant relief et couleur
Indiquant une certaine idée
de ce que sera l’avenir
Souffle errant éteignant
la lampe du réveil
Soldatesque
de dur labeur
La vie est un rêve
elle nous surprend parfois
par de petits gestes inattendus
et enchanteurs
Tous les miroirs du monde
Quand on est poursuivi par son destin
Et que l’on n’est pas content de lui
On l’enterre dans le jardin des voisins
En leur faisant croire que c’est une obole
Chasseur de lumière
Je me garde de marcher dans les endroits
Fréquentés par les voleurs de rêves
Tous les miroirs du monde émettent
Un son diffus que peu de gens entendent
Un son annonciateur
Les fines oreilles disent que c’est le temps
Les autres l’assimilent à l’éternité
Mon destin échappant à sa captivité
Me dit
Ne vois-tu pas que c’est un intermède ?
Une respiration rauque de ta vie convalescente !
Une voix, un aveu
Une voix à part
Entre murmure et écho lointain
Elle se nourrit de l’obscurité entre deux étoiles
Voix dévoreuse de la chair des mots
Broyant dans le chaudron de la vie
L’os de l’indifférence
Le tendon de l’injustice
Et les viscères du crime
Tous les ingrédients du philtre
Potion amère administrée au paralytique de l’esprit
Et au malentendant de la musique intérieure
Prophète sans religion
Sans dessein
Sans vision claire
C’est ainsi qu’il se définit
Dans le périmètre de sa solitude
Il marche en dormant dans son étoile
Sa parole muette fait des frous-frous dans l’herbe
S’insinue dans les marbrures du tronc
Vole sur les rails de l’oiseau dans un ciel tourmenté
Œil préfigurateur
Appelez-le comme vous le voulez
Il n’en a cure
Cherchez-le
Il est peut-être derrière une porte
Derrière un mur
Derrière une voix
Mais jamais là où vous voulez qu’il soit
Il a perdu volontairement le langage
Les civilités et la clé de sa demeure
Il crie
il se révolte
Contre qui ?
Contre quoi ?
Le sait-il lui-même !
Il se veut jusqu’au bout
Un autodidacte de la vie
Et à fortiori un autodidacte de la poésie
Chut !
On n’étale pas ses infortunes devant le premier venu
Je parle aux absents et à ceux qui ne savent plus écouter
Entendez-vous leurs voix ?
Murmures et échos lointains
Cheminent sur les crêtes de la pensée
Voici venu le moment fatidique
Le saut ultime
La poésie n’est-elle pas
L’art de la chute ?
Toutes sortes de chutes
Y compris la mienne
Mystique du vide
Ne ramassez pas mes débris
Ils vont vous rester dans les mains
Comme des tessons de lumière
En fer rouge
Dans la forge
Ce qui compte
C’est de bien choisir
L’angle d’attaque
Au premier choc
Le son se propage dans la chair
La pensée se perd dans
Le crachat des étincelles
Je cherche
Je tâtonne
De ce voyage incertain
Mes mains reviennent joyeuses
Peintes à l’encre du sommeil
J’applaudis à me rompre le cou
Ne suis-je pas l’ordonnateur
Du mariage du feu et des étoiles ?
Dans le livre d’or
Je mêle mes voix vagabondes
Au sang impur du métal
Pour que mes mains
Voyez-vous
Puissent laver les débris de mes rêves
Sur les margelles de la mémoire
Qui me dira mon âge ?
Me sommant de déclarer mon âge
...