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Description

Les valeurs de la République sont universelles. « République », du latin res publica, au sens propre « chose publique », désigne l’intérêt général, le gouvernement, la politique et enfin l’État. La république (Politeia) de Platon, Le politique (Politikie) d’Aristote et De la république (De re publica) de Cicéron traitent tous des formes de gouvernement. Res désigne la cause plaidée. Historiquement il s’agit de la cause de la plèbe, plaidée par le tribun - représentant des « tribus » - devant le Sénat romain composé des patriarches des familles connues de Rome.
En 1576 Jean Bodin la définit dans Les six livres de la République comme le « droit gouvernement de plusieurs ménages et de ce qui leur est commun, avec puissance souveraine ». Jean-Jacques Rousseau, dans Du contrat social, comme « tout État régi par des lois, sous quelque forme d’administration que ce puisse être ; car alors seulement l’intérêt public gouverne et la chose publique est quelque chose. Tout gouvernement légitime est républicain. »
République prend alors le sens de communauté d’esprit ou d’idée, dans le sens d’une recherche du bien commun dans un domaine donné.
Un des objets privilégiés du modèle républicain est l’approfondissement des notions de : nationalité fondée sur la citoyenneté, intégration, laïcité, éducation civique, mission fondatrice de l’Ecole, égalité de tous devant la loi, prévalence de l’intérêt général, organisation territoriale équilibrée, garantie des libertés publiques, définition et rôle des services publics, civisme versus « montée des communautarismes » etc., ainsi que le développement, à partir de ces notions, du dialogue entre les cultures et entre les nations. A l’heure des communautarismes, de la désintégration du tissu social et de l’espace public, ce modèle républicain est de pleine actualité.
A partir des valeurs républicaines, il s’agit d’ouvrir un chemin d’universalisation et de fonder la paix sur le dialogue des cultures, les échanges et la reconnaissance mutuelle des différentes nations.

Informations

Publié par
Date de parution 13 octobre 2017
Nombre de lectures 31
EAN13 9782312055923
Langue Français

Extrait

Retour aux Fondamentaux
Étienne Palle
Retour aux Fondamentaux
Pour une République Civique ( Manuel à l’usage du citoyen)
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2017
ISBN : 978-2-312-05592-3
Avertissement aux lecteurs
Le présent recueil est une compilation dont l’objet est de rappeler, informer, expliquer au lecteur les règles et les principes fondamentaux du système républicain qui fondent notre société, comment en restant d’actualité, ils peuvent aujourd’hui apporter, dans l’intérêt du bien commun, des réponses et des solutions aux difficultés du vivre ensemble.
L’intention de l’auteur par son choix et sa méthode est de décrire ces différentes notions au travers d’extraits de textes d’auteurs qui ont participé par leurs écrits, leurs conférences, leurs discours ou leurs interviews au débat sur les valeurs de la République .
Avant -propos
R ES P OPULI
Les valeurs de la République sont universelles.
« République », du latin res publica , au sens propre « chose publique », désigne l’intérêt général, le gouvernement, la politique et enfin l’État. La république ( Politeia ) de Platon, Le politique ( Politikie ) d’Aristote et De la république ( De re publica ) de Cicéron traitent tous des formes de gouvernement. Res désigne la cause plaidée. Historiquement il s’agit de la cause de la plèbe, plaidée par le tribun – représentant des « tribus » – devant le Sénat romain composé des patriarches des familles connues de Rome.

En 1576 Jean Bodin la définit dans Les six livres de la République comme le « droit gouvernement de plusieurs ménages et de ce qui leur est commun, avec puissance souveraine » . Jean - Jacques Rousseau , dans Du contrat social , comme « tout État régi par des lois, sous quelque forme d’administration que ce puisse être ; car alors seulement l’intérêt public gouverne et la chose publique est quelque chose. Tout gouvernement légitime est républicain. »
République prend alors le sens de communauté d’esprit ou d’idée, dans le sens d’une recherche du bien commun dans un domaine donné.
Un des objets privilégiés du modèle républicain est l’approfondissement des notions de : nationalité fondée sur la citoyenneté, intégration, laïcité, éducation civique, mission fondatrice de l’École, égalité de tous devant la loi, prévalence de l’intérêt général, organisation territoriale équilibrée, garantie des libertés publiques, définition et rôle des services publics, civisme versus « montée des communautarismes » etc., ainsi que le développement, à partir de ces notions, du dialogue entre les cultures et entre les nations. À l’heure des communautarismes, de la désintégration du tissu social et de l’espace public, ce modèle républicain est de pleine actualité.
À partir des valeurs républicaines, il s’agit d’ouvrir un chemin d’universalisation et de fonder la paix sur le dialogue des cultures, les échanges et la reconnaissance mutuelle des différentes nations.
Civilizatio
C IVILISATION COMMUNE
La civilisation caractérise l’état d’évolution d’une société donnée, tant sur le plan technique, intellectuel, politique que moral, sans porter de jugement de valeur. À ce titre, on peut parler de civilisations au pluriel et même de civilisations primitives.
Elle développe des normes de comportements en société , comme la chevalerie. Une société définit souvent son type d’homme idéal (l’« homme de bien » de Confucius, l’« honnête homme » du XVII e siècle européen, le « gentleman » de l’Angleterre victorienne…).
Le comportement civilisé est celui qui permet aux hommes de vivre ensemble pacifiquement. Un mythe rapporté par Platon dans Protagoras distingue les apports de la technique de ceux de la civilisation. Prométhée a apporté aux hommes les arts et les sciences, mais les hommes ne parviennent pas à s’entendre et à profiter de ces présents : ils continuent à vivre comme des animaux. Zeus leur fournit alors la pudeur et la justice, c’est-à-dire la possibilité de prendre en compte les autres membres de la société et de régler les différends de manière pacifique et ordonnée : les hommes peuvent alors construire la vie en Cité . La civilisation apparait comme étant le moyen pour les hommes de s’élever au-dessus de la condition animale.
Jusqu’au XVIII e siècle, l’idée de civilisation s’exprime par la « politesse » et la « civilité ». Ces comportements contiennent une connotation, justifiée ou non, de supériorité morale : de la classe noble sur les classes populaires, de l’Europe sur les « barbares ». Saint - Simon , en 1717, est fasciné par le mélange chez le tsar Pierre I er , en visite à Paris , d’une « politesse » remarquable et de « cette ancienne barbarie de son pays qui rendait toutes ses manières promptes, même précipitées, ses volontés incertaines » . La civilisation s’observe non seulement dans la vie de la Cité , mais aussi dans toutes les circonstances de la vie quotidienne : manières de table, contrôle de son corps en société… Norbert Elias a étudié ce « processus de la civilisation » : selon lui, les classes les plus élevées de la société ont dû apprendre peu à peu à maîtriser leurs pulsions pour s’adapter à un monde dans lequel les contacts entre les individus sont de plus en plus importants, condition d’apparition de l’État moderne.
La civilisation suppose donc l’existence de lois et de règlements destinés à éviter que les gens ne deviennent violents. Mais la possession de forces autorisées à recourir à la violence, telle que la police ou l’armée ne disqualifie pas une culture qui prétend être civilisée. Le pays « civilisé » se distingue par la manière dont la violence est utilisée : dans un État moderne , toute force armée doit relever de l’État, qui a le « monopole de la violence légitime » selon l’expression de Max Weber.
L’Europe, et les États-Unis aujourd’hui, se pensent en modèle et ce qui s’affiche continuellement dans les médias fait état d’un seul monde occidental qui incarne cette base de références culturelles, politiques, économiques. Malgré la polysémie qui se cache derrière ce terme, c’est une notion qui, dans son sens englobant, oriente les recherches académiques, les réflexions politiques, les débats journalistiques.
La conception d’un monde occidental a un caractère mythique, car reposant sur une soi-disant homogénéité, elle nie les différences qui ont toujours structuré le continent européen. Il n’y a pas de continuité historique qui voit une Europe homogène et pacifique. Claude Prudhomme , historien, a soulevé que l’évolution du monde occidental va vers le triomphe d’une véritable « essentialisation » du terme géographique au profit de valeurs et de comportements. On essaie de mettre avant un caractère mystifié d’un monde occidental dominant, pacifiste, homogène. S’en élèvent plusieurs risques : « Dérive ethniciste et raciste , qui attribue le succès du monde occidental à des données démographiques et biologiques ; dérive culturaliste qui affirme la supériorité du modèle par son fondement religieux (chrétien en l’occurrence) ou philosophique (l’avènement de la raison). Le raisonnement tiré de l’analyse historique est alors effacé au profit de l’affirmation de vérités ontologiques qui attribuent au monde occidental le privilège d’avoir fait triompher la raison et la science et revêtu une signification et une valeur universelles ». Il faut alors se détacher de cette idéalisation de l’histoire du continent européen qui aurait trouvé une unité culturelle, philosophique, voire politique. L’existence et la mise en place du marché commun participe de cette volonté.
Ceci souligne l’épineuse question des aires d’influence religieuse, qui participe, elle aussi, à la définition de la civilisation occidentale . Il faut nuancer ces particularités trop généralisatrices du monde occidental, vu comme homogène. La situation tend à se compliquer dans le monde moderne, précisément parce que l’un des traits caractéristiques de la « civilisation occidentale » con

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