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Description
Sujets
Informations
Publié par | Québec Amérique |
Date de parution | 21 janvier 2013 |
Nombre de lectures | 3 |
EAN13 | 9782764416945 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Tous Continents
Du même auteur
La Trouble-fête , roman, Motréal, Leméac, 1986.
La Doublure , théâtre, Montréal, Guérin, 1988.
Écrire le Québec : de la contrainte à la contrariété, essai, Montréal, XYZ, 1990.
Rien à voir , théâtre, Montréal, XYZ, 1991.
Profils du personnage chez Claude Simon , essai, Paris, Minuit, 1992.
D’ailleurs , nouvelles, Montréal, XYZ, 1992.
Coerção e subversão : o Quebec e a América latina, Porto Alegre, Brésil, UFRGS Editora, 1999.
En collaboration avec Zila Bernd, L’Identitaire et le littéraire dans les Amériques, Québec, Nota Bene, 1999.
Données de catalogage avant publication (Canada)
Andrès Bernard, 1949-
L’Énigme de Sales Laterrière
(Tous continents)
Comprend des réf. bibliographiques, des illustrations.
9782764416945
I. de Sales Laterrière, Pierre, 1743-1815 – Romans, nouvelles, etc. I. Titre. II. Collection. III. Biographie, Québec, Bas-Canada.
PS8551.N363E54 2000 C843’.54 C00-940091-5
PS9551.N363E54 2000
PQ3919.2.A52E54 2000
Les Éditions Québec Amérique bénéficient du programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada. Elles tiennent également à remercier la SODEC pour son appui financier.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition.
Cet ouvrage a bénéficié d’une subvention de l’Université du Québec à Montréal au titre de l’aide à la publication.
Portrait du D r Pierre de Sales Laterrière, œuvre en dépôt au Musée du Québec, huile sur toile, artiste inconnu.
Portrait de Catherine Delezenne, collection de la famille de Sales Laterrière, huile sur toile, artiste inconnu.
Il est illégal de reproduire une partie quelconque de ce livre sans l’autorisation écrite de l’éditeur.
© 2000 ÉDITIONS QUÉBEC AMÉRIQUE INC.
www.quebec-amerique.com
Dépôt légal: 1 er trimestre 2000 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada
Saisie de texte: Élisabeth Reney Mise en pages: Andréa Joseph [PAGEXPRESS] Révision linguistique: Claude Frappier
Sommaire
Tous Continents Du même auteur Page de titre Page de Copyright Dedicace Préambule Hors-d’œuvre batifolant CHAPITRE PREMIER - Albi : la jeunesse d’un hobereau CHAPITRE DEUXIÈME - Un contrat de famille CHAPITRE TROISIÈME - Le grand départ CHAPITRE QUATRIÈME - L’initiation à La Rochelle CHAPITRE CINQUIÈME - Paris, Londres et l’appel du large CHAPITRE SIXIÈME - La traversée vers Québec CHAPITRE SEPTIÈME - L’apprentissage du commerce CHAPITRE HUITIÈME - Les Forges Saint-Maurice CHAPITRE NEUVIÈME - La prison de Québec CHAPITRE DIXIÈME - L’exil à Terre-Neuve CHAPITRE ONZIÈME - L’apothicaire de Gentilly CHAPITRE DOUZIÈME - L’équipée vers Boston CHAPITRE TREIZIÈME - L’étudiant quadragénaire de Cambridge CHAPITRE QUATORZIÈME - Le trublion des Trois-Rivières CHAPITRE QUINZIÈME - Un mariage impossible CHAPITRE SEIZIÈME - L’improbable héritage CHAPITRE DIX-SEPTIÈME - Le notable de Québec CHAPITRE DIX-HUITIÈME - Le seigneur des Éboulements CHAPITRE DIX-NEUVIÈME - Le dernier rêve Postface et références Chronologie de Pierre de Sales Laterrière (1743-1815) et de son époque Table des illustrations
À Patricia
À Cédric
À mes parents
(…) ou tout n’est que hasard et alors les mille et une versions, les mille et un visages d’une histoire sont aussi ou plutôt sont, constituent cette histoire, puisque telle elle est, fut, reste dans la conscience de ceux qui la vécurent, la souffrirent, l’endurèrent, s’en amusèrent, ou bien la réalité est douée d’une vie propre, superbe, indépendante de nos perceptions et par conséquent de notre connaissance et surtout de notre appétit de logique – et alors (…) maintenant que tout est fini, tenter de rapporter, de reconstituer ce qui s’est passé, c’est un peu comme si on essayait de recoller les débris dispersés, incomplets, d’un miroir (…)
C. Simon, Le Vent.
Préambule
P ierre? Jean-Pierre? Peter? LaTerrière ou Laterrière? De Sales ou Fabre, selon ses détracteurs ? Le doute subsiste sur l’identité réelle de ce Français qui, voilà deux cent trente-quatre ans, aborda la ville de Québec sur le London , parti de l’Angleterre. Homme du XVIII e siècle, libre-penseur, séducteur, il s’illustra bientôt dans des domaines aussi variés que la médecine, la métallurgie, les affaires, la politique et les lettres. Quoi qu’il en soit de ses origines ou de la graphie de son patronyme, au terme d’une vie de combat et de débats, l’homme s’était fait un nom. Le portent et le vénèrent encore ses descendants québécois, anglais ou écossais : de Sales Laterrière.
Qui donc était ce Pierre? Comment s’était-il fait dans cette Amérique et à cette Amérique en quête d’elle-même, au moment où les colonies britanniques optaient, du sud au nord, qui pour l’indépendance, qui pour la soumission (ou le loyalisme) ? Quels étaient donc sa personnalité, ses rêves, alors que les Canadiens eux-mêmes s’interrogeaient sur leur nouvelle identité, suivaient l’aventure américaine et risquaient leurs premiers pas dans la presse, les gazettes, les luttes parlementaires, la démocratie ? D’un bord à l’autre de l’Atlantique, alors, les révolutions, les empires se font et se défont. Les nations se dessinent. Et dans ce formidable bouillonnement qui ouvre l’Amérique à la modernité, des peuples se cherchent, se trouvent. D’autres ratent l’occasion ou jamais. Des hommes aussi. Enracinés dans une terre ancestrale, résistant à l’assimilation, ou bien encore hésitant, transitant d’une culture à l’autre. Tel est notre Laterrière au destin peu commun, transfuge d’une France en fin de régime.
Depuis plus d’un an qu’il avait quitté sa province natale, cet Albigeois dans la jeune vingtaine ne se doutait pas encore de l’ascension fulgurante qui l’attendait au Canada. Ou plutôt dans cette « Province of Quebec », telle que l’avaient dénommée les nouveaux maîtres de la colonie. Sept ans s’étaient écoulés depuis la bataille des Plaines d’Abraham. À contre-courant des flots migratoires, alors que la plupart de ses compatriotes avaient fui le régime militaire anglais, ce Français se disant gentilhomme avait choisi les rives du Saint-Laurent. « Jeune, de figure faite pour plaire, ayant de belles manières, avec un goût passionné pour la danse, je ne manquais pas d’amusemens », écrira-t-il dans ses mémoires. Et d’ajouter avec une superbe dont les historiens lui tiendront rigueur, le traitant à l’envi de gascon : «Les jeunes demoiselles se plaisoient fort en ma compagnie. Où LaTerrière n’était pas, le vide se faisait sentir. »
Malgré sa faconde et une certaine suffisance dans ses premiers rapports avec le milieu, ce gamin espérait-il vraiment devenir en l’espace de trente ans inspecteur, puis directeur des Forges du Saint-Maurice ? Pensait-il déjà défrayer la chronique trifluvienne en disséquant pro sciencia une pendue, ou en assumant comme il le fit vingt-quatre ans de concubinage, luttant bec et ongles pour garder cette « bonne amie », tour à tour mariée de force, enlevée, sauvée des griffes d’un époux légitime et enfin devenue madame Laterrière ? Se voyait-il déjà prisonnier politique soupçonné d’intelligence avec l’ennemi pendant la guerre d’Indépendance américaine, puis exilé à Terre-Neuve avec sa fille déguisée en garçon ? Ou encore négociant, puis premier diplômé en médecine de Harvard, chirurgien et homme public? Songeait-il, à vingt-trois ans, qu’après une telle existence d’aventures et de mésaventures, d’exploits et de rocambole, il finirait notable aux Trois-Rivières, puis à Québec, père de deux brillants médecins et seigneur des Éboulements ? Et même là, parvenu à ce degré d’apaisement et de réussite sociale, celui qui avait jadis déserté la France sans espoir de retour ne devait-il pas au soir de sa vie tenter d’y revenir pour un problématique héritage? Et là, connaître encore la plus invraisemblable cavale entre le Portugal et l’Angleterre, comme si le sort s’acharnait une dernière fois sur le bouillant sexagénaire : fuite éperdue devant l’armée napoléonienne, interdiction de sé