Bel Abîme
113 pages
Français
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Français

Description

Je revenais du collège quand j’ai rencontré Bella. Une après-midi de novembre, morose. Un garçon triste, chétif, une tête-à-claques, la tête baissée, la peur qui habite ses tripes, et parfois, l’envie d’en finir. On n’imagine pas ce que ressent un enfant quand il faut qu’il se fasse encore plus petit qu’il n’est, quand il n’a pas droit a` l’erreur, quand chaque faux pas prend un air de fin du monde. Mais en l’entendant, ce jour-là, j’ai redresse´ le menton.Yamen Manai nous conte avec fougue le cruel éveil au monde d’un adolescent révolté par les injustices. Heureusement, il a Bella. Entre eux, un amour inconditionnel et l’expérience du mépris dans cette société qui honnit les faibles jusqu’aux chiens qu’on abat « pour que la rage ne se propage pas dans le peuple ». Mais la rage est déjà là.

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Informations

Publié par
Date de parution 02 septembre 2021
Nombre de lectures 2
EAN13 9782492270444
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

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Extrait

Be abme
Du même auteur
La marche de l’incertitude,poce, 2010, Prîx Eyzad Comar d’Or, Prîx des ycens Coup de cœur de Coup de Soeî.
La sérénade d’Ibrahim Santos, Eyzad, 2011 ; poce, 2018, Prîx Bîbîobog, Prîx de a Bastîde, Prîx Aaîn-Fournîer.
L’amas ardent, Eyzad, 2017, Prîx Comar d’Or, Prîx des Cînq Contînents de a rancoponîe, Grand Prîx du Roman Mtîs, Prîx Magreb de ’ADEF, Prîx orîentaes, Prîx Coup de Cœur de Coup de Soeî, Prîx ’Arganîer des yces rançaîs de Rabat et Tanger, Prîx des ecteurs « Écrîvaîn.es. d’aîeurs » ; J’aî u, 2019.
Ouvrage pubî avec e concours de ’ïnstîtut rançaîs de Tunîsîe. Programme d’aîde à a pubîcatîon 2021.
ïustratîon de couverture : © Ha Ceî © édîtîons Eyzad, 2021 www.eyzad.com
Yamen Manaî
Be abme roman
eyzad
I make music for my people. NTM
1. Matre Bakouce ? Vous paîsantez ? Vous pouvez me cogner, comme ’ont aît tous es autres, maîs je ne vous appeeraî pas matre. Vous pouvez vous brosser, je ne e dîraî pas, je ne suîs pas votre cîen. Monsîeur, c’est tout ce que je vous doîs, et encore, c’est parce que je ne vous connaîs pas. Peut-être en vous connaîssant mîeux, je Inîraî par vous appeer ’encu. Que je me came ? Dtrompez-vous. Came, je e suîs. Ne croyez pas, à cause de ma gueue retourne, que je suîs caud pour autant. Vous êtes à pour m’aîder ? Permettez-moî d’en douter. Vous ne me connaîssez nî d’Ève nî d’Adam, et vous vouez m’aîder ? es êtres es pus proces m’ont toujours enonc, aors comprenez bîen que j’aî du ma à croîre à a maîn tendue d’un înconnu. C’est que c’est votre mtîer, vous êtes un avocat commîs d’oice ? C’est trange. Je ne savaîs pas qu’on pouvaît être matre et commîs à a oîs. Que je baîsse d’un ton, vous n’êtes pas mon ennemî ? Qu’en savez-vous ? Avez-vous des enants, monsîeur Bakouce ? es aîmez-vous ?
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e eur dîtes-vous ? es prenez-vous dans vos bras, es embrassez-vous, ou êtes-vous comme vos congnères, à es aîmer à votre açon ? C’est à moî de rpondre aux questîons ? D’accord, entendu. Mon dossîer est sur a tabe, paîs comme a Bîbe. J’aî djà tout dît aux poî-cîers, aors que vouez-vous savoîr de pus ? Re-prendre depuîs e dbut ? ’afaîre est srîeuse ? Un peu qu’ee est srîeuse, c’est même ’afaîre a pus srîeuse de ma courte vîe. es carges quî pèsent sur moî sont ourdes ? Vous croyez qu’ees datent de cette nuît, es carges quî pèsent sur moî ? aîssez-moî vous dîre : depuîs que j’aî ou-vert es yeux sur ce monde, je e sens peser sur moî de son poîds înjuste, et je m’y suîs abîtu. Aors vos carges ourdes, vous pouvez vous es mettre où je pense. Non, je n’aî pas ma angue dans ma poce. Mes poces sont vîdes depuîs que je suîs n, mîs à part ce ameux jour où mon père m’a donn vîngt dînars pour que je sorte me aîre paîsîr, m’a-t-î dît. Tîens mon garçon, va au cînma, c’est bîen ça que tu vouaîs ? Tîens, tu pourras même t’aceter une crêpe. J’aî regard sa maîn tendue et j’aî ev vers uî des yeux încrdues. ï y avaît dans son regard une douceur trange, car toute douceur dans ses yeux est trange. Ma mère m’a souL à ’oreîe : Vas-y, prends, tu voîs
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