Aventures Hors du Sentier Des comportements non-répréhensibles
59 pages
Français

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Aventures Hors du Sentier Des comportements non-répréhensibles , livre ebook

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Description


La dualité de la vie




Ce livre est un petit bonbon.


Une pincée d'espionnage, un soupçon de thriller, des gentils, des méchants, une pointe de romance, des notes d'humour caustique parsemées çà et là.


Le sujet, semblant macabre au premier abord, mais traité avec beaucoup de légèreté, vous emmène et vous transporte dans ce nouvel univers dès les premières lignes, avec délice.



Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 novembre 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782381533094
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Aventures Horsdu sentier Descomportements non-répréhensibles
LaSAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires deproduction participant à la réalisation de cet ouvragene sauraient être tenus pour responsables de quelque manièreque ce soit, du contenu en général, de la portéedu contenu du texte, ni de la teneur de certains propos enparticulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ilsproduisent à la demande et pour le compte d’un auteur oud’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entièreresponsabilité.
Francine Rey-Terrin

Aventures Horsdu sentier Descomportements non-répréhensibles
Témoignageset confidences, je dédie ce livre à tous celles et ceuxqui ont des serrements dans la poitrine, des picotements sur les braset assez d’humour pour ne pas passer à l’acte !
Bonjour, je m’appelle Bernard…
Et voilà ! Encore un qui vient chercher la panacée.
Le salon ne désemplit pas depuis trois ans. Faut dire qu’ilest cosy mon petit havre de paix, au premier étage de la ruedu Palais. Une haute fenêtre en pierre de taille laissantentrer le soleil de l’après-midi, le gazouillis desoiseaux nichant dans les arbres feuillus au printemps, de temps entemps de la musique s’échappant de l’écolede danse voisine et la vieille ville alentour qui murmure et ronronneson contentement.
Tous les jeudis à partir de quatorze heures trente, unedemi- douzaine de personnes arrivent, feutrées et les yeuxbaissés, se saluent d’un air embarrassé ets’asseyent en cercle calmement. Après quelquestoussotements, bruissements de tissus, le silence s’installe.Et c’est alors que tel un maître de cérémonie,j’ouvre la séance !
Ils sont tous là, tendus, nerveux, cherchant à lafois à se faire oublier et à attirer la lumière.Ils en ont des choses à raconter. La famille, les voisins, lamaladie, le deuil, la souffrance, la solitude, le mal vivre, et lasociété en général qui les bouffe et lesdétruit, les anonymise, les invisibilise, les néantise.
Depuis trois ans, j’ai hoché la tête biensouvent, en signe de compassion ; j’ai susurré des« oui oui » avec bienveillance, des « jecomprends » d’un ton attendrissant ; j’aipassé la main dans le dos de certains pour montrer macommisération, servi un verre d’eau par bontéd’âme et exprimé mon soutien à cesnaufragés de la vie. Leur histoire est souvent pathétique.Ils ont tous en commun cette dérive qui sans prévenir,les a coupés du confort ouaté de la routine, del’appartenance à la grande famille de ceux qui nesortent pas une oreille du casque de l’uniformisme. Soudain, etparfois après une longue traversée du désert, unpetit caillou s’est glissé dans leur chaussure et les afait dévier du bien-pensant. Ils ont écorné lafeuille de route de ce parcours balisé et ont fait uneentaille au menu de la convention.
J’ai des souvenirs attendrissants de la plupart d’entreeux, des personnages attachants dans leur quête du bonheur. Des réminiscences vides et creuses pour d’autres. J’aiaussi des souvenirs angoissants pour certains. Et ce n’estjamais sans un arrière-goût amer que j’évoqueces situations.
C’est de ceux-ci que je vais vous conter l’histoire.
Levoyage de noces de Madame Himbert
Voilà ! Tu y esdit-il, soulevant péniblement Simone dans l'étroiteallée du wagon.
Le train roulait encore mais Albert était impatient dedescendre sur le quai, trop pressé d'en finir avec ça.
Son putain d'Océan ! Toute sa petite vie, elle avaitvoulu voir cette immensité toute bleue que lui trouvaitinutile. Toute cette eau qui ne servait à rien ! Maiscomme depuis peu elle ne voyait plus, il lui raconterait les mouettesrieuses, les bateaux et les embruns. Il trouverait les mots qu'ilfaut pour qu'elle imagine, de là où elle est. Toute sapetite vie, elle avait rêvé de poser ses pieds nus surle sable, mais comme depuis peu elle ne marchait plus, il laporterait jusqu'au rivage. Il trouverait bien le pas pour qu'elleimagine, de là où elle est. Toute sa petite vie, elles'était demandée à quoi pouvait bien ressemblerla chanson du vent dans les haubans mais comme, depuis peu, ellen'entendait plus, il sifflerait pour qu'elle imagine…
La voilà, ta mer !bougonna-t-il, la déposant avec soulagement comme un grospaquet tout en haut de la dune.
Le souffle court, il s'assit au milieu des oyats, seuls conquérantsdes sables, se débarrassa d'une besace qu'il portait enbandoulière et la posa à ses pieds.
T'es contente ! Tu l'as, tonbon dieu d'Océan ! lança-t-il d'un hochement detête vers le large.
Les coudes sur les genoux, il posa la tête dans le creux de sesmains et ferma les yeux. Toutes ces années passées prèsd'elle, le jour comme la nuit, si loin l'un de l'autre. Elle,derrière son comptoir, lui, derrière son étal. Àchacun son territoire.
La boucherie, c'était tout leur univers. Lui désossait,coupait, tranchait. Elle encaissait, souriait et remerciait. Tantd'amabilité pour les autres mais, pour lui, presque rien ;elle lui offrait juste le strict nécessaire telle la bisematinale, parfois même un bref relent d'amour en fin desemaine, les rares fois qu'elle se lovait contre lui comme pours'excuser de tous ses vilains mots. Elle consentait à luidonner la dose qu'il fallait pour qu'il ne la détestâtpas totalement.
« C'est ma boucherie », comme elle disait. « C'estmon commerce, mon héritage » lui répétait-elleconstamment, comme si elle avait reçu une vie toute prêteà l'emploi, déjà toute tracée, écriteet signée au bas d'un feuillet chez le notaire. Une boutiqueen plein cœur du village, transmise de père en fils puisde père en fille comme avaient été transmises salaideur et sa cupidité.
Et lui dans tout ça ? Il n'était qu'une piècerapportée au magot qu'elle amassait dans l'armoire de famille,dans le sucrier en porcelaine ou encore sous le matelas, matelasqu'elle soulevait toutes les semaines pour vérifier que lecompte y était. Elle ne voyait en son mari que le bon garçonquelque peu imbécile mais courageux. C'était làl'essentiel.
Et il est où, mon voyage denoces ? lui demandait-elle à tout bout de champ.
Albert ne voyait dans cette question que le reproche incessant d'uneépouse blessante qu'il haïssait un peu plus àchaque réprimande. Et aux remarques bien affûtéesqu'elle lui lançait, il répondait par des coups dehachoirs tranchants sur le billot.
Tous les maris offrent un voyagede noces à leur femme, insistait-elle. De toute façon,tu ne m'as jamais rien offert car tu n'as rien et sans moi, tu neserais qu'un découpeur de cochons, un tueur des abattoirs.
...

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