Enchainée pour l amour d un homme
198 pages
Français

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Enchainée pour l'amour d'un homme , livre ebook

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Description

Finalement, plus que de simples nouvelles, ces textes sont de véritables fresques destinées à projeter à nos yeux et à nos oreilles le monde actuel dans sa marche quotidienne. Et puis, il y a ce souffle puissant d'optimisme qui parcourt tout le recueil comme pour dire qu'aucune situation ne semble tout à fait inextricable. Il existe toujours une issue à portée de main pour qui sait croire et lire les signes des temps.Isaïe Biton Koulibaly montre une fois de plus la maturité de sa plume, de son aise à simplifier la langue de Molière pour l'adapter à tous et surtout de la précision de son observation.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2016
Nombre de lectures 2 399
EAN13 9782916472911
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ISAÏE BITON KOULIBALY
Enchaînée pour l’amour d’un homme
Nouvelles
CIV 291
Tél : +225 21.56.50.63 Fax : +225 21 36 56 57 10 BP 1034 Abidjan 10 info@les classiquesivoiriens.com
A Madame MARIAM KONE, Membre d’honneur du fan-club Isaïe Biton Koulibaly, Grande dame au cœur d’or, rempli d’amour pour son prochain et aimant Dieu.
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PAR LA PLUME ET PAR LE SANG
e ne m’attendais pas à voir une salle aussi pleine deux heures avant la proclamation des résultats du concours. noJmbreuses que les hommes. Les lles si peu habituées à Il était difcile de savoir si les femmes étaient plus ce genre de cérémonie littéraire étaient toutes bien habillées, comme si elles assistaient à un concert de musique. Celles qui attiraient le plus les regards portaient des pantalons taille basse et des décolletés.  Deux hommes assis derrière moi se montraient très critiques envers ces jeunes lles à la mode. Le timbre de leur voix trahissait un désir intense pour ces lles. Une attitude négative d’un homme envers une femme montre tout simplement son amour ou son désir envers cette personne. Sachant qu’il perdra la partie, il se lance dans des jérémiades contre cette femme. Et pourtant, il est très simple de lui avouer son amour ou son désir. Cela soulage le cœur et l’âme. Peu importe le résultat, qu’elle réponde positivement ou négativement à la demande.  Une autre catégorie d’hommes m’attriste : ceux qui se lient d’amitié avec une femme. Devant leur timidité ou leur complexe, ils préfèrent considérer l’être aimé comme une sœur, une camarade ou une amie. Quelques années plus tard, quand ils se décident à avouer leur amour, il est trop tard, la femme ayant été conquise par un autre, plus direct et plus franc. Elle ne voyait en eux qu’un frère, donc, toute relation sentimentale aurait ressemblé à de l’inceste.  En cet après-midi de juin, je portais une robe mauve. Si mon mari me voyait, il me qualierait d’aliénée culturelle. Mon mari, qui est un haut fonctionnaire de l’État au ministère des Finances, a une nette préférence pour les tenues africaines, en particulier les pagnes maxi et les boubous de toutes les origines.  Ma mère me disait souvent de m’habiller comme le souhaitait mon mari, car il pouvait s’amouracher d’une femme à la tenue vestimentaire plus africaine. En aucun cas, je ne pouvais admettre qu’une femme se laisse dicter sa façon de s’habiller par son mari.
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 Je ne craignais pas les rivales pour deux raisons. D’abord, mon mari, Falou, m’adorait. Je ne l’imaginais pas aimer une autre femme. Curieusement, son amour augmentait au fur et à mesure que les années passaient. Il faut dire aussi que je me boniais au l des ans, comme le vin. Quand je me regardais dans un miroir, j’avais envie de me serrer dans mes bras et d’embrasser toutes les parties de mon corps.  Ensuite, je suis musulmane tout comme mon mari. La polygamie est tolérée et même recommandée dans l’islam. Une vraie musulmane ne doit pas craindre la polygamie. C’est même un frein contre le libertinage des hommes. Une coépouse serait la bienvenue. J’avais été séduite par l’entente qui existait entre les deux femmes de mon oncle Moussa. Elles étaient comme des sœurs jumelles. Néanmoins, mon mari Falou rejetait totalement la polygamie, mais si cela arrivait, ma coépouse et moi, nous serions comme des sœurs jumelles à l’instar des femmes de tonton Moussa.  Les spectateurs continuaient d’arriver. La salle de mariage de la mairie de Treichville ne pouvait plus contenir tout le monde. L’heure prévue sur nos cartes d’invitation était largement dépassée sans qu’apparaissent les membres du jury.  Quand je voyais des personnes de ma connaissance qui avaient participé à ce concours, je désespérais de me voir sur la liste des lauréats. J’avais dit à mon amie Moussokoro, qui m’avait accompagnée, que je visais la septième place.  L’essentiel, pour moi, était de gurer parmi les dix lauréats an de voir ma nouvelle dans le livre collectif qui serait publié. Ainsi, je dirai que je suis un écrivain, je pourrai participer aux dédicaces et aux interviews et j’aurai ma photographie dans les journaux. Tout individu s’aime lui-même et la meilleure manière de célébrer son ego, c’est de se distinguer par une activité qui vous met dans la lumière ou le feu de l’actualité, vous faisant connaître de la masse.  Quand je regarde la télévision, je suis frappée par les personnes qui font des pieds et des mains pour être dans le champ de la caméra. C’est une manifestation de la célébration personnelle. Je me souviens du passage à la télévision de Moussokoro pour annoncer notre bal de n d’année. Pendant une semaine, tous les élèves de l’École Normale Supérieure ne parlaient que d’elle. Plusieurs hommes de la ville et d’autres
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contrées du pays cherchèrent à la rencontrer et voulurent même l’épouser.  Moi, je n’aimais pas me faire remarquer malgré mon désir de célébrité. J’étais d’une timidité maladive. Je n’avais jamais osé présenter mes manuscrits à un éditeur. J’avais peur, s’ils étaient publiés, de devenir la cible du public et des critiques littéraires. Je me plaisais à amplier les rumeurs des journaux sur les célébrités. Je ne voulais pas devenir le point de mire des uns et des autres. Que ne dirait-on pas sur le compte d’une femme belle et intelligente comme moi ?  Mais ma passion de l’écriture était trop forte. Depuis mon enfance, mes parents m’encourageaient à lire. Or, lire beaucoup pousse à l’écriture. J’ai commencé la rédaction de mes premiers textes en classe de seconde, plus précisément pendant les grandes vacances, après mon admission au brevet d’études du premier cycle. Comme la plupart des écrivains, j’ai commencé par des poèmes avant d’écrire des nouvelles.  Quand j’appris que le ministère de la Culture et de la Francophonie venait de lancer le premier prix de la nouvelle pour détecter des talents, j’étais en train d’écrire un roman. Les candidats avaient deux mois pour déposer leurs manuscrits. On exigeait cinq pages au minimum et dix pages au maximum. Il restait cinq jours avant la clôture quand Moussokoro m’obligea à déposer mon manuscrit. J’hésitais pour de nombreuses raisons, en particulier les moqueries de mon mari si je ne gurais pas parmi les lauréats.  Combien de fois me suis-je refusée à lui quand j’écrivais des nouvelles ? J’avais le sentiment qu’une femme devenait désirable quand elle se mettait devant un ordinateur pour écrire. En tout cas, Falou m’implorait de remplir le devoir conjugal pour ne pas dire sexuel, quand j’étais en pleine création littéraire. Je ne voulais pas perdre l’inspiration en allant dans ses bras.  L’écriture d’une nouvelle se fait d’un trait. On a l’impression que le texte est dicté par un génie et qu’une interruption de quelques minutes peut vous faire perdre le l de votre pensée pour des heures et même des jours. C’est pourquoi Honoré de Balzac disait qu’une nuit d’amour est un roman en moins.
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 En général, un écrivain réussit sa meilleure œuvre dans la plus grande solitude. Moi, j’en serais incapable. Je ne pourrais jamais vivre plus de deux jours sans Falou à mes côtés. Paradoxalement, il stimulait mon cerveau quand je le voyais couché dans notre grand lit.  Soudain, un grand silence s’empara de la salle. Le jury et les organisateurs arrivaient. Je reconnus, dans le jury, certaines personnes qui avaient été mes professeurs à l’École Normale Supérieure. J’eus honte de moi-même quand je revis dans ma tête les notes qu’ils me donnaient dans certaines matières.  J’étais fascinée par les écrivains qui entraient dans la salle en même temps que le jury. Ceux qui ne guraient pas dans le jury prirent place dans les premières rangées réservées à leur intention.  Mon regard était xé sur Maxime Santos. C’était le plus célèbre nouvelliste de l’Afrique noire francophone. Il avait la popularité d’une vedette de la chanson. Ses livres ont fait pour la lecture en Afrique, plus que tous les colloques et les séminaires sur le livre et la lecture. Lire ses ouvrages apportait beaucoup de plaisir. Évidemment de nombreuses rumeurs couraient sur lui.  On le disait très porté sur les femmes, thèmes favoris de ses livres. On le disait marié à une seule femme, mais amant de plusieurs autres, même de femmes mariées. En le regardant attentivement, je ne voyais en lui aucun signe qui montrât qu’il était un homme à femmes. J’étais tout de même curieuse de percer son mystère et surtout de l’approcher an qu’il me donnât les secrets de sa technique d’écriture. Les lecteurs et surtout les lectrices ne lisaient que lui et je voulais beaucoup lui ressembler en ce qui concerne le style.  Le président du jury, un universitaire spécialiste de la nouvelle, annonça que les organisateurs avaient reçu trois mille deux cent cinquante-deux nouvelles et qu’après une première sélection, le jury avait retenu cent nouvelles.  Nous avons perdu beaucoup de temps avant de commencer cette cérémonie, alors nous donnons directement les résultats en commençant par celui qui est classé à la dixième place. »  Je croyais que ce serait moi, quoique je tienne à la
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septième place. Ce fut un homme, un instituteur qui enseignait en province, à l’intérieur du pays comme on le disait en Côte d’Ivoire. Moi, j’étais professeur d’histoire et de géographie dans un lycée de la ville, dans le quartier de Yopougon.  Le neuvième lauréat était encore un homme. Je commençais à être gagnée par l’énervement. Dans ce pays, tout est dans les mains des hommes, malgré une intense propagande pour la promotion de la femme. J’étais convaincue que la femme a plus de sensibilité et d’imagination que l’homme. Par conséquent, elle est plus douée pour l’écriture.  La huitième était une femme. Elle avait déjà publié plusieurs poèmes dans la presse. Je ne me voyais plus dans ce classement.  Quand on donna le nom et le titre de la nouvelle de la septième lauréate, des larmes coulèrent de mes yeux. J’avais tant espéré cette place que je fus triste. retirons-nous ! Moussokoro, question, Bintou. Tu n’aurais pas honte de te lever Pas et de sortir devant tout le monde ? Moi, je ne bouge pas. Je connais la honte et je suis trop timide pour me faire remarquer.  Une autre femme eut la sixième place. C’était l’une des jeunes lles vêtues d’un pantalon taille basse. Les deux hommes assis derrière moi devinrent plus critiques. Comment une lle si vulgaire, peut-elle faire partie des lauréats ? déclara le spectateur le plus noir de teint.  Ce jury est semblable aux autres. Rien que des combines. Il vient de récompenser le droit de cuissage. Sortons !  Attendons encore pour voir jusqu’où ils peuvent aller dans la bêtise.  Je pris peur. Ma nouvelle s’intitulait :La frigide. Elle partait d’un fait réel inspiré de la vie d’une amie. Elle me racontait souvent qu’elle n’avait jamais connu la jouissance. Dans ma nouvelle, je la montre à la recherche de cette jouissance, à travers les lectures érotiques, les lms pornographiques et l’utilisation des phallus articiels. Elle a eu des aventures extra-conjugales qui ne lui ont pas donné satisfaction. Elle participa même à des soirées d’échangisme sans avoir d’orgasme.  Le jury présentait le lauréat et un résumé de son
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ouvrage. Après avoir entendu l’attaque des deux messieurs, je remerciai d’ores et déjà Dieu de ne m’avoir pas classée parmi les lauréats, car je n’aurais pas supporté leurs critiques ni les railleries de la salle.  Pour tous, je serai moi-même, Philomène, mon personnage. Les lecteurs voient toujours l’auteur dans le personnage qu’il décrit. Ce n’est pas toujours faux. La plupart des écrivains décrivent des tranches de leur vie. Ils prêtent leurs propos à des personnages qui ne sont qu’eux-mêmes ou qu’ils souhaiteraient devenir. Chateaubriand disait que l’on ne peint bien que son propre cœur, en l’attribuant à quelqu’un d’autre et que la meilleure partie du génie se compose de souvenirs. Gustave Flaubert écrivait : « Je m’efforce, tant que je peux, de cacher le sanctuaire de mon âme, peine perdue, inutile. Hélas ! Les rayons percent au-dehors. »  En plus, j’écrivais à la première personne du singulier, cette forme narrative plaît tant au lecteur qui s’identie à l’auteur. En fait, dans ma nouvelle, je voulais montrer les méfaits de l’excision. Ma connaissance de cette pratique se résumait aux propos de mes copines excisées et de mes lectures abondantes sur le sujet.  J’étais si contente après avoir écrit ma nouvelle, que je voulais l’envoyer à Ken Bugul, mon écrivain préféré. J’étais persuadée qu’elle aurait aimé cette nouvelle qui frisait la pornographie, par moments.  J’imaginais la tête de mes élèves, surtout ceux de la classe de première qui étaient si moqueurs. Lire un tel texte venant de leur professeur, une femme pudique, ferait le refrain des cours de récréation et des salles de permanence pendant des mois.  En fait, à l’extérieur, j’afchais un air réservé, détestant tout sujet en rapport avec l’amour et la sexualité. Mais dans la chambre conjugale, je devenais une autre personne quand je n’avais rien à écrire ou à lire. Falou en savait quelque chose.  À la n de ma nouvelle, mon personnage apprend que, désormais on peut restaurer le clitoris. Comme toute nouvelle véritable, je la termine en laissant le lecteur sur sa faim, pour qu’il imagine la suite, au moment où Philomène lit une interview quele Nouvel Observateuraccorde au docteur Pierre Foldès, le chirurgien urologue français qui a mis au point une
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technique unique au monde pour reconstituer le clitoris des femmes victimes de mutilations génitales.  La participation de l’auteur à la n de la nouvelle donne à ce genre littéraire son succès, mais aussi sa difculté. Peu d’écrivains réussissent à écrire des nouvelles, genre difcile qui demande de la concision, de la clarté, de la simplicité et de la rapidité.  Le cinquième et le quatrième lauréats étaient des hommes. Tous deux des enseignants. À part la jeune lle en pantalon taille basse qui avait écrit sur l’amour, tous les autres lauréats appelés traitaient des sujets sociopolitiques.  Le troisième était l’un des deux hommes assis tout juste derrière moi, le plus noir de peau. Son ami manifesta bruyamment sa joie, de sorte que tous les regards se portèrent vers nous.  J’avais honte d’être ainsi regardée. Je sentais que certains venaient de me remarquer. Leur regard semblait m’imaginer sans vêtement, toute nue dans leur lit, le fantasme des hommes frustrés ! de donner le nom du lauréat principal et de son Avant dauphin, nous vous invitons à suivre la prestation de deux artistes de notre pays.  Je les regardais à peine. Le président du jury avait dit le lauréat principal, donc, un homme. Je ne m’attendais pas à faire partie des deux premiers, mais je souhaitais voir une femme occuper la tête de ce classement.  La deuxième au classement était une journaliste bien connue des auditeurs d’une chaîne musicale. J’étais loin de penser qu’elle pouvait écrire une nouvelle. Elle était branchée sur la musique et les nuits chaudes. Du moins les rumeurs la classaient-elles parmi les femmes qui aiment les boîtes de nuit.  Je n’arrivais pas à me défaire des informations des journaux people. J’achetais, chaque semaine, ces journaux friands de ragots. Mon professeur de lettres en classe de terminale disait que ce genre de journaux était prisé par des femmes frustrées sexuellement. À la longue, j’ai ni par comprendre que mon professeur mentait. Je menais une vie sexuelle épanouie et pourtant, j’adorais lire les histoires plus ou moins vraies sur les célébrités.  La voisine de gauche de Moussokoro lança des jurons
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à la seconde lauréate.  C’est à une dévergondée que l’on donne un prix littéraire. C’est n’importe quoi, ces prix de fesses appelés abusivement prix littéraires de la nouvelle.  Je l’écoutais quand, soudain, j’entendis un bruit infernal, comme un bruit de grenade qui explose. Je faillis fuir de la salle. Mon amie me tira par le bras. Elle me poussa vers la table d’honneur. On venait de me proclamer lauréate principale. Je n’avais pas entendu mon nom, intéressée par les propos de la voisine de Moussokoro. Ce bruit que j’avais entendu n’était que des ovations du public à l’appel de mon nom. J’écoutais le président du jury, la tête baissée, tandis que les cadreurs et les photographes me mitraillaient.  Toutes les qualités étaient pour moi. Le président du jury me comparait à Prosper Mérimée. Ce grand universitaire pense que je possède, en effet, la précision de trait et la rapidité de mouvement d’où découle la concision. La nouvelle qui relate un événement de la vie courante exige une concentration permanente. Le jury avait su apprécier mon langage et mon style faits de clarté et de simplicité. Il aborda même ma beauté sous les applaudissements nourris des spectateurs.  Les cadeaux en nature et en espèces que l’on me donnait pour accompagner mon prix représenté par un diplôme et un objet sculpté dépassaient mon entendement. Le président du jury me demanda de prononcer un discours. Je ne m’y attendais pas. Que dire ? Je n’avais rien préparé. En trois minutes, je remerciai les organisateurs, les membres du jury et tous les lauréats avant de parler de mon attachement à la lecture et à l’écriture. Je terminai mon propos en demandant à tous de me donner leur bénédiction pour ma nouvelle carrière qui commençait.  Je fus ovationnée par le public debout, pendant près de trois minutes. C’était un vrai baptême d’entrée dans le monde littéraire. Quand le président du jury proposa la lecture de quelques extraits de ma nouvelle, je perdis mon enthousiasme. Je n’étais pas du tout contente. J’employais des mots durs et je craignais la réaction de ce public qui venait de m’adopter et qui pourrait être choqué.  Les mots que je redoutais d’entendre plurent à ce public. On ne connaît jamais bien le lecteur. Durant le cocktail,
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