Providence
142 pages
Français

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Providence , livre ebook

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Description

Emily est une jeune fille sans histoire, pleine d'avenir, souriante, joyeuse et aimant la vie. Mais un jour, tout devient sombre et gris, et la vie devient triste. Christophe, son mari, est percuté par une voiture alors qu'il traverse la rue. Sa vie bascule, elle va tout tenter pour trouver des réponses, avec le soutien de son frère Vince.

Lorsque Emily rencontre Rachel, une jeune femme mystérieuse et dotée de dons merveilleux, la magie opère. Elles deviennent proches et s'aident à trouver des réponses aux nombreuses questions que les enquêteurs ne parviennent pas à résoudre. C'est sans compter sur la providence...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 décembre 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332657794
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-65777-0

© Edilivre, 2014
#1
L a main gauche sous le menton, la main droite tient un stylo plume bon marché par le milieu, sans bouger, telle une statue de cire. Elle réfléchit, la plume s’assèche pendant qu’elle fixe intensément le mur de sa chambre. Elle s’imagine sans doute au bout du monde ou dans les nuages. Les larmes coulent le long de son visage faisant une déviation autour de ses narines et finissant sur le menton. Reniflant, les yeux gonflés et rouges. Sa respiration est irrégulière. Son corps tremblant devant une feuille blanche qui lui rappelle que c’est terminé. Il y a trois semaines encore, tout était beau, elle avait le sourire aux lèvres, elle dansait, riait, elle était heureuse tout simplement. Mais le sort en a décidé autrement. Cette voiture rouge roulait trop vite, sur une avenue très fréquentée. Invraisemblable, les policiers, les inspecteurs ne peuvent rien trouver ; la raison : les plaques sont fausses et apparemment aucun indice sur les lieux du crime, pas la moindre preuve. Mais maintenant, il y a tellement de choses qu’on peut faire pour retrouver des criminels. Pourquoi ne le peuvent-ils pas ? Les policiers se sont excusés auprès d’Emily. Malheureusement la douleur est toujours présente. Ces souvenirs douloureux remontent avec les larmes. Le papier trempé par les larmes reste toujours blanc. Un bruit, dans sa chambre spacieuse, se fait entendre. Sa tête pivote, comme un hibou, elle crie son nom. La pièce est vide, grande et froide, personne ne se trouve là. Pourquoi est-il parti ? Cette question tourne dans sa tête, mais rien, aucune réponse.
Ses pensées s’arrêtent. D’un coup de folie, elle se lève, court dans la salle de bain, ouvre les tiroirs, les placards, elle avale tout ce qu’il y a sur son passage mais quelques cachets ne suffisent pas, elle se dirige donc vers le salon, elle trouve quelques bouteilles d’alcool encore pleines, qu’elle boit directement sans verre. Quelques gorgées, elle éclate en sanglots et s’écroule genoux à terre. Les médicaments, l’alcool et la tristesse ont raison d’elle. Elle s’allonge. La solitude est pesante, la mélancolie la tue, le silence est insupportable mais l’idée qu’il puisse franchir de nouveau le seuil de la porte la tient. La nuit tombe, les heures défilent, les larmes ont cessé de couler. La nuit laisse place au soleil. Le téléphone sonne plusieurs fois, elle reste là, sans bouger, sur le sol. Son travail, elle s’en fiche, depuis l’accident, elle l’a oublié. Ils sont compréhensifs, ils la mettront en vacances pour ne pas la licencier.
La porte de l’appartement s’ouvre, une silhouette grande et fine apparaît sur le seuil. Vince, son frère. Il n’est pas encore entré qu’il s’exclame en voyant sa sœur étendue par terre :
– « Non, ce n’est pas vrai, elle a recommencé ! » dit-il en voyant sa sœur dans un état quasi-comateux.
Il entre dans l’appartement en prenant soin de fermer doucement la porte. Il la soulève et l’emmène dans sa chambre en prenant soin de ne pas la réveiller. Cette tâche effectuée, il s’attaque au ménage qui, il faut le dire, est titanesque. Vince ne supporte pas le désordre, il est du genre maniaque. La maison est remplie de linge sale, de poussière sur les meubles, de miettes sur la table. Il range toutes les bouteilles pleines de façon à ce qu’elle ne les trouve pas. Les cadavres éparpillés dans tout l’appartement vont directement dans la poubelle. Des vêtements, propres et sales, jonchent le sol, le canapé, les portes jusque dans l’évier de la cuisine. La puanteur est insupportable. Il se met au travail sans se poser de questions. Il commence par le linge. Il ramasse tout, t-shirts, pantalons, sous-vêtements. La jeune fille ne fait plus attention à rien que ce soit les vêtements ou la maison. Vince met le linge dans la machine à laver en veillant à ne mettre que du blanc pour la première tournée. Le grand frère sait qu’il ne faut surtout pas mélanger le blanc et les couleurs sinon le blanc devient bleu, rose ou vert selon les couleurs qui dégorgent. La machine est en route, le restant dans la panière. Il s’attaque au plus difficile, la cuisine. Un bruit de dégoût sort de sa bouche. La moisissure gagne du terrain, certaines assiettes sont déjà conquises. Le sac poubelle, grande taille, ouvert, déjà plein de bouteilles vides, accueille chaleureusement la vaisselle irrécupérable, les cartons, les papiers trempés. Dans une casserole, un nid de fourmis. Vince ne cherche pas à savoir d’où elles viennent. Elle passe aussi à la poubelle. Il prend la vaisselle restant dans l’évier afin de la décaper. Il ne reste plus beaucoup d’assiettes, la plupart sont dans le sac destiné au vide-ordures. Le balai, la serpillière et le seau sortis, il nettoie la cuisine. Cette activité achevée, elle brille comme neuve. Il continue dans le salon, un chiffon d’une main et le produit de l’autre. Il dépoussière les meubles, remet en place les bibelots, les cadres, les bougies… d’autres déchets vont à la poubelle, déjà pleine. Il passe le balai et la serpillière, en ouvrant bien les fenêtres. Il file dans la salle de bain. Tout comme la cuisine, un bruit de dégoût sort de sa bouche. Baignoire, toilettes, douche, lavabo, étendoir, la crasse et la moisissure ont gagné du terrain ici aussi. Vince ne peut même pas se voir dans le miroir. Les produits sortis, il désinfecte tout. Il frotte chaque coin et recoin de la pièce jusqu’à obtenir une salle de bain saine. Près d’une heure plus tard, l’appartement brille, sent bon, les bêtes sont parties. Content de lui, il se dit qu’il a bien travaillé, sa sœur avait besoin d’aide. Il ferme la poubelle débordante et la place devant la porte d’entrée, à l’extérieur, pour ne pas l’oublier en partant. Emily ne se réveille pas, pourtant le bruit résonne dans la maison. L’appartement propre, il décide de préparer un bon café pour sa sœur qui dort encore. Il étend le linge. L’odeur du café et du linge propre parfume le logement. Emily sort de ses songes grâce au parfum du moka. Elle ouvre les yeux et s’étire difficilement.
– « Humm, ça sent bon le café frais, dit-elle en enfilant ses chaussons. Sa tête tourne, elle a bien picolé hier soir. Malgré sa migraine, elle va dans la cuisine où son frère l’attend avec une grande tasse, un verre d’eau et une aspirine. Elle ne se rend même pas compte que son appartement est nettoyé à fond, que les fenêtres sont ouvertes.
– Tu as encore pris des cachets et de l’alcool hier soir, n’est-ce pas ?
– Oui, et alors ? Tu n’es pas à ma place, tu ne sais pas ce que je vis. J’espère qu’un jour je survivrai à cette situation, dit-elle avec lassitude.
– Arrête de dire des bêtises. D’accord il est mort, mais ta vie ne s’arrête pas là. Tu dois vivre, faire quelque chose de ta vie.
– NON ! Il était toute ma vie, je suis perdue sans lui. Que veux-tu que je fasse, sans ma raison de vivre ? répond-elle en colère. Tu veux que dès aujourd’hui, je trouve quelqu’un d’autre ? Que j’oublie tout ce qu’il s’est passé ces dernières années, c’est ça que tu veux ? Il est décédé depuis à peine quelques jours. Non, non, il en est hors de question !
– Bien sûr que non, mais ce que je veux dire, vous aviez votre vie à deux et maintenant tu as ta vie seule, ta vie à toi », essaie-t-il pour la rassurer.
Vince ne veut plus continuer cette conversation, car il souhaite éviter à tout prix une dispute répétitive. Elle boit son café et avale son cachet. Sans un mot, elle va prendre son bain. Pendant ce temps, Vince allume la télévision, il regarde les informations, fatigué, assis sur le canapé. Au bout d’une heure, l’eau coule sous la porte de la salle de bain. Vince comprend immédiatement et défonce la porte. Elle essaie de se noyer en laissant l’eau couler. Il la prend sous les bras et la sort de la baignoire, l’enveloppe dans une serviette pendue sur le côté. Quelques minutes s’écoulent avant qu’elle ne se lève et reprenne ses esprits. Assise sur le sofa, elle éclate en sanglot. Sa peine et sa douleur sont trop fortes. Après avoir épongé l’eau de la salle de bain et du salon, il s’installe près d’elle et la garde près de lui durant de longues minutes. Consolée, rassurée, elle s’habille. Seule dans la chambre où sont pendus une longue robe noire et un gilet noir, un chapeau noir, prêté pour l’occasion est posé sur le fauteuil. Elle se vêt difficilement. Un léger maquillage, simplement pour cacher les cernes et les rougeurs, elle est prête. Son sac sur l’épaule, son bras sous celui de son frère, le seuil franchi, ils se dirigent vers l’extérieur. Emily n’est pas sortie depuis quatre jours. Le ciel est bleu, les oiseaux chantent, les enfants avec leurs parents rient. Le contraste parfait avec son appartement lugubre et triste. Devant ce bonheur palpable, Emily se remet à pleurer de plus belle. Le maquillage coule le long de son visage, fini le maquillage qui cache. Ils avancent lentement vers la voiture de Vince.
Au bout de la rue, un homme traverse la rue. Il est grand, mince, aux larges épaules, cheveux châtains. Emily court, court vite, très vite, comme pour gagner une course de vitesse. Elle croit que c’est l’homme de sa vie. Pour elle, il n’est pas mort. Arrivée à sa hauteur, elle l’enlace et lui dit qu’il n’avait pas le droit de l’abandonner, en insistant sur le fait qu’il n’en avait pas le droit. L’homme surpris et ému par la peine de cette jeune femme, lui répond gentiment qu’elle se trompe de personne, devant son désarroi, il la réconforte. Emily pleure dans les bras de l’inconnu, elle le serre fort. Son frère arrive enfin pour récupérer sa sœur :
– « Merci monsieur, je suis vraiment désolé, elle a perdu son mari il y a quatre jours

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