Près de la cheminée
25 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Près de la cheminée , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
25 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Le terrible roi du Tonnerre s’est mis en tête d’épouser contre son gré la charmante fille du Soleil... Un cygne gracieux blessé au cou par un vilain garnement prend la forme d’une délicate jeune fille... Un prince capricieux et insolent, aime à rêver au bord de l’eau lorsqu’il rencontre une méchante sorcière... La veille de Noël une petite fille pauvre rêve à des jours meilleurs... Un homme riche tyrannique tombe amoureux d’une sauvageonne... Voici un recueil de cinq contes, reprenant certes les motifs et le vocabulaire des contes traditionnels, mais étonnants d’originalité et absolument contemporain dans les sujets abordés. Cinq petites histoires, intelligentes et originales, dont se dégage un charme onirique, imprégné de beauté et de finesse. Sans leçon de morale, ces contes sont néanmoins riches de messages pertinents et subtils. Martine Giot est une conteuse virtuose, qui met superbement en scène princes et princesses dans des décors somptueux et envoûtants, décrits avec brio. à travers ces fables allégoriques gorgées d’imagination, elle nous offre autant de petits bijoux que les plus jeunes, comme les plus grands, s’approprieront avec délice et ravissement.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 octobre 2011
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748368864
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Près de la cheminée
Martine Giot
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Près de la cheminée
 
 
 
 
La Princesse aveugle
 
 
 
Il y a bien longtemps, très haut dans les cieux infinis, vivait une joyeuse petite princesse aux yeux bleus comme le ciel, aux cheveux couleur de miel. Elle habitait un palais qui ressemblait à une maison de poupée, entouré de fleurs et de biches, qui se désaltéraient à l’eau limpide de la rivière toute proche.
Son père, le roi Soleil, était un brave homme dont le regard brillait de plaisir quand il se posait sur sa petite.
C’est pour cela que, sur la terre, l’herbe était si verte, les fleurs, si parfumées, et que les légumes poussaient, nourrissant tous ses habitants.
 
La reine des étoiles fredonnait de jolies berceuses à sa petite princesse, avant qu’elle ne s’endormît. Lorsqu’ils entendaient cette mélodie céleste, tous les bébés de la terre s’assoupissaient, leurs petits poings fermés.
Là-haut, le bonheur était si grand qu’il atteignait jusqu’aux humains.
 
La petite princesse grandit, devenant une superbe jeune fille. Son visage aux traits si parfaits et son regard espiègle rendaient son entourage très fier.
Un jour, un visiteur étrange arriva au palais. À la vue de cet homme chevauchant un cheval noir et crachant des éclairs, la princesse prit peur…
— Messire le roi, déclara un serviteur, le roi du Tonnerre désirerait un entretien amical.
— Faites-le entrer, bon serviteur, répondit le Soleil, tout en se demandant ce que Tonnerre lui voulait encore avec ses caprices.
Tonnerre entra alors, ses éclairs faisant des trous dans le tapis.
— Bonjour, messire Tonnerre, que me vaut cet honneur ?
— Ho ! Ce n’est qu’une visite de courtoisie je passais du côté de chez vous… Comment va madame, votre fée des étoiles ?
— Bien, elle se repose. Bercer les bébés toutes les nuits est plus fatiguant qu’il n’y paraît !
— J’ai aperçu votre fille près de la fontaine ; comme elle a changé ! Comme elle est gracieuse !
— Oui, elle fait ma fierté.
— J’ai là une grande envie de te demander sa main… J’en ferai une bonne reine, elle me secondera dans mes orages.
— Je ne voudrais pas te décevoir, Tonnerre, mais ma fille est bien trop jeune pour se marier. Tu as presque mon âge et déjà plusieurs enfants ! Non, je ne te la donnerai pas pour femme.
 
— Soleil, tu es bien arrogant. Si tu ne me donnes pas la princesse en épousailles, ma vengeance sera terrible. Je la rendrai aveugle, tu mourras de chagrin, et ta reine, la fée des étoiles, ne brillera plus dans la nuit.
— Je préfère mourir, ne plus briller, ou m’éteindre que te donner mon enfant !
Furieux, Tonnerre déchaîna ses foudres. Les murs du palais tremblèrent.
Voulant protéger son père, Princesse fit un pas en avant, mais Tonnerre lançait tellement de feu qu’elle s’effondra, les yeux brûlés.
Dans un grand hurlement, Tonnerre repartit sur son cheval noir, au-delà des nuages sombres.
 
Soleil ne brilla plus lorsqu’il vit sa fille. Une cicatrice en forme d’éclair barrait son œil droit, tandis que sa paupière gauche demeurait close. Face à cette pauvre âme blessée, la fée des étoiles s’éteignit elle aussi.
Tout devint sombre sur la terre.
Il n’y eut plus de récoltes et le lait des vaches tourna. Privés des berceuses que la fée des étoiles était désormais trop fatiguée pour chanter, les bébés se mirent à pleurer.
En revanche, le tonnerre grondait et la pluie ne cessait de tomber.
 
Malgré sa tristesse, la princesse fredonnait de sa douce voix :
«  C’est une berceuse qu’autrefois ma mère me chantait,
Une mélodie qui me faisait rêver.
Elle me disait que je grandirais,
Et qu’un beau jour, un prince viendrait.
Si tu es seul, entends ma voix, toute ta peine s’en ira.
C’est une berceuse que ma mère chantait.
Si tu existes, viens me consoler ; toi, douce musique, viens me bercer.  »
 
Pendant ce temps, un jeune homme vivait en toute insouciance parmi les biches et les vers luisants qui éclairaient la caverne dans laquelle il habitait.
 
Une nuit, il avait quitté la maison de son père, le Tonnerre, pour oublier ses colères et était devenu ermite. En chemin, juché sur son cheval blanc ailé, il avait vu la détresse des humains et avait pleuré sur ce désastre. Il voulait maintenant oublier, ne plus voir. il était très bien, seul dans son repaire.
Les vers luisants lui fournissaient de la lumière, les arbres étaient couverts de fruits, et il y avait du poisson dans la rivière, alors à quoi bon s’en faire ?
Ah ! Il était bien jeune, cet ermite, et bien inconscient…
 
Le temps passa. Le jeune homme, qui commençait à s’ennuyer, décida de passer outre la colère persistante de Tonnerre et de partir sur son cheval ailé pour voir si la situation sur terre avait changé. Hélas, il ne vit que de la désolation…
« Il est grand temps que cela cesse, j’en ai assez, pensa-t-il. J’ai honte de mon père, je dois aller le voir. Il y a trop longtemps que j’ai fui son château, la demeure de notre famille. Il faut que je retrouve mes frères, ils doivent être grands maintenant. Si nous nous unissons, à nous quatre nous pourrons combattre les pouvoirs maléfiques du Tonnerre. Il ne doit plus faire le mal, il doit nous écouter. »
 
L’ermite quitta donc sa caverne, se sentant prêt à affronter son père.
Il s’approcha doucement du château et se cacha derrière une grande haie, afin de mieux observer ce qui s’y passait. Allongé sur de gros coussins, Tonnerre ronflait très fort. Ce faisant, de petites boules de feu sortaient de sa bouche. Il avait encore vieilli et paraissait épuisé – c’était le bon moment pour agir. Le jeune homme entra dans le château à pas de loups, par la petite porte des serviteurs, et se glissa doucement dans le grand couloir qui menait aux cuisines. Pour ne pas être vu, il se faufila derrière la grande horloge.
Il vit alors la vieille cuisinière, madame Mappemonde, qui s’activait aux fourneaux. Il ne voulait pas l’effrayer ; heureusement, elle n’entendait plus grand-chose.
« Avec le boucan que fait mon père en ronflant, elle doit être la seule à dormir la nuit ! », se dit-il.
 
— Madame Mappemonde ! Psitt, madame Mappemonde ! lança le jeune homme, de plus en plus fort pour se faire entendre.
La vieille femme prit peur et sursauta, croyant entendre parler la grande horloge.
— Tu as des hallucinations, ma pauvre vieille ! se morigéna-t-elle.
— Madame Mappemonde, c’est moi, derrière l’horloge ! Approchez, j’ai à vous parler, il ne faut pas que l’on nous entende.
— Mais qui êtes-vous ?
— Le prince, Printemps.
— Mais… Il y a si longtemps… ! C’est impossible !
— Je suis revenu. Écoutez-moi : faites chercher discrètement mes frères par la petite servante. Qu’ils me rejoignent aux écuries le plus vite possible.
Remise de sa surprise, la vieille femme hocha la tête et, regardant autour d’elle, ajouta :
— Sortez par le passage secret sous la table, jeune Printemps. Par cette trappe, vous rejoindrez les écuries.
— Je ne connaissais pas cette issue, madame Mappemonde ! Vous avez des secrets ?
— Plus tard, jeune prince. Dépêchez-vous, avant que l’on ne vous remarque !
Printemps descendit doucement les marches de la cachette, non sans remercier la vieille dame. Il traversa ensuite un long couloir poussiéreux et se retrouva devant une minuscule porte. Tonnerre sentit soudain une présence inhabituelle.

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents