YÀÀNI

Jean-Pierre Noël BATOUM

Description

La bouteille à la mer, Elle est la valeur de ce qu'elle contient Qu'elle soit au creux de la vague Qu'elle soit à la crête de la vague Elle n'a côte en bourse Elle traverse villes et pays Dans l'indifférente ignorance de ceux qui sont dans l'amertume, de ceux qui vivent de la mère tune Sur une plage Elle est recueillie avec jole Un Colomb découvre son message le coeur febrile Le savoure les yeux mi-clos Et renvoie avec son précieux trésor La bouteille à la mer Elle échoue sur cette plage Aux pieds de cet éboueur d'un autre genre Il la déleste de son message Avec violence dans la mer Il la contemple avec extase Dans l'ivresse future du précieux breuvage Qu'elle lui servira La bouteille à la mer, Elle a la valeur de qui la tient..

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Sujets

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Informations

• Publié par: La Jeune Plume
• Date de parution: 01 janvier 2023
• Nombre de lectures: 40
• EAN13: 9789956242726
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

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YÀÀNI

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Jean-Pierre Noël BATOUM

YÀÀNI (poésie)

Yaoundé 2023

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MES MOTS Au commencement, L’immensitédu multivers dans sa double face visible Et invisible, Ses différentes strates Du végétal, Du minéral, Del’humain, La musique des créatures du monde aérien, Aquatique, Terrestre… Puis vient la vision… Le regard qui s’émerveille de tous les angles vus, L’oreille qui s’enchante de toutes les sonorités, des Plus muettes à celles audibles… Etde l’étreinte de la pensée, 7

Riche de l’imaginaire, avec ce panorama, Voici la parole ! Un murmure d’abord, Comme une mince rivière qui coule timidement Sous les feuilles mortes de la forêt, Ungémissement d’enfant craintif ensuite, Àl’ombre des arbres debout tels des gardiens, un cri Enfin… Mes mots ! Ils n’ont pas la timide violence de Otè Ngando La violence orgasmique de Eyango Ngeng La violence désespérée de Kouam Tawa Oh, ils n’ont pas la violence désespérante de Philombe …

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Mes mots Paroles de braise Quiembrasent le cœur d’un monde En gravidance permanente… Mes mots Violence créatrice du poinçon effilé du sculpteur, Ivre de ses images, sûr de ses coups, Quicaresse la matière l’enlace avec volupté,jusqu’à En perdre le sommeil Jusqu’à la délivrance… Mes mots prennent leur suc Àla croisée de l’homme et de Dieu, Quand Batuupeg murmure à l’oreille du Muntu , et Que l’homme s’accroche aux entrailles deHilolombi, Lorsquel’arbre devientla croix Et la Croix, le chemin… 9

Mes mots Douce violence del’Enfant de la crèche Enveloppé dans le linge usé de l’humain L’innocente violence du petit d’homme Portant dans son cœur la mort de tous les morts… Mes mots Violent baiser au pied de cette Croix Qui, de chaque douleur, fait une fleur, Et de chaque mort une résurrection… Ils parcourent les veines de la terre, Mes mots, Pournourrir l’humain depuis l’humus Afinqu’il s’élève en prenant racine, Depeur qu’il ne se perde dans le ciel de ses illusions 10