Des nouvelles de Jeanne
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Des nouvelles de Jeanne , livre ebook

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Description

Danielle À Bagnoles, le docteur Maillard est réputé et très aimé de tous. Avec son épouse et ses deux filles, Claire et Danielle, ils sont heureux et font partie de tous les événements mondains de la ville thermale. Mais surgit un drame, le docteur Maillard meurt brutalement. Danielle, complètement désemparée, jette son dévolu sur un amour interdit. Du côté des femmes Par une froide journée de janvier, Fanny recueille Carole, une sans-logis mendiant dans les rues de Caen. Sa protégée va lui confier l’enfer qu’elle a vécu depuis son enfance, salie par son beau-père et chassée par sa mère. Fanny, Emma et Justine se réunissent en Suisse Normande. Les trois amies évoquent la vie des femmes, leurs amours, leurs peines, leurs révoltes. Dans son premier ouvrage, "Mon petit lapin bleu, la vie d'Emma", Martine Alani retraçait la vie d’une femme marquée par les secrets de sa famille. Dans "Rien ne va plus pour François", elle nous a conduits dans les méandres de l'addiction et les faiblesses de l'être humain. Ce dernier opus est consacré aux femmes de notre époque. Il révèle une nouvelle retrouvée, écrite par sa grand-mère dont elle poursuit l’esprit. Martine Alani y exprime la voix des femmes, tout en tendant la main aux hommes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 juin 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782379798887
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Des nouvelles de Jeanne


Martine Alani

2022
Cet ebook a été réalisé avec IGGY FACTORY. Pour plus d'informations rendez-vous sur le site : www.iggybook.com
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Toute ressemblance avec des faits réels et des personnes existantes ou ayant existé ne serait que pure coïncidence.
Préface
 
 
 
J’ai eu la chance d’avoir des grands-parents, paternels et maternels, très présents et très aimants. J’ai emmagasiné auprès d’eux plein de bons souvenirs que j’aime encore à évoquer. Malgré les années passées depuis leur disparition, ils vivent toujours dans mon cœur. Tout au long de ma vie, Jeanne, Emile, Léa et Ernest, m’ont guidée et aidée à devenir la grand-mère que je suis maintenant. Mon plus cher désir est de nourrir la mémoire de mes petits-enfants, d’autant de bons et beaux moments vécus ensemble.
Jeanne Guignot était ma grand-mère maternelle et nous avions une grande complicité. Elle a écrit un petit roman à ses heures perdues, sur un cahier d’écolier et me l’a offert. L’histoire se situe probablement dans la décennie cinquante-soixante.
Je veux ici lui rendre hommage et donner à mes lecteurs le plaisir de découvrir sa belle écriture. Son histoire n’avait pas de titre, je lui ai donné le prénom de son héroïne, Danielle .
 
Dans la deuxième partie de ce livre, Du côté des femmes , mes fidèles lecteurs reconnaîtront sans doute certains personnages.
L’histoire de Claudine est parue sous le titre Une rencontre étonnante dans le recueil  de l’Association des Ecrivains en Suisse Normande, Tiroirs à Histoires 2, en passant par la Roche d’Oëtre (2019). Cette nouvelle a été adaptée par le réalisateur de courts-métrages François Eisenbarth en 2021, film qu’il a intitulé Derniers feux , récompensé au festival de Beaugency en 2022, par le prix Lys de Loire.
Marguerite ( Madame Marguerite ) se retrouve dans le recueil Tiroirs à Histoires 3 , Secrets d’armoires (2021).
Et enfin, Emma, l’héroïne de mon premier livre Mon petit lapin bleu, la vie d’Emma, vous racontera un épisode de sa vie qu’elle avait tenu jusqu’alors secret.
 
Martine Alani                                          
                              
Danielle
 
 
 
Auteur : Jeanne Guignot
 
 
 
I
 

 
Qui ne connait cette charmante station thermale de Bagnoles de l’Orne située au cœur de la forêt d’Andaine ? Depuis longtemps déjà, ses eaux sont renommées pour leur efficacité thérapeutique sur les vaisseaux sanguins. Il y a l’ancienne légende du vieux cheval abandonné par son maître et retrouvé quelque temps plus tard, revigoré et tout rajeuni ; parce qu’ayant marché et bu à la source de Bagnoles, il retrouva toute sa jeunesse et fit à nouveau le bonheur de son maître.
En plus de sa valeur thermale, la station jouit d’un site enchanteur. Son lac, en plein centre de ville, est un repos pour les yeux, dans son cadre de verdure. Aussi, les villas se construisirent-elles sans cesse tant sur ses pentes que sur sa périphérie, épousant toujours la forêt, se mêlant  au milieu de ses arbres et donnant de la vie et de la beauté à cette splendide forêt qui ne semble ainsi qu’émaillée de gentilles constructions et fleurie de tous ces parterres.
Il faut voir, le matin, toute l’activité qui se déploie autour de l’établissement thermal, c’est un va-et-vient incessant de voitures qui y déversent les malades, puis les reconduisent se reposer à leurs villas ou à leurs hôtels.
Tout un corps médical compétent y donne ses soins. Car on y visite chaque malade dans son bain pour contrôler la durée du bain, son efficacité ; comment le cœur ou d’autres organes réagissent au traitement. Puis il y a les douches de toutes sortes : grande douche, douche sous-marine, douches filiformes, etc… Bref, un personnel entraîné se trouve aux ordres des médecins et en sont les auxiliaires.
Parmi ce grand nombre de médecins, il en est un, le docteur Maillard, qui fait autorité. C’est un homme d’une soixantaine d’années, presque chauve, l’air bonhomme, mais d’une compétence qui lui vaut le plus grand nombre de malades et l’admiration (ce qui est rare), de ses confrères qui n’en sont pas jaloux. Travailleur acharné, se dépensant sans compter, il est toujours l’un des premiers arrivés aux thermes. Marié à une très jolie femme, plus jeune que lui ; Madame Maillard est la femme la plus en vue de la station. Très brune, grande, élancée, elle a un port altier. Toujours souriante, se mêlant à toutes les mondanités de la station thermale et de ses environs, elle fait partie intégrante de toutes les distractions et les plaisirs de la station. Il ne se passe pas une vente de charité, un bal de société, une représentation sensationnelle, qu’elle n’y prenne une grande part, toujours accompagnée de sa fille Claire qui approche de ses vingt ans. C’est une femme heureuse et qui jouit à pleins bras de la vie.
Par contre, Claire aurait voulu se donner davantage aux études pour se consacrer un peu plus à ce père qu’elle vénère et qu’elle aime tant.  Mais il est impossible de résister à Madame Maillard, tourbillon mondain, à cette vie intense qui entraîne dans son sillage, à la façon d’un torrent. Il faut suivre.
Et combien pourtant, elle envie sa sœur cadette Danielle, qui est encore en Angleterre, pour parfaire son instruction et son éducation. Cette sœur est tout l’opposé d’elle-même. Si Claire ressemble physiquement à sa mère, elle a, par contre, la mesure, la stabilité de son père. Mais Danielle elle, plus petite, toute blonde, n’est que spontanéité, rires et instabilité. C’est une jeune fille qui n’aspire qu’à laisser ses études, pour jouir à pleines dents de la vie heureuse qui s’annonce pour elle.
II
 

 
A chaque fin de saison, les châtelains des environs se réunissent pour célébrer avec entrain la messe de Saint Hubert. L’année où j’écris ces lignes, la messe fut célébrée à Saint-Michel-des-Andaines, petite localité, toute proche de Bagnoles. Tous les équipages et toutes les meutes étaient présents. Les chasseurs, hommes et femmes, en grande tenue de chasse à courre, étaient nombreux. La messe,  en musique, était célébrée en grande pompe et le servant n’était autre qu’un lieutenant de louveterie. Rien n’y manquait, ni les cors rutilants, ni la bénédiction de la meute. C’est dire que cet événement ne passa pas inaperçu et que de nombreux curieux se pressaient pour voir cette messe et cette assistance chamarrée.
Parmi les curieux, un jeune ingénieur, Claude Tardy, venu pour la première fois, ne put qu’admirer ces deux femmes, en costume de chasse qui mettait leurs formes en valeur, et tranchant nettement sur le reste des dames, qui pourtant rivalisaient d’élégance. La joie inondait Madame Maillard et vraiment l’on aurait pu la croire la sœur aînée de sa fille.
A cause de l’impression profonde que produisit la vue de ces deux femmes sur lui, notre jeune ingénieur ne put se défendre de percer l’incognito de ces beautés.
Lorsqu’il connut leur identité, il se promit de fréquenter davantage le casino et d’arriver à être présenté à ces dames. Mais la saison touchait à sa fin, le casino allait fermer ses portes, et ses travaux à lui, le retenaient beaucoup à La Ferrière aux Etangs. La Société des Mines d’Auzin avait envoyé ce jeune ingénieur sorti depuis peu de l’Ecole des Mines, pour des travaux d’aménagement sur les terrains de cette Basse-Normandie, qui avaient déjà été prospectés, mais qui avaient besoin d’être relancés pour un meilleur rendement. Ces travaux devaient durer un ou deux ans.
Bref, l’hiver passa tristement pour notre jeune héros, mais la vision de la petite église meubla ses pensées et ses rêves, et le printemps revint et mai vit Bagnoles renaître.
III
 

 
Fidèle à ses promesses et à son souvenir, on vit fréquemment le jeune homme venir au casino. Heureux s’il avait aperçu Claire ; déçu et malheureux, s’il ne l’avait pas vue.
Cette année là, on décida de donner un éclat incomparable au bal de la Croix-Rouge, le bal « noir et blanc ». Tous les hommes seraient en habit et les femmes en robe de soirée blanche. Madame Maillard était une des organisatrices, peut-être même la plus acharnée. Bref, arriva le soir du grand jour et cette fois, le docteur Maillard ne pouvait se récuser.  Il lui fallait aller à cette soirée mondaine, au grand plaisir de sa fille Claire, qui se promettait de danser avec son père.
Le casino avait revêtu sa tenue des grands jours et brillait de toutes ses lumières qui se reflétaient dans le lac. L’assistance était nombreuse et très élégante. L’orchestre était excellent et répandait des flots d’harmonie. Ce fut vraiment le succès de la  brillante Madame Maillard qui semblait la reine de cette fête.
Après une danse avec sa femme, une autre avec sa fille, le docteur Maillard, fatigué, se retira dans la salle de baccarat. Là, il fit la connaissance de Claude Tardy qui, malheureux de voir Claire si entourée, s’était retiré dans cette salle pour y ronger une jalousie naissante. Claude ne jouait pas, il regardait les autres d’un œil morne et quelque peu hagard.
Le docteur, avec son acuité habituelle, ne put que déceler une grande tristesse chez un homme si jeune, beau cavalier, qui devait, certes, plaire aux femmes, et qui apparemment recherchait la solitude.
Les conversations s’établissent assez vite autour d’une table de jeu.
– Alors Monsieur, malheureux au jeu ?
– Non, je ne joue pas.
– Votre place n’est pas là, quand nombre de danseuses n’attendent qu’un cavalier pour danser.
– Peut-être. Mais je suis étranger à la station et n’y connais personne.
– Qu’à cela ne tienne, mon ami, vous me permettez de vous appeler mon ami ? Je vais vous présenter à ma femme et à ma fille.
Une rougeur subite envahit la face de notre jeune ingénieur et le docteur n’y vit là qu’une grande timidité, et une raison de plus de le présenter à ces dames.
Ce qu’il fit, donc. Après les présentations d’usage et les salutations qui s’imposaient, Claude Tardy fit partie du cyc

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