L Inconnue
166 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
166 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Qui a tué le psychologue d’origine tchèque Milan Koula ?
Voici la question à la base du roman inachevé de la célèbre Béatrice Robin, que devra compléter Olivier Duval, un auteur qui vit de menus boulots d’écriture. Pour dénouer l’intrigue, Olivier remonte jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, là où les pires exactions ont eu lieu.
Après le décès d’une ex-compagne devenue auteure à succès, Olivier Duval se voit confier – par voie de testament – le mandat de terminer le manuscrit que cette dernière avait en chantier : Les Fleurs de Terezin, à mi-chemin entre le roman policier et la fresque historique. Sauf qu’Olivier ne prise pas du tout la manière d’écrire de Béatrice Robin : ils sont plutôt aux antipodes esthétiquement parlant. Intrigué malgré tout, et avec l’assurance que l’héritier de Béatrice lui versera la totalité des droits d’auteur pour cette tâche, Olivier se laisse prendre par l’histoire, où Hubert Aquin et Jean-Paul Sartre font leur apparition. Par l’intermédiaire du travail acharné d’Olivier, on a accès au « making of » du roman de Béatrice, avec les doutes et les réflexions qui surgissent dans le cadre d’un patient travail de création.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 décembre 2011
Nombre de lectures 0
EAN13 9782764412770
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Littérature d'Amérique
Collection dirigée par Isabelle Longpré



Version ePub réalisée par :
Du même auteur
FICTION Les Années de batailles, roman, Éditions Québec Amérique, 2008. Réversibilité, roman, Éditions Triptyque, 2005. Les Onze Fils, roman, Éditions Triptyque, 2000. L'Eunuque à la voix d'or, nouvelles, Éditions Triptyque, 1997. La Déchirure, roman, Éditions de l'Hexagone, 1992. Le Conservatoire, roman, Éditions de l'Hexagone, 1990; réédition: Éditions Triptyque, 2005.
ESSAI Mainmise sur les services . Privatisation, déréglementation et autres stratagèmes, Éditions Écosociété, 2006. Le Paradoxe de l'écrivain, Éditions Triptyque, 2003.
L'Inconnue
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Vaillancourt, Claude L'inconnue (Littérature d’Amérique)
ISBN 978-2-7644-0763-9 (Version imprimée) ISBN 978-2-7644-1276-3 (PDF) ISBN 978-2-7644-1277-0 (EPUB)
I. Titre. II. Collection : Collection Littérature d'Amérique.
PS8593.A525I52 2011 C843'.54 C2010-942274-0 PS9593.A525I52 2011



Nous reconnaissons l'aide financière du gouvernement du Canada par l'entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d'édition

Gouvernement du Québec – Programme de crédit d'impôt pour l'édition de livres – Gestion SODEC.
Les Éditions Québec Amérique bénéficient du programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada. Elles tiennent également à remercier la SODEC pour son appui financier.

Québec Amérique 329, rue de la Commune Ouest, 3e étage Montréal (Québec) Canada H2Y 2E1 Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Dépôt légal : 1er trimestre 2011
Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada
Projet dirigé par Isabelle Longpré Mise en pages : Andréa Joseph [ pagexpress@videotron.ca ] Révision linguistique : Diane-Monique Daviau et Chantale Landry Conception graphique originale : Isabelle Lépine Adaptation de la grille graphique : Célia Provencher-Galarneau Photo en couverture : Philippe Boivin
Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés
© 2011 Éditions Québec Amérique inc. www.quebec-amerique.com
Imprimé au Canada
Claude Vaillancourt
L'Inconnue
roman





Québec Amérique
Je commence à entrevoir ce que j'appellerais le « sujet profond » de mon livre. C'est, ce sera sans doute la rivalité du monde réel et de la représentation que nous nous en faisons.
André Gide, Les faux-monnayeurs


En un instant, dans une intuition quasi prophétique, la réalité nous apparaît : nous avons touché le fond. Il est impossible d'aller plus bas : il n'existe pas, il n'est pas possible de concevoir condition humaine plus misérable que la nôtre.
Primo Levi, Si c'est un homme
Montréal, le 14 septembre 2010



Madame Marie-Pierre Villemaire,

Vous serez probablement surprise de retrouver dans cette enveloppe deux manuscrits, et non pas un seul, comme il était entendu. Je vous rends donc :
Un manuscrit intitulé Les Fleurs de Terezin, dernier roman de Béatrice Robin (peut-être jugerez-vous bon de changer ce titre qui me convient pourtant) ;
Un second manuscrit, sans titre, que j'ai écrit en marge d'un travail de rédaction et d'édition que vous serez en mesure de découvrir.
Vous avez sans doute lu la petite note qui vous indique de commencer par celui-ci, le moins volumineux, celui qui n'était pas prévu.
Peut-être que je commets une erreur, peut-être n'aurais-je pas dû vous guider ainsi. Peut-être n'aurais-je pas dû écrire celui-ci, tout simplement. Ou au moins, ne pas vous le rendre. Ne risque-t-il pas de gâcher l'autre, celui dont vous avez longtemps rêvé et qui vous apparaît maintenant comme un cadeau tant attendu ?
Peut-être aussi que cela n'a aucune importance. De toute façon, je devine que vous vous êtes précipitée sur l'autre, le seul qui a de la valeur à vos yeux. Vous ferez dans le fond ce que vous voudrez de ce second manuscrit, vous parcourrez peut-être les premières pages, distraite, sceptique, comme il vous arrive parfois de jeter un regard hâtif sur quelques-uns des milliers d'ouvrages qui s'accumulent chaque année dans vos bureaux. Ou vous le lirez au complet… Dans ce cas, vous partagerez les surprises qui ont été les miennes, au risque de ne plus en avoir en lisant le manuscrit de Béatrice Robin. Vous vous plongerez dans mon travail, mes hésitations, mes remords même, au risque d'avoir devant vous un écran qui vous empêchera à jamais d'aborder Les Fleurs de Terezin en vous mettant dans la peau d'une véritable lectrice qui se laisse emporter sans résistance par une intrigue bien ficelée.
Chose certaine, je n'aurais pas pu vous remettre le manuscrit de Béatrice Robin sans vous raconter son histoire. L'histoire du manuscrit et de sa version finale, je veux dire… Vous en connaissez déjà quelques épisodes. Mais vous ignorez l'essentiel, un curieux accomplissement, un drôle de combat, entrepris presque malgré moi…
Sincères salutations,
Olivier Duval
1

J 'ai été, comme tout le monde, très surpris d'apprendre la mort de Béatrice Robin.
Je me suis réveillé tard ce matin-là, j'ai pris comme d'habitude mon journal qu'on me livre au pied de l'escalier et j'ai vu, bien visible au bas de la première page, le nom de mon ex-compagne, trouvée sans vie, ensanglantée dans sa baignoire.
Béatrice, morte ! Évidemment, ça m'a donné tout un choc…
J'ai pensé tout de suite : un meurtre. Ce sont des choses qui arrivent, même les personnes les plus innocentes meurent ainsi, un fou entre dans un appartement, armé d'un poignard, à la recherche d'un peu d'argent. Au journal télévisé, on raconte parfois des histoires semblables, dans les romans encore plus.
Béatrice aurait donc eu une malchance terrible. À moins qu'elle n'ait noué quelque relation suspecte, sait-on jamais…
On a avancé dès le lendemain l'hypothèse du suicide. Ce me semblait encore plus improbable. Béatrice, se suicider ? Pas son genre de garder en elle le fiel, l'amertume secrète qui pousse à s'en prendre à soi-même. Encore moins de se servir de sa déprime pour faire du chantage émotif, d'annoncer sa propre disparition afin qu'on s'occupe un peu d'elle.
Évidemment, je pouvais me tromper : je l'ai à peine revue depuis notre rupture… il y a combien de temps déjà ? Quinze ans ? J'ai plutôt tendance à croire que les gens changent en fait très peu, quoi qu'ils en disent, que seules les circonstances nous forcent à être différents, parfois… Et je ne voyais pas comment les circonstances auraient pu pousser Béatrice à devenir suicidaire.
Auteure à succès, bien mariée, riche, vivant dans un des meilleurs pays du monde, etc. Un pays où l'on se suicide certes beaucoup. Où l'on ne croit plus à grand-chose, dans lequel le néant tel un grand espace enneigé nous semble à la fois si près et si loin.
Mais Béatrice…
Bien sûr que son décès a soulevé en moi certaines angoisses. Celles que l'on éprouve à la mort d'un proche, qui nous font trembler devant l'éprouvante fragilité de la vie et nous amènent à envisager notre propre fin. Mais elle a aussi fait renaître des souvenirs, les heures passées avec elle, quelques images des années qui se sont écoulées. Inévitable, ce genre de relents, on ne peut rien y faire. On les subit avec douceur, la plupart du temps, la mélancolie ne heurte pas, elle enveloppe comme un brouillard, puis s'efface.
Béatrice et moi. Un même point de départ, deux parcours très différents. Elle, la lumière, le succès, puis la chute brutale. Moi, l'ombre, une existence dans la marge marquée par une forme de discrétion constante qui me rassure mais aussi, qui me frustre parfois. Une vie de petits boulots d'écriture. Une femme que j'aime. Et deux livres que j'ai écrits, des romans qualifiés de « littéraires » et qui ne m'ont apporté qu'une parcelle de reconnaissance en comparaison avec la grande popularité de Béatrice. J'y reviendrai. J'étais le plus fragile, à ses yeux. Mais ma carapace tient le coup.
Je ne sais pas quelle place aurait pris normalement Béatrice dans mes souve

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents