Boubou Hama
219 pages
Français

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Description

L'année 2006 marque le centenaire de la naissance de Boubou Hama (1906-1982) qui est pour le Niger une personnalité de premier rang. Premier instituteur nigérien, il entre dans le vie politique et sera Président de l'Assemblé nationale de 1958 à 1974. Auteur de nombreux livres et articles, Boubou Hama est tombé dans l'oubli suite au coup d'Etat de 1974, privant les Nigériens de leur propre héritage. Cet ouvrage reprend les débats d'un séminaire sur Boubou Hama, participant à sa réhabilitation et à sa découverte.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2007
Nombre de lectures 845
EAN13 9782336262017
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Etudes Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa
Déjà parus
Marcel-Duclos EFOUDEBE, L’Afrique survivra aux afro-pessimistes, 2007.
Valéry RIDDE, Equité et mise en œuvre des politiques de santé au Burkina Faso , 2007.
Frédéric Joël AIVO, Le président de la République en Afrique noire francophone, 2007.
Albert M’PAKA, Démocratie et société civile au Congo-Brazzaville , 2007.
Anicet OLOA ZAMBO, L’affaire du Cameroun septentrional. Cameroun / Royaume-Uni , 2006.
Jean-Pierre MISSIÉ et Joseph TONDA (sous la direction de), Les Églises et la société congolaise aujourd’hui , 2006
Albert Vianney MUKENA KATAYI, Dialogue avec la religion traditionnelle africaine , 2006.
Guy MVELLE, L’Union Africaine : fondements, organes, programmes et actions , 2006
Claude GARRIER, Forêt et institutions ivoiriennes , 2006
Nicolas MONTEILLET, Médecines et sociétés secrètes au Cameroun , 2006.
Albert NGOU OVONO, Vague - à - l ’ âme , 2006.
Mouhamadou Mounirou SY, La protection constitutionnelle des droits fondamentaux en Afrique : l’exemple du Sénégal, 2006.
Toumany MENDY, Politique et puissance de l’argent au Sénégal , 2006
Claude GARRIER, L’exploitation coloniale des forêts de Côte d’Ivoire , 2006.
Alioune SALL, Les mutations de l’intégration des Etats en Afrique de l’Ouest , 2006.
Jean-Marc ÉLA, L’Afrique à l’ère du savoir : science, société et pouvoir , 2006.
Djibril Kassomba CAMARA, Pour un tourisme guinéen de développement , 2006.
Pierre FANDIO, La littérature camerounaise dans le champ social , 2006.
Boubou Hama
Un homme de culture nigérien

Diouldé Laya
Jean-Dominique Pénel
Boubé Namaïwa
www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2007
9782296024076
A la mémoire de Jean Rouch et Mamani Abdoulaye qui participèrent à ce séminaire
Sommaire
Etudes Africaines Page de titre Page de Copyright Dedicace INTRODUCTION
1- LES ALÉAS DE LA MÉMOIRE COLLECTIVE 2- L’INCERTAIN CENTENAIRE D’UNE VRAIE NAISSANCE ET D’UN RETOUR POSSIBLE 3- LES GRANDS MOMENTS D’UN PETIT SÉMINAIRE INHABITUEL 4- INVENTORIER L’INÉPUISABLE : OU LE PÉRILLEUX ET INDISPENSABLE TRAVAIL DU BIBLIOGRAPHE
PREMIÈRE PARTIE - Boubou Hama écrivain
PREMIÈRE SÉANCE - 6 mars 1989, 8h-12h30 DEUXIÈME SÉANCE - 6 mars 1989, 16h-18h
DEUXIÈME PARTIE - Boubou Hama l’homme d’ouverture
TROISIÈME SÉANCE - 7 mars 1989, 8h-12h30 QUATRIÈME SÉANCE - 7 mars 1989, 16h-18h
ANNEXE I - Repères biographiques sur Boubou Hama ANNEXE II - Bibliographie des textes édités de Boubou Hama
INTRODUCTION

1- LES ALÉAS DE LA MÉMOIRE COLLECTIVE
Les vicissitudes et les aléas de l’Histoire en témoignent : souvent la trace des hommes, dont la notoriété publique et sociale s’est provisoirement imposée dans un temps et dans un espace particuliers, s’amenuise et s’efface, parfois déjà de leur vivant et très rapidement après leur mort, les conduisant ainsi dans une sorte de purgatoire ou de pays des ombres que la plupart ne quitteront plus : en effet, que savons-nous encore de tels notables, de tels « grands », de telle gloire de telle époque, pour ne pas parler des humbles, des « petits », dont même le souvenir disparaît, anonyme, insaisissable dans la poussière du temps ? Rien, nous n’en savons plus rien. Le Temps, comme les hommes, semble bien ingrat envers les générations anciennes, dont nous sommes pourtant les rameaux vifs et dont nous constituons, à notre tour, les maillons solidaires d’une chaîne incessante qui déroulera ses anneaux et poursuivra son chemin sans s’inquiéter plus de notre existence sur terre qu’elle ne s’est soucié de celle des autres. Néanmoins, quelques-uns, peu nombreux il est vrai, traversent ces limbes de l’amnésie collective et retrouvent une place, généralement autre que celle qu’ils ont eue de leur vivant, parce que la postérité ne retient pas les circonstances accidentelles et les vanités sociales passées : acteurs heureux ou malheureux de l’Histoire, penseurs, savants, poètes..., ils survivent, après coup, dans une nouvelle mémoire collective recentrée, qui néglige volontiers l’apparence première qui avait tant frappé les contemporains, mais qui, par contre, décèle des traits qui n’avaient pas été clairement perçus et qui découvre un sens dynamique pour ce nouveau présent et pour l’avenir, en sorte que, pourrait-on suggérer en paraphrasant l’auteur dont on va parler ici, le double d’hier (le souvenir vivant de personnes disparues) rencontre à nouveau demain (connaît une vie nouvelle dans le présent des générations ultérieures).
Toutefois, ce qui occasionne ce retour en grâce dans la mémoire du groupe ne s’opère pas d’un coup de baguette magique, en toute facilité et comme allant de soi. Des résistances et des blocages se dressent sur ce chemin de re naissance. A la volonté des anciens acteurs encore vivants d’enterrer un certain passé (qui s’avère parfois douteux sinon honteux), s’ajoutent d’autres facteurs, nouveaux et puissants, qui retardent ou empêchent le souvenir de remonter à la surface de la communauté à laquelle, pourtant, il appartient : ainsi l’ignorance et l’inaccessibilité des traces et documents - perdus, oubliés, détruits -, ainsi le désintérêt pour ce qui a précédé dans le temps, joint à une nouvelle orientation des valeurs sociales qui gomment des tranches du passé pour se mobiliser autrement, etc. Il importe donc que des personnes agissent pour hâter et permettre ce retour en grâce de la mémoire d’un disparu en apportant au public oublieux et versatile des preuves péremptoires du bien-fondé de leur action. Contre le vent de l’oubli qui déplace les dunes du passé, les souffle et les reporte plus loin pour les disperser, il faut lutter et incessamment re -lutter pour faire ré -émerger et maintenir haute la mémoire de certains acteurs d’autrefois. Car, tant que la mémoire collective n’a pas accompli de vrai travail de réinsertion du passé 1 - désormais digéré et compatible avec la vie actuelle du groupe -, il ne peut y avoir de repos, de peur que tout l’effort entrepris ne sombre dans le vide. Le cas de Boubou Hama illustre parfaitement cette situation.
Après avoir ouvert la voie, en 1929, comme premier instituteur nigérien 2 sorti de l’Ecole Normale William Ponty, après avoir mené une carrière politique militante dans les rangs du PPN-RDA pendant la colonisation, après être devenu président de l’Assemblée Nationale du Niger indépendant, jusqu’au coup d’Etat d’avril 1974, après avoir inventé cette vallée de la culture où voisinent l’IFAN (devenu IRSH), le Musée national, le Centre Culturel Franco-Nigérien et le CELTHO, après avoir littéralement inondé le pays de livres et d’écrits de toutes sortes, Boubou Hama s’est trouvé soustrait pendant près de huit ans, d’avril 1974 à sa mort en janvier 1982, à la vie publique du Niger. On se tait, on n’en parle plus, on ne doit plus en parler, son nom disparaît des lèvres et, vrai moteur de l’oubli, les jeunes ignorent tout de lui, ce qui représente un véritable effacement social, le pire qui soit pour une communauté qui se prive délibérément de son passé. Cette disparition du discours et de la mémoire collective nigérienne a dépassé largement la fin du régime politique de Seyni Kountché (1987) qui l’avait renversé 3 . Toutefois, en 1989, une tentative audacieuse du Directeur de la culture de l’époque, Inoussa Ousséïni, crée un changement d’attitude, un réveil, par l’organisation officielle d’un séminaire de deux jours en mars et par la création d’un Prix Boubou Hama (doté d’un million de francs CFA) décerné par le ministère de la Culture. Cependant, malgré l’audace du geste en faveur du disparu, l’écho du séminaire ne fit pas si long feu ; quant au Prix Boubou Hama, attribué tous les deux ans, il finit par disparaître au bout de quelques éditions.
A cette première vague d’efforts officiels pour redonner sa vraie place à cet homme de culture, il convient d’ajouter une certaine activité d’édition et des travaux universitaires qui, après sa mort en 1982 et pendant une période de vingt-cinq ans, entretiendront, malgré tout, les braises du souvenir et manifesteron

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