Je m appelle…
114 pages
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Description

C’est ici l’histoire d’un itinéraire long et douloureux, osé : une recherche identitaire, une diagonale sur l’hexagone... des Hautes Falaises à l’Île de Beauté. Rosaglia est une enfant dans laquelle une révolte sourde gronde. Elle vit une enfance cachée et s’abandonne au lourd secret qui s’impose à elle : qui est-elle ? D’où vient-elle ? Sa quête de reconnaissance la place en esclavage. Un joug élève et nourrit à son apogée le sentiment de rejet qui l’habite. Son entourage va tout mettre en œuvre pour entretenir l’interdit, l’inconnu, le mystère jusqu’à ce que...

Informations

Publié par
Date de parution 04 décembre 2012
Nombre de lectures 4
EAN13 9782312005942
Langue Français

Extrait

Je m’appelle…
RHH
Je m’appelle…
















Les éditions du net 70, quai de Dion Bouton 92800 Puteaux

À Jean-Louis



Du même auteur
Les Historiettes de Saviezza , Episodes 1 & 2, Paris, LEN, 2012























Illustrations & photographies : Dominogalery

© Les Éditions du Net, 2012 ISBN : 978-2-312-00594-2
Introduction
Dans ce roman, toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé… serait,

(Bah alors la suite…)

(Chut taisez-vous)

(D’accord ! c’est quoi la formule déjà)

(Eh ! tu nous gonfles)

(Ça y’est je m’en souviens, c’est comme ça à la fin des films)

… fortuite et inconsidérée.

(J’oubliai…)

(Eh ! tu vas y arriver oui !)

(Chuuuuuuut enfin un peu de silence s’il vous plait !)

Ah non hein ! Marre du silence !
« J’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis donc la vie pour que tu vives, toi et ta descendance… »

(Deutéronome 30.19)
Chapitre N° 1
Echouement
Nous sommes en France, douze mois et 6 jours que la seconde guerre mondiale est achevée. Ce 2 avril 1946 voit arriver la troisième naissance Joséphine…Elle a d’abord donné le jour à un garçon, Roland, une fille, Andrée puis encore une fille cette fois. Celle qui vient, c’est… Suzanne. Elle sort du ventre rond de sa mère pour arriver entre les murs élevés et étroits de la Maison d’Etretat.

À cette époque les enfants naissent auprès des leurs, ancrés là, dans la maison familiale. Celle-ci est située dans une impasse. Etretat est faite d’impasses, de tours et de détours à contourner. Pour surprendre cet endroit et leurs gens, il faut vouloir les trouver.

C’est bien dans une impasse qu’elle est née, la petite Suzanne. Rue Isabey, précisément, dans la cour cordier, un petit cœur de pêcheurs, secrète membrane, cernée de romantiques et fatales falaises.

Les falaises d’Etretat sont visibles depuis son centre. C’est une petite ville de pêcheurs qui donne un ton particulier à la vie. Lorsque l’on regarde ses contours à partir de la plage, on peut y remarquer que le sac et le ressac des vagues ont dressé des pointes à peine érodées vers le ciel, tantôt limées et acérées, tantôt douces et tendres de verdure c’est la force de la nature, ce paysage tracé par l’unique action conjuguée de la mer et des vents. La force des éléments a creusé des grottes et des labyrinthes, formé des petits galets ronds et doux, frayé des chemins dans lesquels on s’engage à marée basse sur du goémon glissant. L’eau y est claire et profonde, souvent froide même l’été car le dénivelé de galets est impressionnant, lorsque la mer est haute. Attention ! La pêche à pied est aussi exaltante que le risque de n’avoir « plus pieds » comme l’on dit ici.

Etretat, est également l’ancien repère d’Arsène Lupin. La légende incite à entrer dans la ville qui abrite quelques dédales de rues et de sentes, des maisons de bois et de torchis, collées, serrées, si proches que l’on peut se tendre la main, se faire la gueule ou se la taper. Tout peut être vu et rien ne se dit. C’est comme l’on veut. C’est brut mais pas brutal, c’est froid mais pas glacial. La ville et ses habitants sont ainsi, étreints dans cet écrin.

Etretat c’est aussi la solitude de l’hiver en hiver. Comment aimer l’hiver en Normandie ? Il faut une bonne dose de rudesse et de tendresse couplée à quelques granules de romantisme, de l’audace, du courage et un rien de fatalité.

Mais le printemps est là depuis peu et grâce aux congés payés, cette petite ville côtière deviendra sous peu une bien agréable station balnéaire. Même à une douzaine de mois de la fin de guerre. Etretat va voir fleurir ses balcons, s’affoler ses pavés et s’enrichir les trottoirs de badauds et de vacanciers ; La « Halle », un beau marché couvert domine ce lieu pittoresque. Il s’agit de l’ancien hôpital militaire, remis à neuf par les Compagnons du Devoir. Etretat peut dès à présent laisser trotter les pas et les bas rétablis, les jours de bal populaire, les jours de jeu au casino et s’enrichir ainsi d’un peu de frivolité en dépit de la misère environnante.

Suzanne voit le jour ici et dans ces circonstances. Sa mère est une petite boiteuse. Elle a pourtant les deux pieds sur terre, Joséphine. C’est le père, son homme Aimé, qui tangue, uniquement lorsqu’il n’est plus en mer, parce que lui, il boit, vraiment.

À la douleur de l’enfantement s’ajoute l’absence du géniteur. Il n’est pas souvent auprès de la mère, parce qu’il est en mer. Aimé est un marin. Les hommes, ils le sont tous ou presque à Etretat. Aimé, Gaston, Auguste et les autres.

Aimé, il aime ses lardons, c’est selon les marées qu’il peut se manifester. C’est selon les campagnes de pêche. Pourtant, il ne les voit pas souvent ses mioches et ce n’est pas marrant d’être un père absent … mais il ne peut pas faire autrement. Aimé ne sait pas faire autrement. Il travaille depuis qu’il a 11 ans !

Enrôlé sur un trois mât à Fécamp, le Marité ou peut-être un autre ! Un morutier ? En tout cas il fait les campagnes de pêche de Terre Neuve. Les long cours, sur des trois mâts disparus aujourd’hui. Il est parti, puis il est revenu, puis il est reparti puis il est re-revenu, toujours avec des cadeaux exotiques pleins les bras pour sa jolie boiteuse et ses petits… ses amours.

Joséphine est la femme qui souffre les naissances. Ni le père, ni l’enfant ne se sont attendus cette fois encore. La petite, la dernière arrivée, Suzanne, celle-là, elle n’est pas bien venue. Pourquoi ? Qu’en dire ? Que dire des deux « fournées » précédentes ? Les ainées Roland et Andrée.

Suzanne, Aimée, Suzanne porte le prénom de son père, là, au milieu de ses autres prénoms. Il suffit d’y ajouter Bonneau et voilà de quoi se rappeler sa filiation. Elle est bien la fille de son père. Du moins c’est ce que tous et chacun s’accorde à dire.

Tous les enfants Bonneau sont le fruit d’escales paternelles. Ils seront cinq Bonneau à la fin de cette union.

Aimé et Suzanne sont proches. Joséphine n’apprécie guère sa dernière-née de 46… Est-ce pour cela ? La date ? La dévotion au père ? Nul ne le saura jamais. Pourtant, elle n’y est pour rien la p’tiote ! Joséphine a-t ‘elle vraiment l’âme d’une mère ? Seule l’histoire peut le dire. Elle ne fait que débuter, sur fond mi- galet, mi- sable.

Suzanne réussit à se construire une atmosphère de rêve et de douceur si chère au cœur des petites filles dans cette ville Normande où tout est gris, abimé, endolori. Le soleil dans son cœur resplendit quelquefois à l’aide de secrets qu’elle s’en va puiser loin, au-dedans d’elle. Elle se les projette, en cinémascope, au fond des yeux qu’elle a très bleus. C’est une lecture d’images construites à la force d’un imaginaire que l’on pourrait envier, et enseigner aux les générations à venir. Candeur de l’enfance, petites folies de douceurs, de la magie romanesque empesée de senteurs, des visions d’espérances et le tout au pluriel. Elle est jolie cette enfant grâce à cela. Elle est jolie, comme son pays gris-bleu.

Par ici c’est le Pays des Hautes Falaises, un arrière-pays cauchois avec des clos masure et toute une histoire entre terre et mer. C’est d’ailleurs précisément là, que s’échouera le 25 juillet 1946, l’année de sa naissance, un Trois Mâts « le Compiègne » oublié, désarmé par la Manche, affecté en son temps à la ligne d’Indochine jusqu’à la deuxième guerre mondiale. C’est durant cette période que la flotte des morutiers, a été réduite de près de soixante-dix pour cents, jusqu’à s’éteindre pour permettre l’évolution des vapeurs, des chalutiers modernisés seule réponse au développement économique local.

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