La dame de cœur
63 pages
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La dame de cœur , livre ebook

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Description

Emilie Henri, dite Mélitou, est la benjamine d’une famille conservatrice de la côte languedocienne. En difficulté pour s’épanouir dans ce milieu, elle doit jouer des coudes pour se faire sa place dans le monde... Mais ce n’est pas chose facile pour une jeune fille née en 1883, éduquée pour être au service des hommes.


Paradoxalement, c’est en se mariant jeune qu’elle s’affranchit du carcan familial et commence à concrétiser ses envies. Se faisant dame de cœur, libre des contraintes qui la dépassent, elle s’émancipe et s’affirme en tant que femme entreprenante.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 juin 2023
Nombre de lectures 2
EAN13 9782383514909
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
 
 
 
 
 
 
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
AVANT-PROPOS
« Il y a une femme à l’origine de toutes les grandes choses » Alphonse de Lamartine
Sujet polémique au cours des siècles, force est de reconnaître que si la genèse accable Eve de tous les maux, la femme comme le disait si bien le poète est, et restera l’avenir de l’homme. Aussi, tant que l’on est enfant, on ne se soucie guère d’où l’on vient, mais le passage dans le monde des adultes vous y contraint, car l’on a besoin de s’y situer.
Pour moi, en ce début du XX e siècle, avoir un nom de famille qui était en fait un prénom m’interrogeait. Nous ne faisions pas partie de ces « pes descaus » (va-nu-pieds) issus de l’immigration italienne, ni de ces gavots (montagnards) venus chercher quelques subsides à la belle saison, et encore moins de ces riches propriétaires terriens de l’arrière-littoral qui y venaient en villégiature dans leurs somptueuses villas en bord de mer. D’où venions-nous ? Qui étions-nous ? Par quel besoin, artifice, ou punition avions-nous posé nos bagages sur ces terres hostiles, dominées par l’eau, insalubres, ravagées par les épidémies, et objet cependant de convoitises au point d’y construire un port protégé par des remparts à la fin du XIII e siècle.
C’est mon grand-père Jean, originaire de Chateaudoublé dans le Var, village fortifié aussi, qui y posa ses valises en tant que patron des douanes, et y trouva chaussure à son pied en la personne d’une jeune aigues-mortaise Elisabeth Gaussen de six ans sa cadette. Ils eurent trois enfants, mon père, Paul, et deux filles.
Mon père épousa la profession de marin-pêcheur et ma mère Marie-Clotilde Palanque avec laquelle ils eurent six enfants, moi-même et mes deux frères aînés, Victor et Marius, et trois autres malheureusement décédés très jeunes. Voilà comment cette famille s’est installée au Grau-du-Roi et y compte encore aujourd’hui de nombreux descendants.
Cette histoire, mon histoire, n’aurait jamais vu le jour sans la volonté et la plume de mon premier arrière-petit-enfant qui va vous en expliquer la démarche qui l’amena à la conter.
REMERCIEMENTS
« La vie est une pièce de théâtre, ce qui compte ce n’est pas qu’elle dure longtemps, mais qu’elle soit bien jouée »
Sénèque dans « Les lettres à Lucilius ».
Pour évoquer le remarquable parcours de vie de cette femme avant-gardiste, sincères remerciements à :
Tous les auteurs référencés en fin de recueil
Ma mère, mémoire vivante, qui a ravivé ses souvenirs
Marilou, mon épouse, pour ses judicieux conseils,
Ma sœur Mado, pour les photos de famille,
Alain Chabaud, pour le prêt de ses documents iconographiques,
Patricia, mon amie, émérite collaboratrice dans l’ordonnancement de mes manuscrits,
Les premières lectrices, pour leur sens critique et leurs observations,
Et enfin, ma volonté rédactionnelle, fondement nécessaire d’un tel exercice.
GÉNÉALOGIE
D’arrière-grand-mère en arrière-petit-fils

Emilie Henri, épouse Mourrut

Léopold Rosso
PROLOGUE
L’idée m’est venue d’écrire cette biographie pour deux raisons essentielles : le souvenir d’une aïeule, Emilie Mourrut née Henri, dynamique, entreprenante, autoritaire, mais aussi attentionnée pour les autres et dotée d’un sens de l’anticipation hors du commun, et la projection d’un film évoquant la vie d’un bijoutier juif sous l’occupation allemande à Paris. Ce film m’a rappelé les allées et venues d’un homme que l’on dénommait « Monsieur Jacques » chez mon arrière-grand-mère et qui m’a conduit à écrire cette histoire. Ce Monsieur, de son vrai nom Jacques Cohen commerçait dans la rue de l’Aspic à Nîmes, dans un magasin de vêtements dont l’intitulé « Au pauvre Jacques » cachait bien des retenues. Mon aïeule en était cliente, et comme souvent en pareil cas, y noua des liens avec les tenanciers.
Partie de rien, mon arrière-grand-mère a structuré autour d’elle une véritable entreprise aux multi-activités avec une vision étonnante, un esprit solidaire, des initiatives novatrices et l’assurance d’un avenir préparé pour sa progéniture. Elle a pratiqué Airbnb avant l’heure, la promotion immobilière avant tout le monde, les restos du cœur avant Coluche et la place de la femme dans la société avant les mouvements féministes actuels, à une époque où le machisme était la règle sociétale, devenant sans le savoir une disciple d’Olympe de Gouges.
Très pratiquante, elle avait fait de sa foi un fil rouge qui la guidait au quotidien, lui imposant un regard bienveillant sur l’autre, et du rôle des femmes un étendard permettant à ces dernières de peser dans les orientations économiques, familiales et éducatives. Elle considérait que le droit de vote donné à la gent féminine les incluait de fait dans l’évolution de leur rang social, et qu’en retour elles avaient un devoir : s’en servir. L’abstentionnisme, mot banni de son vocabulaire, n’avait pas cours chez elle ni dans son entourage ; il fallait aller voter et d’ailleurs elle se réjouit de la présence de deux femmes dans le premier Conseil Municipal d’après-guerre dans sa commune. Elle aurait sûrement aimé être l’une d’entre elles, mais trop occupée dans sa gestion patrimoniale, elle évita de se disperser.
Voici donc, romancée quelque peu, la vie d’Emilie, dite Melitou, Dame de Cœur, une de ces femmes que l’on affectait du titre honorifique de « maîtresse-femme ».
MELITOU, de l’enfant curieuse et volontaire, à l’adulte déterminée et libre (1883-1902)
Quand je m’ouvris au monde en cette année 1883, le siècle, le 19e de l’ère chrétienne, brûlait ses dernières chandelles avant d’entrer dans l’ère moderne et ses révolutions techniques, sociétales, économiques. Cette année-là célébrait l’arrivée aussi du grand Raimu, de la merveilleuse Coco Chanel, et du non moins impressionnant Maurice Utrillo. D’autres figures célèbres quittaient ce monde, Karl Marx, Richard Wagner ou encore Edouard Manet.
L’Orient-Express reliait Paris à Istanbul dans un voyage féérique à travers l’Europe et ses capitales, tandis qu’à Paris, le préfet Poubelle demandait aux propriétaires de mettre un récipient à disposition pour recueillir les déchets ménagers. Le tri sélectif en était à ses balbutiements et la démarche environnementale faisait ses premiers pas.
Au rang des catastrophes naturelles, l’éruption du volcan Krakatoa entre Java et Sumatra provoquait la disparition de 36 000 personnes. L’onde de choc ne parvint heureusement pas jusqu’à mon village qui avait eu l’infinie chance de devenir une commune autonome quelques années plus tôt, en 1879, se détachant de sa tutelle voisine et se dotant d’une administration avec l’élection d’un conseil municipal et de son maire.
Tout restait à faire pour transformer ce territoire quelque peu délaissé, mais au charme incomparable en un village où il ferait bon vivre. Certes, quelques équipements destinés déjà à l’accueil de baigneurs, comme des restaurants ou des maisons à louer, avaient vu le jour et préfiguraient la vocation du site. Certains auteurs s’en délectèrent à l’image d’Alexandre Dumas qui s’extasie devant un coucher de soleil lors d’un voyage en 1839 ou Maurice Barrès dont l’imagination le transporte en pleine Venise, et en 1908 Lawrence d’Arabie dans une lettre à sa mère y découvre avec enthousiasme la mer qui le déposera plus tard sur les rives de l’Orient.
Ma famille, comme la plupart des habitants fixés sur la rive gauche, tirait l’essentiel de ses revenus de la mer en pratiquant la pêche côtière à la belle saison et la pêche lagunaire l’hiver. Mon père, en effet, avait choisi ce métier grandement pratiqué dans ce territoire, au grand dam de mon grand-père qui le destinait, comme lui, à une carrière dans l’administration. Sa fonction de patron des douanes lui avait imposé de quitter le département du Var et son village Chateaudoubé pour s’installer à Aigues-Mortes, y épousant une fille du cru, et fonder sa famille.

Mon père grandit dans ce milieu dans lequel l’activité professionnelle dominante était la pêche, et le loisir favori la chasse. Son activité halieutique variait au rythme des saisons, mer l’été et milieu lagunaire l’hiver.
...

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