L Exilé volontaire
131 pages
Français

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L'Exilé volontaire , livre ebook

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Description

Ce roman établi d’après des faits réels, retrace un épisode de la vie d’Alexandre Lacaze, qui après le décès de sa nouvelle compagne décide de partir sur les traces du premier âge de sa vie d’homme et d’officier autour du monde. Il sera entraîné malgré lui à côtoyer ce que Madagascar offre à ses visiteurs de plus magnifique comme de plus noir.
Du trafic de pierres précieuses, à celui des êtres humains pour alimenter les banques clandestines de vente d’organes, nous sommes plongés dans une histoire rocambolesque qui s’est malheureusement produite avec plus de sauvagerie encore que n’ose vous la conter l’auteur.
Les marins Français qui ont fait escale à Diego Suarez jadis, comme ceux qui plus récemment ont séjourné à Nosy-Be, retrouverons dans ce livre tous leurs repères, qu’il s’agisse des paysages, de leur plage favorite ou des gargotes où ils ont pris une T.H.B. en compagnie de Fripouille la lémurienne dans les Sakalaves.
Tonga Soa à Dago l’île rouge !

Informations

Publié par
Date de parution 12 juillet 2017
Nombre de lectures 1
EAN13 9782312053172
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

L’Exilé volontaire
Hilaire De L’Orne
L’Exilé volontaire
Tome II – Les Fiancées du Ministre
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
Du même auteur


L’Exilé volontaire tome I, « Convictions et Circonstances . »
L’Exilé volontaire tome II , « Les Fiancées du Ministre. »
L’Exilé volontaire tome III , « La Résurrection du Réel. »
Les Baladines Malgaches .
© Les Éditions du Net, 2017
ISBN : 978-2-312-05317-2
Avertissement
Ce roman est une œuvre d’imagination, qui ne saurait être considérée comme une source d’informations infaillibles. Il est pourtant la transcription d’une histoire vraie. Tous les lieux décrits dans cet ouvrage sont réels, certaines situations et événements le sont aussi. Les personnages choisis dans cette intrigue, demeurent néanmoins fictifs. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou disparues, ne serait que pure coïncidence.
H. De L’O.
Chapitre 1
Depuis l’attentat du Bataclan dont il avait été l’une des victimes, et son retour chez lui en République Dominicaine, Alexandre Lacaze semblait las, absent, dépourvu d’envie.
La cicatrice de sa blessure s’estompait peu à peu et disparaissait le matin sous son abondante chevelure dont il s’appliquait à détourner l’orientation des mèches. Sa fracture du crâne ne lui avait laissé aucune séquelle, le mal était ailleurs, en lui, enraciné plus profondément.
Le mal avait pénétré ses jours et ses nuits, et s’il ne vivait plus comme ses compagnons du désastre restés en France, entre peur et résignation, il lui arrivait encore d’entendre en écho le tumulte des tirs et du chaos.
Cette dévastation surgissait de manière aléatoire sous la forme de visions, de tremblements et parfois de sueur. Il avait refusé de suivre la voie classique prescrite par les psychothérapeutes, préférant l’automédication faite de la chimie des somnifères et des antidépresseurs.
Il revivait souvent les scènes de tuerie dans lesquelles le climat de terreur ne retombait pas. L’horloge de sa vie marquait l’heure du drame sans pouvoir repartir, ni indiquer un autre moment. Il revoyait nettement le visage des monstres effectuant un bref état des lieux de leur massacre à l’Américaine , avant de se défouler de nouveau pour jouir des cris de leurs victimes. Les silences entre les réapprovisionnements de chargeurs étaient eux aussi des silences d’angoisse et de mort.
Puis, la scène apocalyptique des corps transpercés par les balles se répétait. Ils visaient cette fois ceux qui tentaient de s’enfuir en courant vers les coulisses ou l’accès donnant au premier étage. Alexandre entendait le sifflement des balles lui signifiant qu’il était vivant, espérant à chaque reprise de tirs qu’il s’agissait de la dernière rafale, et priant pour ne pas être la prochaine victime.
L’odeur de la poudre empestait l’air pesant. Une odeur âcre et suffocante soulignait la violence de l’événement. Elle aussi s’était incrustée dans sa mémoire.
Il ressentait le mal inciser ses chairs et l’empreinte de cette chaussure de sport lui vriller la joue et lui écraser la tête. Cette douleur lui donnait l’impression qu’on lui arrachait l’oreille.
Il ne pouvait oublier le goût de son propre sang se répandant dans sa bouche, ni le terroriste qu’il ne faisait que deviner, piétiner les cadavres en écoutant leurs râles. Logeant çà et là, une balle dans la tête de ceux qui osaient le défier de leurs plaintes, et du peu de vie qui leur restait.
À présent, certains soirs, sa haute taille se voûtait. Il lui arrivait de laisser négligemment fleurir sa barbe blonde et argentée pendant plusieurs jours avant de souhaiter retrouver une figure plus humaine. Il occupait ses journées par de longues promenades matinales avant que le soleil ne parvienne au zénith, puis rédigeait quelques pages retraçant ses mémoires.
Il arrivait qu’il réponde favorablement à une demande concernant la rédaction d’une chronique dans des publications philosophiques sur la santé de la société. Il rédigeait alors quelques lignes sur les grands déséquilibres dans lesquels vivait notre monde, n’hésitant pas à laisser sur le bord du chemin la moitié des humains vivant sur notre planète. Les dirigeants préférant par mesure d’économie marier la faim avec la soif d’un même continent plutôt que l’aisance et la nécessité entre les pays du nord et du sud.
Il réalisait après avoir flirté avec la mort, que la prise en compte des plus démunis ne devait pas être qu’une préoccupation morale, mais bien une priorité pour garantir la paix. Alexandre souffrait des paradoxes qui divisaient les peuples.
Il refusait de se laisser manipuler, ou attendrir par les incantations élogieuses et publicitaires du vivre ensemble, s’interdisant de reconnaître toute connexité avec les acteurs du massacre des innocents.
Réfugié sous les tropiques, veillant sur sa compagne dominicaine, ils écoutaient encore de la musique, mais les airs latinos avaient cédé la place à plus de classicisme.
En fin de journée à huit mille kilomètres, les plumitifs des actualités télévisées nourrissaient de leurs discours creux l’angoisse des Européens. Après bien d’autres résidents dans le monde, ils devraient eux aussi apprendre à faire semblant de vivre normalement.
Nous devions tous désormais nous préparer à mourir par hasard, où que nous nous trouvions, même en flânant le soir sur la promenade des Anglais.
Qui aurait pu deviner quelques mois auparavant que cet homme défait était l’ambassadeur de France à Saint - Domingue ? Aujourd’hui il avait endossé à plein temps le statut de rescapé d’attentat, avec les flash-backs et leurs cauchemars associés, revivant sans cesse les scènes atroces de la barbarie gratuite dont se repaissaient les fous d’Allah .
Il arrivait qu’au cours d’une journée, il ne se pose qu’une seule et unique question : « pourquoi pas moi, comment se fait-il que je sois encore là, pourquoi ai-je été épargné ? » Il se sentait coupable d’être encore en vie et profondément reconnaissant envers le hasard d’avoir été épargné.
Il fuyait les quelques personnes bien intentionnées qui au cours d’une rencontre fortuite, se sentaient obligées de lui dispenser des conseils, alors qu’elles auraient été mieux inspirées de lui faire cadeau de leur silence. Elles ignoraient sans doute, que l’on puisse continuer à saigner longtemps encore, après les coups.
Il sentait néanmoins qu’il possédait en lui l’antidote à son malheur. Alexandre se serait méprisé s’il n’avait pas trouvé, en lui seul, les ressources nécessaires pour s’extraire de son état dépressif.
Au cours de sorties en mer avec Xavier da Silva, fervent amateur de pêche au gros, il renaissait à la vie. Au large, il renouait avec les heureuses sensations qu’il avait ressenties lors de sa carrière d’officier de marine. Assurément c’était aux éléments et à la nature qu’il devrait sa guérison.
Les jours qui suivirent, Félina décida d’organiser une « Coco partie » dans le jardin de leur villa pour interpeler la curiosité d’Alexandre, et lui faire prendre conscience qu’il évoluait dans un environnement baigné d’êtres vivants.
Des rires joyeux rythmaient le travail des jardiniers. Le spectacle de cette récolte tenait de la kermesse et du travail des champs au temps jadis, peuplé d’acrobates juchés en haut des mâts de cocagne pour en déloger une récompense.
Les villas de la résidence, étaient ouvertes sur le domaine. Chaque propriétaire y faisait pousser librement les essences d’arbres et de fleurs de son choix. La propriété d’Alex accueillait ses visiteurs par un bougainvillier mauve qui escaladait l’escalier du perron. Une haie d’ibiscus bordait la lisière du terrain. Au rez-de-chaussée, un parterre de gingers kimi écarlates, disputaient l’espace à quelques orchidées.
En haut des marches, fleurissait tout un buisson de strelitzias, oiseaux de paradis, attirant des colibris qui peu farouches se perdaient régulièrement dans leur hall d’entrée.
Sur la terrasse était disposé un confortable salon, ajoutant s’il en était besoin, un élément d’apaisement dans ce décor. Un large parasol à franges procurait une ombre ra

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