L aube chasse toujours la nuit
136 pages
Français

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L'aube chasse toujours la nuit , livre ebook

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Description

Tout réussit à Raphaël Castan, quadragénaire flamboyant, tant sur le plan personnel que professionnel. C’est ce que pense Simon Pagès, lorsqu’il fait sa connaissance en ce mois de septembre 2000.


L’incontournable collaboration professionnelle qui s’instaure entre eux s’annonce délicate, en raison de leurs personnalités très différentes. Au fil des mois et de façon un peu inattendue, cette relation devient amicale.


Le destin va jouer un sale tour à Raphaël et remettre en cause, de façon radicale, sa réussite. Simon, malgré les difficultés professionnelles auxquelles il est confronté, le soutiendra dans sa longue reconstruction, dont l’issue s’avère incertaine.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 juin 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782381536149
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’aube chassetoujours la nuit
Roman
La SAS 2C4L — NOMBRE7,ainsi que tous les prestataires de production participant à laréalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pourresponsables de quelque manière que ce soit, du contenu engénéral, de la portée du contenu du texte, ni dela teneur de certains propos en particulier, contenus dans cetouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à lademande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeurtiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
Alain Bessière
L’aubechasse toujours la nuit
Roman
À Patrick, mon ami
1
Une poignée demain ferme, trop ferme, un regard bleu, trop bleu, qui se plante dansle vôtre pour vous subjuguer, vous dominer, un sourirecarnassier, trop acéré, trop surjoué. RaphaëlCastan usait de stéréotypes éculés pours’imposer à son interlocuteur. En préambule, ilvenait de me faire poireauter pendant plus d’un quart d’heurepour me signifier certainement qu’il était fort occupé.Je connaissais toutes ces ficelles et je m’étonnaisqu’il ait recours à de tels procédés pouressayer de m’impressionner.
Il était là,devant moi, le personnage évoqué par plusieurs de mesinterlocuteurs depuis ma prise de fonction, au début du moisde septembre. Sa réputation d’homme de pouvoir et degrande influence avait été évoquée lorsde mon recrutement. Le but était certainement de meconditionner à l’idée que j’allais devoircomposer avec lui, voire à me soumettre à sesexigences, puisque nos deux organisations étaient liéesstructurellement. Ma grande surprise fut de me trouver face àun homme au physique très avantageux, ce qui lui permettaitcertainement de capter encore mieux la lumière pour se mettreen évidence. Cela ne faisait que conforter l’aura dontbénéficiait le personnage. Il me dépassait dequelques centimètres. Bien proportionné, élancé,vêtu de façon soignée, une coiffure impeccable,un air de ressemblance avec l’acteur américain CaryGrant sans la fossette au menton, un regard d’un bleu trèsprofond, tels étaient les atouts dont il pouvait se prévaloir.
Le lundi 11 septembre2000, dans le courant de l’après-midi, sa secrétairem’avait fait savoir que le secrétaire généralde la CFPME (Organisation patronale regroupant des PME) se proposaitde me recevoir dans son bureau, le jeudi 14 à 14h30. Parcette invitation un peu solennelle, Raphaël Castan tenait àmarquer son territoire et à signifier au nouveau directeur deFORPRO (Organisme chargé d’aider les entreprisesadhérentes à la CFPME à mettre en œuvreleur politique de formation en direction de leurs salariés)qu’il était incontournable.
Son espace de travailse situait dans une vaste pièce équipée d’unmobilier très design. Le meuble lui servant de bureau,majestueux, participait à cette volonté d’enimposer. Une table ovale permettant de réunir cinq àsix personnes complétait l’ensemble.
— Je suisenchanté de faire votre connaissance, Monsieur Pagès,me dit-il en guise d’introduction.
— Il en estde même pour moi, lui répondis-je.
Il m’invita àm’asseoir sur l’une des deux chaises faisant face àson bureau. Par cette initiative, il maintenait le rapporthiérarchique qu’il souhaitait établir avec moi.
— Vous voicidonc à la tête de FORPRO Languedoc-Roussillon.
— Oui, j’aipris mes fonctions au début du mois de septembre.
— Vous venezde FORPRO Île-de-France. Qu’est-ce qui vous a motivéà être candidat pour ce poste à Montpellier ?
— Revenirdans le Sud, après l’avoir quitté pendant plus devingt ans. Je suis originaire du Tarn. Compte tenu de la fonction queje recherchais, cela ne pouvait se concrétiser que dans uneville de province importante.
— Toulouseou Marseille doivent également offrir de telles perspectives,non ? 
— Je voulaisvenir à Montpellier en raison peut-être d’unesorte d’atavisme qui incitait jadis les Tarnais de la Montagne,mes aïeux, à venir dans le « pays bas »(Désigne le Languedoc) pour les vendanges.
Cette pointe d’humourn’eut pas l’effet escompté, Raphaël Castan nela releva pas et poursuivit son interrogatoire, comme si de rienn’était.
— Vous avezoccupé un poste similaire auparavant ?
— Non, c’estmon premier poste de directeur.
— Nousavions émis le souhait que la personne recrutée ait cetype d’expérience, étant donné qu’ilva falloir prendre des mesures radicales qui ne vont pas forcémentplaire aux salariés.
Raphaël Castan me disait en toute simplicité et sans lamoindre prévenance que mon profil ne correspondait pas àcelui qu’il aurait souhaité. Je m’étonnaisde ce manque de tact à mon égard. Avec l’index desa main droite, il tapotait son bureau, signe d’une certainecontrariété. Il poursuivit en m’adressant unsourire qui s’apparentait à une forme de rictus.
— Nousaurions dû avoir la main sur ce recrutement, cela n’a pasété le cas en raison du manque de pugnacité duprésident. Ma préoccupation majeure étaitd’éviter une erreur de recrutement. Nous avons déjàété confrontés à cette situation pour unposte un peu identique et cela a été trèsdifficile et très long à résoudre, car làaussi, le conseil d’administration était paritaire(Nombre égal de représentants d’organisationspatronales et de centrales syndicales dans la gestion d’unestructure).
Ilenfonçait le clou en me fixant d’une façonappuyée pour certainement essayer de me déstabiliser.Je ne relevai pas son allusion, ce qui l’incita àpoursuivre son argumentation :
— Dans nosstructures, la vôtre comme la mienne, il n’y avéritablement aucune sanction si elle n’est pas àla hauteur de ses missions. Il incombe donc à celui ou cellequi la dirige d’avoir des exigences explicites auprès deses salariés, sinon chacun calibre son activité àsa main et selon ses centres d’intérêt.
À présent,il me faisait la leçon quant à la façonpertinente de manager FORPRO. Il s’avérait que je lapartageais et je le lui signifiai.
— Je suisravi de voir que nous sommes en phase sur ce sujet, dans la mesure oùvous allez devoir dynamiser grandement votre équipe. Je penseque cela a dû vous être précisé, merépondit-il.
— Le sujet aété effectivement abordé lors de mes entretiensde recrutement.
— Finalement,nous avons cautionné le choix qui se portait sur votrecandidature en regard des appréciations élogieusesémises par mon collègue d’Île-de-Francevous concernant.
Il appuya cetteprécision d’un petit sourire qui semblait vouloir dire :« Vous auriez sûrement fait la même chose àma place ». 
Son regard me fixait avec insistance comme pour s’assurer quej’avais bien saisi le message. Raphaël Castan venait enquelques mots de me signifier que si j’avais étérecruté, je le devais en partie à lui et que, parailleurs, il n’avait pas hésité às’informer sur moi auprès d’un de ses collègues.La chose ne m’étonna qu’à moitié.
Eneffet, elle se pratiquait assez souvent dans un contexte derecrutement. Je considérai néanmoins que l’individuqui me faisait face avait dû mettre à profit saproximité avec son collègue d’Île-de-France,pour collecter le maximum d’informations me concernant. Il neme laissa pas le temps de poursuivre mes supputations.
— J’espèreque votre venue à la tête de FORPRO va permettre ànos deux organisations de coopérer en bonne intelligence.
— C’estmon souhait également, répondis-je en m’efforçantd’être avenant.
Sonregard était toujours aussi inquisiteur, manifestement ilcherchait à me dominer, m’impressionner. Je n’étaispas spécialement à l’aise, sans être pourautant crispé ni sur la défensive.
— Votreprédécesseur était un peu dépassépar les événements. Il était temps qu’ilparte à la retraite.
— Leschoses deviennent de plus en plus complexes, il est vrai.
RaphaëlCastan me fit comprendre par des petits signes de tête qu’ilne partageait pas ma vision des choses.
— Non,je pense plutôt qu’il n’avait pas toutes le

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