Cœur meurtri
47 pages
Français

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Cœur meurtri , livre ebook

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Description

Dans son roman de cent pages, l’auteure raconte les déboires d’une jeune fille meurtrie par la disparition de son père qu’elle imaginait éternel. Dans le « Cœur meurtri » se mêlent larmes, joie et persévérance. C’est une œuvre à caractère autobiographique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2022
Nombre de lectures 95
EAN13 9782492193279
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Cœur meurtri
 
Kadiatou KABA
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cœur meurtri
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
INNOV EDITIONS GUINEE
Tous droits réservés
Siège social : Rue Bellevue, à côté du restaurant le Belvédère
Conakry, GUINÉE
E-mail: innoveditionguinee@gmail.com
Tel: (00224) 623 27 61 01
ISBN : 9782492193279
Dédicace
Ce livre, je le dédie :
À mon feu père Elhadj Sékou KABA, ma source d’inspiration et de motivation,
À ma mère Ramata KABA, qui se bat nuit et jour pour l’éducation de ses enfants,
À ma famille,
À tous ceux qui ont perdu des êtres chers,
À mes soutiens de tous les jours,
Au peuple de Guinée, sur lequel je compte pour sa vulgarisation.
 
Remerciements
Mes sincères remerciements vont à l’endroit de tous ceux qui ont été à mes côtés pendant la rédaction de cet ouvrage. Ce livre, il faut le rappeler, a été écrit à une période où j’étais encore sous le choc de la disparition de mon père. Il a fallu donc, l’aide de chacun et de tous, pour aller jusqu’au bout.
Mentions spéciales à M. Yamoussa SIDIBE (homme de lettres et journaliste chevronné) et à M. Kemoko Touré (Ancien DG de la compagnie des bauxites de Guinée CBG) sans le soutien et l’encouragement desquels, ce livre n’aurait peut-être jamais vu jour.
Avant-propos
Pendant longtemps je me demandais s’il fallait commencer ma carrière littéraire en parlant de mon père. Mon père, c’est mon héros, c’est l’horizon qui a bercé mon enfance et mon adolescence et que toute ma vie, je m’appliquerai à atteindre. Mon père, personnage principal de mon évasion littéraire ? Pourquoi pas, me dis-je. Mais tout le monde verrait-il cela avec la même émotion que moi ? J’ai aussi pensé à parler de moi, jeune fille pleine de motivation, d’engagement et de détermination. Ou encore évoquer des sujets complètement détachés de moi mais qui restitueraient mon regard sur le monde. Et puis arriva ce jour 21 juillet 2017, un vendredi. La décision s’imposa à moi d’écrire, d’exprimer mon émotion, d’évoquer l’image de l’homme, de ses relations avec les gens, ses soucis, ses espoirs. Peut-être le lecteur partagera-t-il mes sensations? C’est tout mon espoir en m’installant devant ma feuille blanche.
 
 
 
 
 
 
PREMIÈRE PARTIE
Une famille ordinaire
 
Chapitre 1
Il venait de quitter le marché de Madina, le centre des grandes affaires de la ville où il était commerçant. Lorsque mon jeune frère Aboubacar l’aperçut à l’entrée de la cour, sans attendre le klaxon de sa voiture, il courut et ouvrit le portail. Papa était là. Tout changeait. Sa seule présence donnait un ton nouveau aux conversations, empêchait les écarts de comportements et donnait à chacun le sentiment que tout était désormais possible. Il suffisait de demander et papa offrait. Le seul fait de le voir emplissait la cour de joie et de bonne humeur. Ses mains étaient toujours chargées de cadeaux. Mais ce jour, Papa n’avait pas son entrain habituel, et était soucieux, peu attentif aux jeux des enfants dans la cour. Généralement, il prenait le temps de s’intéresser aux cris et aux disputes des jeunes footballeurs qui se prenaient déjà pour des sociétaires des deux grands clubs rivaux d’Espagne que la communauté mondiale des fans du football se partageait : le FC Barcelone et le real de Madrid. Aboubacar lui, était cent pour cent madrilène. Il était Cristiano Ronaldo, le sorcier de son équipe grâce à son pied magique. En effet, une fois dans la surface de réparation adverse, personne ne pouvait l’empêcher de terminer la course du ballon au fond du filet. J’en étais jalouse puisque je ne supportais pas son club. J’étais un fan de Lionel Messi qui, comme son nom l’indique, était pour moi un sauveur. Et chaque fois que les deux clubs s’affrontaient en Espagne ou leurs modèles dans notre cour, nous oubliions que nous étions des frères.
« Je suis ton jeune frère, tu devrais supporter mon club au lieu de supporter celui des frères d’autrui », me criait-il alors.
Ce jour-là, l’attitude de Papa avait déboussolé les jeunes gens qui interrompirent leur jeu en dépit de l’assurance qu’il s’efforçait de leur donner en forçant la bonne humeur. Dans son coin, mon petit frère se posait moult questions sur l'aspect de Papa. Etait-il malade? S’était-il disputé avec quelqu’un ? Pourquoi Papa de nature si expansif se murait dans le silence? Aboubacar ne le quittait pas des yeux . Ce dernier pressait les pas, comme pour échapper aux regards inquisiteurs, pour rejoindre le salon. Rama, Rama, Aramata ! s’écriait mon père dès qu’il eut franchi le seuil du salon et avant de s’affaler dans son fauteuil.
Pensant comme cela était de coutume que son époux s’empressait à prendre une douche après une journée harassante, ma mère répondit sur le même ton. Oui N’Koro Sékou, le seau d’eau est déjà dans la douche , tu peux y aller.
N’Koro signifie grand frère en maninka . C’était ainsi que ma mère désignait son époux pour éviter, comme l’interdit la tradition mandingue, de l’appeler abruptement par son prénom . Mais curieusement ce jour-là, contrairement aux autres, elle ne vit pas mon père se précipiter vers la salle des toilettes. Celui- ci s’installa allègrement à table et réclama le repas. « Aujourd’hui on fera les choses inversement, sers-moi d’abord car j’ai l’estomac au talon et ensuite j’irai prendre une douche ».
Dans la cuisine où elle s’était réfugiée, ma mère faillit tomber à la renverse. Le repas de son mari avait été mangé par ses sœurs qui étaient venues à l’improviste. Rama avait espéré finir de préparer un autre mets avant que Papa n’exprime le désir de se mettre à table. Elle ne savait plus quoi faire. « Qu’ai-je fait? Oh mon Dieu !» se lamentait-elle, les mains sur la tête,
« N’koro Sékou a faim et je n’ai rien à lui donner, que vais-je devenir ? Quelle va être sa réaction ? »
Elle savait pourtant que Papa Sékou était un homme généreux, capable de se priver pour les autres, mais ce jour-là, il n’y avait tout simplement rien à lui proposer. Ignorant les atermoiements de son épouse et ne comprenant pas qu’elle traîne les pieds à le servir, Sékou éleva un peu plus le ton : Mais Aramata, qu’attends-tu pour me servir ? Veux-tu me voir mourir de faim ? Ce n’est pas ça n’Koro Sékou, en fait nous avons reçu des visiteurs ce soir la même, et donc …….
Sans la laisser terminer sa phrase, il se rhabilla prestement et sans un mot, sortit de la cour, en pressant les pas sans dire où il comptait aller. Ma mère tremblait en le voyant s’éloigner.
Errant dans la rue, Sékou maugréait entre les dents : Peut-elle arguer que l’argent de la dépense quotidienne n’était pas suffisant ou bien cesserait-elle de me respecter?
Papa Sékou marchait vite comme s’il craignait d’être rattrapé, ignorant où ses pas le menaient. Soudain, les images de sa défunte mère se mirent à défiler devant lui. Le cœur serré, il se rappelait combien sa mère était prévenante. D’une disponibilité sans égale, elle était toujours la première à se lever et ne rangeait ses chaussures sous le lit que lorsque tout le monde avait trouvé le sommeil. Au village, on racontait que son époux était le plus heureux des hommes.
Pendant ce temps, à la maison, ma mère s’accrochait aux battants de la porte de la cuisine pour ne pas s’écrouler. Oh mon Dieu, qu’est-ce que je viens de faire, Mimi ? Par ma faute, ton père a fui la maison comme s’il ne devait pas revenir de sitôt. Et tu sais très bien qu’il ne mangera jamais dehors, mon Dieu, je suis perdue. N’na Rama, tu sais très bien que papa n’est pas comme ça. Sa réaction n’est peut-être pas liée au fait qu’il n’ait rien trouvé à table, mais à cause de ton attitude. Mais Mimi, ton père m’a habituée à le voir offrir son repas aux jeunes gens de passage sans en prendre une seule cuillerée. Tu comprends alors pourquoi je n’ai pas hésité à donner son repas à ses sœurs affamées qui passaient par là. N’na Rama, ce n’est pas la même chose. Il est libre de faire de son repas ce qu’il veut, tu n’as pas à décider à sa place. Avant tout, c’est lui le père de famille et il fait beaucoup d’effort pour que tu ne souffres pas quand tu vas au marché. Il se démène pour que le riz et tous les condiments soient disponibles . En retour, tu devrais te battre, non seulement pour que le repas soit délicieux, mais aussi qu’il soit servi quand il le demande. Il s’est toujours arrangé pour que toi et toute la famille ne manquez de rien. Et il n’a jamais demandé une reconnaissance, simplement que tu lui témoignes du respect. Moi je crois que c’est cela l’objet de sa colère : le sentiment que tu ne le respectes pas. Oh non Mimi, tais-toi ! Tes propos m’enfoncent dans la culpabilité. Si tu pouvais savoir combien je regrette ce qui m’arrive. Mais où est-il passé? Mimi, je suis anxieuse. Que dira le voisinage si on le voit se promener à pareille heure dans le quartier, lui qui ne ressort jamais une fois qu’il rentre du marché, oh mon Dieu, si je savais. Arrête un peu n’na Rama, rien ne lui arrivera, je crois qu’il a dû se rendre quelque part non loin d’ici. C’est sa façon peut-être de te punir. Pour que plus jamais cela ne se reproduise dans cette maison. N’na , active-toi pour terminer le repas que tu as commencé à préparer, si tu as besoin d’un coup de main, fais-moi signe, je suis dans ma chambre. En attendant, je vais lire quelques pages de mon nouveau livre. Merci pour tes conseils ma fille, je vois que tu as bien grandi, mais sache que cela ne va plus jamais se reproduire dans cette maison, je te le promets. Avec moi tu n’as pas à t’inquiéter, c’est à papa qu’il faut plutôt faire la promesse.
Papa commençait à accuser le poids de l’âge. Presque tous l’appelaient Siatagbè Sékou. Comme cela était de tradition au Manding, on collait le prénom de sa mère Siatagbè au sien. Natif d

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