Putain de suicide
100 pages
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Putain de suicide , livre ebook

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Description

Tony a fait l'expérience douloureuse du mal de vivre. Au départ de la femme qu'il aime passionnément, il décide d'en finir. Quel que soit le nom qu'on lui donne : dépression, burn-out ou encore crise existentielle, son état de souffrance psychique est tel qu'il songe au suicide comme seule échappatoire possible. Mais sa tentative malheureuse ayant échoué, il se réveille prêt pour un nouveau départ, comme libéré d'un poids trop lourd. L'écriture achève le processus de reconstruction de l'estime de soi en le mettant face à lui-même. Ici rassemblées, les lettres enflammées, dans lesquelles l'amant délaissé déclare son amour inconditionnel, sont les derniers vestiges d'un passé enfui à jamais.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 octobre 2017
Nombre de lectures 1
EAN13 9782414135264
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-13524-0

© Edilivre, 2017
Exergue


« Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d’amour ». Ou bien :
« D’amour mourir me font, belle Marquise, vos beaux yeux ». Ou bien :
« Vos yeux beaux d’amour me font, belle Marquise, mourir ». Ou bien :
« Mourir vos beaux yeux, belle Marquise, d’amour me font ». Ou bien :
« Me font vos yeux beaux mourir, belle Marquise, d’amour. »
Le Bourgeois gentilhomme, II, 4 Molière
Putain de suicide
 
 
Lassitude, fatigue, épuisement, évanouissements, vomissements, démotivation, panique, agacement, anxiété professionnelle, angoisse, déprime, exténuation, claustrophobie, dépression, anxiété sociale, sudation excessive et insupportable, alcoolisme chronique, dépendance psychotrope, burn-out, tentative de suicide, suicide…
Off.
Des maux de notre temps. Des mots effrayants que nous fuyons tous, de crainte que la folie ne soit contagieuse. Des mots démoniaques pour une véritable maladie dont le seul remède est la victime elle-même.
Oui, l’Homme peut être psychologiquement atteint. Atteint dans son âme. Souffrant dans son existence.
Malade de n’être plus lui-même, parce qu’il a vécu à l’encontre de ce qu’il est.
Fondamentalement.
Malade d’avoir donné plus qu’il n’en est capable, pour le bon vouloir que ceux qui ont profité de sa générosité.
Malade à cause de lui, parce qu’il est incapable de dire non et d’aller au conflit.
Malade à cause des autres.
A l’origine, j’imaginais que le burn-out était exclusivement lié à la pression subie au travail. J’ai découvert, à mon corps défaillant et mon cœur branlant, qu’il peut surgir brutalement dans la vie de nos sentiments.
Fatigue, épuisement, désamour, agacement, vomissements, angoisse, déprime, exténuation, dépression, anxiété, sudation extrême, alcoolisme palliatif, burn-out, tentative de suicide…
Off.
En voulant trop aimer, j’ai mal aimé. En voulant sans cesse la surprotéger, elle est partie se protéger. Quand elle est partie, je me suis tué.
Ces quelques pages sont pour moi ma seconde naissance, pour tenter de vivre à nouveau. Ces quelques pages participent de ma naissance, ma re-naissance, ma co-naissance.
J’y retrace tout, en vérité et surtout en vérité de ce qu’il m’a semblé avoir vécu. Il s’agit là de Ma Vérité.
 
 
Paris, le 30 mai 2016
Mon Amour chérie,
Je ne voulais pas t’écrire.
Là. C’est dit. C’est écrit. C’est posé.
Comme un tatouage sur la peau.
Comme un chemin dans nos cœurs.
Je ne voulais plus t’écrire. Je suis en voie de guérison. Je ne veux plus t’écrire.
Je veux fuir ce passé que je désire taire, sans jamais le perdre de vue.
Je ne veux plus t’écrire parce que je souhaite avancer. Tu disparais parce que j’avance.
Une amie m’a conseillé de t’envoyer un mot. Ce mot.
Ce mot pour partager les maux qui nous rongent. Ce mot pour partager nos maux qui me rongent. Ces maux que façonnent nos rongeurs et fascinent mes docteurs.
Je sais hélas que tu ne me répondras pas. Tu ne me réponds d’ailleurs plus depuis plusieurs jours.
Je ne sais pas pourquoi. Je ne sais plus pourquoi. Je ne sais plus pour quoi. Le passé est dépassé. Au préfixe près, j’ai failli cependant trépasser.
A un dixième de seconde près. A quinze centimètres près.
Je suis aujourd’hui vivant et je ne veux pas t’écrire. Je suis aujourd’hui vivant et je ne veux plus écrire.
Je ne le veux pas parce que je t’aime encore. Je ne le veux pas parce que je nous pleure toujours.
À un verbe près. À un Être près.
Ce midi, j’ai rencontré un hypnothérapeute 1 , un maître en hypnose ericksonienne. En bref, un homme que jamais je n’aurai pu croiser autrement que pour me guérir de nous !
Notre entrevue fut des plus extraordinaires. D’un souffle, il souhaitait que je baptise mes mains pour que je leur donne vie. Quelle idée ! Comment s’y prendre ? Un nom. Il faut que je les nomme. Je dois humaniser mes mains. Quel nom donne-t-on à ses mains ? ‘Main droite’ et ‘Main gauche’ ?
Te connaissant, tu aurais été comme je le fus. Décontenancée.
Jusqu’à ce qu’un arbre apparaisse. J’ignore pourquoi. J’ai pensé « arbre ». Sans doute parce qu’un arbre est fort. Un arbre est vivant. Un arbre ne se suicide pas. C’est inoffensif. C’est gentil. C’est doux. C’est fort. C’est essentiel à la vie un arbre !
J’ai alors donné un nom à ma main gauche : le Hêtre ; j’ai pris une respiration et j’ai appelé ma main droite : le Chêne.
J’étais très étonnamment ému. Je venais d’accoucher de mes mains par le simple fait de les étiqueter, de leur donner un nom, de leur donner un rôle, de leur donner vie.
Facile.
La séance s’est aussitôt arrêtée.
Le thérapeute et moi venions de comprendre instantanément, et en deux petits mots, ce mal Hêtre…
Comment Être lorsque nous sommes enchaînés ? Comment briser le Chêne qui enferme le Hêtre ? Comment l’Être et la Chaîne peuvent-ils communier ? Comment peuvent-ils communiquer ? Comment être soi-même parce que tous les autres sont déjà pris 2 .
Être libre, c’est être soi-même. Se défaire du chêne, se défaire de ses chaînes, c’est trouver le Hêtre. C’est Être ; c’est écouter.
Être. Ne plus paraître. Rejeter le superflu. Devenir maître de sa Vie, de son passé, de son avenir et surtout Être au Présent.
Si l’enfer, c’est les autres 3 , c’est parce que nous voulons être au regard de l’autre. Nous paraissons. Or, paraître, c’est créer un sentiment de supériorité et non d’égalité par rapport à l’autre.
Aujourd’hui, je n’attends plus rien de l’autre, parce que je veux être. Je n’attends rien de toi parce que je t’aime.
J’ai réconcilié mon Hêtre et mon Chêne en unissant mes mains. Une énergie nouvelle est apparue, laissant glisser une larme de joie sur mes joues.
Je suis aujourd’hui heureux. J’espère avoir de tes nouvelles.
Tony
 
 
Paris, le 12 juin 2016
Mon Amour chérie,
Comme je l’imaginais, je n’ai pas eu de réponse de ta part.
Pour être sincère, je n’ai pas désiré t’en laisser le temps.
Je réfléchis à notre histoire.
J’ai décidé de nous dévoiler. Épisodiquement. En fonction de mon ressenti du moment. Sans doute avec des retours. Sans jamais déformer la réalité de ce que j’ai vécu ou cru vivre dans ma chair et mon cœur.
Je suis résolu à l’honnêteté. Tu as bien lu. Depuis la réunion de mon Hêtre et de mon Chêne, l’harmonie s’est installée à nouveau. Je fais connaissance de mon être.
Je veux devenir honnête avec moi pour que tu comprennes que je ne serai honnête avec toi que si je ne nie plus l’évidence, que si je ne me mens plus.
J’ai voulu mourir en te croyant disparue.
Mon corps a cru que s’écraser au sol depuis le 4 è étage permettrait à mon âme de s’affranchir des non-dits et de mes mensonges.
En fait, mourir, si cela est renaître ailleurs, c’est surtout mourir ici.
J’ai crié au secours. J’ai hurlé mon Amour. A sept personnes. Sept jours pour exécuter la semaine. Sept jours pour achever un homme qui a mis quarante-deux ans à se construire. Sept années entre la décision de divorcer de mon premier amour et ce jour.
J’ai heureusement été entendu par ceux qui auraient dû dormir ce soir-là.
Sapeurs-Pompiers, Policiers, Urgentistes… et mes amis. Tous étaient là pour pleurer avec moi. Tous étaient là pour m’arracher à la mort et me faire vivre à nouveau.
J’ai voulu en finir parce que ma vie sans toi ne se peut pas.
J’ai voulu en terminer parce qu’il ne restait plus que la moitié de moi. Et je pensai que la meilleure partie de moi avait fui avec toi. Il ne me restait donc plus rien.
Tu étais mon oxygène. Tu es mon oxygène.
Tu fus celle par qui et pour qui je respirai.
Tu es celle par qui et pour qui je respire.
Notre complicité fut tellement immense et intense que rien ne devait ou pouvait l’anéantir.
Et pourtant.
Je sais que, depuis quelques mois, tu avais changé. Un bouleversement moral dû à la fatigue d’une satanée de maladie qui a volé ta joie de vivre. Fatigue, angoisse, souffrances articulaires. La maladie t’a accaparé.
Les médecins t’ont déconseillé d’avaler du gluten pour éviter la survenance d’autres pathologies auto-immunes. L’endocrinologue t’a recommandé d’arrêter la consommation de tabac… Bref, en l’espace d’une semaine, tu as radicalement dû modifier ta façon de vivre. Sans sommation.
La thyroïde a eu raison de ton sourire. L’arthrose a eu raison de ton corps.
J’étais là. Je t’ai soutenu. J’ai essayé de te porter pour alléger ton mal-Hêtre.
Tu avais changé encore en me voyant m’enfoncer dans mes problèmes professionnels.
Nous avions changé aussi à cause d’un mythomane qui avait fait de nous ses marionnettes.
Que nous arrive-t-il ?
Je t’ai caché mes angoisses. Je t’ai menti. Je t’ai menti par protection. Mais j’ai tout de même menti. Je me suis menti. Je t’ai menti.
Je me suis enfermé dans l’alcool pour tenter de survivre moralement.
Je me suis manipulé. Je t’ai manipulé. Je me suis caché la vérité. Je t’ai caché la vérité.
Mentir, par action ou par omission, n’est pas simplement énoncer ou non la réalité.
Mentir, c’est trahir. Mentir, c’est tuer la confiance portée en l’autre.
Je le sais aujourd’hui.
Quel deuil pour la confiance que nous avions l’un pour l’autre !
Même dit avec une bonne intention, un mensonge reste un mensonge.
De mémoire, Bouddha a dit que «  nul ne peut être sur le chemin s’il n’est lui-même le chemin . » Si je suis ce chemin, je suis le mensonge.
J’ai menti par facilité, parce que le chemin de la vérité est difficile.
Étroite est la porte qui mène à la vie 4 . Même l’Évangile selon Marc souligne que...

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