Yam-kou ou le chant du feu
104 pages
Français

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Yam-kou ou le chant du feu , livre ebook

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Description

Tu es l’âme Tu es en l’hommeTu fais l’hommeTu es blanc, lourd et gluant comme la morveTu es clair et gluant comme la saliveMais invisible à l’œil nu comme le microbeTu es l’âmeTu es en l’hommeTu fais l’homme

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2022
Nombre de lectures 8
EAN13 9782376700845
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0380€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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À mon cher enseignant ADOUM ;
Monsieur AZIBER
À mon frère DICKMI Charles BADJAM ;
À mon beau-frère NDILNGAR Faustin.
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Préface
Dans ce recueil de poèmes, Aimé Badjam fait parler son cœur. En parlant de son pays natal le Tchad où saa vie commencé, il décrit avec une plume rare et de la manière la plus vivante, la beauté de la nature dupays qu’il aime tant. L’auteur garde encore en mémoire les bons souvenirs de sa vie. Pour les mauvais souvenirs surtout, qui marquent ces dernières années son pays, il évoque le sentiment de dégoût. Il pèse ses mots quand il s’interroge s’il faut partir ou non, hors de chez lui (c'est-à-dire du Tchad) pour conquérir son avenir. Partir loin des siens en restant lucide et lamantin ?Il dépeint aussi l’Homme dans toute sa complexité : sa duplicité mais aussi sa bonne foi.
Dans la partieun Homme, un pays, un étranger, il parle du Tchad comme un pays antidémocratique, dominé par des régimes claniques et des dirigeants sourds qui refusent d’écouter leurs peuples. Gardant toujours l’espoir, il les exhorte à ne pas finir dans la rue comme un chien errant, mais de bien assumer leurs responsabilités en tant que serviteur du peuple.
Des comportements fourbes des opposants, Aimé Badjam n’a raté aucune occasion de leur rappeler que certains sont en train de jouer un jeu malhonnête qui ne les honore pas. Ils sont tantôt dans l’opposition le jour et la nuit, ils deviennent des servants à la Présidence de la République. Déçu par ce comportement indigne, il les exhorte à refléter l’image d’un certain Mandela, Ghandi et autre Martin
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Lutter King pour faire progresser les jeux des règles démocratiques.
Pour l’auteur,le Tchad est un pays atypique où on ne protège pas les cerveaux comme le Professeur IBNI OUMAR MAHAMAT SALEH,qu’ona tuéau nom d’un certain pouvoir. Mort, le Tchad continuera à reconnaître à ce valeureux fils du Tchad qu’il reste dans la mémoire commune un martyr! Des martyrs au Tchad, il n’en manque pas comme : Me Joseph BEHIDI, ABBAS KOTY, BICHARA DIGUI, MAMADOU BISSO, MBAILAOU MIANBÉ, DEMTITA NGARBAROUM, ALNGAR LE NENDIGAM, LAOKEIN BARDÉ, Moïse KETTE, YAYA LABADRY, YOUSSOUF TOGOIMI, Maxime KLADOUMBAYE, Déclos DJIRAIBÉ, LAOUKOURA NGAOU Agathe. La liste est longue et très longue. Mais à qui profitent tous ces crimes ?
Sans réponse à cette interrogation, l’auteur déplore ensuitele fait que chez lui au XXIe siècle,les maux épuisent les mots. On pratique encore la traite des enfants : affaire de l’arche de Zoé,des enfants bouviers.
En toute corrélation, Badjam déplore la gestion de la chose publique. Elleest devenue une affaire secrète d’un petit groupe de personnes qui disposent de tous les droits, et les autres de tous les devoirs. La notion de distinction du bien a disparu pour faire place au mal.
Pire, les repères moraux et éthiques sont sabordés. Les Tchadiens n’ont plus peur de rien, face à la question du
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mal. Aujourd’hui dans notre société, les personnes sales sont les mieux vues et les plus respectées.
À cause de l’instabilité politique et la pression qu’exerce le changement très rapide aux postes de responsabilité, les promus ont un appétit immodéré du gain et du « butin » : «Se servir et s’enrichir vite». Gabegie financière, détournements et fraude fiscale, évasion financière, pillage du patrimoine national, corruption, endettements exorbitants et multiformes, ont hypothéqué définitivement le développement du pays sur une longue période.
« Formatés », les Tchadiens sont donc amenés à renoncer, dans leur existence quotidienne, à tous leurs droits. Ils ont même oublié les valeurs qui fondent une vraie société humaine : l’honnêteté, la vérité, la justice, l’honneur, la solidarité et l’amour du prochain. Les contre-valeurs sont pratiquées par les dirigeants comme des références de notre société : le faux, le mensonge, la force, le vol, le viol, le gain facile par toutes les astuces, le tout couronné par une impunité totale.
Cette autre culture, a négativement et profondément transformé les mentalités selon l’auteur. LesTchadiens ont ainsi perdu tous les bons repères d’une société normale. L’État n’existe que de nom, il a été détruit méthodiquement par le régime en place, dans toutes ses composantes.
Le système administratif,sanitaire et éducatif s’effondrent du fait d’une mauvaise gestion des ressources humaines,
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d’une intégration sélective et désordonnée à la Fonction publique des individus sans formation et sans qualification précise, alors que les diplômés vivent un chômage de masse : ici, les citoyens n’ont pas besoin de diplômes pour travailler. Le clan au pouvoir garantitl’emploi pour tous ses membres, même s’ils sont analphabètes. Eh oui, au Tchad, on se simplifie la vie !
La tendance est aujourd’hui, à la banalisation des diplômes et des nominations à de postes de responsabilités. Les Cadres diplômés méritants, occupent les postes secondaires et travaillent pour certains dirigeants au cursus douteux, ou qui n’ont pas le profil du poste.
Dès lors, les critères de compétence, de mérite et les modalités de recrutement objectives s’effacent pour faire place au favoritisme, au clanisme à la préférence ethnique, religieuse et régionale. On ne se préoccupe guère des qualifications professionnelles, des qualités morales ou du savoir-faire, lorsqu’il s’agit de nommer des frères, des cousins, des camarades de lutte armée ou du parti à des postes de responsabilités.
De notre fameuse démocratie, que reste-t-il encore aujourd’hui? Depuis vingt-neuf ans, ceux qui manifestent, ce sont les gens du pouvoir. Pour les autres, manifestations, protestations et revendications se terminent toujours dans un bain de sang. La militarisation à outrance de la société, a fini par mettre le peuple devant un seul choix :se taire ou mourir!
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Difficile dans ces conditions de colmater les brèches, avec une administration devenue partisane, désarticulée et gangrenée par une corruption généralisée qui se fait ressentir à tous les niveaux. C’est la métastase! Comme pour la maladie du cancer, il ne reste plus qu’à accompagner le malade vers une mort certaine ou que faire ?
L’auteur estime qu’il se sent étranger chez lui avec toutes ces discriminations. C’est pourquoi il s’interroge s’il faut partir d’ici et très loin? Partir ou rester, c’est un choix difficile qui reste à faire par tous ceux qui luttent pour l’avènement d’un État de droit,pour l’égalité entre les Citoyens et la justice pour tous. Ce beau pays le Tchad, notre chère patrie, cette terre de nos ancêtres qui nous a vus naître, est devenu difficile à vivre. Oui, nous sommes devenus subitement étrangers dans notre propre pays, car pour avoir accès à un poste, il faut appartenir à une ethnie, à une région et à une religion.
Partir comme les autres africains vers l’Europeà la recherche du bonheur, de la sécurité, et de la paix ? Aller vers «l’eldorado» tant rêvé par les jeunes africains ? Mais l’auteur sait pertinemment que beaucoup de ceux qui sont partis ne reverront plus leur Afrique natale parce qu’ils auront échoué lamentablement en pleine mer.
DOBIAN ASSINGAR
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Avant-propos
Ce recueil ne se réclame ni une appartenance à la poésie classique ni à la poésie moderne mais il fait transparaître quelques caractéristiques de ces deux tendances en mettant au cœur des poèmes la question d’identité culturelle et artistique africaine. En évoquant la question d’identité, vous trouverez dans ce recueil, des poèmes rédigés à base des proverbes africains. Les types de poésies occidentales à savoir : sonnet, rondeau, ballade, ode, slam et haïku y sont rédigés avec des références culturelles africaines.
Ce n’est pas tout, vous trouverez dans ce recueil, un nouveau genre poétique dit :yam-kou. Dans la tradition 1 pévé , leYam-kou(chanson-feu) est chanté pour passer en revue les bons et/ou mauvais actes des hommes et femmes de cette communauté. Cependant,Yam-kouen écriture est poético-satirique, poético-réaliste et poético-musical. En poésie, ce genren’exclut pas le symbolisme et l’extériorisation des émotions du lecteur. Il doit absolument contenir au moins un proverbe ou une expression d’origine africaine pour être qualifié de poème yam-kou. Un poèmeyam-kouconstitué de trois est strophes écrites en tercet dont deux refrains identiques (la première et troisième strophe) etd’un couplet (la deuxième strophe). La deuxième strophe doit donner un
1 Une communauté linguistique résidant au Sud-Ouest du Tchad et au grand Nord du Cameroun.
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peu d’éclaircissements sur les refrains qui sont le résumé du message. Voici donc un exemple :
On t’a dit
On t’a dit, tu finiras comme un chienTu finiras comme tout autre humain Mais tu fais les oreilles du sexe passif. Aucun pouvoir n’est effectifUn seigneurs’estfait coucher dans la rue Le pain a mis un lion dans la rue On t’a dit, tu finiras comme un chienTu finiras comme tout autre humain Mais tu fais les oreilles du sexe passif. Tafsi Ndické DIEYE PoèteRomancierChroniqueur Parrain du Festival « Palabres poétiques de Lyon » au Printemps des poètes en France. Lauréat du Trophée d’honneur 2017 offert par le Consortium des Organisations pour la solidarité Issue des Migration (COSIM) AUVERGNE RHÔNE ALPES.
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