Kubernetes
196 pages
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Kubernetes , livre ebook

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Description

Joueur professionnel, Lug est un des champions de Gladiator, le eSport de référence des années 2020. Mais alors que tout lui sourit, une rencontre avec un vieux militant communiste va bouleverser sa vie et lui faire comprendre qu’un autre monde est possible. De ses lectures des grands penseurs du XIXe siècle, il va progressivement imaginer une nouvelle utopie pour le XXIe siècle. Mais si ses rêves de démocratie directe vont soulever l’enthousiasme des foules, ils vont également susciter la colère des puissants.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 février 2018
Nombre de lectures 1
EAN13 9782414195824
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-19580-0

© Edilivre, 2019
Exergue


« L’anarchie, c’est l’ordre sans le pouvoir »
Pierre-Joseph Proudhon
Gladiateur 2.0
« CREEEEEEVE, PUTAIN, CREEEEEVVVVEEEE !!!!!!!! »
Les hurlements de Brutus étaient tels qu’ils couvraient pratiquement ceux de son arme automatique. Celle-ci arrosait frénétiquement la moindre ombre qui se dessinait dans son champs de vision. Il avait déjà vidé deux chargeurs complets, utilisé une demi douzaine de grenades à fragmentation en moins d’une dizaine de minutes, mais Lug lui échappait toujours, cavalant d’une cache à une autre, se dissimulant derrière le moindre obstacle.
« Toujours aussi con ce Brutus » pensa Lug…
Haletant et transpirant, il était fidèle à sa stratégie : miser sur la vitesse, l’obliger à consommer ses munitions, désorganiser sa collecte d’unités énergétique, puis contre-attaquer violemment, en espérant que le coup soit décisif.
Les deux adversaires se connaissaient depuis longtemps. Ils avaient éliminé tous les autres combattants les uns après les autres, récupéré non seulement de grosses quantités d’énergie mais une impressionnante armurerie et d’innombrables munitions. Mais ils savaient l’un comme l’autre que c’était leur dextérité et leurs réflexes qui feraient la différence.
Ce face à face durait depuis déjà près d’une heure mais tout le monde savait que le dénouement était proche, à commencer par Brutus, qui regrettait déjà d’avoir eu la gâchette légère. Son niveau de munition approchait de la jauge des 20 % et son adversaire n’avait pas encore fait usage de ses armes, tapi dans l’ombre, quelque part…
« Je parie que ce putain de rat est dans les égouts et qu’il va essayer de m’en coller une quand j’aurai le dos tourné » grommela Brutus.
Du haut de ses 1,95 m, le soldat se décida alors à ouvrir une bouche d’égout et à descendre sous la chaussée, allumant son casque à infrarouges et réglant au maximum les capteurs de son appareil audio.
Les égouts de la vieille ville n’avaient évidemment pas d’odeur, mais le « maire » de la cité avait apporté un soin tout particulier à l’acoustique, de sorte qu’une oreille attentive pouvait entendre une respiration marquée.
Caché derrière une grille en contre bas de la chaussée, Lug ne savait pas où était Brutus mais s’attendait à le voir apparaitre d’une minute à l’autre à l’un des deux angles de la rue. Il avait conservé une grande quantité de munitions, toutes ses grenades ainsi qu’une bombe lumineuse, très pratique pour aveugler des yeux qui avaient cherché un fantôme dans la pénombre pendant plus d’une heure.
La vieille ville était comme pétrifiée. Lug avait depuis longtemps repris son souffle. Parfaitement silencieux, il commençait néanmoins à s’impatienter et il se posait des questions sur la pertinence de son poste d’observation.
« Brutus ne doit pas être bien loin. Je vais attendre encore un peu et je me faufilerai dans la meurtrière Ouest pour essayer de le repérer. » se dit-il. Puis, l’espace d’un instant, quelques secondes tout au plus, il pensa à sa vie normale, qui l’attendait, là dehors. Il pensa à Svetlana, plus précisément, aux petits dômes que forment ses pommettes quand elle sourit. Et il laissa échapper un soupir…
La jauge du détecteur sonore bondit. Brutus utilisa son viseur tête haute pour repérer la source et vida instantanément son chargeur dans cette direction. Dans son casque, Lug entendit les éclats des balles, le message d’alerte de son équipement de sécurité, les hurlements de satisfaction de Brutus puis… le silence et enfin ce putain de jingle qu’avaient entendu avant lui toutes ses victimes. Il était « mort ». Game Over.
« Panem et circenses » ! Les Romains avaient du pain et des jeux. Les citoyens de l’Empire Océanique des années 2020 avaient de la pizza et Gladiator. Ce jeu avait été programmé par un studio biélorusse, qui avait tout d’abord rencontré le succès avec des jeux vidéo gratuits pour smartphones, dans lesquels tournaient des publicités. Mais son directeur, un certain Pavel, voulait combiner sa passion pour les jeux vidéo violents, avec celle pour les jeux d’argent. Gladiator reposait sur une mécanique très simple : Chaque saison, plus de 100 000 personnes s’acquittaient de 100 euros de frais d’inscription et s’affrontaient. A chaque victoire, le joueur récupérait 90 % de la mise de son adversaire, et reversait 10 % à Pavel. Les joueurs qui arrivaient en seizième de final conservaient 50 % des gains acquis et remettaient en jeu le solde. En fin de partie, le gagnant remportait environ 5 millions, les autres finalistes conservaient leurs gains antérieurs et le studio gagnait un minimum d’un million d’euros par partie.
De telles récompenses étaient classiques dans le sport de haut niveau, comme le golf, la boxe, le tennis ou la formule 1. Mais c’était la première fois qu’un jeu vidéo rapportait autant d’argent à ses champions. Gladiator attira rapidement à lui une faune de gamers semi-professionnels, de joueurs de paintball et autres soldats d’élite à la retraite comme Brutus. Celui-ci s’était auparavant illustré au sein d’Academy, une armée privée de mercenaires que les Etats-Unis avaient utilisée au début du siècle pour « sécuriser leurs approvisionnements énergétiques » comme on le disait alors pudiquement.
Lug pour sa part n’avait aucune expérience militaire mais il s’était fait une belle réputation dans l’univers du jeu vidéo. Après avoir passé des milliers d’heures sur des « Doom Like », il s’était passionné pour Gladiator, franchissant les échelons les uns après les autres. Et il était rentré dans l’histoire du jeu en étant le premier à gagner deux sessions de suite, faisant non seulement sa fortune mais également sa renommée mondiale.
Repéré très tôt par Google, Gladiator était en effet devenu l’une des chaînes les plus populaires de Youtube. En concurrence avec Facebook, Twitch ou WeChat, la plate-forme vidéo avait en effet signé un gros chèque au studio pour avoir l’exclusivité de la diffusion des sessions de finales. Celles-ci se composaient d’une dizaine de combats de deux heures, généralement suivies par des millions de joueurs, avec un pic pouvant dépasser les 100 millions de spectateurs, comme pour cette finale entre Brutus et Lug.
« C’est comme un Superbowl tous les mois » expliquait Pavel, qui se partageait les faramineux contrats publicitaires avec Google. Lug ne savait pas exactement combien gagnait le studio biélorusse, mais il se doutait que cela représentait la majorité des revenus de Pavel. Les deux hommes n’étaient pas amis, mais il s’étaient rencontrés à Minsk, où se tenaient les phases finales.
Pendant la conquête spatiale soviétique, c’était à la Biélorussie que l’URSS avait demandé de plancher sur les programmes informatiques qui devaient aider à calculer les bons tirs balistiques pour envoyer Soyouz dans l’Espace. L’université de Minsk disposait ainsi des meilleurs ingénieurs informatiques d’Europe de l’Est. Beaucoup avaient quitté le pays, pour l’Allemagne, la Russie et surtout les Etats-Unis dans les années 90. Mais la globalisation numérique avait offert de nouvelles opportunités aux développeurs locaux. Pavel n’était pas le seul à en avoir profité, mais il était incontestablement le seul à avoir connu une telle réussite.
Son studio occupait un ancien bâtiment soviétique, abandonné en 1989, et destiné à entreposer du matériel militaire. Pavel l’avait entièrement fait réaménager afin d’accueillir les phases finales des compétitions de Gladiator. Au début, les finalistes ne faisaient qu’une session par an, passant une petite semaine à Minsk. Mais avec le succès et l’argent, le studio avait fini par attirer de nombreux joueurs dont certains résidaient à Minsk toute l’année.
Pavel avait trouvé un accord avec la Mafia locale, qui ne perturbait pas ses activités. En échange d’un forfait de quelques centaines de milliers d’euros par an, ces derniers assuraient la « sécurité » de Pavel et fournissaient généreusement ses joueurs en alcool, drogues de synthèses et prostituées. Stade électronique le jour, le Studio se transformait ainsi parfois la nuit en véritable lupanar, où certains joueurs n’hésitaient pas à laisser quelques beautés locales jouer avec leur « joystick ». C’était comme ça que Lug avait rencontré Svetlana.
@Leo23456 : Putain @LugLeGladiateur pourquoi t’as soupiré !!!!!!!!? J’ai perdu de la thune à cause de toi !!!! #gladiator
@Hunno_OP : Bravo à @BrutusSoldier. On voit que les vrais soldats font la différence sur les adolescents attardés comme @LugLeGladiateur. #gladiator
@SvetaMinsk : Next Time my Dear @LugLegladiateur !
Encore groggy par sa défaite, Lug restait prostré dans sa capsule, les bras tendus sur un joystick et une souris. Sa smartwatch s’était rallumée et l’écran affichait les notifications des réseaux sociaux mentionnant son identifiant. La partie avait duré deux bonnes heures mais il avait le sentiment d’avoir passé une nuit entière, tapi dans sa cachette à attendre Brutus.
Il avait effectivement pensé à Svetlana en soupirant et une rafale de mitraillette avait mis un terme à cette session. » Il ne peut en rester qu’un » disait Pavel sur Youtube, à l’ouverture des phases finales, paraphrasant Highlander. Et cette fois-ci. C’était Brutus.
Après quelques instants, Lug se redressa et ouvrit la porte de la capsule dans la salle Nord. A côté de Svetlana, deux techniciens le regardaient en se marrant. Svetlana avait un air neutre. Elle aimait bien Lug et elle l’avait rencontré huit mois plus tôt, quelques semaines avant sa double victoire lors de son premier passage à Minsk.
Lug lui donnait de l’argent. Lug lui donnait du plaisir. Parfois, i

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