La mystérieuse disparition du talibé
134 pages
Français

La mystérieuse disparition du talibé , livre ebook

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134 pages
Français

Description

Thierno, jeune talibé, décide de découvrir le secret que cache la mystérieuse disparition de son ami Tanou, talibé comme lui. Armé de courage et de ruse, il joue au détective jusqu'au jour où un concours de circonstances le conduit à un homme qui deviendra son mentor, monsieur Le Blanc. Concernés tous les deux par les disparitions étranges de jeunes talibés, ils décident de travailler ensemble pour percer ce mystère...

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Informations

Publié par
Date de parution 20 mars 2018
Nombre de lectures 71
EAN13 9782140082276
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ahHamidou Bah l a Hamidou B mystEr ieuse dispar ition du talibE
l a mystEr ieuse dispar ition du talibE
L a mystérieuse disparition du talibé
Hamidou Bah
L a mystérieuse disparition du talibé
© L ’Harmattan-Sénégal, 2018 10 V DN, Sicap A mitié3, L otissement C itéPolice, DA K A R http://www.harmattansenegal.com senharmattan@gmail.com senlibrairie@gmail.com ISBN:978-2-343-14308-8E A N:9782343143088
1 L a disparition
Tanou avait disparu. Dè s que l’on se levait, lui et moi étions toujours ensemble. Sauf que ce matin, je le cherchai partout, en vain. C’était seuls alors avec Moussa et A liou que nous sortîmes.
Comme d’habitude, nous irons à Mermoz, le « coin des riches » comme nous aimions appeler ce quartier à travers nos discussions. L es personnes prospè res donnaient toujours. Des fois peu, d’autres fois en abondance. Il nous arrivait de miser de visu sur quelques passants. Nous étions toujours surpris, car plus une personne était bien habillée, plus sa voiture était luxueuse, plus nos espérances de décrocher la « cagnotte » étaient grandes. Curieusement, nous étions souvent déçus par leur grandeur d’âme. Personnellement, je n’y prê tai plus trop attention, j’ai compris au fil des années que « l’habit ne faisait pas le moine ». Ce fut ainsi que nous sortîmes chaque jour mendier : c’était notre vie, notre sort, notre travail, nous étions des enfants de la rue, des talibés, pour parler comme le commun des Sénégalais.
L e talibéest un apprenti et son maître, un marabout. À un trè s jeune âge, l’enfant est confié à l’érudit du saint coran pour qu’il prenne soin de lui et de son éducation ; mais ces derniè res années, les choses ont largement dévié de cet esprit. Nous habitions aux HL M, un quartier populaire de Dakar, où nous cohabitions avec un mix de toutes les classes sociales. Cependant, je devais avouer que la majorité des habitants des HL M n’étaient pas de ceux que l’on pouvait qualifier de personnes aisées. Chaque jour, nous marchions
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quatre à cinq heures de temps pour arriver à Mermoz . Quelques fois, nous prenions le bus. Par contre, jamais il ne nous avait traversé l’esprit l’idée de nous déplacer en taxi. Ce moyen de transport est réservé aux personnes qui ont assez de sous pour payer dix fois plus cher que le tarif d’un bus. Ce qui n’était vraisemblablement pas notre cas. Et mê me, vu notre condition de mendiants, nos vê tements sales, nos chaussures souvent trouées – si nous en portions –, nous ne représentions pas le client idéal. Un soir, je m’en souvenais encore, nous étions restés tard dans la rue. Nous étions dans le centre-ville et il faisait presque 21 h. Nous avions alors décidé de retourner aux HL M en taxi. Malheureusement, aucun véhicule en jaune noir ne s’était arrê téà la vue du balancement de nos bras. Il nous avait fallu marcher puisqu’il n’y avait plus de bus en circulation. Comme nous étions en groupe avec d’autres talibés croisés en ville, les risques de se faire attaquer étaient moindres.
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2 Un cadavre sur la route
Sur le chemin, en partant pour Mermoz, à cinq pâtés de 1 maisons du daara , nous remarquâmes la présence de policiers. Ce qui n’était pas un fait totalement inhabituel dans ce quartier avec son lot quotidien de disputes, d’agressions, de vols, de bagarres et autres incidents. Ce qui était inhabituel en revanche, et que nous remarquâmes, fut la présence de journalistes : lorsque la presse se déplace, c’est toujours pour un évè nement spécial. Nous nous approchâmes des lieux pour grossir la foule déjà épaisse des spectateurs. L a curiosité est un trait de caractè re dominant chez les Sénégalais. L orsqu’un incident se produit, on observe toujours une masse aux alentours. Certains suspendent mê me leur travail, le temps d’assouvir leur curiosité. On est toujours à la recherche de l’information qui va susciter des discussions animées toute une journée durant, parfois des semaines ou des mois. Tandis que nous avançâmes vers la scè ne, nous demandâmes des informations aux curieux venus avant nous. L eurs explications étaient brè ves et floues, nos interlocuteurs étant occupés à regarder pour compléter eux-mê mes leurs informations. Nous interpellâmes un autre groupe de talibés, puis je posai des questions à l’un deux que je connaissais : « Bandjou, que se passe-t-il là-bas ? lui demandais-je. — Un jeune talibéa ététué, j’ai entendu dire qu’i l a été violépuis étrangléet abandonnédans le canal.
1  Centre où l’on apprend le Coran
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