Voyages initiatiques

Alexandre-Nadir Kateb

Description

« Dans ces espaces infinis, où le temps n'a guère Cours, rayonne encore une étrange lumière, D'une couleur humaine et bienveillante, qui Se déroule sous la main tel un serpent marquis, Coiffé d'une toque auréolée de pierres, Ces yeux ardents me regardent, assoiffés Illuminant le chemin de ce qui devient du lierre Titubant comme deux carcasses ivrognes enlacées. » Des regrets d'une vie aux conseils prodigués à un nouveau-né, du blasphème à la déclaration d'amour, Alexandre-Nadir Kateb embrasse l'existence dans tous ses états. La spiritualité côtoie le quotidien, les poètes croisent les divinités : une ronde de sens, où, de Nietzsche à Bouddha, de Socrate à Verlaine, ces poèmes donnent autant à réfléchir qu'à ressentir.

Sujets

• Bouddhisme
• Littérature
• Spiritualité
• Poésie
• Vie
• Passion
• Regret
• Poetry
• Pasión (película de 1982)

Informations

• Publié par: Société des écrivains
• Date de parution: 26 août 2016
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782342055009
• Langue: Français

Extrait

Voyages initiatiques
Alexandre-Nadir Kateb
Société des écrivains

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Voyages initiatiques
 
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Au lecteur
 
 
 
Je m’attèle incertain comme il est de coutume
À un poème liminaire qui présente l’œuvre
Qui la rende humble et habille de costume
Trois pièces, cette étrange pieuvre
 
Qui demande merci, qui s’excuse presque
D’avoir produit un être pareil
Qui déboule le chemin d’un air grotesque
Et qui n’émeut que celui qui sait tendre l’oreille.
 
Quoi mettre sur le dos de ces vers de jeunesse
Une passion pressante s’accumulant au goulot
La fatuité du novice, du néophyte, l’ivresse ?
Ou bien ne faut-il qu’un petit peu de culot ?
 
À ces mots que j’ai couchés intacts sur le papier
Ces soirs d’agonie où la plume se pâme
Je n’assigne qu’une mission remplie pied par pied
C’est de te divulguer, cher lecteur, mon âme.
 
Qu’elle soit damnée, qu’on y mette un moratoire
Que m’importe ! Moi qui ne suis plus très sage
De savoir avec certitude le but de mon passage
Si la vie n’est pas l’enfer, elle est un purgatoire.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Exil
 
 
 
L’Athée
 
 
 
Ma pensée vogue sur de larges plaines
Tels Attila et ces peuples barbares
Dont la traînée plus dense que la laine
Est venue menacer Rome et ses Lares.
 
Docile et courbe, voilà la noire Nout
Dont le ventre céleste constellé d’idées
Gronde toujours silencieux sous cette voûte
De ces plaintes que jadis prononça Médée.
 
Cette course effrénée loin des certitudes
Des crocs d’Apophis, de la douce quiétude
Refusant la fange des cent mille idoles
En dédaignant de tous les prophètes l’obole
 
Mène-t-elle Bellérophon à baiser la main
Empli de confiance en celui qui demain
L’envoie incertain vers le monstre qui rampe
Où de la vérité enfin saisir la Hampe ?
 
 
 
 
Blasphèmes
 
 
 
Si je devais donner la vie encore faut-il en avoir envie
Je sais que la vie mettra un terme à sa propre expression
Toi l’enfant à naître, être de chair, d’amour fruit de la passion
ta vie sera éphémère avant que dans ton esprit ne luise
la lumière d’un savoir qu’un mortel ne peut atteindre
cet inexistant dieu créateur s’empresse de nous éteindre
qu’il soit nature, logos ou force par delà la matière
je te déteste, toi l’idole et je ne te destine pas mes prières
tu as maudit ton enfant qui croqua la pomme de l’arbre
le serpent n’est pas tentation c’est une volonté de marbre
de te faire tomber toi qui n’expliques et pourtant juges
nous saurons vaincre la mort, ton paradis n’est pas refuge
la trahison est de toi tu nous fais d’argile bien éphémère
et tu espères que nous ne trouverons pas la clef de l’univers
si tu existes vraiment, trouve une excuse, plaide pour ton salut
lorsque tu tomberas, tu ne pourras pas te dire prévenu
ton pardon est un leurre, nous voulons une éthique
ta morale est malédiction, tes sujets pathétiques
renoncent à l’existence, ce monde ne veut plus d’un dieu
nous avons vu ce que ta foi a couté alors adieu
 
 
 
 
Les hommes
 
 
 
Il en faut bien trop peu pour avoir honte
Le regard de l’autre est un long trépas
Faut-il un cœur coulé dans de la fonte,
Les vertus d’un héros, d’un démon, les appâts ?
Pour supporter enfin l’opprobre de la foule
Ni céder et se fondre dans son moule immonde
Résister toujours à cette furieuse houle
Marée vivante qui recouvre le monde.
Faut-il absolument ressembler à ses pairs ?
Être semblable n’est-il pas suffisant ?
Et sortir les glaives pour espérer taire
La plume du poète qui n’est pas courtisan.
Quelles vertus faut-il en plus du courage ?
Pour braver ainsi ce diable qui tente
D’attiser ...