Gus d Aoust : trappeur de la toundra
160 pages
Français

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Gus d'Aoust : trappeur de la toundra , livre ebook

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Description

La solitude, la paix intérieure, l’amour du pays, la passion de la chasse et de la trappe, la bonté pour ses compagnons de route – les humains et les chiens la détermination, le goût de vivre sont au cœur de ce récit d’un héros du Grand-Nord.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 décembre 1999
Nombre de lectures 9
EAN13 9782896112807
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Gus d Aoust
trappeur de la toundra
La maison d dition remercie le Conseil des Arts du Canada et le Conseil des Arts du Manitoba du soutien accord dans le cadre des subventions globales aux diteurs.


Dessin de la couverture : Philippe Dupas Artiste graphiste : Howard Laxson
Donn es de catalogage avant publication (Canada)
D Aoust, Gus, 1896 1990
Gus D Aoust, trappeur de la toundra
Traduction de : Those were the days that I lived and loved. ISBN 2 921353 60 1
1. D Aoust, Gus, 1896 2. Trappeurs Territoires du Nord Ouest Biographies. 1. Harpelle, Alix. 11. Titre.
SK283.6C2D3613 1999 639 .11 092 C99 920139 5
D p t l gal : 3 e trimestre 1999 Biblioth que nationale du Canada et Biblioth que provinciale du Manitoba
Directeur : Annette Saint Pierre et Georges Damphousse
ditions des Plaines, 1999
Gus d Aoust
trappeur de la toundra





Les ditions des Plaines Case postale 123 Saint Boniface (Manitoba) R2H 3B4
Publi en anglais compte d auteur sous le titre de Those Were The Days That I lived And Loved.
Traduit de l anglais par Lucien Nayet et publi en fran ais avec tirage limit .
R vis et adapt pour publication aux ditions des Plaines.
la m moire de Hug hie et Phil.
Pr sentation
Ce livre retrace la vie de Gus d Aoust, un des plus anciens trappeurs blancs des Territoires du Nord Ouest. Ce Canadien vraiment remarquable a v cu seul dans le Nord pendant de nombreuses ann es et, en d pit de mille difficult s, a toujours conserv un amour inconditionnel pour cette r gion qu il appelait " son foyer du Nord .
En cheminant en compagnie d un tel h ros, le lecteur sera impressionn par son courage, sa d termination, son esprit de cr ativit , sa confiance et, surtout, son exaltation pour le r le qu a jou dans sa vie la toundra canadienne.
Gus, ainsi appel par ses nombreux amis, compte des admirateurs au Canada et aux tats Unis. Plusieurs d entre eux, en lui rendant visite au poste de commerce qu il avait ouvert pendant ses derni res ann es dans le Nord, se sont merveill s de sa vitalit et de son sens mordant de l humour. Certains sont m me venus de tr s loin pour faire sa connaissance, alors que d autres conservent le souvenir d articles publi s sur ce personnage inoubliable. Gus qui a d j t interview la radio figure aussi dans une oeuvre du c l bre historien, Pierre Burton.
Les m moires de ce pionnier du Grand Nord, sous le titre de Gas d Aoust, trappeur de la toundra, ont t glan es au cours de conversations chez sa s ur Antoinette et son beau fr re Bernie Wolff, de Ochre River, Manitoba. J ai eu le grand privil ge de conna tre ce gentleman, l ayant rencontr pour la premi re fois par l interm diaire de mes amis Wolff.
Gus d Aoust est n Makinak, Manitoba, le 18 ao t 1896, le troisi me enfant d une famille de onze, dont huit gar ons et trois filles. Ses parents y tenaient une pension de famille sous le nom de " The Bonne Accord . Sa m re, Am lia, excellente cuisini re, servait des repas aux pionniers du Nord et de l Est de Sainte Rose du Lac, venus vendre leur r colte de fourrures et, souvent, passer la nuit sous le toit des d Aoust.
La vie de cette femme a grandement influenc le jeune Gus. 11 parle d elle en ces termes : " Elle tait une dame de courage et de compr hension, parmi les plus grandes personnes. Ceux qui connaissaient ma m re l aimaient. Elle tait issue d une famille ais e du Qu bec, fille unique, et elle a tout quitt pour suivre son mari au Manitoba. Elle s est sentie tr s seule au d but mais ne s est jamais d courag e. Elle a travaill dur pour subvenir nos besoins. Non seulement elle dirigeait la pension de famille, mais elle tait aussi une couturi re accomplie en cousant et en r parant des v tements .
Gus se souvient des nuits pendant lesquelles sa m re besognait jusqu aux petites heures du matin pour terminer un v tement destin l un des enfants. Un samedi soir, rentr tard la maison, il avait trouv sa m re pench e sur un travail de couture. Il ajoute : " Ce jour l , le plancher de la cuisine devait tre lav avant d aller au lit. Notre cuisine tait vaste, et quand j ai demand ma m re si elle voulait que je le lave, elle a refus . J tais peine couch e quand je l ai entendue se pr parer laver ce bon sang de plancher. Je me suis lev et je l ai lav sa place. Aujourd hui, c est d elle que je tiens mon courage .
Mon grand int r t pour la vie extraordinaire de Gus d Aoust m est venu de sa m re qui parlait souvent de son fils trappeur dans le Nord. En coutant r guli rement avec elle Le Message du Nord, je devenais presque un membre de la famille d Aoust. La m re de Gus tait une personne extraordinaire. Quand elle a perdu l usage de la vue en juin 1948, elle a accept son preuve avec grande r signation. Elle me disait souvent qu elle aimait r ver parce que dans ses r ves elle tait capable de voir. Jusqu sa mort, elle a gard l espoir de revoir son bien aim Gus dont elle conservait le souvenir dans ses pri res. Quand elle est d c d e, Hughie, Toni et moi tions son chevet. Je n ai jamais oubli ses derni res paroles qui m ont profond ment touch e. Elle a dit cette nuit l : " Je ne reverrai pas mon petit Gus une derni re fois .
Tous ceux qui ont connu cette grande dame l ont beaucoup aim e. De mon c t , chaque fois que je rencontrais Gus, je la revoyais dans les traits de cet homme qui lui ressemblait tellement.
En coutant les propos de Gus d Aoust, j ai toujours t fascin e par la clart de ses souvenirs, de son v cu si riche et si merveilleux. Chaque fois qu il parlait de chasse ou de trappe, je me transportais en imagination dans le Nord. Le sourire unique qui clairait la figure de ce vieux gentleman, et le scintillement de ses yeux quand il racontait une belle histoire augmentaient ma reconnaissance pour avoir eu le bonheur de rencontrer une personne aussi attachante. Malgr eux, les auditeurs de Gus d Aoust vibraient au bonheur de cet homme dont ils enviaient la richesse de vie.
C est avec beaucoup de tristesse que Gus a d quitter sa ch re " Terre des Barrens . Sans le mauvais tat de ses genoux qui ne lui permettaient plus de longues marches travers la toundra, Gus d Aoust aurait r alis le r ve d y terminer sa vie.
Dans cette vastitude infinie du Nord, ce trappeur pass l histoire n a jamais souffert de solitude. Le croirait on Revenu la " civilisation , Gus d Aoust aimait s asseoir sous une magnifique t te de caribou empaill e dont il tait tr s fier, fumer une bonne pipe et voquer le pass . Le Nord, pour lui, tait devenu symbole de paix, de calme, de satisfaction et de bonheur parfait.
Alix Harpelle
1
Un gamin des Riding Mountains
En suivant les traces de mon p re... D Aoust est un nom, aussi fran ais que la soupe aux pois ; un nom de duc sans argent. Avec mon nom, j ai acquis le commerce de fourrure de mon grand p re, Christopher d Aoust, qui tait lui m me trappeur et commer ant prosp re la fin des ann es 1800. Il avait aussi une entreprise de confection de v tements en fourrure Valleyfield dans la province de Qu bec. Il employait plus de cinquante coupeurs et couseurs. Il laissait sa famille au Qu bec et voyageait par le train jusqu Selkirk, Manitoba, sur la rive de la rivi re Rouge, o il avait un autre tablissement de commerce de peaux avec les Autochtones. Quand Grand p re s absentait pour une dur e de six mois chaque ann e, Grand m re dirigeait l entreprise o les v tements en fourrure taient dessin s, cousus et pr par s pour le march .
Quand j tais jeune gars, j admirais beaucoup mon grand p re. Je r vais du jour o je pourrais suivre ses traces. J imaginais alors la vie d un trappeur. Mon grand p re a norm ment influenc ma vie. Comme un gosse, je pouvais m asseoir des heures durant pour couter les histoires concernant sa vie. Je me disais que j aimerais lui ressembler. Je serais un trappeur
Mon p re n a jamais encourag aucun de ses fils devenir chasseur ou trappeur, parce que son p re tait souvent absent de la maison. 11 d sirait que ses gar ons deviennent des fermiers. C est pourquoi nous avons d m nag sur une ferme au pied des Riding Mountains, o je me suis int ress au trappage. Je ne d sirais aucunement tre agriculteur
Les traces de lapin m excitaient... Tout jeune gar on, j ai t oblig de quitter l cole pour aider aux travaux de la ferme familiale. J tais heureux de travailler la maison, car je n aimais pas beaucoup l cole. Mon p re m a mis derri re la charrue, mais j tais plut t attir par les Riding Mountains o je pourrais chasser et trapper.
Revenons quatre vingt ans en arri re, alors que j avais neuf ans. Chaque fois qu il y avait une temp te de neige, je pensais aux lapins. La vue de leurs traces m excitait beaucoup, et je ne pensais rien d autre. Je prenais les lapins au collet et j tais joliment adroit. Des voisins essayaient de me montrer comment les pi ger, mais ils faisaient les collets beaucoup trop gros, et quelquefois les lapins taient pris au milieu du corps. Je pensais : " Fl te pour leurs collets, je les ferai ma fa on .
J attachais le collet un b ton de trois quatre pieds de longueur, puis je pla ais deux petits bouts de bois, un de chaque c t du pi ge, et j installais le tout sur la piste. Les bouts de bois guidaient le lapin vers le collet. De temps en temps, ils le cassaient. Aussi, je doublais le fil de laiton et je n avais plus de probl me apr s cela.
Je voulais saisir toutes les chances qui se pr sentaient. Chaque samedi et souvent le dimanche, je partais pour aller v rifier les pi ges et tudier la nature.
Un jour, au Henderson Creek, j ai captur un lapin vivant. Une id e idiote m a travers l esprit. merveill l id e qu un lapin pouvait mordre, je me suis empress de le v rifier. J ai enfil mes gants, et quand j ai pr sent mon doigt en face de sa bouche, il m

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