308
pages
Français
Ebooks
2020
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Français
Ebook
2020
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Publié par
Date de parution
19 novembre 2020
Nombre de lectures
32
EAN13
9782491996222
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
2 Mo
Un livre poétique en clair-obscur explorant la frontière entre passion amoureuse et folie
Résumé:
Lou est hospitalisée en psychiatrie. Elle ne sait ni pourquoi ni comment elle est arrivée dans ce «lieu où l’humanité a été avalée par les horloges».
Louiza a tout quitté pour se consacrer à la photographie. Au Vietnam elle rencontre Nils, apprenti diplomate. Tout les sépare et pourtant cette rencontre marque le début d’une histoire qui, du Vietnam à Paris en passant par la Bretagne et Malte, les conduira au cœur d’une nuit qui fera basculer leurs vies.
Cinq années séparent Lou et Louiza. Cinq années que la mémoire de Lou a effacées et que le lecteur va redécouvrir avec elle.
Avec les tableaux de Chagall en toile de fond, se dessine un parcours initiatique et poétique dans un univers à fleur de peau où les émotions se mélangent au gré des révélations. Ce roman nous offre une réflexion sur l’altérité, la normalité, l’enfermement et la frontière entre passion amoureuse et folie. Sur la résilience aussi.
"Elle voulait vivre dans un tableau de Chagall" est une version retravaillée de "Je voulais vivre dans un tableau de Chagall" qui a été finaliste du concours « Les Talents de demain » en juin 2020. Ce roman a rencontré à cette occasion un véritable succès auprès des lecteurs.
Finaliste Prix Lectures Plurielles / Zonta-Olympe de Gouges
SélectionPrix Hors Concours 2021
À ce jour, il a été lu par plus de 10 000 lecteurs dans 41 pays.
Ils en parlent:
"Un roman envoûtant et puissant jusqu’au dénouement aussi inattendu que réussi", Midi Libre.
"Un premier roman puissant : une histoire bouleversante, une plume originale et onirique. Un voyage littéraire captivant." La Fringale culturelle.
"Il y a dans ce premier roman toute la lumière des premières fois. La magie de la naissance de l’œuvre [...] fruit de l’amour entre la Littérature et l’Art. Ce roman c’est le jeu de l’ombre et la lumière, servi par une plume exceptionnelle. L’intrigue est captivante. L’alternance des deux histoires donne avec brio le tempo. Page après page, la tension monte crescendo jusqu’au grand final !
Hypnotisée j’ai été par cette plume ! Incisive et poétique, elle donne vie aux émotions ; à ces blessures enfouies, aux sentiments de culpabilité et d’abandon qui, niés, deviennent bombes à retardement. Dans son univers onirique, la folie guette insidieusement l’Amour et les loups épient les fous. [...] une véritable pépite." (The Booktrotteuses par Céline juste moi bouquine)
"Avec son écriture travaillée qui ne laisse apparaître qu'une impression de déroutante facilité, elle donne à voire la solitude, la résignation et la perte". (Des pages et des lettres )
"Ce livre est d'une richesse extraordinaire, que ce soit au niveau du style de l'auteure, empli de poésie, qu'au niveau des sujets abordés, de son humanité et même des lieux visités. Un bijou littéraire à déguster." (Nourriture livresque)
"Une écriture addictive, douce-amère où la peinture et la littérature tiennent une bonne place. Un roman profond, puissant et magnifique." (Nine entre les lignes)
"J'ai tout aimé: l'histoire tragique, les personnages et leurs fêlures, les descriptions poétiques des lieux, les références à l'art et l'écriture magnifique". (Les lectures de Cathfd)
"Ce premier roman d’une auteure prometteuse est d’une très grande beauté. Il est parsemé d’autant de lumière que d’ombres inspiré tout au long des tableaux enchantés et colorés de Marc Chagall. Teinté de mystères, de poésie, de descriptions sensuelles et vivantes de la nature vietnamienne, de l’amour fou mais aussi de la folie avec un questionnement intelligent sur les maladies mentales. Un portrait très sensible et sensoriel sur ces vies abîmées par les aléas de la vie." (La coccinelle des livres)
Publié par
Date de parution
19 novembre 2020
Nombre de lectures
32
EAN13
9782491996222
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
2 Mo
COLLECTION littérature contemporaine
Je voulais vivre dans un tableau de Chagall a été, dans sa version d’origine, finaliste du concours Kobo/Fnac les Talents de demain 2020. Retravaillé, ce roman est publié par les éditions d’Avallon sous le titre Elle voulait vivre dans un tableau de Chagall .
Éditeur : Les éditions d’Avallon
Distribution papier : SODIS
Distribution numérique : Immatériel
Composition du livre : Les éditions d’Avallon
ISBN numérique : 9782491996222
Dépôt légal : décembre 2020
1 ère édition
© 2020 Les éditions d’Avallon
Elle voulait vivre dans un tableau de Chagall
Gaëlle Fonlupt
Elle voulait vivre dans un tableau de Chagall
roman
À tous ceux qui, malgré le manque de moyens, malgré les risques et les échecs, malgré la pression d’un monde obsédé par le minutage et la rentabilité, continuent de se battre contre l’épuisement, la maladie, l’indifférence et trouvent encore la force de donner de leur temps à ceux qui souffrent. Le temps d’un regard, d’une écoute attentive, d’un geste, d’un mot, d’une main qui se pose.
À mon père
« Le ciel est sur nous comme un drap »
(7 octobre 2005)
« Mon amour ce qui fut sera
Le ciel est sur nous comme un drap
J'ai refermé sur toi mes bras. »
Louis Aragon – Nous dormirons ensemble
Nus. Nous sommes nus ou presque. Nus, avec juste nos sous-vêtements en guise de ceinture de chasteté.
L’odeur me submerge comme une marée, l’odeur de ta peau, cette odeur de cuir mêlé d’humus chauffé au soleil. Étendus sur ce lit étranger, nous nous parlons souffle à souffle comme deux enfants conspirateurs, en échangeant des sourires de gêne amusée. Puis nous nous effleurons avec cette précaution fiévreuse des gestes interdits. Du bout des doigts, nous dessinons sur le corps de l’autre des arabesques aveugles, cherchant les contours d’un chemin de tendresse insouciante. D’effleurements en enlacements, nous suivons la joie innocente de nous retrouver, explorant les confins d’une sensualité nue, nous poussant à la lisière d’un désir défendu, cherchant dans les décombres de notre union passée, les résidus d’une jouissance peau à peau.
Je suis les chemins tant de fois empruntés, dévalant la combe de ton cou, frôlant le creux de tes genoux, caressant la saillie de tes hanches, la blancheur de ton ventre, reliant chacun de tes grains de beauté avec l’émerveillement enfantin de les retrouver à la même place que la dernière fois.
Une éternité.
Je retrouve l’évidence des gestes, guidée par un instinct ancestral, mue par l’envie fascinée du navigateur qui redécouvre sa terre natale après de longues années d’absence, à la fois immuable et plus tout à fait la même.
L’intérieur de tes cuisses cache deux ronds nus et blancs, parfaitement symétriques, qui se font face comme deux jumeaux au visage pâle reliés par leur chevelure buissonnante. Deux clairières dont j’avais un jour décrété qu’elles m’appartenaient et que je voulais y passer le restant de mes jours, lovée à l’ombre de l’arbre qui surplombe la forêt quand le désir est à son zénith. « Je te préviens, si tu me quittes, je découpe l’intérieur de tes cuisses pour garder mes clairières : c’est mon territoire ! ». Tu avais ri, comme si cette hypothèse étai t aussi incongrue qu’improbable. Pourtant nous savions déjà, toi et moi, que cela arriverait.
Tu étais trop jeune et moi pas assez haut placée dans la chaîne alimentaire.
Ces clairières, je les redécouvre, les yeux mi-clos, timidement, prudemment, je glisse sur ces galets lisses exhalant une chaleur musquée d’herbe sèche et de sous-bois. J’y découvre un grain de beauté qui m’est inconnu, un infime petit point brun qui tache l’uniformité blême de l’intérieur de ta cuisse gauche : le stigmate d’une invasion. Je relève la tête pour chercher tes yeux, ces yeux qui appelaient la mer. Mes abysses . Tu es étendu, figé comme un pharaon dans un sarcophage de draps blancs.
C’est à ce moment seulement que je prends conscience du silence qui règne dans la pièce. Tu as accueilli mes caresses avec une inertie muette dont je ne sais si elle témoigne d’une résignation ou d’un consentement. Tes traits ont la sérénité du dormeur, ton souffle soulève à peine ta poitrine et les paumes de tes mains reposent, ouvertes sur le drap, comme celles d’un méditant. Tu flottes dans une chaleur liquide. Ton corps est là, devant moi, mais tu l’as quitté. Avant tu t’abandonnais sous mes caresses ; là, tu m’as simplement abandonné ton corps, partant mettre ta conscience hors de portée des assauts de la chair, à l’abri de ce que tu me penses prête à faire.
Pas comme ça, pas sans toi. Ça n’a jamais été comme ça entre nous. Le premier contact charnel s’était mué en alchimie soudaine, fulgurante, aliénante, qui nous perdait l’un dans l’autre et avait survécu aux ruptures, aux silences, respirations douloureuses dans notre apnée fusionnelle.
Soudain, je ne sais plus pourquoi je suis venue, pourquoi nous sommes là, tous les deux, dans cette chambre étrangère tendue d’immenses rideaux qui étouffent le jour finissant dans leur blancheur de linceul. Pour nous pardonner ? Pour nous laisser partir ? Pour ensevelir la violence amère des derniers instants partagés sous une tendresse amnésique ? Pour nous prouver que nous ne nous aimons plus ? Je voulais que ça se fasse en douceur, pas au jeu de l’élastique où c’est celui qui lâche en dernier qui se fait claquer les doigts. Je voulais que nous nous séparions ensemble, nus et sans armes, que nous détissions tous les deux la toile qui nous reliait, presque imperceptiblement, sans avoir mal, presque sans nous en rendre compte, jusqu’au dernier fil, pour sauver ce qui pouvait encore l’être de tendresse entre nous.
Tu ne peux pas m’abandonner, là, maintenant, sans prévenir.
Je te dévisage. Tes paupières se soulèvent. Nos regards se pénètrent un instant, puis tu esquisses un infime sourire du coin de la bouche. Presque fataliste. Mes yeux descendent alors le long de ta gorge, balayent ton torse, l’œil triste de ton nombril, puis s’arrêtent sur le tissu noir. Tu ne protestes ni ne consens et te contentes de basculer davantage ta tête dans l’oreiller en fermant les yeux.
Tu n’as rien dit.
Tout juste un vagissement assourdi. Un gémissement de bébé. Tué dans l’œuf. Tu as un goût de salicorne. Comment ai-je pu mettre tout ce temps à m’en apercevoir ? Pas étonnant quand on passe sa vie dans la mer, mon amour. Tu as toujours aimé la mer. La mer, les mots et l’amour que je te portais. Que reste-il aujourd’hui de cette trinité ? Les mots, tu les prononçais savamment, brillamment, dans l’ordre qu’il faut pour que ça sonne juste, avec l’orgueil de ta beauté à peine éclose et l’écrasante assurance d’un destin à accomplir. Tu les écrivais, aussi, les agençais en des vers débordants de lyrisme, mêlant les quatre éléments aux élans de ton cœur. Ces vers, tu les traçais à grandes enjambées sur du papier vergé et me les offrais par brassées reliées de cuir. Avant.
Avant, je te trouvais beau, grand, fragile des certitudes de ta jeunesse. Tu toisais le monde et jugeais d’un seul regard. Tu épanchais tes excès dans la mer, te mesurais aux vagues et possédais l’océan à chaque brasse. J’attendais sur la plage. Je suivais du rivage l’ondulation argentée de tes épaules qui fendaient l’écume en s’éloignant vers le large. Je guettais avec une boule au ventre l’instant où tu te retournerais pour regagner la terre. J’attendais le moment où, posant un pied sur le sable avec un infime trébuc