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Le chirurgien dentiste Max Mitbarh va enfin pouvoir réaliser son rêve et s’éloigner de son cabinet où il étouffe. Grâce à Francis, un marin tout comme lui mais qu’il n’a jamais vu, il se lance dans un long périple à bord d’un splendide catamaran de quarante pieds. Les deux hommes embarquent dans la ville de Gabès, située au sud-est de la Tunisie. Très vite, la vie s’organise à bord, et Francis explique à Max le fonctionnement des quarts de nuits. La découverte d’une caisse de vin tunisien rapproche les deux hommes et, l’alcool aidant, Francis − vieux loup de mer de 63 ans − se livre davantage. Tandis qu’ils remontent tranquillement l’Italie, ils sont accostés par des garde-côtes de la police de La Guardia qui effectuent mollement un contrôle pour vérifier qu’ils ne transportent aucun migrant à bord. Et justement, quelques heures plus tard, ils aperçoivent un corps qui dérive, ballotté par les vagues et recouvert d’un gilet de sauvetage fluo. Ni une ni deux, Max saute à l’eau pour tenter de le secourir. Mais quelle n’est pas sa surprise quand il se rend compte que le migrant est en fait... une migrante, en outre une belle réfugiée somalienne !

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Date de parution

15 janvier 2019

Nombre de lectures

0

EAN13

9782414307173

Langue

Français

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-30718-0

© Edilivre, 2019
Chapitre 1
– Voila, c’est terminé.
Max Mitbarh ôte ses gants de latex, allume la lampe centrale et tend un miroir à sa patiente.
– Oh, la la, la, la docteur, c’est extra !
– Ça vous plait ?
La voix du chirurgien dentiste est suave et assurée.
Madame Birembaut glisse une mèche de cheveux derrière son oreille d’un geste qui se veut discrètement coquet. Elle vient de découvrir son nouveau sourire.
Max Mitbarh prenait sur lui pour rester souriant et détendu, malgré une dernière séance plutôt laborieuse et la pose des facettes en céramiques plus longue que prévue. Madame Birembaut stressée, bougeait sans cesse et manquait de s’étouffer chaque fois qu’il lui demandait simplement d’ouvrir plus grand la bouche.
Elle contemplait son nouveau sourire, c’était vraiment une réussite. Mais ayant gardé la bouche ouverte pendant 45 minutes, elle éprouvait à présent le besoin de parler.
Et tout y passe. Le Président, un gros nul, Les fonctionnaires des feignants, les profs des zoulous, son grand fils en échec scolaire en est la victime ! Ah docteur qu’elle époque !
Le sourire toujours en place, est maintenant dépourvu de chaleur.
Le dentiste l’aurait bien étranglé si elle avait déjà réglé sa note d’honoraire.
Il n’en pouvait plus, car il attendait d’un site, (la bourse aux équipiers) un message et souhaitait consulter son ordinateur au plus vite.
Habituellement pour ce genre de patiente, il avait un truc. Une sorte de code avec Meredith son assistante. Lorsque la séance durait plus que prévue, elle accourait téléphone en main dans la salle de soins.
– Docteur ! Le laboratoire C’est urgent !
Il saisissait alors l’appareil, mimait une discussion animée avec un interlocuteur fantôme, et en profitait pour s’éclipser.
Sur son ordinateur, le mail qu’il attendait depuis quelques jours était arrivé :
« Rendez-vous demain samedi gare de Bordeaux à 13 heures puis décollage pour Tunis à 17 heures30. Pas de sac au delà de dix kilos. A demain Francis ».
Il lut le message trois fois avant qu’il commence à perdre de sa saveur.
Cette fois c’était pour de bon. Peu importe que ce soit avec un parfait inconnu, ce Francis lui permettait de réaliser un rêve.
On a beau passer sa vie a courir après le succès, en affaire comme en amour, il y a chez beaucoup d’entre nous une aspiration à la différence, une promesse silencieuse de se dresser un jour, contre la monotonie du quotidien que nous avons trop tendance a refouler.
Avec le patient suivant, pendant toute la séance, il n’a de cesse de réfléchir aux affaires qu’il aller emporter et comment il pourrait les faire tenir dans son sac.
Max Mitbarh exerce depuis plus de vingt ans dans le Val d’Oise. Une commune A proximité de Chanteloup-les-Vignes. Un environnement qui donne l’impression que ses beaux jours ne sont même plus des souvenirs, mais une légende. Et pas seulement à cause des avions qui la survolent à basse altitude au cours de leurs descente vers l’aéroport de Roissy.
Avec une architecture passe-partout, il a transformé un ancien dépôt de meuble en clinique dentaire. Un style résolument moderne qui scintille grâce à sa large baie vitrée qui pourrait laissait passer une voiture à travers.
Le lendemain dans le train en direction de Bordeaux, son petit sac enflé se bombait comme un ventre ballonné. Il l’avait préparé avec soins en empaquetant des fringues que son ex détestait. Sa chemisette jaune ornée d’un perroquet vert, quelques T-shirts blancs, un polo tricolore, le jean en toile usé et une paire de baskets qui avaient largement fait son temps.
Il s’était réveillé très tôt, comme s’il voulait donner le coup d’envoi de cette journée particulière, lui faire prendre son envol d’emblée avec l’énergie nécessaire.
Il éprouvait une étrange exaltation : c’était une aventure qui lui tombait dessus sans prévenir, ou presque. Voila c’était ça la vie. Il fallait la vivre à plein quoi qu’il arrive. Au petit bonheur. Un coup de dés.
Il arriva à Bordeaux à 11h 45. Quiconque l’aurait croisé dans la rue ne lui aurait pas accordé un regard, même s’il avait pu attirer l’œil d’une célibataire. Avec son mètre quatre vingt dix, ses quatre vingt-cinq kilos, -il faisait régulièrement de l’exercice, – ses cheveux bruns et ses yeux noirs, sans être vraiment de la graine de star de cinéma il n’était pas le genre d’homme, qu’une jeune et jolie femme aurait jeté hors de son lit.
Chapitre 2
Le dénommé Francis l’attendait à la sortie de la gare. Au premier coup d’œil, il n’avait pas vraiment le physique d’Olivier de Kersauson. Avec son visage rond et sa moustache en coup de crayon, c’était plutôt celui d’un acteur amateur jouant un retraité, qui aurait négligé d’épargner pour ses vieux jour.
– Francis ?
– Max ?
La poignée de main est ferme. Les sourires justes ébauchés.
– La navette pour l’aéroport, nous attends, indique Francis, qui ajoute d’un air dégagé :
– On se tutoie ?
– Entre marins cela me semble évident, approuve Max. Francis était visiblement enchanté de le voir ; tout aussi visiblement, Max fut gêné par la grande claque que Francis lui asséna dans le dos.
.La navette pour l’aéroport de Mérignac attendait les voyageurs. Décollage à 17 heures pour Barcelone. 3 heures d’escale avant le vol pour Tunis.
– Arrivée à l’aéroport de Tunis Carthage à une heure du matin, les boyaux vides et la cervelle dans le même état. Un homme barbu portant une pancarte avec l’inscription « Francis », libellé au feutre, les attendait.
– Ici, Fit Francis en levant le bras.
« Bonjour » L’homme portait une Djellaba à capuche très couleur locale.
– La voiture est au Parking, dit-il en empoignant le sac de Max. Francis le foudroie du regard quand Max abandonne son sac à l’homme venu les chercher, refusant quand à lui de lâcher son propre bagage, un sac de marin de toile et de cuir fatigué.
Une camionnette de chantier les attend. Avec sa carrosserie en bois, le véhicule ressemble à un abri de jardin roulant, mais il les emmène à bonne allure vers la sortie. Tandis qu’ils s’éloignent de l’aéroport, « Zieux rouges » ne cesse de klaxonner pour avertir les cyclistes qui circulaient de nuit sans éclairages, et les piétons à moitié endormis. Seule répit ! Lorsqu’ils longèrent la Mosquée Zitouna qui dressait son Minaret au centre de la ville comme un reproche Divin.
Malgré les interventions répétées de son avertisseur Max s’assoupie. Lorsqu’il se réveil, ils traversent un village désert.
– Dis-moi Francis, « Zieux rouges » est-il oblige de klaxonner sans arrêt comme un malade ?
– Oh oui c’est un brave homme, un chauffeur consciencieux et ces route sont pleines d’embuches.
Comme pour confirmer ses dires, un troupeau de chèvres et son berger obligent le chauffeur à piler au beau milieu d’un virage. La camionnette s’immobilise dans un hoquet mais sans rien heurter, ni chèvres, ni personne. Ouf.
– Après trois heures de route en direction de la frontière Libyenne, ils sont arrêtés à l’entrée d’une bourgade. Eclairés par des gyrophares et des phares de voiture, deux gendarmes tunisiens leur font signe de stopper. Zieux rouges écrase les freins. L’engin s’immobilise non sans mal en ripant légèrement sur la gauche. Il passe la tête.
– C’est quoi le problème ?
Le gendarme le fusille du regard.
– « Arrête le camion « ordonne-t-il.
Max voit « Zieux rouges » caresser le volent avec anxiété.
– Pièces d’identités s’il vous plait.
– De quoi s’agit-il ? Lui demande Francis en se penchant vers le chauffeur.
– Vos pièces d’identités s’il vous plait.
Si les deux gendarmes avaient été des chiens, ils n’auraient pas remué la queue et leurs oreilles pointues auraient été rabattues en arrière. Le plus âgé des gendarmes tunisiens, fronce les sourcils en examinant les passeports des deux français et les donne au plus jeune qui les emporte en direction de leur voiture.
– Vous êtes autorisé à être ici ?
– D’une certaine manière, répond Francis.
– Vous êtes seuls ?
– Aussi seuls que vous nous voyez tous les trois dit Francis en souriant.
Il désigne poliment l’intérieur de la camionnette.
– Vous voulez vérifiez ?
– Je vais devoir le faire.
– Bien sûr.
Le gendarme ouvre la porte arrière du véhicule, d’un air circonspect il doit craindre que des djihadistes armés, s’y soient dissimulés.
– Nous allons réceptionner un voilier aux chantiers Navales de Gabès et nous sommes déjà très en retard, dit Francis d’un air agacé. Mais votre vigilance est louable.
– Excusez nous, mais nous avons des ordres.
– Vraiment très louable.
Après leur avoir restitué les passeports, le gendarme exécute un salut réglementaire et leur fait signe de repartir. Durant les trente derniers kilomètres Ils ne verront pas, âme qui vive, pas une voiture.
Enfin arrivés à destination. Ils pénètrent au fond d’un corral haut d’enceinte gardaient par des chiens hystériques, aux aboiements interminable.
« Zieux rouges » gare la camionnette sur ce qui semble être le parking réservé aux visiteurs. Ils descendent et gagnent l’entrée de la maison.
Bonjours messieurs », leur dit un vigile en uniforme anonyme. Son badge, un prénom ; Mustapha.
– Puis-je vous être utile ?
– On a rendez vous avec votre patron, lui dit Francis.
Mustapha saisit son portable et presse une touche.
– Monsieur Paul ? Deux messieurs sont ici pour vous voir.
– « Oui monsieur Paul, merci »
Il reposa son portable sur la tablette.
– « Messieurs, Il descend vous accueillir dans quelques minutes » Ils prennent position de la porte arrière de la maison et attendent.
Ils sont accueillis un peu plus plus tard, par deux hommes debout sur le perron. Ils sont là, à les regarder sans rien dire.

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