À bord de l’Étoile Polaire
322 pages
Français

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À bord de l’Étoile Polaire , livre ebook

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Description

Après mûre réflexion et beaucoup d'hésitation, Guénolé Le Clégac’h et sa femme Anne-Gaud finissent par accepter la proposition de l’oncle maternel de ce dernier et de quitter leur chère Bretagne natale pour déménager à Sète et reprendre son affaire de pêcherie et l’hostellerie attenante. C'est donc le cœur un peu serré que le couple pampolais embarque à bord de la goélette L’Étoile Polaire mais au bout de quelques heures de navigation, une violente tempête s’abat sur le navire et le capitaine Maître Trimadellec décide de prendre la direction de l’île de Jersey. Là, nos deux passagers passent deux jours merveilleux sur cette île étonnante qui bénéficie d’un doux microclimat dû au Gulf Stream tout proche. Puis ils reprennent la mer mais doivent faire face à de nouvelles avaries. Enfin, lorsqu’ils accostent au port de La Rochelle, le morutier sévèrement endommagé, doit être réparé et Guénolé accompagné d’Anne-Gaud ont trois jours pour visiter et profiter de cette jolie cité, de ses boutiques attrayantes et de ses environs non moins charmants. Au cœur du Marais poitevin, ces derniers rencontrent alors Enguerrand, personnage haut en couleur, et surtout sa fille Lili Fleur qui va leur révéler son histoire loin d’être ordinaire.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 avril 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414131150
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-13113-6

© Edilivre, 2019
Prélude
Depuis des siècles, le berceau familial de la famille de Guénolé Le Clégac’h était situé à Loguivy de la Mer, petite cité portuaire mondialement connue, pour la capture du homard bleu. Malheureusement, ce crustacé décapode est très rarement présent dans les casiers lestés au large des côtes bretonnes, en ce début de XXI ème  siècle. Afin de repérer d’un seul coup d’œil cet emblématique port de pêche sur une carte de France, nous le retrouvons aisément en Manche nord, le long des côtes sauvages et enchanteresses du littoral du Goëlo. Ce tronçon côtier s’étend de Tréguier à l’Ouest à Saint-Brieuc à l’Est. Aujourd’hui, ce charmant havre de paix est tourné pour l’essentiel vers le tourisme, grâce à sa douceur de vivre privilégiée et à l’effet bienfaisant du Gulf Stream.
Les ancêtres Le Clégac’h furent tour à tour cuisiniers, domestiques ou les deux à la fois, selon les desiderata de leurs différents employeurs. Depuis des générations, les aïeux de Guénolé vivaient et trimaient, faisant trente-six métiers, trente-six misères, pour gagner deux francs, six sous et leurs bourses étaient le plus souvent vides en fin de mois.
Ce n’était pourtant pas le cas du père de Guénolé qui embrassa le premier la carrière d’équipier-marin, à bord de plusieurs goélettes de Paimpol et des environs qui pêchaient la morue au large de Terre-Neuve, durant plus de quarante années. A la naissance du petit Guénolé, ses parents avaient déménagé de Loguivy à Paimpol, pas plus d’une lieue d’un port à l’autre. Sa mère était souvent seule, mélancolique et dépressive car la pêche à la morue exigeait de longs embarquements et des armements conséquents, pour son matelot de mari qui naviguait régulièrement dans les eaux poissonneuses de Terre-Neuve. Les femmes de marins élevaient souvent seules leurs enfants et pourvoyaient à la bonne marche du foyer en l’absence de leurs maris, durant les longs mois de campagnes de pêche.
Dès sa plus jeune enfance, le jeune Guénolé avait hérité de son père sa passion sans limite pour la mer. Il parcourait inlassablement les quais du bassin de Paimpol, c’est pourquoi la famille très solidaire des marins-pêcheurs le connaissait comme le loup blanc. Toujours avide de connaissances et infiniment curieux, il posait inlassablement d’innombrables questions aux patrons-pêcheurs sur leur métier, les caractéristiques techniques de leurs bateaux et bien d’autres encore. Il embrassa donc tout naturellement la carrière maritime, suivant les traces de son cher papa. Ayant commencé comme mousse à l’âge de dix ans, il se retrouva homme d’équipage à l’adolescence pour finir marin confirmé à seize ans à bord du morutier « Le Tigre des mers », qui mouillait dans la baie de Saint-Brieuc. Il y faisait parfois office de second du capitaine, compte tenu de ses compétences. Grâce à sa solide expérience sur le tas et à ses études brillantes à l’Hydro de Saint-Malo, nom donné à l’Ecole Supérieure de la Marine Marchande, créée par Colbert, Guénolé progressa fortement professionnellement après sa nomination, comme officier de la marine marchande, lieutenant puis capitaine au long cours. Durant une dizaine d’années, il avait sillonné tous les océans du monde. Puis, une excellente nouvelle n’arrivant jamais seule, la même année, fraichement nommé officier, il prit pour épouse la ravissante Anne-Gaud qui résidait à Plouézec, un bourg élégamment fleuri en hortensias multicolores, situé à quelques encablures de Paimpol.
En revanche, dans la famille d’Anne-Gaud, les choses étaient bien différentes. Elle était allée à l’école très jeune car son père voulait lui donner de l’instruction pour la voir devenir lettrée. En effet, celui-ci souffrait douloureusement de n’avoir que peu de connaissances intellectuelles de base. Inconsciemment, il espérait, par ce biais-là, bénéficier même tardivement des études de sa fille ainée en apprenant à lire couramment, à écrire et à compter.
Deux autres sœurs complétaient la fratrie. La cadette Gaëlle était mariée à un agriculteur. Ils habitaient Ploubazlanec, un bourg proche du domicile familial. Quant à la benjamine Solenn, aux dernières nouvelles, elle résidait en Louisiane.
Dès les premiers jours de leur mariage, Anne-Gaud vécut très mal la solitude pesante d’épouse de marin. De surcroit, la jeune femme n’avait toujours aucun enfant à dorloter et à choyer. Ses fausses couches rythmaient malheureusement et inexorablement sa vie d’épouse frustrée. Au bout de neuf années de mariage, aucune naissance ne se profilait à l’horizon, à son plus grand désespoir et à celui de son époux.
Pour chasser sa langueur, Anne-Gaud compensa sa vie un peu trop lisse à son goût, en continuant d’aider ses chers parents, même une fois mariée. Elle ne rechigna donc pas au dur labeur des travaux des champs, jour après jour, au lieu-dit Kervor, à proximité de son père et de sa mère qui habitaient à Kervilin. Hélas, ces derniers allaient mourir dans la fleur de l’âge, à peine quinquagénaires, victimes de la foudre assassine au moment des moissons. Dans de telles conditions, le moral d’Anne-Gaud, déjà chancelant, ne risquait pas de s’améliorer et son immense chagrin se surajouta à la tristesse de sa solitude.
Dès le lendemain du double décès, en tant qu’ainée de la fratrie, elle décida d’annoncer cette perte tragique à Solenn, la benjamine. Celle-ci fut contactée par courrier maritime. En l’absence de sa réponse tant espérée mais jamais arrivée au bout d’un trimestre, Anne-Gaud prit en charge le bien familial, attendant la décision de sa sœur, installée en Amérique. En effet, elle envoyait habituellement deux lettres annuelles, à Pâques et pour Noël. Quelques années auparavant, son mari Erwan, également marin, croyant à sa bonne étoile, tenta un beau jour, le tout pour le tout. Il acheta un bateau de pêche, de taille modeste mais en bon état. La cale suffisamment vaste, pouvait contenir assez de vivres indispensables pour nourrir sa famille, lors de leur longue et périlleuse traversée de l’Atlantique. Mais il engloutit les maigres économies de son couple, car rêveur et aventurier, il avait en tête de rejoindre le cortège des chercheurs d’or, venus du continent européen. Heureusement, le sort lui fut favorable : après un mois d’efforts surhumains, le chanceux mineur trouva une quantité suffisante du précieux minerai dans son petit lopin de terre d’un demi-hectare à Sacramento, dans l’état de Californie. Il commença par rembourser ses dettes puis devint un petit industriel, en revenant tout naturellement au secteur maritime. Dès que sa fortune fut devenue assez conséquente, cette prospérité permit à toute la famille de rejoindre La Nouvelle Orléans, la ville la plus peuplée de la Louisiane. Sans tarder, le mineur devenu millionnaire, racheta une importante entreprise de cabotage. A présent, il possédait une flotte composée de douze bateaux à vapeur, propulsés par des roues à aubes, sur les rives du célèbre fleuve Mississipi.
Héritière « provisoire », entretenant de ses bons soins la ferme familiale à Plouézec, du fait de l’éloignement de l’une de ses sœurs et du désintérêt de l’autre, Anne-Gaud ne voulait, sous aucun prétexte, se séparer du patrimoine de son enfance, rempli de souvenirs. Elle y était née et perpétuait ainsi la tradition, en cultivant les grandes terres potagères, à proximité de la longère typique du paysage fermier breton. Des animaux de basse-cour, quelques cochons, une vingtaine de vaches laitières et deux chevaux de trait composaient le cheptel parental.
De manière récurrente, Anne-Gaud regrettait amèrement les trop longues absences de son mari, devenu capitaine au long cours grâce à ses promotions. Musclé et de haute taille, il aurait certainement été le bienvenu pour les deux traites journalières contraignantes et pour s’occuper de la ration céréalière des animaux, des épuisants vêlages et bien sûr des moissons. A l’évidence, toutes ces lourdes tâches incombant à la vaillante et jeune fermière, prenaient de plus en plus d’ampleur, après à peine cinq années de mariage.
A bout de forces et sans personne pour l’aider, n’ayant pas vraiment le choix, elle embaucha un voisin de ses parents, Amédée Le Louarn, un tâcheron agricole, lui aussi orphelin et tout juste majeur. Un peu simplet mais plein de bonne volonté, il devint aussitôt le chouchou des grands-mères du pays. Il aidait Anne-Gaud à tenir sa ferme propre, mais évidemment selon son rythme et son humeur bien personnels.
Amédée travaillait à sa façon, en particulier, lorsqu’il décidait d’aller, dès l’aurore, faire ses emplettes journalières et celles de tout le petit hameau. Ce gentil farceur se retrouvait ainsi au bourg de Plouézec, chaque matin, ce qui l’arrangeait bigrement en lui permettant de s’éloigner de la ferme, située à la périphérie. Ce grand dadais, fort comme un déménageur, discutait toujours poliment avec Pierre et Paul ou plutôt… avec ses copines du bourg, accompagnées de leurs mères.
– Voulez-vous que je vous aide à porter vos paniers, jusqu’à votre demeure ? Ils sont pleins comme un œuf, Ma Doué Béniguet ! (Mon Dieu béni).
En échange du transport des lourds fardeaux, les ménagères lui répondaient immanquablement :
– En contrepartie, prends ces petits sous, pour t’acheter des sucreries à la boulangerie du bourg.
En effet, ce grand escogriffe raffolait des bonbons, des sucettes et des caramels. Ce solide gaillard se fournissait chez la veuve qui continuait à tenir le commerce de son boulanger habituel, décédé. Amédée l’avait surnommée « la Perrine Michon » car elle ne pouvait s’empêcher de dire à toute sa clientèle qui entrait dans son comm

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