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220 pages
Français
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Français

Description

Un bourdonnement tellement puissante qu'il s'assimilait même à un vrombissement d'aéronef soviétique de la Seconde Guerre Mondiale. On entendait des vrrrrrr et des zrrrrrrrrrr ! C'étaient des abeilles ! Une importante nuée d'abeilles. La grande et épaisse armée d'abeilles se subdivisa en plusieurs bataillons. Lesquels foncèrent chacun, de façon chorégraphique, vers les amphithéâtres. Les essaims d'abeilles entrèrent dans les salles, dépassèrent et contournèrent tous les étudiants présents et, en une vitesse de lumière, atteignirent l'estrade où ils se déchargèrent sur les enseignants. C'était le sauve-qui-peut, la débandade ! Même les assistants des professeurs, n'ont pas cru devoir porter instantanément secours à leurs patrons qui gigotaient convulsivement sous l'armée des volatiles. L'instinct de survie étant plus fort que l'esprit de solidarité et d'assistance, ils n'ont alerté les secours qu'une fois à l'extérieur. C'est ainsi que nos enseignants furent évacués d'urgence.

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Informations

Publié par
Date de parution 03 décembre 2020
Nombre de lectures 5
EAN13 9789998206489
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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Soixante-neuf
Sirénou rythmait ses pas au son des tambours Les Frères Guèdèhounguè
FLORENT HOUNDJO
69 Soixante-neuf
ROMAN
© Savanes du Continent ISBN : 978-99982-0-648-9 Illustration de couverture : Savanes du Continent
RomarIc,
Rends-moI a Lamme de ton écat quI it a VoIe
Ouvre-moI ’antre des EsprIts supérIeurs
Muse fraternee au cIe trop tôt retournée
Adresse aux anges de umIère e soule épars
RIen, ce rIen répandu sur du feuIage banchI
I sIed que tu portes cette pume naIssante
Comme ’AIge roya, e duvet de RenaIssance !
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Un enfant, c’est un ange, à cet âge-là, les ailes, ça n’est pas encore tombé
Victor Hugo
ssis sous un grand manguier, non loin de l’école A de la ville, l’homme, visage émacié, menton sou-ligné d’une barbiche de plusieurs mois, avait l’air de mé-diter. De méditer sur la vie, ses avers et ses revers ; sur le lever et le coucher du soleil ; sur le vent qui soufe, l’eau qui coule et le feu qui brûle. De méditer sur tout. Sur les joies, les peines, la chance, la guigne... Bref, l’homme méditait sur l’humain. Il voguait au gré du courant sombre de ses pensées… Il plongea sa main dans son boubou, en sortit une cigarette et l’alluma d’un coup de briquet. Il se t plai-sir, aspirant profondément une bonne dose de fumée. Il semblait jouir, mais la violente quinte de toux qui suivit la danse des fumées le ramena de loin. Il se leva, se racla la gorge et propulsa un crachat visqueux dans le sable. Il se rassit, prit un livre à son chevet. Son bréviaire.
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C’était devenu un rituel ordinaire. Le rituel du frou-frou régulier des pages. Des pages qui sifaient, parce que prises de vertige. Des pages qui tournaient et tour-naient sans cesse. Des pages culbutées par un index aussi robuste que celui d’un ouvrier anglais du dix-neuvième siècle. Des pages qui se froissaient et se détachaient. Aujourd’hui encore, l’homme tourna et tourna encore plusieurs pages de son bréviaire. Des pages des livres de Job et de Daniel. Quand il eut ni son rituel, l’homme se leva à nou-veau et marcha vers le caniveau en face de lui. Il ouvrit sa braguette et en t sortir un membre aussi effarant 1 que celui d’un chevalwassangari. À vrai dire, il pissa plus qu’un coup. Il pissa plusieurs coups. Plusieurs coups en un seul jet. Ça coulait dru et à ots. On dirait un robinet cassé. À la n, il se moucha bruyamment puis s’essuya avec un petit tissu autrefois blanc, mais désormaiseuri d’une multitude de couleurs. La nuée de mouches susci-tées aussitôt témoignait de la propreté du torchon. De retour, il plia ses cliques et claques puis referma son sac rastolé par endroits avec des feuilles de palmier et le mit en bandoulière. À peine avait-il bifurqué dans la première ruelle que deux petites voix l’interpellèrent : — Bonjour tonton. L’homme pivota. À la vue de ses deux jeunes amis, son âme tressaillit de joie et son visage s’illumina. Qui d’autre encore dans ce pays pouvait lui décerner l’hono-rique titre de « tonton» si ce?n’était Kamal et Jimmy Les seuls qui semblaient le convaincre qu’il représentait
1 LIgnée royale au nord du BénIn
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