Enfances
164 pages
Français
164 pages
Français

Description

Françoise Darnal-Lesné a consacré plusieurs ouvrages et un site internet à l'oeuvre de Tchekhov. Dans cet ouvrage elle s'intéresse plus particulièrement aux figures de l'enfance à travers une sélection de nouvelles. Tchekhov a rarement pris un enfant pour personnage principal. Vania, Serioja, Vanka, Volodia et les autres sont dans la poétique au même titre que les adultes des âmes où le bien et le mal cohabitent dans un équilibre précaire.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2014
Nombre de lectures 20
EAN13 9782336354071
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

tex tes et commentaires
Anton Pavlovitch TchekhovEnfances
Tchekhov a rarement pris un enfant pour personnage principal.
Lorsqu’il le choisit en tant que tel, ce petit bout d’homme est un
orphelin dont le cheminement diffi cile pourrait artifi ciellement
nous émouvoir.
Or, contrairement à l’esthétique fi n-de-siècle, Tchekhov ne
lui donne pas le beau rôle de la victime expiatoire et encore Enfances
moins celui de l’incarnation de la pureté.
Vania, Serioja, Vanka, Volodia et les autres sont dans la
poétique et ce, au même titre que les adultes, des « anges Préface et traduction Françoise Darnal-Lesné
aux cornes de démons et des démons aux ailes d’anges… »,
des âmes où le bien et le mal cohabitent dans un équilibre
précaire.
Involontaires héros de contes, ils vagabondent alors dans
une forêt pourtant source de dangers et qui, sous leurs
pas et la plume de Tchekhov, devient l’espace de tous les
possibles…
Françoise Darnal-Lesné a soutenu en 2005 en Sorbonne, une thèse
de doctorat d’État en littérature russe, intitulée « L’image de la femme
dans l’œuvre de Tchekhov ». Elle se consacre désormais à l’écriture
de critiques littéraires : Oncle Vania (éditions Bréal, 2005), Portraits
de femmes, un itinéraire d’ombres et de lumière (L’Harmattan, 2007),
et à la traduction des œuvres de Tchekhov, Les Paysans et autres
récits (L’Harmattan, 2008), Lettres de voyage,
Moscou-SakhalineMoscou (L2009), Dictionnaire Tchekhov (L’Harmattan,
2010), Sorcière (Carnets de l’Herne, 2010), Correspondant de
guerre (L’Harmattan, 2012), participation au Dictionnaire Universel
des créatrices, Paris, Éditions des femmes, 2013. Elle a créé et gère
un site consacré à Tchekhov : www.comprendre-tchekhov.fr
Couverture : Hélène Hugues, étudiante aux Arts Déco Paris.
ISBN : 978-2-343-03752-3
16,50
Lit térat ure classiq ue
Anton Pavlovitch Tchekhov
tex tes et commentaires
Enfances
Lit térat ure classiq ue














Enfances
























Collection


Littérature classique

Textes et commentaires



Cette collection est consacrée à la réédition,
l’analyse et la présentation de textes classiques de la
littérature mondiale des origines à la fin du
eXIX siècle.

Titres parus

ANONYMES, Maugis d’Aigremont, chanson de geste suivie de La morte
de Maugis, 2014.
Alexandre Ivanovitch KOUPRINE, Monstres insatiables, Traduit du
russe, introduit et annoté par Françoise Wintersdorff-Faivre, 2013.
Alain CHARDONNENS, Terreur prussienne, 2012
Jacques LARDOUX, Les sonnets de William Shakespeare, 2012.

Anton Pavlovitch Tchekhov







Enfances

Préface et traduction
Françoise Darnal-Lesné











Autres parutions du même auteur

Oncle Vania, Editions Bréal, Collection « Connaissance d’une
œuvre », Paris, 2005.


Anton Pavlovitch Tchekhov, Portraits de femmes, un itinéraire
d’ombre et de lumière, Editions l’Harmattan, Collection
littéraire, Paris, 2007.


Anton Pavlovitch Tchekhov, Les Paysans et autres récits,
Editions l’Harmattan, Collections Introuvables/Inédit, Paris,
2008, traduction et postface de Françoise Darnal-Lesné.

Anton Pavlovitch Tchekhov, Lettres de voyages – Moscou,
Sakhaline, Moscou, traduction et préface de Françoise
DarnalLesné, L’Harmattan, Paris, 2009.

Dictionnaire Tchekhov, Editions L’Harmattan, Paris, 2010.

Anton Pavlovitch Tchekhov, Sorcière, suivie de la nouvelle
Jour de fête, Carnets de l’Herne, traduction et annotation de
Françoise Darnal-Lesné, Paris, 2010.

Anton Pavlovitch Tchekhov, Correspondant de guerre,
traduction et préface de Françoise Darnal-Lesné, L’Harmattan,
2012,

Dictionnaire Universel des Créatrices, Paris, Éditions des
Femmes, 2013, participation de Françoise Darnal-Lesné
concernant les femmes écrivains russes proches de Tchekhov
ou qui se sont inspirées de lui.

www.comprendre-tchekhov.fr, site créé et géré par Françoise
Darnal-Lesné.



© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
www. harmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-343-03752-3
EAN : 9782343037523





Préface

« L’intérêt porté à l’enfant dans la société », écrit
1Carole Hardouin-Thouard , « est un mouvement
universel auquel Émile de Jean-Jacques Rousseau a
edonné une impulsion majeure. Depuis le milieu du XIX
siècle, la Russie n’échappe pas à cette évolution et la
période prérévolutionnaire connaît dans tous les
domaines, un foisonnement de réflexions pédagogiques,
psychologiques et artistiques qui font évoluer l’image de
l’enfant : le petit être inférieur et imparfait se transforme
en individu ayant ses valeurs propres. Ce renversement
de perspective permet de considérer l’enfant, non plus
comme une miniature d’adulte, mais comme un être doué
d’une créativité et d’une sensibilité particulières. Les
intellectuels et les artistes se sentent face à lui comme
des élèves devant un professeur de génie. »

Tchekhov est ainsi pris dans le tourbillon ambiant de
l’intérêt nouveau porté à l’enfant – Tolstoï, l’immense
écrivain qu’il respecte et admire, n’invente-t-il pas un
alphabet ainsi que des histoires destinées à
l’apprentissage de la lecture ? Loin bien sûr de que ce
que feront les Soviétiques à partir de la révolution
d’octobre mais pour de sombres raisons idéologiques,
l’enfant étant, à leurs yeux, le maillon nécessaire à
l’avènement d’un « homme nouveau », l’homo
sovieticus, un outil de propagande.
Peu d’enfants cependant font partie de la poétique
tchékhovienne en tant que personnage principal,
Egourouchka excepté, ce petit garçon qui, pour étudier,
quitte sa mère et traverse la steppe (La Steppe – 1888).

1 Carole Hardouin-Thouard, L’enfant dans la littérature russe et soviétique
de 1914 à 1953, Paris, L’Harmattan, p. 8.

7






Ce petit roman est le dernier écrit à mettre en avant un
enfant en tant que personnage principal. À partir de
1888, année de parution de Je veux dormir, dernier texte
de ce recueil, l’enfant ne devient plus, sous la plume de
Tchekhov, qu’un personnage secondaire peu présent,
mais ô combien symbolique, puisqu’il entraîne par sa
non présence, un changement de vie radical dans
l’existence de ceux qui l’ont engendré – il n’est qu’à
penser à Nikifor (Dans la combe), Gricha (La Cerisaie),
à l’enfant de Nina (La mouette), celui de Ioulia (Trois
années) ou encore de Katia (Une histoire ennuyeuse)…

*

Quelles raisons retiennent Tchekhov et l’empêchent
de suivre la nouvelle ligne éditoriale russe, guidée par
son imitation de la littérature enfantine européenne, et
prendre pour héros, un enfant ?
Sont-elles médicales, lui qui médecin voit chaque
jour la mort des enfants ? Force est de constater qu’en
ces années de fin du dix-neuvième siècle, la mortalité
infantile atteint en Russie un taux épouvantable où,
malgré la révolution pastorienne des années 1870, elle
2stagne encore entre 260 et 250 ‰ . Mort de l’enfant dès
sa naissance ou au cours des cinq premières années, mort
par accident – noyade comme le fils de Lioubov
Ranevskaja dans la rivière de La Cerisaie, (1904), mort
sous les coups du père ou de la mère ou

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