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EAN13
9782824055244
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
3 Mo
Le voyage aux Pyrénées fut un des grands classiques du XIXe siècle : Taine, Thiers, Hugo et bien d’autres s’y sont essayé tout au long du siècle. Celui entrepris par Vincent (de) Chausenque est d’une toute autre trempe : un voyage pédestre de l’Atlantique à la Méditerranée qui eut, à son époque, un grand retentissement. La relation de ces voyages pédestres fut à l’origine de nombre de vocations pyrénéistes de la seconde moitié du XIXe siècle et annonçait la randonnée de haute-montagne du XXe siècle.
Un ouvrage précieux d’un grand précurseur qu’il faut redécouvrir : Le livre Ier comprend : l’Introduction ; le Béarn et le Pays basque. Le livre II est entièrement dédié aux Hautes-Pyrénées. Le livre III à l’Ariège et au Roussillon (Pyr.-Orient.) ; enfin le livre IV s’attache au Comminges et aux sources de la Garonne.
Vincent de Chausenque (1781-1868), né à Gontaud (Lot-et-Garonne), officier topographe, pyrénéiste. Il est envoyé dans les Pyrénées, en vue d’établir les cartes de Tarbes, Lourdes et Barèges. Ses premières excursions autour de Barèges et de Cauterets sont le point de départ d’une passion pour les Pyrénées qui ne le quittera plus. Il quitte l’armée en 1808 et à partir de 1822, il multiplie les excursions le long du versant français de la chaîne pyrénéenne ce qui donnera son monumental ouvrage Les Pyrénées ou voyages pédestres..., initialement paru en 1834, puis remanié et augmenté dans une version définitive en 1854.
Nouvelle édition, dans une nouvelle présentation, qui remplace la précédente qui datait de 2014.
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Même auteur, même éditeur :
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Tous droits de traduction de reproduction et d’adaptation réservés pour tous les pays.
Conception, mise en page et maquette : © Eric Chaplain
Pour la présente édition : © edr/ EDITION S des régionalismes ™ — 2012/2014/2020
Editions des Régionalismes : 48B, rue de Gâte-Grenier — 17160 cressé
ISBN 978.2.8240.0447.1 (papier)
ISBN 978.2.8240.5525.4 (numérique : pdf/epub)
Malgré le soin apporté à la correction de nos ouvrages, il peut arriver que nous laissions passer coquilles ou fautes — l’informatique, outil merveilleux, a parfois des ruses diaboliques... N’hésitez pas à nous en faire part : cela nous permettra d’améliorer les textes publiés lors de prochaines rééditions.
AUTEUR
vincent de CHAUSENQUE
TITRE
LES Pyrénées ou voyages pédestres dans les régions de ces montagnes depuis l’Océan jusqu’à la Méditerranée livre iv : sources de la garonne comminges
QUATRIÈME PARTIE : SOURCES DE LA GARONNE
CHAPITRE PREMIER
Désignation des sources. — Antiquités de Martres-Saint-Gaudens. — Vallée de la Garonne. — Saint-Bertrand. — Bassin de Luchon.
J ’avais vogué toute la nuit sur les eaux de la Gironde, lorsqu’au matin, apercevant ses rives que de basses vapeurs suffisaient pour voiler, j’admirai la vaste étendue que prend vers son embouchure le plus beau fleuve des Pyrénées, et je formai le projet d’en visiter les sources. C’était en effet une lacune qui me restait à remplir. Habitant des plaines qu’il fertilise et ne ravage que trop, j’avais plus d’une fois suivi son cours, depuis les montagnes jusqu’aux rochers du grand phare, qui a remplacé la tour de Louis-le-Débonnaire (1) , où ses eaux viennent choquer des vagues de l’Océan toujours fertiles en naufrages. Que de fois aussi j’avais porté un œil d’envie sur les sommités glacées d’où découlent les mille torrents qui concourent à le former. Les monts qui les voient naître, situés à égale distance des deux mers, portent les plus hauts pics, les glaciers les plus étendus ; et la Maladette, point culminant de leur groupe comme de toute la chaîne, en domine les divers cours. Ainsi, en faisant un pèlerinage aux chaînons extrêmes où sous des sommités d’Espagne comme de France, se cachent les sources du fleuve des Gascons, je devais voir la partie la plus haute des Pyrénées, celle où les circonstances qui accompagnent les grandes hauteurs du globe sont plus marquées, où les phénomènes qui en dérivent ont plus d’énergie. Que d’intérêts réunis dans ce voyage !
La Garonne tire probablement son nom de deux mots celtiques, garv avon, rapide rivière. Cette terminaison avon, dont nous avons fait aône et simplement me, est commune à un grand nombre de rivières situées dans l’ancien territoire des Celtes. Les cours d’eau qui la composent étant très nombreux, je précise ceux qui par leur importance méritent d’être appelés ses sources. Laissant donc de côté ses trois grands affluents, la Neste, le Salat et l’Ariège qui ne s’y réunissent que dans les plaines, je ne considère comme tels « que ceux qui concourent dans l’intérieur des montagnes, et qui naissant dans la haute chaîne, ont un volume d’eau considérable. De ceux-ci j’en reconnais cinq, dont les trois premiers sont sur le territoire français, savoir :
1° Le Go qui sortant des glaciers d’Oô, parcourt la vallée de l’Arboust jusqu’à Bagnères-de-Luchon.
2° Le torrent de Lis qui né dans les glaciers de Carbious et du Maupas, arrose un des plus beaux vallons des Pyrénées.
3° Celui qui descendu du port de Vénasque prend le nom de Pique ou Garonne jusqu’au-dessous de Cierp, où il se jette dans la Garonne espagnole.
4° Le D joueou qui prend sa source au grand glacier de la Maladette et s’engouffre sous la montagne du Toro, pour ressortir au fond de la vallée d’Artigue-Déline et s’unir à la Garonne sous la butte où fut Castelléon.
8° Enfin la Garonne proprement dite, qui depuis le col de Béret, où deux jolies fontaines lui donnent naissance, parcourt tonte la vallée d’Aran dont elle reçoit les eaux, se grossit du Djoueou, et au-dessous de Saint-Béat, de la Pique qui lui porte le tribut des eaux françaises et sort des montagnes après Saint-Bertrand.
Le Rio-Negro de Viella, le Rio d’Artiez et quelques autres du Haut-Aran, quoique descendus aussi de la haute chaîne, sont trop peu considérables pour être comptés.
Tels sont les torrents que je considère comme les sources de la Garonne et les groupes divers que je me proposais d’explorer.
De Toulouse, on a une vue très étendue sur toutes les Pyrénées de Test depuis les monts de la Garonne jusqu’au Canigou. Sur cette longue barrière que la neige partout couronne, où cent pics peu distincts sont les cimes culminantes qui envoient à l’Océan l’Ariège, le Salat, la Neste et la Garonne, comme d’autres eaux à l’autre mer, toutes dominées à l’est des Monts Maudits, par les larges épaules du Mont-Calm et de la pique d’Estats, les Pyrénées n’ont rien perdu de leurs grandeurs. Toujours fières de leurs têtes glacées où se jouent les tempêtes, elles vont se mirer dans ces flots moins bruyants que le soleil voit les premiers battre leurs roches tout à coup abaissées, tandis que la grande mer n’a sur ses bords que de monotones chaînons, riche et fantastique rideau qu’admirent le savant, le peintre, le poète, impatients d’y porter leurs explorations ou de s’inspirer de leurs sublimes scènes. Le plus beau point de vue est du haut du château voisin du village de Vieille-Toulouse, que Soult fit fortifier lors de ce grand fait d’armes où fut complétée sa couronne militaire, et qui compte dans la gloire française. Ce plateau célèbre à plusieurs titres, passe pour avoir été le lieu de la cité des Tectosages ; opinion fortifiée par la grande quantité de monnaies phéniciennes, celtibériennes et gauloises qu’on y a trouvées.
J’y visitai à cette époque, avec beaucoup d’intérêt, un monument d’une éminente utilité, dont j’avais vu jeter les fondations trois ans auparavant : le château d’eau construit au bout du pont vers Saint-Cyprien, pour fournir de l’eau dépurée à toutes les parties de cette grande ville. Le système en est fort simple : dans le gravier voisin, on a creusé un bassin entouré de digues assez élevées pour dominer les grandes crues, et l’eau de la Garonne qui, rapide et légère, est très salubre, filtrant au travers d’une grande épaisseur de sable et de cailloux, où elle se dépouille de toute souillure, le remplit d’une eau excellente. De là, un canal souterrain la conduit au château-d’eau, qui consiste en un soubassement circulaire, servant de base à une haute tour. Deux pompes aspirantes et foulantes, mues par la chute d’un petit courant dévié de la Garonne, élèvent les eaux purifiées jusqu’à un réservoir circulaire dans l’étage supérieur où c’est plaisir de les voir en tout temps circuler pures et limpides. De là, tombant de tout leur poids, elles remontent dans des tuyaux pour traverser le pont et par cent fontaines intarissables, dont plusieurs d’un dessin charmant vont embellir les places principales et répandre dans toute la ville l’élément indispensable comme la fraîcheur et la salubrité si précieuse dans le Midi. Ce beau projet, conçu et arrêté sous l’administration d’un maire de Toulouse (2) , a été exécuté sous celle d’un autre dont le nom y est gravé sur le marbre. Sic vos non vobis ....
Dans la diligence de Luchon, était le segnor Troï, le plus riche Espagnol de la vallée d’Aran, quoique son costume et ses manières le distinguent peu du commun des Catalans. Tout glorieux d’un château qu’il venait de faire bâtir à Arros, lieu de sa résidence, et l’admiration du pays, il m’invita à aller en juger moi-même quand je visiterais sa vallée. À Muret, existent encore quelques vieux pans de ces remparts qui le défendirent contre le roi d’Aragon, lorsque ce prince perdit la vie dans les champs voisins, après avoir vu son armée taillée en pièces par Simon de Montfort. La vaste plaine semble s’étendre encore, et ces longues routes, dont les clochers de No