Vagabondage en vers
118 pages
Français

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Vagabondage en vers , livre ebook

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Description

« Peut-on partir en rêve comme on part en voyage,
Assis dans un avion au-dessus des nuages
Inondé de soleil, loin des réalités
Dans un monde irréel où règne la beauté
Où les gens sont ceux qu’on a imaginés
Où tout ce qui se passe reflète vos désirs
Où chacun a à cœur de vous faire plaisir ? »

Henry Pefferkorm élargit son répertoire en nous offrant un recueil de poèmes en vers. Dans un style étonnant, il aborde des sujets divers : ses souvenirs de guerre, l’actualité, la religion, la famille et le rêve...



Illustration de la couverture : Pierrette Lu

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 avril 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332488497
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-69297-9

© Edilivre, 2013
1 Souvenirs de guerre
Les oubliés
Ils étaient jeunes et beaux, équipés tout de neuf
Ils partirent en quatorze au Rif, en trente-neuf
En Indo, Tunisie, Maroc ou Algérie
Derrière le même drapeau, pour la même patrie.
Ils ont connu la peur, les morts, le copain fou
À Verdun, à Sedan, Bir Hakeim, Diên Biên Phu
La ligne Maginot par un froid de canard,
La ligne électrifiée près du Bec de canard,
La fatigue, la soif, les camps de prisonniers,
Biffins ou artilleurs, matafs ou pionniers,
Aviateurs, cavaliers, tirailleurs, légionnaires,
Chrétiens ou musulmans, bouddhistes, athées, sectaires
Tous ces fiers soldats, marchant tambour battant,
Ne sont plus aujourd’hui que d’« anciens combattants ».
Pour les jeunes d’aujourd’hui peaufinés en caserne,
Ils ne sont rien de plus que de vieilles badernes
Qui leur cassent les oreilles avec des histoires
Qui, de toute façon, n’appartiennent qu’à l’« Histoire ».
Ils disent : Il faut faire l’amour et non la guerre
Pourquoi vous recueillir au fond des cimetières
Pour faire des sonneries et pleurer sur des morts
Alors que plus personne ne peut rien pour leur sort ?
Que dire à ces jeunes ? Ont-ils bien réfléchi
Que ces vieux, ces anciens, croulants ou avachis
Avaient vingt ans alors, quand une feuille de route
Les emmena au train, au bateau, ou la route
Conduisant à la mort, la gloire ou la déroute ?
Ils étaient tous des jeunes qu’à tort ou à raison
On regroupa ensemble, tous en bleu horizon,
En kaki, en treillis ou tenue léopard
En képi, en chéchia ou casquette Bigeard,
Tous des jeunes qui à peine sortis de l’enfance
Écrivaient de leur sang le destin de la France.
Depuis déjà quinze ans, les canons se sont tus.
Le temps fait oublier ceux qui ont combattu.
Si aujourd’hui encore les anciens se rassemblent
Au sein d’une amicale pour être bien ensemble
Dans la franche amitié qui unit des copains
Qui partagèrent la peur, les gauloises et le pain
Les poilus de Verdun, les blédards du djebel
C’est pour nous rappeler que la vie est bien belle.
Et même si chacun ne pense qu’à l’avenir
Eux ont bien mérité, un peu de souvenir.
Poème lu pour la première fois au repas de l’Amicale des Anciens Combattants de Vernouillet le 8 mai 1977
La paix des braves
Ils partaient pour Paris, ils partaient pour Berlin…
Ils se sont rencontrés, et ce fut à Verdun…
Petit gars de Paris, petit gars de Francfort,
Mangeur de Spätzle, mangeur de Roquefort,
Ouvrier de la Ruhr, ouvrier de Pantin,
Paysan bavarois, paysan aquitain,
Herr Doktor Ingenieur ou Polytechnicien
Officier de Saint Cyr ou hobereau prussien,
Vous qui partîtes un jour les uns contre les autres,
Vous lançant au visage les injures les plus moches :
Dreck franzose, rote Hose, Fridolin ou sale boche !
Vous tous les héritiers d’une même culture,
Dont les corps alignés ne sont que pourriture,
Vous étiez les mêmes hommes dans le même sacrifice,
Vous laissiez les mêmes veuves, les mêmes filles, les mêmes fils.
Vous vous êtes sacrifiés pour mieux les épargner
Afin qu’ils ne connaissent ni guerre, ni charnier.
Avez-vous réussi ? Les jeunes d’aujourd’hui
Ces jeunes qui n’ont connu ni guerre, ni misère
Ces jeunes qui, innocents, en toute candeur osèrent
Ouvrir leurs bras, leurs cœurs et s’aimer sans entrave
Ont réussi pour vous, enfin, la Paix des Braves !
Juin 1978
Poème rédigé suite à la sortie à Verdun et lu au repas de l’Amicale, le 11 novembre 1978
C’est comme tu veux
Dans ce coin d’Algérie, plateau désert et nu
Nous étions établis dans l’ancienne ferme Orru.
J’étais l’autorité, à vingt lieues à la ronde.
Et je régnais en chef, sur tout et tout le monde.
Mais nous étions ici, en zone d’insécurité,
Chaque jour et chaque nuit, il pouvait éclater,
L’attentat redoutable, l’accrochage meurtrier.
On faisait tout au poste, l’école, l’état civil.
Il n’y avait jamais eu le moindre pouvoir civil
Et quand nous, militaires, nous nous sommes installés
Nous étions pour les gens l’unique autorité.
Pour les habitants du bled, j’étais « li lieutenant »
Celui qui sait tout faire, la pluie et le beau temps.
Un jour, ils se présentent devant la sentinelle
Gesticulant, criant, et le soldat m’appelle.
Je me trouvais devant une dizaine de personnes
Des hommes de tous âges, dont la visible grogne
Semblait s’être apaisée, dès mon apparition.
Leurs regards se tournaient vers moi, pleins d’attention,
Puis ils m’ont salué, respectueusement
En grands salamalecs et en « mon lieutenant ! ».
« Il faut que toi ti viennes » me dit un des plus grands
Qui semblait de la bande être le dirigeant.
Dans une ferme proche, je me laissais conduire
Avec mon interprète, pour qu’il puisse me traduire.
Et je me retrouvais dans un vaste hangar,
Où circulait une foule, comme dans un hall de gare.
On m’installe à une table, à la place d’honneur
Il y a un problème, que des gens en fureur
Pour que je rende justice, essaient de m’expliquer,
Avec de larges gestes pour que je puisse trancher
Entre les deux parties, entre les deux versions
D’une histoire compliquée de garde de moutons.
−…Les moutons à garder que je lui ai confiés
Il devait les mener, au-delà des collines,
Mais il ne l’a pas fait comme c’était la consigne…
– Si, moi j’ai bien tout fait ce que je devais faire.
C’est lui qui ment, c’est lui avec qui j’ai affaire
Qui a changé les règles qui étaient convenues…
– Non ! C’est lui le menteur, moi je n’ai rien changé
Il n’a pas voulu faire ce que j’ai demandé… 
Le débat se poursuit. Dans cette terrible ambiance
Je ne comprends plus rien, à qui puis je faire confiance ?
On se tourne vers moi, une certaine impatience
Semble s’emparer d’eux, mon interprète me dit
Que tous attendent, inquiets, que je rende mon verdict.
Sur mes épaules pèsent lourds, mes beaux galons dorés
Symboles de mon grade, de mon autorité.
Je ne savais que faire et j’ai donc prié Dieu
Qu’il m’aide à démêler cet énorme sac de nœuds !
Et alors, tout à coup, me vint comme la lumière :
− Comment aviez-vous fait pendant l’année dernière ?
L’interprète traduit, et il alors il m’explique
Qu’ils s’étaient arrangés, sans aucune polémique.
− Faites comme l’année dernière ! Ce fut mon argument
Pour tenter une clôture, mettre fin au différent.
Et stupéfait, je vis tous les visages s’ouvrir
Et me dire rayonnants, avec un grand sourire
« C’est comme ti veux ! » et moi, jugement étant rendu,
Je pouvais...

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