L apaisement
87 pages
Français
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Description

Après deux semaines alitée, suite à "l'offense" qu'elle avait subie, Chila s'était rendue à l'église ce dimanche matin, avec l'intention de s'entretenir avec le pasteur après le culte. Elle lui demanderait de l'aide. Elle voulait quérir aurpès du Juge Suprême la vengeance sans laquelle, elle ne retrouverait plus jamais de paix ni de joie de vivre. Mais pendant le sermon de celui-ci, elle comprit qu'il ne lui dirait que ce qu'elle ne voulait pas entendre. Des paroles à mille lieues des réalités terrestres. La jeune fille voulait guérir. Elle voulait que soit pansée la plaie de son coeur. Le baume qui lui avait été proposé par le pasteur ne lui convenait pas. Elle avait trouvé sa méthode.

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Date de parution 01 septembre 2021
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EAN13 9789956505064
Langue Français

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Extrait

Patricia Noumi L’apaisementRoman
Editions MILI
L’apaisementRoman
Patricia Noumi L’apaisement
Roman
 Editions MILI
Editions MILI du Miroir de Littérature GIC Tél : (+237) 671 513 728 / 691 508 007 miroirdelitterature@yahoo.comwww.miroirdelitterature.comwww.facebook.com/GICMILI/Kodengui YaoundéCameroun Tous droits réservés Septembre 2021 ISBN : 978-9956-505-06-4
Chapitre 1
-Et la paix du cœur que l’on recherche, ne peut être trouvée que par le pardon de Dieu et, Dieu n’accordera son pardon qu’à ceux qui auront pardonné.
Chila connaissait cetteParole par cœur. Elle attendait une autre.
-Nous avons l’habitude de prier, poursuivit le pasteur, « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés ». Nous disons : «Comme nous pardonnons». La mesure de pardon que nous accordons est la mesure qui nous sera accordée en retour.
La Parole de Dieu parle d’offense. Mais qu’en est-il des crimes ? S’interrogea la jeune fille meurtrie. « Comment pardonner à ceux qui nous ont complètement détruits, à ceux qui ont arraché et emporté nos cœurs par leurs méchancetés ? Comment pardonner quand on n’a plus de cœur ? »
Chila prenait conscience que l’apaisement qu’elle recherchait, elle ne le trouverait pas en ce lieu. Elle était venue à l’église ce dimanche matin pour consoler sa peine, née du crime dont elle avait été victime et, voilà qu’elle ne s’en trouvait que plus mal.
La jeune fille avait choisi de s’asseoir dans un coin, au fond de la salle, afin d’être le plus discret possible. Elle se replia sur ses genoux pour pleurer en silence, pendant que le pasteur continuait son office. Il les invitait à aimer, à rechercher la capacité de pardonner pour recevoir le pardon de Dieu et trouver la paix du cœur.
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Il prononçait, de l’avis de Chila, de jolies paroles pour la morale et l’équilibre social. Aimer était une bonne chose dans l’absolu. Pardonner l’était tout autant. Mais, il y avait des situations où le pardon n’était pas la solution et, d’après le sermon de ce pasteur, rien ne présageait qu’il en parlerait, ni ce jour ni jamais.
Chila avait soif d’autre chose, elle réclamait que justice lui soit rendue. Elle aurait voulu trouver dans le sermon, une formule y afférant, ou un précepte qu’il lui était possible de mettre en pratique ; une réalité adaptée aux situations terrestres. Et, le pasteur ne leur présentait qu’une utopie ; une situation qui n’existait qu’au ciel.
Après deux semaines alitée suite à « l’offense » qu’elle avait subie, Chila s’était rendue à l’église ce dimanche matin, avec l’intention de s’entretenir avec le pasteuraprès le culte. Elle lui demanderait de l’aide. Elle voulait quérir auprès du Juge Suprême la vengeance sans laquelle, elle ne retrouverait plus jamais de paix ni de joie de vivre. Mais pendant le sermon de celui-ci, elle comprit qu’il ne lui dirait que cequ’elle ne voulait pas entendre. Des paroles à mille lieues des réalités terrestres.
Elle se sentait encore plus mal qu’à son arrivée en ce lieu et, puisqu’elle n’y trouverait pas ce qu’elle recherchait, elle préféra s’en aller. Elle sécha ses larmes à l’aide du Kabba dont elle était vêtue, se leva et gagna discrètement la porte.
Chila ne voulait rencontrer personne sur son chemin encore moins, parler à qui que ce soit. Elle emprunta un taxi pour parcourir les 500 mètres qui séparaient l’église de leur
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domicile familial. De plus, elle avait hâte de se retrouver dans sa chambre, s’affaler dans son lit et laisser épancher ce flot de larmes qu’elle étouffait. Elle était profondément déchirée. Elle avait été, on ne peut plus humiliée. Elle en était fortementmeurtrie. Voilà deux semaines qu’elle portait un deuil. Elle le porterait peut-être à jamais, puisque Dieu même ne pourrait pas l’aider.
Elle descendit du taxi et arpentait lentement la ruelle qui menait au domicile familiale. Elle était si faible. Elle ne s’était presque pas alimentée depuis deux semaines, et avait perdu quelques kilos, quoique toujours dodue. Sa poitrine abondante n’en avait pas souffert pour autant et ses courbes étaient toujours aussi prononcées.
Prolixe par le passé, Chila qui ne loupait pas une occasion pour faire étalage de ses connaissances - ce qui lui donnait un peu de hauteur par laquelle elle compensait sa taille de un mètre et cinquante-cinq centimètres - était désormais taciturne. L’arrogance caractéristique des femmes, quichez les Noires avaient la particularité d’avoir le teint plus clair que les autres, et qui l’habitait de par son teint, l’avait quittée. Même ses rêves de faire carrière dans la littérature s’étaient évanouis. Les derniers évènements avaient rendu la demoiselle très effacée.
Elle emprunta à sa droite la venelle au bout de laquelle se trouvait leur maison, tout en évitant de regarder, à gauche, le duplex érigé. Sa famille avait eu le privilège d’en être les voisins, il y avait environ un an de cela. Cettemaison qu’elle admirait tant et qui, depuis son édification, faisait la fierté de leur quartier, Chila la regardait désormais avec le plus grand 7
mépris. Elle avait cessé d’envier la beauté et le luxe de cette demeure comblée de bien fastueux, mais dont les occupants étaient dépourvus de valeur.
Chila arriva enfin à leur modeste demeure, salua ses parents assis à la véranda et alla se réfugier dans sa chambre où elle pouvait enfin pleurer librement. Cette chambre n’avait pas été nettoyée durant la périodependant laquelle Chila préparait son examen de fin d’année. Elle ne l’avait pas non plus été après l’incident. La jeune fille n'en avait cure. Elle se fichait de l’odeur désagréable qui s’en dégageait, tout comme du fouillis qui y régnait. Elle s’affala dans son lit et, tout son chagrin, sa rage et son impuissance fondirent en une onde de larmes qui se rependaient sur ses draps sales. Elle pleurait et pleurait encore.
Sa mère assise à la véranda, après que sa fille fut passée, ne savait pas trop s’il fallait la suivre dans la chambre dans laquelle elle n’était plus la bienvenue, ou pas. Elle se doutait bien qu’elle recevrait la même réponse que les autres jours, et se résigna.
Chaque fois qu’elle venait s’enquérir des nouvelles de sa fille, celle-ci lui répondait qu’elle était simplement très fatiguée, qu’elle s’était donnée à fond pour préparer son examen et, qu’elle avait grand besoin de repos.
Ses cadets qui lui portaient son repas dans la chambre, s’empressaient toujours de revenir des minutes plus tard débarrasser. Ils savaientqu’ils se délecteraient des restes –ou du plat entier - de celle-ci, à l’insu de leur mère, qui se serait plus que inquiétée pour Chila.
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