La lecture à portée de main
194
pages
Français
Ebooks
2021
Écrit par
Amélie Hurteaux
Publié par
EditionsHJ
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Ebook
2021
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Publié par
Date de parution
15 février 2021
Nombre de lectures
47
EAN13
9782370116970
Licence :
Tous droits réservés
Langue
Français
Publié par
Date de parution
15 février 2021
Nombre de lectures
47
EAN13
9782370116970
Licence :
Tous droits réservés
Langue
Français
L’AFFAIRE BARALANDO
Une enquête de Charline et Adèle - Tome 1
Amélie Hurteaux et Christelle Catarsi
© Éditions Hélène Jacob, 2021. Collection Humour . Tous droits réservés.
ISBN : 978-2-37011-697-0
À ma grand-mère, Y, et à mon fils chéri.
Christelle Catarsi
Pour mes « ptits poulets », les soleils de ma vie.
Amélie Hurteaux
Ce roman est une pure fiction. Toute ressemblance avec des faits ou des personnes ayant réellement existé serait totalement fortuite.
Elles ne savaient pas que c’était impossible, alors elles l’ont fait.
Petit remix d’une phrase de Mark Twain (l’auteur de Tom Sawyer !)
Prologue - Adèle
Marseille, samedi 2 avril 2016
A&C Détectives
Agence agréée par le CNAPS du ministère de l’Intérieur
Adèle Forissier - Charline Pasteur
Marseille et région PACA
Investigations privées, commerciales, industrielles
Rapports d’enquêtes recevables en justice
Vous cherchez un détective privé ? Voici cinq bonnes raisons de faire appel à nous :
- Nous sommes les filles les plus coriaces de toute la galaxie.
- Nous sommes discrètes, organisées, et complémentaires.
- Nous sommes capables de résoudre des énigmes aussi bien ficelées qu’une paupiette de veau.
- Nous sommes à votre disposition jour et nuit (enfin, plutôt le jour, quand même).
- Nous sommes des presque trentenaires vraiment sympas, donc… ben, rien, en fait, mais il fallait cinq bonnes raisons.
Contactez-nous !
www.acdetectives.fr
* * *
Allez, je clique sur « Publier ».
- Ça y est, Charline, l’annonce est en ligne !!!
1 - Charline
Lundi 4 avril 2016
Le premier dimanche de janvier, c’est le jour de la blanquette de veau chez les parents.
J’avais décidé que c’était le moment de leur annoncer la grande nouvelle et de faire mon « coming out » comme détective…
J’avais tout préparé dans ma tête, tout était parfait. Lorsque j’avais fait ma visualisation, ils étaient ébahis et enthousiasmés par mon courage et mon abnégation. J’allais sauver le monde.
Finalement, ça s’est plutôt mal passé.
Tout se présentait pourtant bien. Ma mère était d’excellente humeur, mon père aussi, détendu, tranquille.
J’ai commencé mon annonce :
« J’ai quelque chose à vous dire » et là, direct, ma mère a pensé que j’étais enceinte ! Je n’ai même pas de mec ! Bravo pour le cliché.
Du coup, mon père a cru que j’avais cassé un truc. Bon, pour sa défense, je l’ai mal habitué, il y a deux mois, j’ai planté ma voiture. Une araignée. Elle est tombée devant moi, avec son petit corps velu et ses pattes immenses, j’ai senti mon cœur se serrer, ma respiration se bloquer. Je cherchais un moyen de la tuer, l’esprit vagabondant de proposition en proposition pour l’éloigner de mon champ de vision. Et lorsque je suis sortie de ma léthargie, ma voiture avait pris le contrôle, avait quitté la route et s’était encastrée dans une grue. Je m’en suis tirée avec une entorse cervicale et une commotion cérébrale.
Quand, dans la conversation, j’ai enfin pu placer qu’avec Adèle, on allait monter notre boîte, j’ai reçu un accueil assez favorable. Et là, j’ai ajouté « de détectives » et tout est parti en vrille.
Mon père s’est esclaffé : « Tu es beaucoup trop maladroite ! Pierre Richard qui file un malfrat sans tomber ni casser un truc, c’est assez dur à envisager. »
Il se fout de moi, bien sûr, et je ne peux pas totalement lui en vouloir.
Au fil des années, je suis devenue la reine des démonstrations empiriques des effets de la gravitation et des calculs physiques en tous genres.
À quelle vitesse mon corps va-t-il heurter le sol si je trébuche en marchant à six kilomètres-heure ?
Quelle est l’énergie développée par le choc frontal d’une voiture roulant à cinquante kilomètres-heure avec une grue ?
J’ai pu vérifier tout ça, et plus encore.
J’ai eu mon premier trauma crânien dans mon couffin, c’est dire si j’étais prédestinée à tomber.
Même avec un GPS, je me perds. Un truc sur mon système d’orientation spatial défectueux, à la suite d’une de mes nombreuses chutes, il paraît.
Et ensuite, il a compris que je ne rigolais pas. Et il a vrillé : « Ça fait dix fois que tu changes de trajectoire ! »
C’est pas faux…
Depuis mes 12 ans, je me voyais vraiment bien médecin légiste. J’avais décidé que mener des enquêtes et disséquer des corps seraient les activités qui occuperaient ma vie. Je m’imaginais mystérieuse et intelligente, suivant mon intuition redoutable pour démasquer les coupables. Zorro en blouse blanche ensanglantée et avec des cheveux longs qui aurait, à la manière de Sherlock Holmes, un esprit de déduction et d’observation incroyable. J’ai trouvé ça enthousiasmant de découper une souris, une grenouille… Jusqu’au jour où je me suis retrouvée face à mon premier cadavre, en début de deuxième année. Enfin, j’ai pensé que c’en était un. En fait, il s’agissait d’un bizutage hautement philosophique qui consistait en la reconstitution d’une main coupée en morceaux. Après avoir vomi tripes et boyaux, j’ai abandonné l’idée de la médecine légale et de la médecine tout court, d’ailleurs. Je n’ai pas supporté. Il semblerait que je sois un peu trop sensible, aux dires de mes profs et camarades.
Ayant perdu ma vocation première dans le sang, la sueur et le vomi, j’ai vécu un moment d’introspection et de flottement psychologique. Que faire, maintenant que le rêve de mon adolescence est brisé ? Le sens de ma vie avait disparu. À quoi bon chercher ?
Durant ma période d’errance, je me suis perdue, physiquement, dans un bâtiment de la fac. J’ai tourné en rond pendant quarante minutes, et au détour d’un couloir je me suis trompée de porte et je me suis retrouvée dans le bureau de la responsable de l’unité diététique. Elle m’a trouvée sympa, elle m’a proposé d’entrer dans sa section. Vu que j’adore la nourriture, je me suis dit que la nutrition, cela m’irait très bien. Jusqu’à ma dernière année. Celle durant laquelle j’ai découvert l’enfer. Ou plutôt devrais-je dire « les autres », parce que, selon Jean-Paul Sartre, « L’enfer, c’est les autres ».
Faire des programmes nutritionnels, expliquer à des gens que, pour être en bonne santé, ils doivent manger équilibré, et ensuite m’entendre dire qu’ils ont pris du poids parce que, au choix :
- Les Mojitos ne sont pas des boissons diététiques, même si elles contiennent du citron vert et de la menthe.
- Le régime est trop dur parce que la pâte à tartiner ou les pâtisseries ne sont pas autorisées tous les jours.
- Un écart par semaine, ça marche bien, surtout si on décide que chaque nouvelle semaine commence le lendemain.
J’ai bien vu, à ce moment-là, que la sociabilité étendue à l’ensemble du genre humain, sans choix ni distinction, ce n’était pas fait pour moi. J’ai fini par craquer, hurlant sans vergogne sur une patiente au milieu de l’hôpital dans lequel je travaillais durant mon stage de fin d’année. Elle se plaignait de devoir faire du sport et arrêter la bière tous les midis alors qu’elle considérait ça comme des céréales. Puis elle m’avait traitée de connasse mince qui mangeait des chips et du chocolat et qui lui faisait la morale, à elle. J’ai été virée, gentiment. Ou presque. Trop émotive, on dirait…
Lassée des gens, comprenez des contacts non désirés avec des personnes inconnues, j’ai entamé des études de français, c’est plus intellectuel. Je suis actuellement en master de didactique du français et j’adore la grammaire, c’est ma vie, je rêve de faire ma thèse sur son évolution à travers les âges. C’est un super sujet et, en plus, je ne suis obligée de parler à personne, sauf quand j’en ai envie.
Étonnamment, mes amis me prennent pour une intello allumée, à la limite entre l’ado et la bibliothécaire. Et cette couverture m’ira très bien quand on aura des clients en tant que détectives.
En soirée, quand on me demande : « Tu