50
pages
Français
Ebooks
2019
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Ebook
2019
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Publié par
Date de parution
01 juin 2019
Nombre de lectures
3
EAN13
9782379790201
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
2 Mo
Publié par
Date de parution
01 juin 2019
Nombre de lectures
3
EAN13
9782379790201
Langue
Français
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2 Mo
La Paix incendie mon palais
@FIPF
@APFB
@ASPF
@ABPF
Travail éditorial :
Roger Koudoadinou-Creppy, Patrick-Armand Adjagbo, Stephane Grivelet
ISBN 9782379790195
© Avril 2019
Storylab
ABPF
La Paix incendie mon palais
Poèmes et nouvelles de la paix
Recueil des meilleurs textes du concours d’écriture Alafia 2018
Préface
Je voudrais féliciter les lauréats du concours de poésies et de nouvelles Alafia qui rendent hommage non seulement à la langue française en l’illustrant de si belle manière, mais aussi aux mouvements associatifs des professeurs sur qui repose l’avenir de cette langue française dans le monde et en Afrique plus particulièrement.
La thématique choisie par les associations à l’origine de ce concours est aussi fondamentale : « Conflits et Paix en Afrique ». Dans un continent frappé par de nombreux conflits, il convenait de mobiliser les enseignants et de leur donner l’occasion d’exprimer par l’écriture leur désir de paix et d’harmonie.
Ce concours, comme toutes les initiatives des professeurs de français, porte témoignage aussi bien des compétences que des motivations de ces enseignants et des responsables associatifs. Je formule ainsi des vœux pour que la maîtrise de la langue française des lauréats, et le plaisir qu’ils éprouvent à l’utiliser soient contagieux, et que leur exemple soit suivi par beaucoup d’autres.
Même si on insiste actuellement sur les services pratiques, scolaires, professionnels que peut rendre une langue comme le français, la poésie n’est pas un luxe. Elle est au contraire au cœur, dans tous les sens du terme, de l’exercice d’une langue, là où elle s’imbrique dans les pensées, les sentiments, la vie de la personne qui la parle, là où la langue se nourrit des usages multiples et variés que chaque locuteur en fait, là où chacun s’enrichit de toutes les émotions et les réflexions que la langue lui permet. Quand bien même une langue est parlée dans le monde entier, elle n’aurait que peu de rayonnement si on n’y recourait que pour demander l’heure et acheter un ticket de bus.
Bravo aux associations du Bénin, du Burkina Faso et du Sénégal pour avoir fait vivre ce concours et à tous les participants qui ont proposé leurs poésies ou nouvelles.
Vive la langue française, vive la poésie et la littérature en langue française, et félicitations aux auteurs !
Jean-Marc DEFAYS
Président de la Fédération Internationale des
Professeurs de Français (FIPF)
Introduction
La paix, notre leitmotiv.
Le XVIIIème siècle français est justement nommé le siècle des Lumières car les grands penseurs de l’époque, se penchant sur la nature du genre humain, se sont ingéniés à proposer des textes visionnaires pour que l’existence soit aisée pour tous. Voltaire, Diderot, Jean-Jacques Rousseau, Montesquieu, auront ainsi posé les jalons pour les fondamentaux autour desquels les sociétés humaines pourraient s’entendre afin de vivre chacune à côté des autres dans une atmosphère joyeuse.
Voltaire, notamment dans un style ironique légendaire qu’on lui reconnait, est parti de la peinture désastreuse de la guerre à travers le monde pour en arriver à un pessimisme généralisé. Un pessimisme qui ne l’a pourtant pas empêché d’indiquer qu’il faille pour la paix, cultiver son jardin. Jean-Jacques Rousseau et Montesquieu, ont montré la voie de la paix en proposant une structuration sociale adaptable à toute option de vie. Diderot a capitalisé toutes ces idées dans l’Encyclopédie , afin que la postérité soit avertie des dangers de l’incommunicabilité des âmes (l’expression est sartrienne). Chacun, à son niveau, mais collectivement, ces auteurs ont posé les fondamentaux d’une société humaine gage de paix et de prospérité.
Seulement, les deux guerres sanglantes du XXème siècle semblent indiquer que ces grandes âmes auraient réfléchi inutilement. Tant d’incompréhension, de tension, de haine qui suscitent une violence si énorme que l’humanité s’en trouve détruite, vidée.
Avec la création de la SDN puis de l’ONU, l’espoir était permis. Hélas, la longue et tacite guerre froide est venue comme pour rappeler que l’humain reste un être difficile à changer. C’est dans cette vague que la haine s’est installée un peu partout.
En Afrique notamment, les tensions ethniques, raciales, religieuses, toutes découlant pourtant de la politique, font ravage. Le Soudan, la RDC, le Congo Brazzaville, le Rwanda… Mais plus récemment la Côte-d’Ivoire le Mali, le Burkina-Faso, la Centrafrique. L’horreur a gagné le continent foulant au pied toutes les valeurs ancestrales léguées.
L’on désespère presque car beaucoup pensent que pour mettre fin à cette violence contagieuse, il faille encore recourir à la force. Des forces d’interposition. Des troupes qui en réalité créent plus de problèmes qu’elles n’en résolvent.
Georges Clémenceau, ancien président français, a déclaré à juste titre qu’« il est plus facile de faire la guerre que la paix » (Discours de Verdun, 14 juillet 1919). Cela suppose que lorsque c’est par la force que l’on veut anéantir la force, l’on se lance dans un cycle de violence où le plus fort a toujours raison. Celui qui arrive par ses moyens financiers à acquérir l’arsenal récent de guerre, domine et les tensions restent. Clémenceau conçoit ainsi que la guerre est aisée, mais que la paix semble difficile à quérir. Il va falloir ainsi réunir les protagonistes belligérants, réussir à les faire asseoir autour d’une table, obtenir de chacun des compromissions, puis, phase encore plus délicate, faire respecter sur le terrain, les engagements pris par chacun.
Cela suppose que le cycle de violence est un véritable labyrinthe vers lequel il faut éviter de s’orienter puisque s’avérant être un véritable cul-de-sac. C’est pourquoi, les actions de prévention doivent être prioritaires. Prioritaire afin que la paix qui ne doit pas être un vain mot, mais un comportement selon l’ancien Président ivoirien Houphouët-Boigny, soit comme un collier au cou de tout décideur ; afin que quand le moment viendra de vouloir basculer du côté de la violence, la conscience qui est déjà suffisamment armée, immunisée puisse savoir se retenir.
L’une des actions de ce processus d’immunisation des consciences, La Fédération Internationale des Professeurs de Français (FIPF) l’a comprise, qui, en partenariat avec l’Organisation Internationale de la Francophonie, soutient des projets de création littéraire. Car, les humanités que constitue la littérature restent encore le seul recours vers lequel l’on pourra se tourner lorsqu’il y a péril en la demeure. Jacques Roumain, dans Gouverneur de la rosée le dit clairement : « Lorsqu’un pays est en péril, la littérature reste le seul recours »
L’Initiative Nationale et Régionale (INR) que constitue ce projet avec pour thème : La promotion de la paix en Afrique arrive à point nommé. Initiée par le Bénin, elle a eu l’assentiment du Sénégal et du Burkina-Faso, qui l’ont portée à bras le corps, afin que nous ayons là maintenant l’ouvrage magnifique que nous vous présentons.
Le projet est d’autant plus intéressant qu’au-delà de la promotion de la paix, les enseignants sollicités ont déployé leur talent linguistique et littéraire pour magnifier la langue française.
Dans un premier temps, nous avons les poèmes retenus. Le grand gagnant est l’enseignant béninois Daté Atavito-Barnabé-Akayi, qui à travers son texte « la paix incendie mon palais », titre éponyme du recueil, a réussi à convaincre le jury international. En effet ce titre proposé au poème est à la fois oxymorique et polysémique. Oxymorique pour ce jeu visuel et phonique qu’il offre, de voir la paix, évocation douce et pacifique, totalement à l’antipode de l’objet inflammatoire, mettre « le feu ». Le jeu de mots continue sur la polysémie, mais aussi l’homonymie palais. Le palais ici, c’est d’abord en rapport avec l’organe de sens qu’est le goût. Autour de la langue. La paroi supérieure de la bouche. La bouche du poète serait ainsi en feu, un feu de paix. Une bouche qui brûle de paix. Une bouche qui se fait Aimé Césaire et qui se veut