B.A.M. L enfer du décor
196 pages
Français

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B.A.M. L'enfer du décor , livre ebook

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Description

Il y a le ciel, le soleil et la mer... Et puis, comme ça, pour rien... ou si peu, tout bascule... C’est « l’enfer du décor »...!
Les prisons marocaines n’ont rien de balnéaires...
Ce témoignage poignant, basé sur une histoire vécue vous donnera la chair de poule.

Informations

Publié par
Date de parution 02 mars 2016
Nombre de lectures 6
EAN13 9791029004872
Langue Français

Extrait

B.A.M. L’enfer du décor
Georges Cayoun
B.A.M. L’enfer du décor



















Les Éditions Chapitre.com
123, boulevard de Grenelle 75015 Paris
Du même auteur


Chantier de vie, Chapitre.com, 2016














Le code de la propriété n’autorisant aux termes de l’article L. 122-5 (2 e et 3 e a), d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et d’autre part, que les analyses et les courtes citations dan un but d’exemple ou d’illustration, « Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerai donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du code de la propriété intellectuelle.

© Les Éditions Chapitre.com, 2016
ISBN : 979-10-290-0487-2
Avant-Propos
Le contenu de cet ouvrage présente des considérations pouvant paraître excessives dans leurs termes, à situation extrême mots extrêmes.
Je m’excuse auprès des âmes sensibles et des êtres bien pensants si je porte atteinte à leur for intérieur. Il y a des choses de la vie qui ne peuvent rester sous silence.
Pour préserver l’anonymat de certaines personnes citées, les noms et prénoms ont été modifiés.
Que cette expérience authentique, aussi désastreuse soit-elle, apporte au lecteur une réflexion sur lui-même.
Georges CAYOUN
À mes fils
« Le secret d’une autorité quelle qu’elle soit, tient à la rigueur inflexible avec laquelle elle persuade les gens qu’ils sont coupables. »
V ANEIGEM R., Le livre des plaisirs , ENCRE, 1979.
P REMIÈRE PARTIE
Prison civile de Tétouan
Cahier 1
Bab Sebta
Mercredi 20 avril 1994
9 heures 30 G.M.T.
Arrêté à la frontière marocaine puis emmené au commissariat de Tétouan, le moral est au plus bas. Tout défile à vitesse grand V. Les enfants, ma femme, les problèmes pécuniaires qu’elle va rencontrer pour conserver ce que nous avons mis tant d’années à construire.
Tout s’écroule. J’ai une boule à l’estomac !
Au commissariat, interrogatoires puis descente aux enfers dans une sombre cellule d’attente.
Seule une ampoule à la lueur blafarde éclaire un groupe de personnes déjà là depuis plusieurs heures voire plusieurs jours.
Certains d’entre eux sont sanguinolents.
Passages à tabac cris et pleurs me parviennent en bruit de fond.
Allongé sur une couverture des plus sales, je me remémore ce qui m’est arrivé depuis le matin.
J’ai l’impression d’être l’acteur principal d’un film. La pièce dans laquelle je me trouve a un haut plafond.
Les murs, le sol, le coin des toilettes, sont répugnants. Des crachats jonchent le sol. Le manque d’hygiène est surprenant.
Sans oublier les bestioles qui se promènent autour de moi.
Qu’est-ce que je fais dans cet endroit sordide ?
J’ai beau me dire que j’ai joué avec le feu mais c’est plus fort que moi, je n’arrive pas à me faire à ce décor.
Moi qui aimais tant ce pays, tout à coup j’ai comme un sentiment de rejet et je sens la haine monter en moi.
Comment ai-je pu me laisser prendre à ce jeu ?
Le bruit de la clef que le gardien glisse dans la serrure arrête mes pensées.
Un Marocain est poussé violemment à l’intérieur de la cellule et la porte se referme sur lui.
Il est en sang !
Est-ce lui que l’on entendait hurler il y a un instant ?
Oui ! C’était lui !
Son visage est balafré, sa chemise déchirée est rouge de sang, sa tête saigne encore.
C’est le lot quotidien des Marocains qui arrivent en ces lieux de misère.
Pour faire parler les plus récalcitrants, les inspecteurs les frappent à l’aide d’un nerf de bœuf ou d’un manche de pioche.
Il parle un peu le français et je l’interroge timidement.
Les inspecteurs l’ont tabassé toute la matinée pour avoir vendu du haschich à des touristes. Son bras gauche est fracturé à trois endroits et il n’est pas question de le soigner. Toute la nuit il souffre de ses maux.
Dans quel pays suis-je ?
Est-ce là le Maroc qui m’a apporté tant de joies par le passé ?
Le temps est comme figé. Pas de lumière extérieure qui pourrait nous indiquer si c’est le jour ou la nuit. La fouille faite à notre arrivée nous a tout enlevé. Pas de montre. Rien qui pourrait nous rappeler que nous sommes des hommes malgré nos méfaits.
Je suis fatigué par cette journée riche en événements pourtant, j’ai du mal à m’endormir.
Quelle heure peut-il être ?
J’ai le sentiment d’être là depuis plusieurs jours tellement l’attente est longue.
Les quelques cigarettes qu’il me reste dans le paquet ne vont pas faire long feu. D’autant que je suis le seul à en posséder dans cette pièce.
J’en offre quelques unes à mes camarades d’infortune qu’ils fumeront à deux. Je ne sais pas où je vais, ce décor est tellement incroyable.
Un vrai cauchemar !
Je me souviens de quelques scènes de « Midnight Express » et je me rends compte que ce film est bien la réalité.
Je n’ai qu’une hâte pour l’instant, c’est d’être emmené à la prison. Au moins je l’espère, j’aurai un lit, un coin bien à moi où me « réfugier » où penser aux miens qui doivent être morts d’inquiétude.
Il faut que je dorme si mes pensées veulent bien me laisser un peu de répit.
Tôt le matin un inspecteur vient me chercher. Menottes aux poignets il me dirige vers le second étage. Là, il me pose à nouveau les mêmes questions qu’hier. Des fois que j’aurais raconté des histoires la veille.
La machine à écrire crépite.
Lorsqu’il a fini, il me demande de lire ma déposition rédigée en caractères arabe et de signer.
Quelle n’est pas ma surprise !…
Comment savoir ce qui m’est effectivement reproché ?
Je lui demande de me traduire le texte avant d’y apposer ma signature.
J’ai appris depuis hier à me méfier de ces gens qui me veulent du « bien ».
Je resterais toute la matinée dans ce bureau.
Entre temps, photos de face, de profil, empreintes digitales, mesures de la boîte crânienne, de la taille.
Puis vient le départ pour la prison avec un véhicule dont le moteur refuse de démarrer. La situation présente me provoque un léger rictus.
Une prison austère et vieillotte construite par les Espagnols. Prévue pour six cents détenus, elle en contient plus du double.
Après une longue attente dans l’endroit réservé aux parloirs famille, je subis une fouille corporelle avant de passer au greffe qui m’affecte à la chambre « 3 spéciale ».
Pas de cantine arrivant. Je me suis fait arrêter deux jours trop tard. Il me faudra attendre un mois avant de pouvoir cantiner.
Je n’ai rien pour écrire à ma femme et lui dire combien je suis désolé de la laisser dans une telle situation.
Même si je la sais très forte elle ne pourra, seule, paré aux problèmes qui l’attendent.
Un couloir me fait passer devant d’autres chambres, j’ai un aperçu de ce que va être ma détention. Cent cinquante détenus s’entassent tant bien que mal dans une pièce toute en longueur, une vingtaine de mètres sur cinq ! Pas de lits. Des couvertures étendues au sol sur quarante centimètres de large en font office. Ça promet !
J’arrive à la « 3 spéciale »
Une chambre de six mètres sur quatre. Dans le fond à gauche, un cabinet de toilettes, avec ô surprise ! Une demi-porte pour les wc. Un évier avec un robinet d’où l’eau coule normalement. Un semblant d’hygiène est observé. Je comprends à présent pourquoi c’est une « spéciale ».
Le chef de chambre me désigne une place vacante. Il me donne trois couvertures pour faire le matelas réglementaire. Un détenu m’en offre une autre afin de me couvrir la nuit. Un autre, un oreiller.
Nous sommes vingt six dans cet espace aussi exigu pour autant de personnes. Des Marocains, des

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