La lecture à portée de main
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Publié par | Prix Orange du Livre en Afrique 2022 |
Nombre de lectures | 4 |
EAN13 | 9782372232272 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 1 Mo |
Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Georges I. Zreik
LA LÉGENDE D’AWAPORÉ-O-TOU
ou
Après Bételgeuse
roman
CIV 3227 Du même auteur :
Romans :
- La Rose des vents, Abidjan, CEDA, 2002.
Prix Littéraire Bernard B. Dadié 2002.
- À La poursuite d’Aurore, Abidjan, CEDA, 2004.
Mention Honorable NOMA AWARD 2005.
Sélection fnale prix Wolé Solynka 2006.
- À L’ombre du Beaufort, à paraître.
Nouvelle :
- La Planète des anges, Recueil de nouvelles :
Le Huitième péché, sous la direction de Kangni Alem.
Éditions NDZE, 2006.
Livres électroniques disponibles sur ebook et Google book
ainsi que sur le site offciel www.gizreik.comÀ Charles Nokan, notre maître, pour son humanité.
«Ah ! qu’il est diffcile d’aimer les hommes ! On ne peut le faire que
contre soi, que contre eux. Le vent violent qui souffe m’emportera...»
Violent était le vent. Charles Nokan. Présence Africaine.À Ibrahim, Aline et Jade, mes enfants.Mes remerciements à :
- M. Etty Macaire, président de l’Association des écrivains de Côte d’Ivoire,
pour sa lecture et ses corrections.
- M. Koff Koff pour ses corrections et ses remarques judicieuses qui ont
contribué à la fuidité du roman.
- Dr Zraik Carlos pour ses remarques et ses corrections.
- M. Christian Lescure, PDG des éditions CEDA en 2002 et 2004, pour sa
bienveillance et pour l’attention témoignée envers mes deux premiers livres.« Je porte le monde depuis l’aube des temps. »
Bernard B. Dadié.
Légendes africaines. Presse Pocket.
« Tant que les lions n’auront pas leur propre histoire, l’histoire de la
chasse glorifera toujours le chasseur. »
Proverbe. Chinua Achebe.12re1 partie
LA LÉGENDE DE NOUN
« Un chaos liquide et ténébreux, dépourvu de sens,
de dieux, d’êtres humains, de jour et de
nuit. »
13LA LÉGENDE D’AWAPORÉ-O-TOU ou Après Bételgeuse
CHAPITRE 1
UNE HALLUCINATION
Montréal, Province du Québec, Canada
Allan Cartier ne devait pas rater son avion. Les sites de
voyages disponibles sur le Net afchaient tous complets
en cette fn du mois de juillet. Il avait laborieusement
obtenu son titre de voyage auprès d’une agence et au
tarif le plus élevé.
Allan et Jill, son amie, s’engoufrèrent dans sa Jeep Liberty
récemment acquise. Ils se dirigeaient vers l’aéroport.
En tournée inaugurale, ils devaient se rendre à Tadoussac,
une jolie ville située à l’embouchure du Saint-Laurent,
mais leur projet fut contrarié trois jours auparavant par
les images inattendues difusées sur CNN. Un papyrus
pharaonique nouvellement exhumé en Égypte avait
inopinément surgi sur l’écran de télévision d’Allan. Sa
surprise avait été si grande qu’elle le propulsa de son
fauteuil jusqu’au milieu de son salon. Il était debout,
le corps raide, éprouvant d’énormes difcultés à se
mouvoir. Un certain temps lui fut nécessaire pour se
rapprocher du récepteur, y coller son visage et attendre
fébrilement le traitement de l’information.
La Jeep emprunta le chemin Queen Mary. Son avance
14était ralentie par les feux tricolores et les multiples travaux
entrepris sur la chaussée. Passant devant l’oratoire St
Joseph, Allan ne put s’empêcher d’admirer, encore une
fois, le majestueux bâtiment. Arrivé sur le boulevard
Décarie, il longea l’autoroute quinze Nord, fnit par la
rejoindre et suivit les panneaux indiquant la direction
de l’aéroport international Pierre Elliot Trudeau.
Le soleil était après le zénith. Un ciel pur - comme
seules connaissent ces latitudes - régnait au-dessus de la
ville de Montréal. Durant tout ce parcours, les images
en provenance du Caire repassaient en boucle dans sa
tête. Il voyait et revoyait le jeune égyptologue Gamal
Néguib brandir sa fabuleuse découverte. Il n’avait pas
cru ses yeux et ne cessait de se dire : « cela ne peut être
qu’une hallucination. Le papyrus exhumé n’est qu’une
copie du pictogramme que m’a ofert Jean Barbier,
l’ami de mon père... »
15LA LÉGENDE D’AWAPORÉ-O-TOU ou Après Bételgeuse
CHAPITRE 2
JEAN BARBIER
L’autoroute quinze Nord
L’autoroute quinze Nord s’éternisait. Les pensées
d’Allan délaissèrent le papyrus pour rejoindre le tableau
accroché sur l’un des murs de sa chambre à coucher.
Jean Barbier l’avait reçu de son grand-père ; il était
accompagné des noms des ancêtres qui l’avaient
successivement conservé. Le premier d’entre eux, né en
1778, s’était enrôlé à vingt ans dans l’armée d’Égypte
et avait apporté ce tableau avec lui au Québec par la
suite. Par fdélité
à leur mémoire, il y veillait à son tour.
Avançant dans l’âge et n’ayant pas d’héritier, Jean Barbier s’inquiétait pour son devenir, et ce, jusqu’au jour
où il apprit qu’Allan - le fls de son ami Henri Cartier
- se destinait à l’égyptologie.
Jean appréciait Allan et l’avait surnommé : le petit
passionné. Il lui ofrit sa relique, lui disant ne rien savoir de
sa signifcation ni de sa valeur, mais être certain qu’elle
ne pouvait tomber en de meilleures mains.
C’est ainsi qu’Allan Cartier devint propriétaire d’une
copie de pictogrammes pharaoniques couchés sur
pa16pier ancien. Deux vitres encadrées par un rectangle en
acier de confection artisanale laissaient transparaître
ses deux faces. Son originalité lui avait sauté aux yeux
du premier regard. Il n’avait rien vu de semblable dans
l’art de l’Égypte ancienne. Les motifs étaient inédits et
leurs couleurs attirantes mais, en sérieux étudiant de
l’histoire et des hiéroglyphes égyptiens, il n’osait pas
leur attribuer la moindre valeur. Il les classa parmi les
productions fantaisistes post-pharaoniques et, comme
Jean Barbier et ses ancêtres, il conserva le tableau précieusement.
La voiture d’Allan emprunta la sortie 65. Elle
parcourut la grande courbe en S de l’échangeur et débaucha
sur l’autoroute 520. La voie était libre et il roula à vive
allure. Les panneaux de signalisation se succédèrent et
indiquèrent enfn la proximité de l’aéroport. Il calcula
le temps nécessaire pour accéder au parking, garer sa
voiture, efectuer les formalités d’enregistrement et de
police et il déduisit, malgré l’afuence saisonnière, qu’il
devrait être à l’heure.
Pendant le trajet, Jill n’avait cessé de le dévisager.
Quelques minutes après avoir aperçu le papyrus à la
télévision, Allan lui avait téléphoné et annoncé sa
décision de se rendre au Caire. Dès cet instant, elle avait
senti qu’il n’était plus là et que leur séjour au bord du
Saint-Laurent était compromis : « il a déjà entrepris
son voyage à la poursuite de sa dévorante passion »,
songea-t-elle.
17LA LÉGENDE D’AWAPORÉ-O-TOU ou Après Bételgeuse
CHAPITRE 3
FIÈRE DÉCOUVERTE
Musée du Caire, Salle du papyrus, Égypte
Gamal Néguib regardait fèrement sa découverte. Pour
l’occasion, l’une des somptueuses pièces du musée était
vid